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A travers cette BD, David B. revient sur un son enfance et sa vie par le biais de la maladie de son frère : l'épilepsie, le Haut Mal.
Dans ce premier tome, c'est les début du calvaire. David B. (alias Pierre-François) est encore un tout petit garçon et ces premières pages sont racontées comme nous apparaissent nos souvenirs les plus anciens : quelques scènes, un peu décousues, qui se succèdent sans trop de cohérence. Les passions de chacun, les histoires qu'on raconte, la vie d'une fratrie avec ses aventures, ses amis...Et puis arrive la première crise suivie des premiers examens. Le reste du quotidien commence a devenir secondaire face aux crises qui arrivent sans prévenir...Une histoire sincère et profonde qui utilise de façon magistrale un symbolisme intelligent et abouti.
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J'avais été habitué dans mes lecture de l'oeuvre de David B. à quelque chose qui se rapproche plus du conte. Ce roman graphique est en fait une autobiographie où ressort en particulier la présence de ce frère épileptique, d'où le titre « Le Haut Mal ». Mais on découvre l'origine de son goût pour les scènes de batailles chevaleresques, l'histoire héroïque, à travers son enfance, avec toutes ses dérives d'alors, fascination de la guerre, de l'héroïsme, de la force et de la puissance (Michel Strogoff, Gengis Khan, et jusqu'à Hitler...). Et on suit son évolution à travers ses questionnements, la première guerre mondiale avec son grand-père maternel, la seconde guerre avec l'autre grand-père, la guerre d'Algérie, le racisme, et puis d'un autre côté, la maladie de son grand frère, les charlatans qui essaie de profiter de la crédulité de ses parents... Les illustrations sont en noir et blanc, uniquement en aplats, fortement contrasté, avec un côté naïf qui dérive vers le fantastique, reprenant le style d'anciennes gravures et enluminures, historiques, religieuses ou carrément mystiques. Les sujets graves sont abordé comme il a pu les concevoir dans son enfance, avec un détachement naïf, parfois maladroit et c'est de là que naît la grandeur de cette oeuvre, impressionnante, tragique. J'ai adoré le décalage entre l'illustration fantastique et le texte plus prosaïque, j'ai adoré ce voyage initiatique raconté avec les yeux de l'enfant qui rêve de héros, ce jeu de contraste entre le monde idéalisé et le monde réel. J'avoue avoir été surpris et secoué par cette lecture, vraiment très forte, très marquante.
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Lorsqu'ils étaient enfants, Jean-Christophe s'emparait toujours des textes écrits par David pour les raturer, les corriger et imposer la marque de son esprit sur le sien. Devenus adultes, Jean-Christophe n'écrit plus. On le découvre dans les premières pages, traînant les pattes dans la salle de bains, complètement abruti par des années de médicamentation brutale. David continue quant à lui à écrire et cette fois, personne ne l'en empêche plus. Aux histoires de guerriers a succédé l'histoire de sa famille, c'est-à-dire l'histoire de Jean-Christophe et de son épilepsie. Même si les premières crises d'épilepsie de son frère ne se manifestent pas tout de suite dans son enfance, tout ce qui les précède semble devoir en expliquer la cause.


David et Jean-Christophe grandissent ensemble et ce qui sépare les deux frères est infime. On imagine qu'avec ce récit, David cherche à analyser ce qui l'a différencié de son frère et ce qui lui a permis d'échapper au « haut mal » qui n'a pas épargné Jean-Christophe. Culpabilité ou envie ? David est conscient de sa chance de n'être pas épileptique mais, enfant, lorsqu'il voit son frère entrer dans ses transes incontrôlables, c'est aussi de la jalousie qu'il ressent. Jean-Christophe lui échappe –il a maintenant accès à une dimension de l'existence que David ignore, et qui dit qu'il ne s'agit pas là d'un monde merveilleux ? Un monde aussi endiablé que celui de Michel Strogoff de Jules Vernes, où les combats sanguinolents font frissonner comme sous le règne de Gengis Khan ? David et Jean-Christophe avaient toujours partagé un intérêt intarissable pour ces histoires qui permettaient à leur violence de trouver un exutoire mais avec l'épilepsie, la violence devient réelle ; elle s'exprime à présent de manière incontrôlable, sans qu'on ne la convoque.


David et Jean-Christophe font l'apprentissage de la réalité. La guerre leur avait toujours semblée drôle –les grandes personnes qui l'ont vécue leur font comprendre qu'elle est tragique ; le mal leur avait toujours paru dérisoire –il devient paniquant lorsqu'il se trouve en soi et qu'il est incontrôlable. Anubis surgit une nuit dans les rêves de David et le guérit de sa peur des figures d'angoisse fictives pour lui inoculer la peur du réel.


