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EAN : 9782756102634
180 pages
Léo Scheer (01/09/2010)
3.69/5   161 notes
Résumé :

Qu'il est vertueux d'offrir un voyage à La Mecque à ses parents ! Qu'il est bon de se sacrifier pour sa famille ! Et que la vie est simple quand on sait être docile ! Naviguant entre bêtise théorique et intelligence pratique, Fairouz mène un combat obstiné avec elle-même pour s'affranchir de l'estampille natale, de celles qui nous poursuivent comme un boulet en soirée et qui se révèlent plus nocives q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 161 notes
Fairouz est une jeune femme très responsable, elle s'occupe de ses jeunes frère et soeur. Elle est aussi très généreuse, elle veut offrir un voyage à La Mecque à ses parents. D'un autre côté, il y a la très tentante destination Phuket… Entre sacrifice et désir, son coeur balance.
Avant de commencer ce petit livre, j'avais vu qu'il était le troisième volet d'une trilogie. J'ai craint de débarquer au milieu d'une histoire mais il peut se lire indépendamment. Peu d'actions ici, Fairouz décrit sa famille, les habitudes de ses parents, le langage de sa soeur, les combines du frère. Et puis, il y a ses réflexions sur la religion, l'Islam et la société. Elle pointe du doigt là où ça coince que ça soit dans un sens ou dans l'autre. La fin est très marrante ! Une lecture pas si légère que ça et qui donne à réfléchir ! Je note les deux premiers de la trilogie, Confidences à Allah et Mon père est femme de ménage.
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Fairouz est une effrontée, mais une bonne fille malgré tout : elle bosse bien à la fac, aide à la maison, et travaille pour pouvoir offrir, avec sa soeur Kalsoum, le pèlerinage à la Mecque à ses parents. Simplement, elle répond un peu trop, ou pas assez, c'est selon. Elle prend parfois le temps d'expliquer, jamais de se justifier. Et c'est avec délice qu'on la suit au quotidien : Saphia Azzeddine lui confère un esprit caustique et des mots bien trempés. Entre son petit frère pro des plans galères mais pas mauvais bougre finalement, sa soeur qui est réellement une fille bien, l'autre rêve de célébrité, ses parents qui tour à tour s'efface ou leur en impose et sa meilleure amie qui doit lutter contre des décennies de franchouillardise familiale, elle dépeint un monde plein d'(in)humanité, où ce qui est censé être normal peine parfois à se faire accepter – mais peut-être cela reste-t-il trop fréquent. Alors, en remettant régulièrement de l'argent à l'agence de voyage spécialisée en voyages sacrés, elle regarde de l'autre côté de la rue, du côté des annonces qui clignotent et promettent un séjour radieux à Phuket.

Avec beaucoup d'humour, un peu d'ironie mais jamais de cynisme, l'auteure nous parle de la vie dans la cité, du fait d'être Arabe et/ou musulman et de le revendiquer, ou non. Elle nous parle de la famille, des rêves et des contradictions qui sont en chacun et que l'on peut accepter d'un sourire. Elle raconte les classes sociales, les luttes personnelles, les yeux au ciel et les éclats de rire. Elle amuse et fait réfléchir, un combo des plus gagnants. Alors c'est sans hésitation que, régulièrement, je relis ce court roman à la tonalité si vibrante.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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J'avais lu, du même auteur, "Confidences à Allah", histoire tout à la fois percutante et émouvante. J'ai voulu lire un autre livre de S. Azzeddine. L'auteure laisse penser qu'elle fait ici le portrait de sa propre famille. Ses parents sont des Arabes installés en France depuis longtemps mais très attachés à leur culture d'origine. Ils vivent dans leur microcosme, ils sont pieux et intègres, et ils ne savent pas quoi faire de leurs fils (sans travail et entrés sur le chemin de la délinquance). La grande soeur, qui est la narratrice, a fait des études: c'est une intellectuelle. Toujours attachée à son milieu d'origine, elle réagit parfois violemment devant ce qu'elle considère comme les bizarreries et les bêtises de sa famille.
Le fil conducteur du roman, c'est le projet d'offrir aux deux parents un pèlerinage à La Mecque. Dans ce but, leurs enfants s'adressent à une agence de voyage spécialisée - ce qui les amène à constater que le hajj est une affaire très lucrative pour certains. A la fin du roman, un revirement survient, prenant à contrepied ces pieuses velléités ! La toute dernière phrase est belle: « Il y a deux manières d'envisager Dieu ici-bas. Il y a ceux qui demandent pardon et ceux qui disent merci. J'avais choisi. Merci mon Dieu. »
Mon jugement sur ce roman est contrasté. J'ai été plus d'une fois très irrité par son caractère provocateur. le ton est impertinent, les personnages (y compris la narratrice) sont agressifs et parfois grossiers, et je me suis senti fatigué par tous ces personnages au sang chaud et au verbe haut. Plus que beur, chaque protagoniste me semble "beauf": je trouve ça pesant. Mais c'est manifestement voulu, car l'auteure est une femme très intelligente. Les personnages du père et surtout de la mère sont très réussis, ils apparaissent comme touchants et criants de vérité. Par contre, les frères et soeurs sont parfois stigmatisés sans indulgence. Mais surtout, sans en avoir l'air, S. Azzeddine nous introduit dans un monde qui jouxte le nôtre et que nous ignorons presque. Elle nous fait réfléchir à l'opposition entre tradition et modernité, aux différences de culture dans notre pays, aux conceptions variées de la religion. Elle a le sens de la formule et beaucoup de ses aphorismes font mouche. C'est tout cela qui, au-delà des particularités d'écriture de l'auteure, fait la valeur de ce roman.
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Petit aperçu de ce que peut être la vie d'une jeune femme issue d'une famille d'origine nord africaine. Si elle montre le fossé entre elle et ses parents (elle a fait des études, elle parle un français châtié), les travers de son éducation arabe et certains travers des Arabes (invitationnite, achats compulsifs de vaisselle chinoise...), elle monte aussi tout l'amour qu'elle porte à sa famille, et surtout à ses parents. Au point de leur payer leur pèlerinage à La Mecque. Enfin peut-être...
Un petit livre frais, sur l'amour familial mais aussi sur l'exaspération que cette même famille peut faire naître...
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Fairouz et sa soeur Kalsoum, en bonnes filles vertueuses, décident de réaliser le rêve de leurs parents : leur offrir un pèlerinage à la Mecque. Et si finalement, avec l'argent économisé elles s'offraient un séjour à Phuket?

