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Critique de Aela


Je connaissais Roselyne Bachelot en tant que femme politique, que l'on a beaucoup entendue à l'occasion de la crise du Coronavirus et dont on a pu, a posteriori, apprécier sa gestion de la prévention des épidémies quand elle était ministre de la Santé, je la découvre aujourd'hui en tant qu'écrivain et je dois dire que je salue son talent!
Un petit livre de 200 pages, mais quelle densité!

Mme Bachelot nous raconte la vie de sa grand-mère maternelle Corentine, née en 1890 à Gourin, et c'est toute une époque qui se déroule sous nos yeux, l'époque où la vie était très dure en Bretagne (il s'agit ici de la région des Montagnes Noires) et où beaucoup de jeunes femmes ont dû quitter leur région pour tenter leur chance à Paris.

Corentine est littéralement "vendue" à un marchand de chevaux à l'âge de 7 ans. Les conditions de travail sont pénibles et elle envoie régulièrement une partie importante de son maigre salaire à sa famille restée au pays.
Ensuite c'est l'aventure à Paris: un emploi dans une famille bourgeoise avec des conditions de travail terribles: des journées de travail interminables en tant que servante... même pas d'espace à soi: Corentine dort dans un réduit donnant sur la cuisine...

Plus tard elle sera employée dans une famille aristocratique et les conditions s'amélioreront un peu...
Après un mariage avec un fils de famille suivi d'un rapide veuvage, son mari étant tué lors de la première guerre, nous retrouvons Corentine tentant sa chance à Nantes dans une usine de fabrication d'obus...

« Ce livre, je le portais en moi depuis longtemps. Il y a une filiation entre l'histoire de ma grand-mère, la militance de ma mère et mon engagement politique contre l'asservissement des femmes. » dira Roselyne Bachelot lorsqu'elle présentera son livre.

C'est aussi un livre sur une région, le centre Bretagne, qui aura eu du mal à trouver sa place dans la République.

Mme Bachelot, par souci d'authenticité, introduit de nombreux dialogues en breton pour la période de l'enfance de Corentine qui devra apprendre le français "sur le tas" dans ses différents emplois.

À cet effet elle a utilisé les services d'un interprète, David Ar Rouz, qui a veillé à ce que les dialogues soient bien écrits dans la langue utilisée dans les Montagnes Noires à cette époque.

Un très beau livre, émouvant et qui a valeur aussi de témoignage historique.



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