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Je n'ai jamais réussi à vraiment très apprécier la lecture de cette BD.
La cause en est les dessins des différents personnages. Je n'accroche pas au style de l'auteur.
Autant les vues de l'espace, de l'environnement, des vaisseaux spatiaux, rien à dire c'est beau mais les personnages franchement pas.
Et comme pour moi, les dessins sont aussi important que le scénario...
Et en parlant du scénario se sont des thématiques déjà lues.
Mais certains passages sont vraiment marquants.
Cela reste une bonne lecture.
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Shangri-La est une bande dessinée de science-fiction, écrite et dessinée par Mathieu Bablet. La couverture et un coup d'oeil rapide à quelques planches lors d'une visite récente à la médiathèque m'avait donné envie de lire cet album de 220 pages environ.

" Dans un futur lointain de quelques centaines d'années, les hommes vivent dans une station spatiale loin de la Terre et régie par une multinationale à qui est voué un véritable culte. En apparence, tout le monde semble se satisfaire de cette « société parfaite ». Dans ce contexte, les hommes veulent repousser leurs propres limites et devenir les égaux des dieux. C'est en mettant en place un programme visant à créer la vie à partir de rien sur Shangri-La, une des régions les plus hospitalières de Titan, qu'ils comptent bien réécrire la « Genèse » à leur façon. "

Shangri-La nous emmène plusieurs siècles dans le futur, à une époque où l'humanité s'est exilée dans une station spatiale après avoir dû fuir la Terre, dévastée par un cataclysme aux causes désormais méconnues : accident nucléaire, dérèglement climatique, le souvenir de la catastrophe ne semble pas clair parmi la population.

Ce qu'il reste de l'humanité est donc concentré dans une station dominée par une multinationale qui régit la vie de tous les citoyens-consommateurs. Il mangent, boivent et consomment toute la journée des produits de la corporation Tianzhu.

Après avoir exterminé la plupart des espèces animales présentes sur la Terre, les hommes ont également réintroduit certains animaux, mais sous la forme d'animoïdes, des êtres mi-animaux mi-humanoïdes, mal acceptés par la population qui les rend responsables de tous leurs malheurs : chômage, pauvreté, insécurité, etc.

Pour finir de poser le cadre, un projet ambitieux vise à créer une nouvelle espèce humaine, l'Homo Solaris, pour coloniser Titan, le satellite naturel de Saturne qui a été terraformé à ce effet.

Le personnage principal, Scott, est un scientifique chargé par Tianzhu d'enquêter sur des phénomènes étranges qui se produisent dans des stations scientifiques. Par l'intermédiaire de son frère Virgile, Scott va également se retrouver impliqué dans des actions menées par un groupe de résistants qui veulent renverser la corporation toute-puissante et révéler ses mensonges et ses manipulations.

En un peu plus de 220 pages, le récit est rythmé, on se n'ennuie jamais. J'ai trouvé les dessins particulièrement beaux : le style est classique mais terriblement efficace, avec quelques planches à couper le souffle.

Malgré une fin un peu confuse, j'ai beaucoup aimé cette bande dessinée, qui parle très bien de notre présent et d'un futur probable mais non désirable. Mathieu Bablet nous parle très bien du pouvoir des multinationales, de la société de consommation, du besoin de résistance, des désillusions des révolutions, et de l'essence de l'humanité.
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Ce qui frappe ce sont d'abord les dessins. Les personnages sont ciselés avec beaucoup de style. Les stations spatiales et autres mechas sont au contraire très rectilignes. Il y a tout un travail de contraste vertigineux entre intérieur et extérieur, petite et grande échelle, environnements naturels et artificiels. La colorisation est particulièrement impressionnante avec des couleurs tantôt chaudes, tantôt froides, parfois mélangées, souvent monochromatiques.

Au niveau du scénario, l'auteur dresse un portrait très juste d'une humanité perpétuellement insatisfaite qui rêve constamment d'ailleurs. le début et la fin se passent sur la terre ferme. Ces passages sont assez déroutants et poétiques mais donnent tout leur sens au récit et nous offrent les plus belles planches. L'essentiel de la narration se passe sur l'USS, une sorte de station spatiale qui regroupe une humanité reclue après que la Terre soit devenue inhabitable.

