L'histoire est extraite du recueil de nouvelles de
Pierre Mac Orlan « Chroniques des jours désespérés », édité en 1919. Deux autres de ces nouvelles sont reprises par Riff Reb's dans « Hommes à la mer ». J'ai préféré cette adaptation à celle de Riff Reb's.
Le dessin de
David B rappelle un peu le dessin de
Pierre Péron (illustrateur brestois, qui a travaillé directement avec
Pierre Mac Orlan), avec ses personnages un peu dégingandé, leurs larges sourires, le trait épais, les grandes surfaces de noir, ce qui m'a fait ressortir des mes étagères le livre de
Pierre Péron « La peau de Bouc ». Je ne suis pas certain que
David B s'en soit inspiré, mais pour moi, c'est un plus, pour des raisons sentimentales, j'aime se style en apparence naïf et, en réalité, plutôt surréaliste. L'esprit de
Jacques Prévert, ami de
Pierre Mac Orlan, n'est pas loin.
David B nous propose des images d'une grande richesse, partant dans des délires surréalistes comme celles du navire qui navigue sous l'eau parmi les poissons, de la rencontre avec le kraken, des représentations de la mer déchainée ou encore de la description des vivant par les pirates maudits et les couleurs créent une atmosphère et une ambiance en parfaite harmonie avec l'histoire.
Car c'est une histoire de pirates, celle du hollandais volant condamné à naviguer sur les mers pour l'éternité dans la mort. C'est raconté comme une légende morbide, ou poésie et tendresse se mêlent à la cruauté et à la violence, une histoire de rédemption, assez classique, mais qui, grâce à l'accord parfait des illustrations, prend une dimension merveilleuse, épique et majestueuse, tout en restant amusante et divertissante.