Si le sujet de départ ne manque pas d'originalité, ce livre est surtout remarquable par son ton, son style, son écriture. A chaque page, on sourit ou on est ému face à cette jeune femme, Farouz, qui tente de se défaire du quand dira-t-on, de se battre contre les idées toutes faites et les étiquettes qu'on lui colle. Elle décortique sans complaisance et avec une lucidité parfois tranchante le milieu dans lequel elle a grandi. Les relations avec ses frères et soeur ou avec sa mère soulignés par des dialogues plein d'humour sont sans fard mais jamais dénués de tendresse.

Saphia Azzedine n'a pas la langue dans sa poche. Est-elle cette jeune femme qui s'est débattue pour construire son identité sans renier ce que l'on a transmis? En tous cas, elle m'a donné envie de découvrir très vite ses deux précédents livres, Confidences à Allah et Mon père est une femme de ménage.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- On dirait que tu t’en fous de la meuf qui s’est fait asperger avec de l’acide.
- Je ne m’en fous pas mais elle a assez de ses deux yeux pour pleurer. Pourquoi tu veux que j’aille l’inonder avec mes larmes?
- Pfff n’importe quoi… C’est bien d’être solidaire aussi.
- Je serai plus utile à cette fille avec une tête bien remplie qu’avec des yeux embués crois-moi…



Il y a de quoi chialer, hurler ou aboyer si on s’en tenait aux histoires de ces filles violées, lapidées ou brûlées par de misérables pleutres. De la vermine, des couards, des lâches, des pétochards qui ne tolèrent la femme qu’une fois dedans et la contestent une fois dehors. Mais je me suis toujours méfiée de mes larmes quand elles coulent trop facilement, de celles que je verse devant la télévision et qui assèchent ma réflexion. Il ne fallait plus pleurer. Il était temps de panser et de penser.
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Je bénissais mon père de nous avoir tout interdit quand nous étions petits, je le remerciais d'avoir fait de notre porte d'entrée un sas de sécurité pour mes soeurs et moi. Dans notre malheur de filles arabes "séquestrées" à la maison, nous nous en sortions bien. Mieux que nos frères en tout cas. On avait du travail. Parce qu'on avait fait nos devoirs. Et même choisi du grec en option. Il y avait un tel fossé entre le petit roi que Najib était à la maison et l’inexistence absolue dont il jouissait à l’extérieur qu’il finissait par être totalement schizophrène. Il y avait un gouffre entre l’idée qu’il se faisait de lui-même et ce qu’il était en réalité. Dehors, il n’était rien. Absolument rien. Sans travail. Sans argent. Sans avenir. Et un voleur de merde, en plus. Pas étonnant qu'il aime tant sa maison. Pas étonnant qu'il aime tant sa maman. Elle au moins, elle l'appelait Sidi. Dehors, on ne l'appelait pas.
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Depuis, elle rêvait secrètement qu'une grande marque de cosmétique la plébiscite pour représenter le nouveau rouge Lumière intense par exemple. Je lui ai raconté que les femmes des pharaons, quand elles avaient commencé à s'en recouvrir la bouche, ne pensaient pas seulement aux bienfaits hydratants du rouge à lèvre : elles voulaient signifier à ces messieurs qu'elles maîtrisaient l'art de la fellation. Pour une fervente supportrice des Ni putes, ni soumises, il y avait mieux au niveau de la cohérence féministe.
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Bien sûr lorsqu’on se vannait avec mon frère et mes sœurs, on s’arrangeait pour ne pas être entendus, et encore moins compris. Mon père changeait de chaîne au moindre baiser, alors pour une couille, il aurait pu nous assommer. Et vu les programmes de la télé française aujourd’hui, un cul pouvait surgir de nulle part, à n’importe quelle heure, même le dimanche matin sur la 2 ce n’était pas impossible. Donc, forcément, quand mon père était là, on se tapait les chaînes marocaines qui passaient d’une recette de cuisine à un chant coranique et d’un chant coranique à une recette de cuisine. Toujours à base d’huile. Et de kasbour. Kalsoum, Shéhérazade et moi débarrassions la table puis la cuisine. Mon frère tentait de faire illusion avec de grand gestes mais ne touchait pas à grand-chose au final et disparaissait dans les étages avec les potes.
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Les femmes ont ce pouvoir immense d’éduquer leur fils pour qu’ils se comportent comme elles auraient aimé que leurs maris se comportent avec elles.
Mais au lieu d’en profiter, elles continuent de les habiller en bleu, de leur acheter des robots et surtout de leur reprocher de couiner comme leurs sœurs.
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Vidéo de Saphia Azzeddine
Saphia Azzeddine - On n'est pas couché 4 juillet 2020 #ONPC
On n'est pas couché  4 juillet 2020 Laurent Ruquier sur France 2 #ONPC
Toutes les informations sur les invités et leur actualité https://www.france.tv/france-2/on-n-est-pas-couche/
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