AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 98 notes
5
9 avis
4
27 avis
3
11 avis
2
3 avis
1
0 avis
Ces derniers jours, je les ai passé avec une certaine Britt-Marie.
A priori rien en commun , mais je me suis surprise à l'aimer chaque jour davantage et bien plus qu'hier et demain.
Britt -Marie venait de quitter son mari quand nous avons fait connaissance . Ce qu'elle aime par dessus tout ( et peut-être plus que son Kent de mari ), c'est le ménage , le rangement, le briquage en tout genre ET son balcon, ( impeccable le balcon ) .
Direction l'agence pour l'emploi , ou elle cassa brillamment les c... de la jeune femme dont le boulot est de vous trouver du boulot. Britt-Marie n'a jamais travaillé, et va se voir proposer le seul job qui veut bien d'elle : s'occuper de la MJC d'une petite ville qui se meurt, ( Borg). Et de fil en aiguille , elle deviendra , entraineuse de foot.
Britt-Marie n'aime pas le foot mais Britt-Marie a beaucoup d' énergie pour remettre de l'ordre, ranger, nettoyer , casa toujours propre …
Si vous n'aimez ni le foot, ni le ménage, sachez que vous allez aimer Britt-Marie, je vous le promet , à la fin …
Parce que tout est dans le ton. Fredrik Backman manie à la perfection les répliques qui tuent , l'humour, le décalé, et c'est juste divin comme écriture.
D'ailleurs, Britt-Marie fait un carton, plus de 9 millions de lecteurs, et dans ces 9 millions, pleins de lectrices et lecteurs ne sont pas des fanas de ménage ou de foot… encore que Britt-Marie peut déteindre sur vous…
je vous laisse, j'ai les vitres à faire (avec du Faxin, of course !), du bicarbonate à saupoudrer sur mes matelas ( afin de bouter les microbes hors de chez moi ) , sur mes plantes ( afin de buter les escargots ! ) et surtout, surtout... ranger mes couverts dans le bon ordre parce que " Britt-Marie ne juge personne, mais tout de même , nous ne sommes pas des animaux !"
Commenter  J’apprécie          5520
J'aurai bien aimé me laisser emmenée par ce roman, parce que j'ai aimé Ove mais je n'ai pas pu. La sauce n'a pas pris.
Britt-Marie n'est pas détestable, elle a ses tocs et ses manies, ça doit briller, la propreté c'est son truc. Britt-Marie n'est pas maniéree, elle est franche et s'assume. Elle se fait embaucher à l'agence de l'emploi même si son cv est vierge, elle veut travailler la dame parce qu'avoir des collègues c'est s'assurer que quelqu'un s'inquiétera d'elle si un jour elle ne vient pas travailler. Mourir seule chez elle et déranger ses voisins par l'odeur de son corps en putréfaction, non ce n'est pas possible pour Britt-Marie.
La vie va donc s'occuper du sort de la brave dame, invisible aux yeux de tous, où on découvrira peu à peu pourquoi et comment Britt-Marie est devenue cette femme un peu spéciale.

Plus de neuf millions de lecteurs convertis au monde selon Britt-Marie. C'est un livre léger, des chapitres assez courts, une écriture limpide comme la maitrise Fredrik Backman. Je n'ai pas été emportée dans le monde de Britt, hermétique à l'humour, en reste d'émotions, de profondeurs et d'autres ingrédients qui au final m'ont laissé de marbre.
Commenter  J’apprécie          484
C'est un monde particulier, original, témoin de blessures profondément enfouies dont les cicatrices ont façonnées un décor que l'on pourrait croire figé. Car elle a un sens personnel de ce qui se fait, de ce qui se dit, selon des critères que lui ont dictés tous ceux auprès desquels elle s'est construite, tant bien que mal. Lorsqu'on sait depuis toujours qu'on est un élément de peu de valeur, on s'applique, non pas à démontrer le contraire, mais à utiliser les recettes qui minimisent le déficit d'image.