« Je rêvais du dieu des morts Anubis. Il s'avançait vers moi, j'étais terrorisé. Je me suis réveillé. Anubis était toujours là, il continuait d'avancer. Soudain, tout s'est arrêté. Il n'y avait plus que l'ombre de l'armoire qui avait vaguement la forme d'un chacal. Depuis, je peux avoir peur des gens, de la vie, de l'avenir. Mais je n'ai pas peur des fantômes, des diables, des sorcières, des vampires »


L'épilepsie de Jean-Christophe perturbe aussi la famille et David raconte leur « grande ronde des médecins ». On imagine une époque moins sensibilisée que la nôtre à l'épilepsie. le cas de Jean-Christophe est atypique et suscite différentes réactions du milieu médical, de l'incompréhension avouée au fanatisme inquiétant en passant par l'incompétence dangereuse (« Madame, votre fils est méchant ! »). Alors que Jean-Christophe doit bientôt se faire lobotomiser partiellement, celui-ci découvre la macrobiotique de Georges Oshawa. C'est l'occasion ou jamais d'échapper aux chirurgiens, même s'il faut pour cela changer tout le mode de vie d'une famille qui, jusque-là, avait vécu sans jamais se soucier des préceptes macrobiotiques.


L'ascension du haut mal n'est que le premier volume d'une série qui en comporte six. La conclusion de ce premier épisode paraît donc surprenante pour ne pas dire tristement cynique : effectuer l'ascension du haut mal semble devoir nécessiter de passer par la phase de la guérison. Utiliserait-on trop souvent ce terme à mauvais escient ? La guérison n'est-elle qu'une aggravation d'un état pathologique ? Un terme servant à masquer l'incompétence du corps médical et de l'entourage ? Il nous faut retrouver David rapidement pour le savoir.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Une BD exceptionnelle, tant au niveau du graphisme foisonnant et très impressionnant (voire parfois presque oppressant) que de la narration passionnante.
David B. parvient à nous entraîner dans son monde, au coeur de sa vie familiale où la maladie de son frère occupe une place prépondérante. Il raconte avec beaucoup de force et de profondeur son ressenti d'enfant, d'adolescent puis enfin d'adulte, la façon dont chacun essaie de s'en sortir, de se battre avec les démons de l'épilepsie. Ses dessins sont incroyables de précision, de créativité, d'expressivité et de force évocatrice.
Une oeuvre bouleversante, à lire et relire.
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Un classique du neuvième art tiré de faits bien réels. Des trouvailles narratives à la pelle. Cette série a marqué de nombreux lecteurs par son expression émouvante et passionnante. David B. est d'ailleurs aujourd'hui un auteur reconnu par son style onirique et la force de ses récits. Celui-ci est certainement le plus intime, le plus incarné aussi. Raconter la maladie et l'inquiétude qui va avec demande toujours beaucoup de recul et de gravité. David B. s'y emploie avec brio et un aplomb intrinsèque. Ses pages sont pour moi l'exposé d'un refuge, le parcours d'une souffrance latente, le témoignage d'une enfance privée d'insouciance. Il affronte des fêlures intérieures inguérissables.
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L'Ascension du Haut Mal est l'histoire autobiographique d'un petit garçon fasciné par l'histoire et les grandes batailles, dont le grand frère est sévèrement épileptique. La dynamique familiale est toute entière accaparée par la maladie du fils aîné et va façonner la vision du monde de Pierre-François, de façon plutôt torturée.

David n'est autre que le Pierre-François du début de l'histoire, qui changera de nom en grandissant. Cette histoire vraie est poignante de justesse et d'introspection. Dans les tomes où il est enfant, le lecteur pourra littéralement ressentir ses sentiments d'enfant face à la maladie de son frère et l'obsession de sa guérison qui oriente toute la famille dans une même direction. Il parle par association d'idées, un peu comme s'il se trouvait sur le divan d'un psychanalyste. Car on sent dans cette série dessinée le besoin d'exorciser ce malheur qui a conditionné sa vie.

Enfant il nous raconte son attirance pour les grandes batailles, adulte il nous fait part de ses rêves. Tout cela avec une honnêteté qui lui vaudra même de se disputer avec ses parents après la parution du troisième tome.


Le dessin est en noir et blanc, pesant, surtout les pages où il raconte ses rêves. Des monstres animent fréquemment les planches, ces démons intérieurs et la personnification de l'épilepsie de son frère aîné. On pourra littéralement voir sur le dos des bandes dessinées, ainsi que sur la couverture et la quatrième de couverture "l'ascension du haut mal". le haut mal étant le nom ancien donné à l'épilepsie.

L'Ascension du Haut Mal n'est pas une lecture facile mais c'est une lecture nécessaire pour les vrais amateurs de bandes dessinées, de part l'originalité du dessin mis au service du fond et pour ceux qui s'intéressent aux "tranches de vie".