Dans cet environnement confiné et exrêmement contrôlé, l'atmosphère devient elle aussi rapidement irrespirable. Cela semble trop bien organisé : chaque catégorie de population a sa fonction. Il y a ceux qui consomment, ceux qui produisent, ceux qui dirigent et même une race créée spécialement afin de servir de bouc émissaire et de souffre-douleur. Et de la douleur, des larmes et des cris il y a en a beaucoup dans cette oeuvre. C'est un univers assez triste et violent, parfois drôle dans le genre absurde. Heureusement il y a l'amitié, la fraternité, la solidarité, le désir de liberté, la lutte. Bref, tout ce qui fait notre humanité. Ce qui est admirable ici c'est que l'auteur reste très nuancé dans son propos.

Les personnages sont complexes et attachants, leur visage est expressif, leurs émotions nous sont communiquées avec force et talent. Il y a par exemple une victime du racisme qui devient bourreau, des résistants plus ou moins radicaux, des émeutiers de tous les genres, des forces de l'ordre qui se posent des questions, une société de consommation qui a malgré tout quelques mérites et enfin une technoscience qui peut tout détruire mais également créer la vie.
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Tu avais déjà repéré cette couverture... Ayant lu des avis enthousiastes, tu étais donc plutôt disposée à choisir un jour cette BD sur les étagères de ta bibliothèque. Et justement, voici que l'occasion se présente... Chic ! Au départ, tu es un peu surprise. Malgré de très belles planches, tu trouves les visages un peu laids et les bulles indéchiffrables quand ce n'est pas les dialogues grotesques... Et puis tu changes d'avis (très vite) et tu te prends au jeu d'un univers d'anticipation étouffant et symptomatique de notre époque. Ce qu'il reste de l'humanité vit à bord d'une station spatiale dirigée par une multinationale, Tianzhu Entreprises, qui ne cesse de proposer à ses habitants de nouveaux téléphones derniers cris. Tout le monde travaille dur pour pouvoir se les offrir, et les dirigeants tiennent ainsi les travailleurs dans un calme relatif et à leur merci. le contrôle est total et la consommation le seul idéal commun. Une race d'animaux humains (des animoïdes) a été créé à une époque dans ce sens, créer une minorité qui subira les brimades des autres, afin de canaliser les pulsions humaines et conserver la paix. Mais la révolte gronde, une résistance s'organise. Les dirigeants viennent d'annoncer qu'ils étaient en passe de créer de toutes pièces une nouvelle race, un programme qui verra le jour sur Shangri-la, la région la plus hospitalière de Titan. Deux frères, que tout oppose, vont se retrouver mêlés à une enquête pour le compte de l'entreprise, mais également à un réseau de résistance bien décidé à empêcher Thianzu Entreprise de conserver le pouvoir... Si l'album, très beau, réserve quelques petites surprises inventives (par exemple quand les personnages sont de dos, leurs visages sont représentés près des bulles), le tout est en réalité une curiosité bourrée d'émotion et de rebondissements, parfois assez terribles et violents. C'est un album qui ne t'a pas laissé indifférente, tu en fais même un coup de coeur particulier... Tu n'avais pas ressenti ce frisson là depuis longtemps... et ce que c'est chouette !


Lien : http://antigonehc.canalblog...
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C'est d'abord une claque visuelle. Les premières pages, particulièrement, sont superbes : au moins, tout finira bien. Car l'album commence par la fin et se termine par le début, et à chaque fois, c'est l'humanité qui en est au centre. Visuellement donc, Shangri-La de Mathieu Bablet joue sur les contrastes : l'univers baigne dans un noir profond où seules les planètes et les étoiles imposent leurs vives et magnifiques couleurs. A l'intérieur de la station, une seule couleur domine et la multitude de détails, ainsi que la symétrie des formes, enchantent le lecteur qui aime à s'attarder sur une case.