« On ne change pas si simplement la façon de Britt-Marie de voir le monde »

Mais voilà, la vie peut parfois vous faire signe et tant pis si cela sort des règles que Britt-Marie suit à la lettre : le mari infidèle , on le quitte et l'on tente de se dépatouiller dans un univers que l'on utilise comme il se doit. L'indépendance soudaine ne doit pas rimer avec la débandade des conduites.

« Sache que tu n'es pas le seul à mener une vie débridée. J'ai fumé plusieurs cigarettes dans ma jeunesse »

C'est ainsi que Britt-Marie, sexagénaire, se retrouve gardienne d'une improbable MJC dans un improbable village que la « crise »  a laissé exsangue, entourée par des fans de foot.

Chaque personnage est un miracle. Et La détermination de l'héroïne bouleverse tout ce petit monde, alors que peu à peu son univers étriqué s'ouvre telle une plante au feuillage ingrat qui révèlerait la plus extraordinaire des fleurs.

L'auteur de Vieux Raleur et suicidaire a le sens de la formule et l'art de tourner à la dérision bienveillante des situations inconfortables pour les concernés :

« quelqu'un avait expliqué de son mieux, les yeux fermés, son pull recouvert de nourriture qui n'avait pas réussi à monter jusqu'à sa bouche ou bien en était ressortie pour une raison ou une autre, qu'elle était trop « bourrée » pour rentrer chez elle la veille. »

Et derrière ces portraits d'êtres en difficulté, on perçoit une grande tendresse et une immense appétence pour la communion des coeurs

« Parce que la vie est plus que les chaussures dans lesquelles on marche, plus que la personne qu'on est. Ce sont les liens. Les fragments de soi dans le coeur d'une autre personne. »

Et par la magie de l'écriture, ce petit groupe de laissés pour compte, devient une fantastique entreprise de réhabilitation des corps et des âmes. Impossible de faire l'impasse sur les émotions que suscitent les aventures des habitants de Borg.