Lien : http://ledragongalactique.bl..
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L'Ascension du Haut Mal, comme ne le dit qu'à moitié le titre, est une oeuvre autobiographique relatant la jeunesse de l'auteur autour du fil conducteur principal que constitue l'épilepsie de son frère ainé. Cependant, loin d'être un récit objectif et linéaire, L'Ascension du Haut mal dépasse largement le cadre de la peinture familiale et aborde un grand nombre de thèmes pour certains très éloignés de celui central. Pour citer pêle-mêle quelques exemples, il y est question d'héritage culturel, de souvenirs de famille, de médecines parallèles, du développement de l'imaginaire d'un auteur de BD, de rêves, de fantômes, de stérilité et de solitude.
Tout ceci est narré avec beaucoup de finesse et crée avec brio des sentiments d'une rare ambivalence. Cette complexité à la fois dans les thèmes abordés et dans la façon dont ils sont traités, qui ne nuit pour autant jamais à la fluidité du récit, est d'ailleurs l'un des points forts de l'oeuvre.
L'autre qualité digne d'éloges est sans nul doute l'inventivité de l'auteur sur le plan graphique. Chaque page ou presque recèle d'originalités qui ont une qualité absolue qui les fait automatiquement passer du statut intéressantes à celui géniale : leur utilité narrative. Loin de chercher à créer « un style pour le style », David B. parsème ses cases de monstres mythologiques qui donnent corps à une odieuse maladie, manipule les échelles pour faire vivre le quotidien d'un enfant, transforme les amis imaginaires du jeune Pierre-François en icônes issues de la tradition littéraire, se met en scène en train de dessiner l'Ascension du Haut Mal, personnifie l'irrationnel et dématérialise le quotidien...
Lien : http://leblogdesbouquins.blo..
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David B est l'un des fondateurs de l'excellente maison d'édition de la BD alternative L'Association et l'auteur de six tomes reconnus comme des chef-d'oeuvre de la BD moderne ; L'ascension du Haut Mal.
L'auteur invite les lecteurs dans son histoire familiale axée principalement sur son frère atteint d'épilepsie. le choc nous balaie dès la première page. le dessin est onirique et l'introspection à son extrême. le trait de crayon, parfois dérangeant, incise profondément les plaies béantes jusqu'à rendre le lecteur mal à l'aise mais sans jamais dépasser la limite de l'exhibitionnisme.
L'écriture est purificatrice et libératrice de souvenirs d'une enfance différente. Celle où tout se concentre autour de l'enfant dont les besoins sont les plus visibles. En lisant une interview de l'auteur, j'ai été triste d'apprendre que, suite au troisième opus, ses parents ont coupé toute communication. J'espère qu'il en va différemment aujourd'hui car, si je ne peux en aucun cas juger cette décision, les parents de David B. sont bel et bien les héros de ces six albums.
Assidus, tenaces, pugnaces, ils se sont battus avec force et désespoir. Ils ont tout essayé, jusqu'aux méthodes les plus critiquables, jusqu'à faire presque partie d'une secte de la macrobiotique. Les pages ne sont pas les témoins de leurs erreurs, car il est indispensable de replacer l'histoire dans le contexte des années 70, mais de leur amour et de leur souffrance.
Et quel choc de constater que les enfants n'ont pas été épargnés malgré tout le papier bulle dans lequel on les a emballés ! Cette douleur ressentie et interprétée avec les outils d'un enfant est si justement présentée. le spectre de la mort continuellement présent.
C'est donc un magnifique travail de transmission que nous livre David B. Écrire pour exorciser. Accéder à son intériorité. Éprouvant et essentiel. Résolument indispensable.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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C'est sur la chaude recommandation de mon bibliothécaire préféré que je me suis lancée dans cette lecture oh combien fastidieuse dès les premières pages.
Qu'en dire, alors que cet ouvrage semble avoir trouvé un large public ?
Tout d'abord, le dessin, noyé, englouti dans une encre noire surabondante. Caricatural et déformant, distillant un sentiment de malaise au fil des pages.
Peut-être me direz-vous, était-ce là, la volonté expresse de l'auteur.
Nous faire partager par ce moyen l'existence perturbée, difficile, de sa famille, ramenée sans cesse à la maladie du grand frère. Les espoirs infinis des parents à la recherche du remède miraculeux , la renonciation à la guérison et les souffrances d'une fratrie déboussolée et impactée.
Mais c'est là où le bât blesse à mon sens.
Car le réel est malheureusement laissé de côté, tout au long de l'ouvrage, au bénéfice d'une vision mystique et illuminée, illustrée par un environnement graphique morbide, basé sur l'imaginaire onirique de l'auteur.
Le concret n'est pas le propos de l'auteur, très visiblement. Il n'est abordé que de façon minime.
Tout ceci m'a empêchée de ressentir compréhension et compassion et j'ai regretté de n'avoir été ni émue ni investie.


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Le cofondateur de l'éditeur L'Association (qu'il préside désormais) a marqué son temps avec cette oeuvre, considérée comme le summum de la BD autobiographique. Beaucoup de chroniqueurs ont évoqué le talent fou de ce dessinateur, accro à l'imaginaire et adepte des digressions oniriques qui donnent toujours plus de sens à son vécu (travail). Je les rejoins bien sûr car ses compos graphiques sont toujours d'une luminosité à couper les souffle ; elles n'ont d'ailleurs que très peu d'équivalent. de plus, elles traduisent à la perfection cette histoire familiale douloureuse, ce malheur intime et complexe. Je dis chapeau ! Une telle maîtrise devant un tel sujet, c'est l'effet cathartique qui parle.
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