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Une si longue lettre, d'ici et d'ailleurs...
Dans ce roman paru en 1979, l'écrivain Mariama Bâ écrit à la première personne la lettre que Ramatoulaye, qui vient de perdre son mari Modou Fall, envoie à son amie d'enfance Aïssatou. Dans l'intimité de cette confession, la narratrice nous plonge dans une athmosphère douce-amère, au coeur de ce sentiment étrange situé entre le nostalgie poignante de l'amour heureux et la fatalité de l'impossibilité de le faire renaître.
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http://la-plume-francophone.over-blog.com/article-11143752.html

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Le parcours de deux femmes Sénégalaises, l'une acceptant le second mariage de son époux avec une femme plus jeune, l'autre pas. Au décès de son époux, la narratrice écrit à sa meilleure amie, qui a quitté l'Afrique pour continuer sa vie aux Etats-Unis, avec ses enfants. de leur jeunesse d'étudiantes privilégiées, évoluant dans les sphères des intellectuels, des médecins et des politiques, il ne reste plus rien si ce ne sont que les souvenirs. Entre modernité et tradition, la condition de la femme en Afrique est ici présentée avec un ton juste, sans mièvrerie et avec exactitude.
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Que c'est intimidant d'arriver là, de lire les mots d'une autre, cette femme fictive, si réelle pourtant, que j'imagine être la femme dans la norme là-bas.
Ce livre, fort, épistolaire, reprend le parcours d'une vie féminine, du moins dès son adolescence. le choix d'un mari comme l'aboutissement social, familial et sociétal d'une communauté : un choix de raison et non de coeur. Une éducation traditionnelle, religieuse, amène les jeunes pubères à se vouer à être la femme, une des femmes, d'un homme.
(...) Ce livre parle aussi de l'amitié, si riche, si précieuse, ici décrite comme émotion plus forte que l'amour. Il retrace aussi quelques éléments de l'éducation familiale des enfants comme une condition féminine et amène une réflexion sur les traditions et le religieux.
Une très belle lecture pour aller encore plus loin dans le rapport des traditions à nos états de vie, à nos réflexions sur l'éducation, à nos ouvertures amicales.

lire la suite ici http://iam-like-iam.blogspot.com/2008/05/un-choc-de-cauris-fminins-et-sngalais.html
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Ramatoulaye, mère de 12 enfants, profite de son temps de veuvage pour écrire une longue lettre à son amie Aïssatou installée aux Etats-Unis.
Les premières pages nous transportent aussitôt dans un pays de chaleur éblouissante, aux parfums éclatants, foisonnant de fruits juteux où l'on se promène paresseusement le soir tombé le long de ports de pêche où les filets regorgent de poissons frétillants.

Mais cette lettre est un prétexte, bien sûr, pour évoquer la société sénégalaise en plein changement suite à l'Indépendance. On est à la fin des années 70.

Dans cette lettre touchante, on apprend à connaître et à s'attacher à cette femme tendre, amoureuse et révoltée, remplie de contradictions comme tout un chacun. Celle qui appartenait à ces filles "hors du commun", propulsée dans les études supérieures, se voit aimant son rôle de maîtresse de maison et acceptant, contrairement à son amie, la polygamie de son mari. Cela ne l'empêchera pas de discourir au sujet de l'absence quasi-totale de femmes en politique.
Cette femme se démène dans une société en évolution nourrie d'importations occidentales mais encore figée dans certaines traditions ancestrales; elle apprend ainsi à composer avec les cigarettes, l'alcool et le sexe lorsqu'il s'agit d'éducation et découvre en elle des ressources inattendues lorsqu'il s'agit de vivre sans homme ou de protéger ses enfants. Il y a d'ailleurs une très belle scène d'amour filial lorsqu'elle apprend la grossesse de l'une de ses filles, et où elle fait fi de ce qu'on attendrait d'elle dans telle situation. "Un effort surhumain me redresse. Courage! Les lueurs s'unissaient en clarté apaisante. Ma décision d'aider et de protéger émergeait du tumulte. Elle se fortifiait au fur et à mesure que j'essuyais les larmes, au fur et à mesure que je caressais le front brûlant".

