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3,9

sur 379 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment expliquer ce livre sans vous raconter cette histoire poignante, émouvante et attachante de la petite Jbara, qui vit dans les montagnes dans un pays du Maghreb. Il s'agit ici d'une sorte de long monologue sur sa vie, mais surtout sur l'oppression des femmes.

Cette petite fille, puis cette femme, révoltée, écorchée vive qui ne va cesser de se dresser seule et contre tous envers les hommes et cette société qui rabaisse les femmes.

Elle tiendra bon jusqu'au bout, grâce à Allah qui sera souvent son seul refuge. le récit aurait pu être pompeux, compliqué et écoeurant, et pourtant Saphia Azzeddine réussit avec brio à nous narrer l'histoire de la petite Jbara avec un humour justement bien dosé.

Un pur régal.
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Jbara, petite bergère des montagnes est pauvre, sans avenir et jeune femme dans un monde ou la religion les classe dans les rangs inférieurs de l'humanité. Mais la petite bergère est libre dans sa tête et dans son corps. Cela ne lui portera pas toujours chance mais ce sera peut-être sa chance. Elle ne sait pas si Dieu existe vraiment mais elle sait que les hommes en font plus une superstition parce qu'ils le craignent plus qu'ils l'aiment. Elle, elle lui parle comme à un simple ami, un copain imaginaire sans doute. Elle ne s'embarrasse pas du protocole que demande la soumission face à un être immanent mais surtout face aux hommes qui nous l'imposent. Peu importe la voie qu'il faut emprunter pour échapper à sa condition de miséreux. Jbara sait que la seule aide de Dieu qu'elle peut recevoir, elle vient de ses décisions à elle et non des prières ou simplement de la formule magique qui excuse tout et autorise à ne pas être responsable de ses actes : « Inch'Allah ».

Un langage soutenu, des mots crus, des phrases à l'emporte pièce et un réalisme qui tient de la vérité qui n'est pas forcément bonne à dire donne à ce roman un réalisme époustouflant. Ça décape notre conscience, nous déloge de notre confort et de nos petites vies tranquilles et bien rangées. Ce livre nous explose au visage, il nous trempe dans un monde que nous ignorons et qui pourtant existe à côté de nos portes. Un roman d'écorchée vive, une puissance d'écriture qui frise l'attentat. C'est merveilleusement écrit, avec des mots simples mais qui claquent comme des rafales de Kalachnikov. Il nous fait ouvrir les yeux sur la misère du monde, sur la misère d'être femme dans certaines régions du monde polluées par les fous de Dieu. La bite qui domine le monde mais rend les cerveaux masculins exsangues quand le sang doit avant tout en gonfler les tissus spongieux plutôt que nos neurones engorgés de testostérone.
Une ode à l'agnosticisme, à la liberté de penser et d'agir, au fait de vouloir simplement être femme par tous les pores de la peau en étant l'égale de l'autre sexe, celui qui rejette tous ses tords sur la femme : le mâle. Un court récit qui vous scarifie les tripes. Puissant, émotif, décapant. Maintenant, je suis impatient de le découvrir en bande dessinée, histoire de voir si les images de cet ouvrage correspondront à celles que je me suis créées en lisant ce roman.
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En sa qualité de fille, Jbara ne peut prétendre à une vie libre et émancipée. D'abord soumise à l'autorité du père, elle sait que viendra trop tôt celle d'un mari. Mais cette jeune bergère, issue d'un petit village perdu dans les montagnes du Maghreb, ne connaît pas d'autre vie que la sienne et tente de palier aux difficultés du quotidien avec une étonnante rage de vivre. Dans ce milieu où la femme a moins de valeur qu'un mouton, où l'instruction ne lui est pas permise et où la moindre initiative est considérée comme « haram » (« péché »), Jbara fait montre d'une surprenante insolence et d'une curiosité débordante, qui contraste avec sa vie étriquée. Ce dont elle n'a pas conscience, en revanche, c'est de sa très grande beauté qui ne laisse pas les hommes indifférents… du haut de ses seize ans, la jeune fille apprendra très vite que la beauté a un prix, et que certains sont près à la monnayer très cher… Heureusement, Allah n'est jamais loin quand il s'agit d'apporter une oreille secourable à une adolescente un peu perdue et, s'il ne fait jamais entendre sa voix, il fait parfois apparaître le droit chemin à ceux qui le cherchent…
« Confidences à Allah » est un petit roman extrêmement plaisant, au style percutant et provoquant, qui bouscule et surprend par le choix de ses thèmes, ainsi que par le ton familier utilisé par sa narratrice. Saphia Azzeddine lève le voile sur certaines dérives de la culture musulmane. Derrière la rigidité engendrée par la religion, elle pointe du doigt des déviances absolument taboues. L'alcool, la prostitution, le viol, la violence, le statut des filles-mères sont autant de réalités peu avouables dans un monde qui se veut d'une piété à toute épreuve. Jbara nous entraîne avec elle dans son univers avec une énergie communicative. Loin de s'apitoyer sur son sort, la jeune femme n'hésite pas à crier tout haut certaines absurdités liées à sa religion et à son statut de femme. Avec son franc-parler souvent brut et une naïveté due à son ignorance, Jbara nous amuse et nous émeut avec le plus grand naturel. Cette petite héroïne se révèle des plus attachantes et conquiert le lecteur par sa vitalité, sa fraîcheur et sa franchise. Avec ce premier roman, l'auteur nous offre un magnifique portrait de femme, à travers cette jeune musulmane en quête d'émancipation et à la recherche d'une ville meilleure. Un excellent moment de lecture donc, et une très belle découverte !
Je tiens à remercier Livraddict et les éditions J'ai Lu pour ce partenariat réussi !

