Je suis totalement ébloui par le chatoiement de couleurs, les inventions de monstres, d'êtres fantastiques, de lieux étranges. le graphisme s'apparente au style d'enluminures anciennes, et d'arts primitifs, le trait noir est net, en contours, les couleurs en aplat sont très vives très riches, chaque planche m'a procuré un émerveillement. Parfois l'ordre de la lecture s'émancipe des critères de la bande dessinée, déambulation en labyrinthe, en spirale, structure architecturale aplatie… Tout cela s'accorde au récit en forme de poupées gigognes, le premier tome a ouvet les poupées, ce second les referme. C'est une histoire extraite des contes des Mille et une nuits. Chaque page tournée, chaque représentation animale, chaque tache de couleur, chaque cime de montagne ou de vague, chaque centimètre carré d'illustration m'ont procuré une énorme émotion de bonheur, d'extase, j'ai encore les yeux qui brillent de mille étincelles. Je ne pense pas avoir vu de meilleure adaptation de ces contes. Cette bande dessinée est un véritable trésor.
Commenter  J’apprécie         160
Hum, j'ai mis quasi 3 ans avant de lire la fin du diptyque, pauvre de moi. J'avais adoré le tome 1 et j'ai replongé avec délice dans le monde des Mille et Une Nuits. C'est tortueux, épique avec des couleurs sublimes. Une adaptation mémorable et chatoyante.
Commenter  J’apprécie         40
Jânshâh passa au pied de la montagne de feu. Il arriva devant le fleuve tumultueux.
— Avancez devant !
— Fracassons-nous sur les rochers !
— Laissez passer !
— Courons, grondons, écumons !
— Balayons tout devant nous !
— On fonce !
— Poussez-vous !
— On arrive !
— Mais qui sont ces vagues qui parlent ?
— Elles sont aussi bavardes qu'agitées, il faut attendre le samedi pour qu'elles se taisent.
— ? Qui es-tu, toi ?
— Un serpent ! Et comme toi, je veux traverser le fleuve. Il nous sépare du territoire du roi Salomon, dont on voit le palais. Il coule durant la semaine et s'arrête le jour du Shabbat. Alors prenons notre mal en patience.
— Quel jour sommes-nous ?
— Le Shabbat commencera demain soir, à la tombée de la nuit.
Le lendemain soir, le fleuve se tut et s'arrêta de couler.
— Bonne route, homme.
— Merci, serpent.
Jânshâh passa au pied de la montagne de feu. Il arriva devant le fleuve tumultueux.
– Avancez devant !
– Fracassons-nous sur les rochers !
– Laissez passer !
– Courons, grondons, ecumons !
– Balayons tout devant nous !
– On fonce !
– Poussez-vous !
– On arrive !
– Mais qui sont ces vagues qui parlent ?
– Elles sont aussi bavardes qu’agitées, il faut attendre le samedi pour qu’elles se taisent.
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'auteur Jean-Claude Mourlevat est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Né en 1964, Emmanuel Guibert fréquente les Arts Déco de Paris. En 1994, il fait deux rencontres importantes ; celle d'Alan Ingram Cope, un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale, retraité sur l'île de Ré, et celle de David B, qui l'introduit dans un cercle de jeunes auteurs cherchant à renouveler les pratiques de la bande dessinée. Il rejoint un atelier collectif que fréquentent Joann Sfar, Christophe Blain, Emile Bravo, Marjane Satrapi et bien d'autres, où il travaille pendant cinq ans. Sa collaboration avec la maison d'édition l'Association marque une évolution vers un style épuré au service des récits vécus de son ami Alan Cope. Dans cette série biographique, toujours en cours, on trouve La guerre d'Alan (3 volumes), L'enfance d'Alan et Martha & Alan. Il poursuit dans cette veine avec le Photographe (chez Dupuis), d'après des entretiens avec Didier Lefèvre, reporter-photographe en Afghanistan dans les années 1980. Cette trilogie, traduite en 20 langues, vaut à ses auteurs (Guibert-Lefèvre-Lemercier) des récompenses dans le monde entier. Puis il crée plusieurs séries ou albums uniques, notamment Sardine de l'espace (14 volumes) et Les Olives noires (3 volumes). Avec Marc Boutavant, autre camarade rencontré à l'atelier, il lance la série Ariol, chez Bayard, qui totalise à ce jour 20 volumes traduits en de nombreuses langues. Il crée également des chansons en partenariat avec le guitariste Dominique Cravic. Son intérêt pour la musique de jazz lui fait élaborer, avec le graphiste et producteur Philippe Ghielmetti, toutes les pochettes du label Vision Fugitive. En 2007, il est lauréat de la Villa Kujoyama. de cette récompense naîtra l'album Japonais en 2008, recueils de peintures, dessins et nouvelles. Avec un collectif d'amis auteurs, il visite des grottes préhistoriques ornées en France. de cette expérience naissent le volume collectif Rupestres chez Futuropolis et la réalisation de fresques pariétales dans une grotte du Parc Régional des Causses du Quercy. En 2017, il est lauréat du prix René Goscinny pour l'ensemble de son oeuvre de scénariste au festival d'Angoulême. Il mène depuis quinze ans une activité discontinue mais fidèle de visiteur hospitalier et a rejoint Christine Géricot à l'association Sur un lit de couleurs, qu'il vice-préside. Cette association installe et supervise des ateliers d'arts plastiques animés par des enseignants dans les hôpitaux en France. Emmanuel Guibert a reçu le Grand Prix de la ville d'Angoulême lors du Festival international de la bande dessinée en 2020.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par Arnaud Laporte, producteur chez France Culture
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
+ Lire la suite