Dans cette lettre, Ramatoulaye est tout-à-tour jeune fille, étudiante promise à un bel avenir, épouse, femme au foyer, veuve et mère.

La force de ce livre c'est le flux des pensées, cette impression d'une réflexion sans cesse en mouvement, jamais figée, d'une femme d'âge mûr revenant sur sa vie et écoutant avant tout ce que son coeur lui dicte.
Une belle découverte.
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« Si les rêves meurent en traversant les ans et les réalités, je garde intacts mes souvenirs, sel de ma mémoire.(…)Le même parcours nous a conduites de l'adolescence à la maturité où le passé féconde le présent. »



Suite au décès de son époux, Ramatoulaye entreprend la rédaction d'un long courrier composé de vingt-huit lettres qu'elle adresse à son amie d'enfance, Aïssatou, traductrice/interprète à l'ambassade du Sénégal aux Etats-Unis. Pendant les quarante jours de réclusion que lui impose la tradition musulmane, un confinement qui ne sera troublé que par le rituel précis de la loi coranique, Ramatoulaye convoque ses souvenirs et fait le solde de tout compte de cette vie qui a été la sienne. C'est avec une tendresse infinie qu'elle évoque leur enfance commune, leurs espoirs en un avenir meilleur pour les femmes et leur pays, la confiance absolue qu'elles ont mis dans l'éducation et l'instruction, unique moyen pour s'extraire de l'asservissement social, politique, religieux et les désillusions qui ont parcheminé leur existence.

Servi par une écriture irréprochable, témoin de l'excellence de l'instruction que l'auteure a reçue, elle évoque certains aspects de la vie sénégalaise et par extension la vie africaine. Elle y dénonce l'absence d'ouverture d'esprit de la société, le système discriminatoire des castes, l'étouffante tradition, la rigidité d'une société patriarcale qui trouve un soutien inconditionnel auprès de trop nombreuses femmes, les difficultés pour un peuple à accéder à l'éducation, les disparités de traitements entre les hommes et les femmes, la fragilité de la condition humaine, le devoir et le rôle de chacun (homme-femme) dans l'amélioration du destin de tous. Plus qu'un roman épistolaire, c'est un appel lancé à toutes les âmes de bonne volonté convaincues de l'importance et de la portée d'une action menée pour et par le peuple pour une amélioration des conditions de vie. Ce n'est pas un livre pro-féministe bien que le thème initial soit le sort réservé à la femme mais plutôt un recueil de pensées d'une grande lucidité à l'instar de Sénèque ou Epitecte, une sorte de legs fait aux générations futures lesquelles se doivent de continuer le combat. Si le bonheur dépend de ce que l'on a acquis au cours de l'existence, il est aussi intimement lié à tout ce à quoi on a renoncé parfois par choix, souvent car c'est la seule issue, à l'image de Ramatoulaye, veuve et à la tête d'une tribu de douze enfants, qui n'en poursuit pas moins la lutte malgré les revers de la vie.

J'ai été subjuguée par sa langue, un français précieux, quelque peu vieillot mais toujours poétique. On y sent l'affection de l'auteure pour cette langue, son plaisir à écrire, sa maîtrise concernant la construction du récit: pas un mot en trop. Je recommande vivement cette lecture au moins pour la langue si ce n'est pour les thèmes particulièrement durs qui y sont abordés. Une histoire touchante à la limite du conte philosophique. On en sort pour le moins troublé et dans le bon sens du terme. Excellente pioche.
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Confinée pendant la traditionnelle quarantaine imposée par son veuvage, Ramatoulaye adresse une longue lettre à son amie Aïssatou. Elle y fait le bilan de son existence, se remémorant les rêves de sa jeunesse, le bonheur de ses années conjugales, puis la douleur de la solitude quand son mari la délaissa pour prendre une seconde épouse.