Shangri-La est une oeuvre riche par les thématiques qu'elle aborde : consumérisme, exploitation économique de l'homme, conflits sociaux et interethniques, problèmes environnementaux (car, même dans l'espace, l'homme est néfaste pour son environnement), place de l'homme dans l'univers entre le divin et le néant, eugénisme, légitimité de la révolte, conditions du bonheur ...

Tout commence sur une planète désertique où, le jour, le soleil est trop brûlant pour qu'on y vive. Un homme s'y trouve, cependant, seul représentant de son espèce, à la recherche de nourriture. Son allure d'homme des cavernes ne colle pas avec la combinaison spatiale qu'il possède, ni avec les appareils électroniques qui lui annoncent l'effondrement du soleil dans quelques heures.
Un million d'années plus tard, c'est-à-dire autrefois dans la vie de cet homme, l'humanité vit recluse dans une station spatiale en orbite autour de la Terre. Celle-ci a été rendue inhabitable par les conflits nucléaires. Scott - c'est le nom de l'homme - explore des laboratoires spatiaux qui ont été soufflés par l'implosion d'une boule d'antimatière. Cette dernière est indispensable au projet des scientifiques : créer une nouvelle espèce humaine, homo stellaris, destinée à vivre sur Titan. L'homme ancien deviendra Dieu.

En attendant la déification des hommes, ceux-ci vivent dans une station où une seule entreprise, Tianzhu, les emploie, les rémunère et pourvoie à tous les éléments de confort du quotidien. Partout, la publicité s'affiche : les femmes nues aux formes généreuses vendent des téléphones, des tablettes : toutes sortes d'appareils qui atrophient peu à peu la capacité sociale des hommes, enfermés dans des univers virtuels. Parmi les hommes vivent également des animoïdes, mélange d'animaux (chiens et chats en particulier) et d'hommes, et doués de parole. Régulièrement pris à partie par les hommes, ils leur servent de soupape de sécurité et de défouloirs aux épanchements sociaux. En un mot, ils jouent le rôle de la minorité honnie.

Par ce système économique et sociétal, Tianzhu estime offrir aux hommes les conditions du bonheur : égalité économique, fin de la pauvreté, désirs consuméristes comblés. Toutefois, des rebelles mènent le combat pour plus de liberté. Sous l'égide de celui qui se fait appeler Mister Sunshine, la révolte gronde, avant d'éclater et de provoquer un bain de sang. Scott, attaché à son mode de vie individualiste, refuse dans un premier temps les demandes d'aide de ses compagnons de voyage spatial, parmi lesquels figure Virgile, son frère. Mais son ostracisation des décisions stratégiques de Tianzhu le pousse à se poser des questions et à franchir le pas.

A la poursuite du paradis, de ce Shangri-La auquel les scientifiques attribuent le nom à la plaine de Titan où s'installera homo stellaris (dans un nouvel Eden, donc), l'humanité montre ici toute sa beauté et toute son horreur. En se déchirant, cette humanité réduite semble montrer qu'au paradis, il n'y a pas de place pour elle.
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Après « Adrastée » et des participations aux tomes 7 et 8 de « Doggybags », Mathieu Bablet se lance dans un space-opéra particulièrement ambitieux.

Dans un futur lointain, les hommes vivent agglutinés dans une gigantesque station spatiale sous le contrôle de la multinationale Tianzhu. Malgré l'absence de religion et une paix apparente, un mouvement rebelle dénonçant le manque de liberté et une dépendance extrême à la société Tianzhu commence à prendre de l'ampleur au sein du vaisseau. de plus, des scientifiques tentent de donner vie à une nouvelle race d'humains sur Titan, ce qui est particulièrement mal vu par une grande partie des gens qui doivent vivre cloîtré dans cet environnement ultra-formaté. de quoi rendre la situation particulièrement explosive…

Étalant son récit sur plus de 200 pages, Mathieu Bablet propose un one-shot d'une grande densité, qui aborde de nombreux thèmes tels que le capitalisme, les manipulations génétiques, le consumérisme à outrance, le racisme, l'écologie, l'expérimentation animale et la manipulation de masse. À travers les dérives de ce monde futuriste, l'auteur ne manque pas de dénoncer certaines dérives de notre société actuelle, faisant ainsi faire réfléchir le lecteur sur son propre mode de vie. Malgré cette densité, la narration s'avère néanmoins d'une grande fluidité, invitant le lecteur à plonger sans aucune retenue dans cet univers d'une grande richesse.