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La liberté, Jbara, jeune bergère dans les montagnes du Maghreb, ne connait pas. Sans éducation, soumise aux lois des hommes, elle rêve, le soir, d'une vie plus belle. C'est tout naturellement qu'elle s'adresse à Allah pour lui expliquer sa colère et son envie de vivre autre chose. Elle le questionne sur le bien fondé de ces règles dictés par les siens. A écouter son père ou les hommes de son petit village, presque tout ce que la femme peut faire en dehors de servir son mari est "haram". Malgré son ignorance, elle se doute bien que ce n'est pas Lui l'instigateur de ce genre de langage. Mais comment peut-elle faire, elle, pour changer le cours de sa vie. Elle n'a que son corps pour améliorer son quotidien. Quelques minutes de déplaisir avec Miloud et elle peut déguster sa boisson préférée, où est le mal dans ce petit arrangement !
Jbara est peut-être grossière, sans éducation et naïve, mais elle comprend mieux que quiconque la place d'Allah dans sa vie. Il est sa force, son courage et sa détermination. Il est sa liberté. Tout au long de sa vie, les hommes se serviront d'elle et abuseront de sa soif de vivre, mais Lui, jamais il ne la jugera, même si ses décisions sont souvent les mauvaises. Il sera toujours près d'elle pour l'écouter et lui montrer les chemins à suivre.
Ce petit monologue est un récit choc sur les relations de l'homme à la religion. Par le regard de Jbara, Saphia Azzeddine nous dépeint le quotidien des femmes musulmanes, ce rôle imposé de soumission et d'abnégation face à des hommes se servant d'interprétations calculés pour garder la main mise sur leurs épouses et leurs soeurs.
Jbara, elle, a compris ce qu'aimer Allah signifie réellement. Croire en Allah, L'aimer et partager avec Lui. Non le Craindre et rejeter ses responsabilités sur Lui....
Le style de Saphia Azzeddine, dans ce petit roman, est choisi sciemment pour donner plus de poids à la force de croyance de cette jeune bergère. Ses mots sont simples et grossiers mais son âme est grande.
Sa colère contre les hommes est puissante et son amour pour Allah est pur. Les mots en témoignent...

Bref, Confidences à Allah est un très bon livre qui se lit entre les lignes. C'est un vrai raz de marée sur la religion musulmane et la place de la femme dans celle-ci ( "haram" doit être un mot inventé par l'homme pour brider les femmes...). Je vous le conseille vivement et surtout ne vous arrêtez pas à son langage cru, il est bien plus profond.

Je remercie les éditions J'ai lu et Livraddict pour ce partage. Ce partenariat fut pour moi une très belle découverte. J'aime les livres qui choquent et les auteurs qui n'ont pas peur de gêner.
Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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Et dire que je n'avais pas lu ce premier roman. Quelle erreur (heureusement réparée !)

Comme une bonne claque à ceux qui confondent foi et religion, clergé et Dieu, parole des hommes et message divin.

L'histoire de Jbara, pauvre bergère du Maghreb qui deviendra prostituée. Une histoire qu'elle raconte elle même au travers de ses conversations avec Allah.

