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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
30 avril 1970, Richfield, Ohio. Au coeur de sa ville, habituellement calme, Derf, alors âgé de 10 ans, est tout simplement ébranlé par ce qu'il vient de voir. Les routiers du dépôt de camions, alors en grève, veulent mettre la pagaille mais sont bien vite ralentis par la garde nationale de l'Ohio. Des dizaines de soldats pointant leurs armes sur des pères de ses copains de classe. C'est dans un climat tendu, entre manifestations géantes et batailles de rue, que ce même jour Nixon prend la parole. Lui qui avait promis, 15 jours auparavant, de mettre fin à la guerre du Vietnam, vient d'annoncer tout simplement que le conflit allait s'étendre au Cambodge. Si la plupart des étudiants ont exprimé clairement leur opposition à cette guerre et ce depuis 1968, certains n'hésitent pas à manifester. À Kent State, sur l'immense campus étudiant, un rassemblement anti-guerre est prévu pour le 4 mai...

Kent State Quatre morts dans l'Ohio. Un titre on ne peut plus explicite sur ce qui sera l'issue tragique de cette sombre journée. À partir d'un travail fouillé, en amont, aussi bien des recherches, des enquêtes, des interviews de personnes ou d'étudiants contemporains des faits, Derf Backderf déroule, avec une grande justesse et intelligence, du 30 avril au 4 mai, les différents événements qui ont conduit au drame. Cela est d'autant plus édifiant que tout n'a reposé que sur des rumeurs, des mensonges, des fautes. Plus édifiant encore, bien des années après, aucun tireur (pourtant, la Garde nationale n'est autorisée à utiliser les armes qu'en cas de légitime défense, or, aucun étudiant n'était armé), aucun représentant officiel ou homme politique n'a été tenu pour responsable. Cette reconstitution fait alors froid dans le dos. Au plus près des étudiants et des différents protagonistes, notamment ces jeunes hommes de la Garde nationale devenus bien malgré eux des tueurs, l'auteur exprime parfaitement leurs ressentis, leurs préoccupations, leurs peurs et leurs émotions, et retranscrit, avec finesse, la complexité du contexte d'alors.

Un album dense, passionnant et bouleversant...
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Amateur de criminologie et d'analyse approfondie d'événement dramatique, soyez les bienvenus. Backderf est l'un des plus grands auteurs de BD contemporaine, et j'ai apprécié tous ces ouvrages, sans exception. Il nous plonge ici dans un drame qui a marqué les Etats-Unis, en fournissant une description pointue, précise et circonstancié du drame et de ce qui l'a précédé. Cela a néanmoins l'inconvénient de nuire quelque peu à la fluidité du récit. Mais cela reste un beau roman graphique.
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Glaçant... Derf Backderf nous plonge dans 4 jours d'horreur où se mêlent incompétence, incompréhension, manipulation cynique, manoeuvre politique et voit la garde nationales tirer avec des armes de guerre sur des étudiants. Symbole de l'Amérique des années 70, de l'influence néfaste qu'un homme (Nixon) a laissé sur la société, on est face à un récit dessiné avec une précision clinique.
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Je me suis lancé dans ce roman graphique historique de Derf Backderf parce que j'avais bien "Mon ami Dahmer" et le graphisme de l'auteur est de très bonne facture (peu éloigné de la ligne claire et donc vraiment lisible). Il revient sur un fait divers des années 70 et la contestation étudiante pendant la guerre du Vietnam et la présidence de Nixon. le fait se déroule sur le campus de l'Université de Kent dans l'Ohio. Il fait vivre les personnages centraux de ce drame avec justesse. Je l'ai lu d'une traite. Derf agrémente aussi son livre de pages explicatives très utiles.
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"Kent State" est un roman graphique de près de 300 pages dans lequel le dessinateur John Backderf relate, après un énorme travail de recherche et de documentation, les événements qui ont eu lieu entre le 30 avril et le 4 mai 1970 sur le campus de Kent State, l'université de la ville de Kent dans l'Ohio.
Il nous présente minutieusement le contexte social de ce début des années 70 (contestation sur les campus contre la guerre du Vietnam qui s'éternise) ainsi que les différents protagonistes et tout l'éventail idéologique des différents camps. La politisation des étudiants va des plus pacifistes hippies aux plus extrêmes idéologues marxistes en passant par ceux qui ne veulent qu'... étudier. Dans le camp opposé, Backerf nous décrit l'incompréhensible, pour nous Européens, intrication des différentes forces policières, militaires et fédérales (services secrets) en oeuvre, leurs responsables, et les dirigeants politiques, tous plus ou moins incapables, anti-jeunes, républicains et va-t'en-guerre.

Le face-à-face étudiants-soldats, très bien retranscrit tout au long d'une inéluctable montée en puissance sur 250 pages, va aboutir à une tragédie : la Garde nationale finit par tirer sur les étudiants faisant 4 tués et 9 blessés graves. Ce qui nous paraît dramatique aujourd'hui n'était alors qu'une petite péripétie dans L Histoire des USA comme le montrent l'épilogue et ce que nous avons des répressions policières américaines depuis un demi-siècle.