Si le scénario de Mathieu Bablet vaut le détour, le graphisme invite quant à lui à s'attarder sur chaque planche afin de profiter de cette mise en images qui s'installe très vite au diapason de l'ensemble. Il faut dire que l'auteur peut également compter sur une édition particulièrement soignée de la part d'Ankama. Ce grand format au dos toilé contribue en effet à mettre en valeur les décors vertigineux et fourmillant de détails imaginés par Mathieu Bablet. Ajoutez à cela un découpage cinématographique irréprochable, plusieurs cases aux perspectives vertigineuses et une mise en couleurs de toute beauté et la claque visuelle est totale !

Incontournable !

Retrouvez d'ailleurs cet album dans mon Top BD de l'année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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C'est un vrai plaisir de retrouver le magnifique graphisme de Mathieu Bablet. J'ai découvert son univers et son talent avec "Carbone & silicium", c'est donc sans hésitation que j'ai emprunté ce titre à la bibliothèque.
Aucune déception possible que ce soit dans le dessin ou dans le scénario, "Shangri-La" est une BD de grande qualité et très aboutie.
Au coeur d'un excellent scénario d'anticipation, on retrouve notamment les thèmes orwelliens de la dictature, de la manipulation et du contrôle.
Sans être adepte de science-fiction, vous apprécierez à coup sûr cette lecture qui nous confronte aux grands enjeux sociétaux actuels.
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J'ai découvert le travail de Mathieu Bablet en allant aux Utopiales de Nantes (événement dont il réalise souvent les affiches), tout le monde semblait convenir que Shangri-li était la meilleure oeuvre pour le découvrir. Après de très longues recherches j'ai fini par trouver cet ouvrage au hasard d'un bouquiniste. Quelle claque ! Tout m'a marqué, le style graphique, l'histoire, le scénario... Certaines pages me hantent encore et d'autre me font encore réfléchir. Quelle richesse incroyable se cache entre ces pages. le seul bémol est peut être un style graphique qui ne plaira pas à tout le monde (les décors sont objectivement splendides mais le design des personnages peut faire débat). L'histoire est complexe, certains passages auraient mérité plus d'approfondissements mais l'oeuvre aurait alors tenu sur plusieurs tomes. Une oeuvre de science fiction et peut être d'anticipation (une double lecture est souvent possible !) tout simplement magistrale. A lire sans hésitation.
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Ayant découvert Mathieu Bablet avec Carbone et Silicium, j'ai eu l'envie de lire "Shangri-La" disponible à ma bibliothèque. Comme je me doutais, je me suis retrouvée dans une histoire futuriste, SF, dystopique, pessimiste avec une caricature des défauts de notre société actuelle poussés à l'extrême mais tellement parlant....
Une intrigue qui lie divers thèmes donnant à réfléchir sur notre société (racisme, consumérisme, jeu de pouvoir, écologie, conflits sociaux, etc....). Des couleurs souvent uni-tons qui nous absorbent dans cet univers si riche et détaillé. En revanche, je ne me fais pas aux traits géométriques des visages des personnages. Je trouve qu'ils se ressemblent un peu trop. Cela participe à une certaine confusion dans ma lecture...
Shangri-La est une oeuvre présentant une multitude de thèmes au risque parfois de me perdre un peu dans toutes ses informations. C'est un roman graphique si dense qu'il est nécessaire de prendre du temps pour le digérer.
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Encore une fois soufflée par la puissance d'évocation du scénar de Mathieu Bablet. C'est violent, terriblement incisif et actuel. Son trait et son utilisation des couleurs procurent comme un malaise qui pousse à l'interrogation sur des thèmes sociétaux tels que la manipulation de masse, la désinformation, l'exploitation animale, le consumérisme forcé, la banalisation de la sexualisation du corps féminin. Efficace et grandiose BD de SF qui sort des sentiers battus.
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