AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4.5/5   1 notes
Résumé :
Le projet de ce livre ne date pas d'hier. Il s'inspire de celui publié en roumain par Nicolae Iorga, en 1915, sur le "développement de l'idée de l'unité politique des Roumains", ainsi que de "l'histoire de l'Union des Roumains", du professeur Lupaș, l'ouvrage roumain les plus récent sur ce sujet, qui a le mérite d'être à la portée de tous. Mais sa première ébauche, en ce qui me concerne, remonte déjà à plus de vingt ans, lorsque je commençais à écrire pour ma f... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Origines et formation de l'unité roumaineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'auteur présente le défaut d'appartenir à cette catégorie de nationalistes pro-allemands très majoritaires à l'époque de la parution de l'ouvrage (1943). Qu'à cela ne tienne, on trouve tout de même ici une bonne démarche d'historien. Ce n'est pas vraiment mon domaine de prédilection, mais centenaire de la création de l'État roumain oblige, je vous fais part, si vous voulez bien, de quelques éléments sur ce livre rare, parmi les livres (hélas tout aussi rares) sur l'Histoire de la Roumanie.
L'auteur organise ses idées en trois parties intitulées respectivement "éléments de l'unité", "instinct de l'unité" et "conscience de l'unité". L'auteur est "ethnocentrique", à outrance presque, et sa lutte pour faire reconnaître la théorie de la continuité daco-romaine, devient un vrai parti pris. le lecteur retiendra cependant les propos de Mihail Kogalniceanu, lui aussi Roumain, qui déclarait en 1843 : "Seules les nations en faillite parlent tout le temps de leurs ancêtres, comme des aristocrates déchus. Que nous descendions d'Hercule, si nous sommes misérables le monde nous tiendra quand même pour misérables" (p. 208)
Les chapitres où l'auteur traite des mouvements nationaux du XIXe siècle sont, à mon sens, les plus intéressants. Bratianu fait un parallèle entre les développements nationaux roumains, allemand et italien : la Roumanie est une Prusse, un Piémont à l'Est de l'Europe ; elle se prépare à réunir sous sa propre direction les territoires qu'elle revendique. Dans la dernière phase de l'évolution politique, les dates coïncident même à peu près : l'unité roumaine est née en 1919, unité allemande, sous le troisième Reich. L'auteur va même plus loin et cherche à expliquer les problèmes fondamentaux de son pays en exposant les relations historiques de la Roumanie avec l'Allemagne, la Russie, la Hongrie et d'autres pays. Mais son erreur est de formuler les revendications territoriales et impérialistes sous leur forme la plus attrayante, qui essaient de les présenter comme des facteurs de civilisation, des gages de paix et du pouvoir des Grandes Puissances, ou bien des idéaux populaires. On peut citer ici la contribution du poète national Mihai Eminescu : "le 1er juillet 1883 paraissait dans les Convobiri Literare [Entretiens littéraires] la célèbre "Doina" d'Eminesco, balade écrite en vers d'un rythme populaire, qui montrait le peuple roumain opprimé et exploité par les étrangers de toutes races et de toutes nationalités :" du Dniestr à la Theiss, de Hotin à la mer, de Boïan à Vatra Doinei, de Sătmar à Săcele". Il suffit de reporter sur une carte les noms de ses fleuves et de ces lieux pour se rendre compte que le poète embrassait tout l'espace habité par les Roumains du Nord du Danube. L'imprécation qui achève le poème et l'appel à l'ombre d'Étienne le Grand, de laisser aux moines le soin du monastère et des clochers et de chasser l'engeance étrangère du sol des ancêtres, exprime en accents inoubliables la volonté de toute la nation, tendue vers la liberté et l'unité."
En somme, selon D. Kosáry, "quelle que soit la forme que l'on donne à ces revendications, qu'on parle "d'espace de sécurité" ou d'autre chose, cela n'a pas d'importance si l'on songe qu'il est impossible de les satisfaire toutes à la fois. Il est bien difficile de faire une différence entre ces divers nationalismes danubiens et leur droit à la vie. On doit reconnaître que tous sont arrivés à l'âge adulte et que les plus jeunes ont rejoint leurs aînés."
Commenter  J’apprécie          290

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On eut le grand tort, par la suite, de considérer les revendications roumaines entièrement satisfaites et les traités de 1919 et de 1920 comme leur expression définitive. Leurs dispositions n'étaient en réalité que le résultat d'un compromis, entre des aspirations ethniques plus étendues et la pression des Grandes Puissances, qui en marchandèrent longuement la reconnaissance. Le véritable fondement de l'unité roumaine n'a été établi ni à Saint-Germain, ni à Trianon ; il est constitué par l'existence même du peuple roumain, énigme et miracle de l'histoire du Sud-Est de l'Europe, et par la mission qui lui est dévolue par sa situation géographique. À ce point de vue, les événements de 1919 comportent une conclusion qui n'est pas négligeable : s'il n'y avait pas eu alors, du Dniestr à la Theiss élément organisé et conscient de résistance et de réaction qu'était l'armée romaine, le spectre de l'armée rouge universelle sur les bords du Rhin, qui hantait comme un cauchemar les nuits de Lloyd George, serait devenu facilement une terrible réalité. Entre la Russie bolcheviste et l'Allemagne spartakiste, la constitution d'une Pologne indépendante eût été impossible, et le général Weygand aurait tenté en vain de s'opposer, sous les murs de Varsovie, à l'offensive de Tukatchevsky. Combien le cours des événements en Europe Centrale eût été différent !
(p. 324-325)
Commenter  J’apprécie          170
L'unité roumaine n'a pas attendu, pour exister, de recevoir une couronne consacrée à Rome ou à Byzance. L'on peut dire qu'une configuration naturelle, ou, si l'on préfère les termes de Bossuet, la volonté même de la Providence, a posé sur le fond du peuple roumain la seule couronne dont il revendique la possession : celle de ses montagnes, Corona Montium, qui entoure de ses murs crénelés l'antique Dacie et que mentionnent les plus anciennes descriptions de cette terre, sur laquelle devait se dérouler les fastes de son histoire.
Celle-ci est plus qu'autre part, si l'on n'en veut considérer que les traits essentiels, un phénomène de conscience collective. Les fortes individualités ne lui se font certes pas défaut, mais elles se détachent de l'ensemble, aux temps modernes, dans la mesure où elles représentent la tendance, d'abord instinctive, puis toujours plus consciente vers l'unité, qui est donc assurée de pouvoir durer, autant que cette conscience restera vivante dans l'esprit du peuple roumain et de ses dirigeants. C'est de ce facteur spirituel, qui a marqué de son empreinte les réalités ethniques et linguistiques dont il est devenu l'expression, que dépend l'avenir, plus que du jeu incertain et hasardeux des événements et des circonstances.
(p. 334-335)
Commenter  J’apprécie          50
L'unité roumaine, comprise dans les limites naturelles que lui ont tracées au cours des siècles, les conditions géographiques et le sens de sa mission aux limites de l'Europe, est une réalité que les vicissitudes politiques ont pu sans doute obscurcir à certains moments, mais qui demeure entière, comme l'un des fondements nécessaires de la paix, de tout ordre européen juste et durable.
(p. 337)
Commenter  J’apprécie          50
1 décembre 1918 : La grande assemblé des Roumains de Transylvanie et de Hongrie proclame l'union avec la Roumanie.
Commenter  J’apprécie          51

autres livres classés : roumanieVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3141 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}