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EAN : 9782807101579
Lansman Éditeur (01/09/2017)
3.93/5   7 notes
Résumé :
Dans cette petite ville de province, elle mène une vie presque sans histoire : un mari très occupé et bien intégré dans la petite bourgeoisie locale, deux garçons déjà grands, une officine de pharmacie prospère et la messe tous les dimanches. Bref la routine paisible que sa rencontre avec des catholiques traditionnalistes va bouleverser. En se joignant progressivement à leurs manifestations passionnelles contre les spectacles blasphématoires, contre l'avortement, co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Elle les aime ses deux fils, oui, mais les aime-t-elle également cette mère pétrie de conformisme, d'idées reçues, d'a priori, formatée par la famille, la profession, la religion, et la société bien pensante d'une province embourgeoisée jusqu'à la nausée. Une bonne mère au dessus de tout soupçon qui s'agenouille chaque dimanche devant une statue de sel mais reste muette face à la détresse et au silence de son fils.
Car c'est bien ce qu'on éprouve, la nausée, devant cette fuite et cet aveuglement. Être mère c'est aimer, sans restriction, sans condition, jusqu'à la garde de son coeur, de ses sentiments, jusqu' à donner sa vie pour son enfant. C'est accepter que cette chair qui est la nôtre soit différente (et ne devrait on pas, au lieu d'en avoir honte, être fière de cette différence du moment qu'il l'assume ?). Un fils ou une fille homo, ce n'est ni un malheur, ni une bénédiction, juste une option de bonheurs différents. Par ses mots de tous les jours, ses questions directes, Marine Bachelot-Nguyen nous force à la sincérité, à la remise en question de nos certitudes et de nos convictions et on pleure avec cette mère qui pleure le Fils qu'elle a finalement accepté d'aimer tel qu'il était. Mais trop tard.
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"Vous le savez, ce que c'est d'être mère ?", voilà par quelle question abrupte commence cette courte (36 pages) mais intense pièce de théâtre. Un concentré d'émotion et de questionnements politiques, philosophiques et spirituels autour d'un personnage central, celui d'une mère aimante qui va finir par se transformer en monstre sans s'en rendre compte. Glissement idéologique subtil, tout en finesse bien que l'auteur aborde des thématiques très polémiques comme le mariage homosexuel et l'avortement. On ne peut pas rester indifférent à la lecture de ce texte. D'une part à cause du procédé d'interpellation aux lecteurs/publics : "ça ne vous arrive jamais à vous, de craquer". de multiples questions vont ainsi égrainer le récit. Et d'autre part à cause de thèmes forts, très actuels dans nos sociétés, qui peuvent vite nous faire basculer dans la tragédie. D'ailleurs cette pièce est clairement tragique, elle débute par le récit d'une naissance et s'achève par une mort. Entre les deux, il y a cette quête de sens (spirituel) par la mère, cette quête d'amour (charnel) par le fils. Cette dualité corps/esprit s'inscrit également au sein de cette pièce à travers la dualité famille/société. Bref, beaucoup de réflexions et d'émotions dans un si petit livres!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La Défense de la vie est le thème de la soirée. Quelques femmes ayant subi des avortements plus jeunes racontent, à mots choisis leur calvaire, l’immense deuil dans leur corps, -culpabilité, dépression, et cauchemars. Combien elles regrettent maintenant cet acte, le meurtre de leur enfant â naître, un crime contre la vie.
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Elle a une montée de nausée. Elle sait ce que c’est l’Emblème. Ludivine lui en a parlé. Un local à Rennes où les homosexuels se retrouvent, se draguent, se frottent éhontément, les uns aux autres, et même baisent dans les chiottes...Cyril va dans ce bar, se mêle et se frotte aux autres. Il veut la salir, lui rendre la vie insupportable. Il revendique, il s’affiche. Si ça se trouve, d’autres savent. Des gens peuvent l’avoir vu.
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Elle voudrait s’en aller que cessent la mascarade et le défilé. Elle voudrait être au fond du trou avec Cyril. Que leurs fleurs à épines, leurs poignées de terre petries de cailloux viennent directement heurter son visage et sa chair.
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On parle toujours du bonheur d'être mère. On parle rarement des déchirures, des cicatrices que gravent les enfants dans la chair.
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