Si les confidences que, sur un ton juste et posé, cette femme aligne avec sincérité dans une prise de recul sur sa vie passée, sont devenues un immense classique de la littérature africaine et ont classé Mariama Bâ parmi les écrivains les plus célèbres de son pays, c'est parce qu'elles constituent un manifeste, pionnier lors de sa parution à la fin des années soixante-dix, pour la condition féminine au Sénégal. Au travers de deux amies confrontées malgré leur éducation, leur aisance et leur accès à une activité professionnelle, aux limitations imposées aux femmes dans leur rapport aux hommes, c'est toute la société sénégalaise, avec son système de castes et surtout la pratique de la polygamie, que questionne Mariama Bâ.


Comme son amie avant elle, Ramatoulaye découvre après tout le monde les tortueuses intrigues familiales et le remariage de son mari au bout de vingt-cinq ans de vie commune. Contrairement à Aïssatou qui opte pour le divorce et s'exile, elle prend le parti de plier devant le fait accompli, mais en s'effaçant dans une solitude consacrée à son métier d'enseignante et à ses douze enfants : un choix qui, au-delà d'être humiliant, l'isole péniblement. Comble de ce qui n'est pourtant pas de l'ironie, au décès du mari, des années plus tard, il faudra encore que Ramatoulaye bouscule les traditions pour envisager de recouvrer un droit sur sa propre vie. Car, une fois passé l'obligatoire confinement du veuvage, c'est son beau-frère qui est désormais en droit d'en faire une seconde épouse.


Roman militant, Une si longue lettre s'inscrit avec force dans cet élan, qui, dans les années soixante et soixante-dix, fit s'élever la première génération de Sénégalaises instruites contre la polygamie. Aujourd'hui, plus d'un tiers des ménages sénégalais se déclarent encore polygames : un chiffre en lente érosion, qui masque toutefois une recrudescence… dans les milieux aisés et intellectuels justement ! Les filles instruites suscitant une certaine méfiance, elles restent plus longtemps célibataires et finissent par accepter d'épouser un homme déjà marié pour entrer dans la norme sociale du mariage et de la famille.


Cette oeuvre majeure dans l'histoire du féminisme sénégalais, dont Mariama Bâ est devenue un emblème, se découvre donc avec d'autant plus d'intérêt, que, plus de quarante ans après sa première édition, elle est toujours d'actualité.

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Mariama Bâ, l'auteure de "Une si longue lettre ", a de son vivant milité pour les droits des femmes. Ce roman est, dixit l'éditeur, "une oeuvre majeure, pour ce qu'elle dit de la condition des femmes". Au regard de telles promesses, et ayant une prédilection certaine pour les romans épistolaires, j'ai donc décidé de lire cette "oeuvre majeure".
Ramatoulaye, quinquagénaire Sénégalaise abandonnée par son époux, adresse un courrier à son amie Aïssatou, Sénégalaise elle aussi, qui, blessée par le second mariage de son mari, s'est établie aux États-Unis. Elle y évoque leur enfance, leur jeunesse, la vie estudiantine, la rencontre de leurs époux respectifs, leurs joies, mais aussi leurs désillusions. À travers cette missive, l'auteure brosse un tableau de la place qu'occupe la gent féminine dans cette partie du monde, et se livre à des réflexions sur la mutation de la société Africaine. Ma déception vient du fait que ces réflexions ne sont pas propres à l'Afrique. Aucune mère occidentale n'ignore que les mentalités ont évolué, et que de ce fait, l'éducation, elle aussi, est en constante évolution. Aucune femme occidentale n'ignore le regard que posent les hommes sur les femmes qui n'ont plus 20 ans. Qu'un quinquagénaire épouse une femme qui aurait pu être sa fille n'est pas spécifique à l'homme
Africain, pas plus que le ridicule dont il se couvre pour avoir l'air d'être toujours "dans le coup", alors qu'il ne dupe personne. Cette analyse de la société aurait pu être la mienne, celle de chacune d'entre nous, je n'ai pas eu l'impression d'apprendre quoi que ce soit sur l'Afrique, j'étais, en somme, en "pays connu". Où est donc l'intérêt de lire l'ouvrage d'une auteure sénégalaise, de surcroit militante de son vivant, si son regard fait écho au mien ... Certes, la plume est belle, il y a de très jolies métaphores, mais ce livre manque de profondeur, ou Peut-être devrais-je dire, de singularité. Mis à part les rituels funéraires dont je ne savais rien, je me doutais quand-même bien que ce n'est pas tout à fait de gaité de coeur qu'une femme voit débarquer une deuxième épouse, et je n'ignorais pas non plus combien certains hommes, bien que vieillissants eux aussi, peuvent être présomptueux. Ce roman m'a vraiment déçue.
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Ramatoulaye vient de perdre son mari et comme le veut la tradition, elle doit respecter une période de deuil de quarante jours. Elle éprouve alors le besoin de se confier à son amie de toujours, Aïssatou, installée aux États-Unis.

