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Critique de Celise


Jeffrey Dahmer, avant d'être le tristement célèbre tueur en série que l'on connait, a vécu une adolescence quelque peu torturée dans une petite ville de l'Ohio.
C'est de cette partie de son histoire, juste avant le début de sa série de crimes, que traite ce roman graphique. Son auteur Derf Backderf a en effet fréquenté le même lycée que le serial killer et pu le côtoyer en tant que camarade de classe.

On découvre donc le Dahmer « d'avant » et c'est une approche inédite et intéressante. On a l'habitude de parler des criminels en série à travers leurs crimes, mais là on découvre l'adolescent encore innocent et qui avait encore le choix, à ce moment-là, de devenir autre chose qu'un monstre.
Bien sûr cet adolescent n'a pas eu une vie facile : introverti, inadapté à la vie sociale, négligé par des parents en perpétuel conflit, il ne saura jamais trouver sa place parmi ses semblables et sombrera rapidement dans l'alcool.

Témoin « inconscient » de cette descente aux enfer, l'auteur n'a pas forcément le beau rôle dans le récit. Dahmer était malmené par ses pairs et a fait l'objet de nombreuses brimades, quasiment du harcèlement. Mais on sent la volonté de « vider son sac », sans se donner d'excuse, presque comme une thérapie.

D'un point de vue graphique, les personnages sont saisissants, des physiques imposants, taillés comme des colosses et particulièrement celui de Dahmer qui dégage une impression à la fois inquiétante et de grande solitude.

J'ai aimé en apprendre plus sur la jeunesse de celui qui deviendra plus tard le « cannibale de Milwaukee », même si dans le fond, cela n'apporte pas vraiment d'explication à ses actes abominables et encore moins d'excuses.
Dahmer a grandi dans une atmosphère certes toxique, mais tout comme des milliers d'autres adolescents qui n'ont pas suivi le même chemin sanglant pour autant. La question reste donc entière : naît-on avec ses pulsions de mort ou bien devient-on un monstre au contact de son environnement ?

A noter que la préface a été rédigée par Stéphane Bourgoin, qui a été depuis, reconnu comme un mythomane s'inventant une compétence de profiler qu'il n'avait pas.
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