Le seul reproche que je pourrais formuler à cet ouvrage est la trop grande multitude de personnages suivis que je ne différenciais pas en plus les uns des autres, diminuant mon intérêt pour leur devenir.
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Le 4 mai 1970, la garde nationale chargeait à balles réelles sur des étudiants américains, manifestant contre la guerre au Vietnam , qui occupaient pacifiquement le campus de Kent State dans l'Ohio.
Une fusillade aveugle et violente.
Au sol, 4 morts, 9 blessés. 67 balles tirées.
50 ans après, Derf Backderf se glisse au coeur des dernières semaines qui ont conduit à cette tragédie et investit ce drame social et politique dont l'écho demeure toujours vivace aujourd'hui , plus encore en cette période de heurts sociaux aux États-Unis .
Le titre Four dead in Ohio est inspiré d'une chanson composée par Neil young choqué par l'horreur de ce drame , après avoir vu une photo de la fusillade en couverture d'un magazine. C'est avec cette chanson que j'ai découvert, adolescente, les 4 morts de Kent state. J'aime emprunter ce pont entre musique et mouvements contestataires.
Avec cet hommage graphique, je redécouvre cet événement sous le dessin de Derf Backderf. Tout y est documenté avec précision pour nous faire revivre jour après jour le déroulement de cette tragédie . Les protagonistes nous invitent dans leur quotidien. L'histoire d'une jeunesse abattue en plein vol. La réalité devient palpable au fil des pages. Troublante. Brutale. Inéluctable, déchirante.
Je l'ai lu dans sa version originale, il existe aussi traduit aux éditions Ça et Là.
Ce roman graphique de 280 pages est puissant et vibrant. Il résonne fort.
La lutte contre l'obscurantisme est au coeur des débats , ce roman graphique est un point levé qui ravive les mémoires avec force et émotions.
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Eh ben merde, il sait s'y faire, le Derf Backderf. Nom de Zeus, comme diraient certains, c'est un auteur qui a un coup de crayon que j'apprécie et un talent de reporter dans ses chroniques de vies qui nous en apprennent plus sur notre société. A la lecture de sa dernière BD, je sens d'autant plus le travail de journaliste ressortir. Parce qu'au-delà d'une BD qui présente un fait divers sanglant, c'est surtout un sacré compte-rendu détaillé de quatre jours qui feront immanquablement tomber le couperet.

J'ai une grande admiration pour la façon dont Backderf nous transmet ses reportages. Entre les représentations très carrée de ses personnages et ses lieux, donnant parfois quelque chose de cartoonesque à l'ensemble, et le fouillé détaillé, méticuleux et précis du propos, on a à la fois le rendu d'une bande-dessinée lisible et plaisante, mais aussi l'histoire brute et complète. Derf Backderf va s'attacher à représenter toutes les facettes de ces évènements d'émeutes étudiantes réprimées par les forces de l'ordre, et si les personnages sont nombreux, c'est pour bien nous faire ressentir tout ce qui se joue. Chaque personnage apporte une vision différente de ce qu'il se passe. Et surtout, on comprends que l'ensemble est une grande incompréhension mâtinée de peur : la peur des communistes et de la conscription, de la révolte étudiante, des rumeurs ... Des deux côtés, l'incompréhension va gagner, et l'incompétence des dirigeants va accentuer le tout, en finissant dans le sang. Les zones d'ombres sont encore nombreuses, mais c'est une tragédie qui aurait pu être évitée. Et qui n'apporta rien à personne, strictement rien.

D'autre part, le récit est surtout porteur d'autres messages qui sont très intéressants dans le contexte actuel : l'infiltration des mouvements de gauche pour les saboter, les indics et les casseurs, la volonté politique des réélections locales ... Plusieurs d'entre eux ne sont pas sans me rappeler ce qu'on a vécu en France depuis le début des années 2000 et les révoltes des banlieues. le récit détaille bien le fait que ce fut une période très sombre au États-Unis, dans une paranoïa de Guerre froide et de théorie des dominos qui justifiaient des interventions de plus en plus couteuses en hommes, mais ce n'est pas pour autant qu'il perd en force à la lueur des évènements d'aujourd'hui.

Décidément, je suis très fan de Derf Backderf. Son travail est toujours soigné, d'excellente qualité et porteur de message politique bien actuel. L'auteur ne cache pas des sympathies allant à gauche, mais à la lecture de ses différentes oeuvres on comprend bien mieux pourquoi. Et je suis de plus en plus fan de ce qu'il me propose. Certes, le temps est nécessaire pour pondre ce genre de récit, mais pour de tels résultats je suis prêt à attendre trois ans !
Une lecture qui m'a mis une boule dans la gorge, je dois bien le dire.
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Cette BD retrace très bien un tragique événement des années 1970.
Il faut bien prendre le temps de tout lire,c'est important pour la compréhension de ce récit
L'auteur a su nous prendre aux tripes, et je n'ai pas eu de temps mort dans ma lecture
Merci
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Retrouvailles avec l'auteur américain dont j'ai lu tous les romans graphiques traduits. Celui-ci raconte en détail la tragédie qui allait frapper une université américaine en 1970 lorsque la police allait ouvrir le feu sur des étudiants manifestants. Une lecture puissante, très bien détaillée - il m'a manqué l'humour que l'auteur glisse habituellement mais vu le sujet c'est compréhensible.
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