Grâce à cette longue missive, on découvre la place de la femme en terre africaine (Sénégal). L'auteure n'hésite pas à dénoncer la polygamie, le mariage, les castes, les règles ancestrales et désuètes du remariage. Elle fait oeuvre aussi d'historien puisqu'elle nous décrit les progrès réalisés pour la condition féminine. Et bien sûr, puisqu'elle est mère avant toute chose, elle nous fait part des problèmes d'éducation des enfants, de la libération des moeurs.

Une auteure militante qui lutte contre la domination des hommes et les traditions responsables de la perte de la dignité des femmes, une belle page à mettre entre toutes les mains...
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" Une si longue lettre " est un roman de l 'écrivaine sénégalaise , Mariama Bâ ( 1929-1981 ) .Cette dernière est une féministe .Elle est la première romancière africaine à décrire la place faite aux femmes dans la société .
Elle a fait de la défense de la femme africaine son credo .Elle est contre certaines traditions comme la polygamie , contre la soumission de la femme quelque soit la forme de cette dernière .Elle estime ,à juste titre que la femme est ligotée et qu ' elle subit le joug de l 'homme .
Dans "Une si longue lettre", on apprend ce que nous révèle la narratrice Ramatoulaye .Cette dernière vient de perdre son mari dont elle est la première épouse .Elle met alors à profit les quarante jours de deuil que lui impose la tradition sénégalaise en écrivant une lettre à sa meilleure amie Aissatou , exilée aux Etats-Unis .Ces deux femmes sont liées par une forte amitié , durant leur jeunesse et leurs études , elles ont partagé d 'inoubliables moments de joie et de plaisirs .
Dans sa lettre à Aissatou , nous apprenons que Ramatoulaye a une cinquantaine d 'années et est mère de
douze enfants .Elle est institutrice .Elle est la première
épouse de Madou Fall .
Dans ce roman ,Mariama Bä expose toutes les entraves qui freinent l 'épanouissement de la femme .C 'est un roman sur le tiraillement des personnes entre la modernité et la la tradition .Belle écriture de cette romancière que je découvre pour la première fois .




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Une plume exquise! Un petit livre, en même temps un petit bijou! ça percute, ça bouscule, ça remue, ça trouble, ça fascine. A travers une lettre, Mariama Ba crie, haut et fort, les conditions ardues, la plupart du temps fruits de la tradition, auxquelles les femmes doivent faire face, plus d'une fois dans leur vie. Elle présente la femme comme une proie du ménage, une victime de la coutume sénégalaise mais qui s'ignore, cloitrée dans son silence, elle laisse les circonstances pesées sur elle sans pousser de cris. Une si longue lettre, c'est aussi l'histoire du Sénégal après les indépendances, le rêve et l'attente d'une vie meilleure, la place de la femme dans ce rêve, dans cet espoir illusoire qui s'est fondu bien tôt. La gestion des crises conjugales avec l'implication assez importante de la famille, la polygamie destructive , la coutume qui autorise au frère du défunt de prendre en second mariage la veuve. L'organisation des veillées mortuaires, surtout le traitement spécial affligé aux veuves, la trahison en amour parait plus commode pour un homme que pour une femme. Au delà de tout, ce livre est un livre d'amour sincère et d'amitié, qui relie notre narratrice avec son amie d'enfance Aïssatou, elles ont vécu le bonheur et le pire ensemble. Elles se sont soutenues dans les moments plus sombres de leur vie. Et c'est touchant!
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