Un chef d'oeuvre contre l'obscurantisme, les patriarcats, les religieux qui transforment et utilisent les saintes écritures pour avilir, soumettre et dominer. Des religions comme pouvoir, royaume des hypocrisies !

Et là, au milieu, un message magnifique de tendresse et de candeur
Lien : https://www.noid.ch/confiden..
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Un premier roman puissant, dérangeant, sans complaisances et parfois difficile à lire sur la place de la femme dans la culture islamique mais vraiment un beau roman.
Jbara, petite bergère, humiliée et utilisée par les hommes cherche sa place dans le monde. Ce qu'elle vit est incroyablement dur et pourtant à travers son dialogue avec Allah elle fait tout un chemin pour enfin trouver la paix ou un début de paix ....
Le style est pourtant joyeux, enlevé, cru, nerveux. J'ai lu ce livre en deux jours et j'atttends son second roman avec impatience.
Jbara a son Allah.... le sien. Celui qui l'écoute quoiqu'elle fasse, qui n'est qu'àmour, qui reconnait sa détresse, qui ne l'enfonce pas... Alors bien sur, par moment, elle ne lui parle pas. Elle est pas fière de ce qu'elle vit même si elle n'est qu'une victime mais elle revient toujours vers Lui parce qu'il est le Seul à la respecter.
le paradoxe est là: c'est ce que les hommes ont fait d'Allah qui est la cause de son oppression et c'est son propre rapport avec Allah qui l'a sauve mais ce n'est pas le même à chacun le sien.
Et qd on dit Allah, on pourrait dire Dieu tout aussi bien. La religion est dangeureuse parce qu'on l'utilise pour justifier tout et n'importe quoi et que chaque groupe détient bien sur la vérité, je préfère encore qd chaque être détient son Dieu et qu'il se le garde comme son petit moteur personnel ....quoique si ça l'empêche de remettre en question l'équilibre du monde alors oui la religion est l'opium du peuple....
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Ce livre là , cette oeuvre là , c'est a tout ceux qui sont perdus qu'il faut la faire lire . Une telle urgence dans l'écriture , une telle puissance , une telle rage , c'est rare de trouvrer ça dans la littérature française contemporaine . Quelle gifle ! Pourtant rien ne laisse présager un tel tsunami émotionnel , l'émbarquement est tranquille , mais quelles turbulences .... Une prose remarquable , un réel travail d'écriture et au final un chef d'oeuvre , ni plus , ni moins .....
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Un électrochoc littéraire qui ouvre les yeux sur une société marocaine profondément inégalitaire. Sous couvert d'interprétations douteuses de l'Islam, la schizophrénie d'une population tiraillée entre les tabous imposés par des carcans traditionnels et archaïques, et une volonté d'émancipation moderniste, le tout agrémenté des dérives aussi vieilles que le monde, telles que la prostitution, le viol, etc.
On ne ressort pas indemne de cette lecture, certes très crue, mais dont la violence des mots reflète celle des situations rencontrées par l'héroïne au cours de sa quête d'une vie meilleure.
Lien : http://unjourunlivre.blogspo..
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Ce livre m'a, tout simplement, bouleversé malgré son vocabulaire plus que crue, son contenu, parfois, insoutenable. le destin de la petite bergère Jraba, son dia-, non MONOlogue avec Allah à qui elle crie sa haine, son désarroi, à qui elle demande non pas la lune mais un tout petit signe afin qu'il ne l'oublie pas complètement, ce destin-là est bien le destin de milliers de femmes. Un destin lumineux et courageux, malgré toute sa noirceur. Ce petit roman aura une place d'honneur dans ma bouquiinerie.
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Véritable petit bijou en forme de coup de poing, « Confidences à Allah » est un long monologue à la langue crue, directe, provocatrice, de Jbara, petite bergère pauvre enracinée dans un monde totalement ignorant qui la reniera lorsqu'elle tombera enceinte. Dans ce monde qui ne veut pas d'elle, qui la traite en objet, la seule issue semble alors être la prostitution. Pourtant,Jbara est avant tout une jeune fille pleine de rage, décidée à résister, à ne pas se soumettre, à exister, par elle-même, en tant que femme.
D'une manière directe, sans concession et pleine d'un humour grinçant, Saphia Azzedine dénonce l'oppression des femmes dans le monde musulman.
Une oeuvre engagée et courageuse qui donne envie de se plonger dans les autres récits de l'autrice.
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