Pour un peu on irait acheter du bicarbonate et on se passionnerait pour le foot (anglais, bien sûr)!
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          444
Tout a été dit déjà, tant pis.....Voilà une rencontre improbable avec une héroïne adepte du Bicabornate de soude et du Faxin....
Eh oui! l'héroïne, Britt- Marie, la soixantaine,suite à un divorce au bout de quarante- trois ans de mariage et une vie de femme au foyer------elle n'a jamais exercé de profession ------rejoint l'agence pour l'emploi.
Le seul poste que l'on lui propose se situe à Borg, , une petite ville endormie, frappée par la crise où tous les commerces disparaissent .
Elle y rejoint la MJC où, de fil en aiguille elle deviendra entraîneuse de foot.....
C'est décapant , humoristique, sarcastique à souhait,: Britt-Marie, très déterminée bousculera son petit monde , reprendra confiance en elle trouvera un accomplissement , un renouveau , la rendant infiniment sympathique .....
Et pourtant ,....cette personne un tantinet rigide, aux idées bien arrêtées, aux principes ancrés, pas d'un abord facile , aura attendu toute sa vie pour que la sienne commence enfin, paradoxe....
On sourit à la lecture , agaçante au début, cet auteur suédois pince sans - rire réussit à rendre sympathique une obsédée du ménage .....J'ai eu du mal à y entrer ...
Je connais une Britt- Marie, dans mon entourage : maniaque , tenace, amoureuse de la propreté absolue , têtue, préoccupée par son aspirateur et ses chiffons , au franc parler parfois dévastateur, mais "le coeur sur la main, "toujours prête à vous rendre service, même si elle pense sans vous le dire ----mais on le devine---- que lire un livre est une perte de temps incroyable, comprend à peine que vous vous y perdiez , heureusement me dit- elle : " TU LIS LA NUIT ...." "Et ta bibliothèque , énorme......tes listes , tes carnets ....? "
En plus, si vous n'aimez pas le foot , peu importe ....Ce livre est facile à lire entre deux ouvrages compliqués , simple, drôle, au personnage féminin peu commun. ON y trouve de tout : tendresse, drame , amour , seconde chance, vision de la vie, casquette de coach, chaleureux plaidoyer pour tous les marginaux que nous côtoyons sans que nous leur prêtions attention . Original il vous touchera peut- être .....ou vous agacera ....
Commenter  J’apprécie          433
Britt-Marie que j'ai de peine à te quitter ! Pourtant ce n'était pas gagné d'avance . Parce que comme emmer.... tu te poses là . Voilà des années que tu passes ta vie à ranger, laver, repasser, dépoussiérer , oh j'allais oublier ! laver les vitres et t'occuper de ton balcon !! Comment peux tu supporter cette routine, cette monotonie ? Alors lorsque dans les premières pages j'ai compris que ton époux Kent préférait l'Allemagne et les pizzas j'avoue que je l'ai compris .Et puis je t'ai vue avec tes listes, cherchant un boulot , n'importe quoi mais du travail pour pouvoir t'éloigner de lui , je me suis dit que tu avais encore un brin d'énergie malgré tes 63 ans . Puis quand , après un forcing spectaculaire à l'Agence pour l'emploi tu décroches un boulot et te retrouves à Borg , je me suis dit voyons voir comment cette "toquée du ménage " va s'en sortir .Parce que Borg c''est vraiment un endroit perdu au milieu de nulle part . Et puis tu m'as bluffée, tu m'as fait rire et pleurer en même temps . Toi qui détestes le football désignée d'office coach de l'équipe de foot locale ... Bref tu m'as conquise , j'ai ri , pleuré, soupiré, participé . Un grand merci à Fredrick Backman qui a permis cette rencontre improbable sans oublier bien sur un très grand merci aux Editions Fayard via netGalley sans qui je ne t'aurai pas rencontrée !
Commenter  J’apprécie          360
On a tous une Britt-Marie dans son entourage… Mais si, cherchez bien : une personne aigrie, cassante, maniaque, tenace, agaçante, un peu asociale et avec un franc-parler dévastateur… de premier abord, ce n'est pas quelqu'un que l'on qualifierait d'attachant… C'est pourtant ce genre de caractère que Fredrik Backman a attribué à son personnage principal. Comme dans « Vieux, râleur et suicidaire : La vie selon Ove », l'auteur commence fort, puisque l'on découvre Britt-Marie en train de créer un dossier dans une agence d'intérim. Avec elle, tout est prétexte à être critiqué : café servi dans un gobelet en plastique, bureau envahi par la paperasse, coupe de cheveux discutable, etc. On se demande vraiment comment le personnel est capable de garder son calme et ne va pas étriper cette bonne femme adepte des listes et du bicarbonate ! C'est qu'elle est têtue, la bougresse ! Pourtant, à force d'acharnement, cette femme au foyer va dégotter un travail temporaire à la MJC de Borg, une commune de banlieue tellement paumée et en déficit que tout va fermer. Avec un sourire non dissimulé, j'ai découvert cet endroit où la poste fait office de pizzeria et de supermarché. Là-bas, les notions d'achat, de prêt et de service ont une saveur particulière… Sans parler des villageois bourrus et au langage digne de la campagne bien profonde… Oh, que j'ai aimé tout ce petit monde ! Que ce soit Sven le policier qui prend des cours de tout et de rien, Bank la logeuse malvoyante au sacré tempérament, Quelqu'un qui n'aura pas la chance d'avoir un prénom dans cette histoire, les gamins qui jouent au foot comme le Pirate ou Vega, … Tous ces personnages gravitant autour de l'héroïne ont su m'émouvoir ou me faire sourire. Chacun cache un secret, des envies, des espoirs et une belle personnalité.

Plus qu'un travail, Britt-Marie va découvrir des gens qui l'acceptent et l'apprécient telle qu'elle est. Elle va surtout trouver un objectif, un accomplissement personnel et un sentiment de renouveau. Pour elle, qui n'est jamais sortie et qui a toujours vécu avec son mari infidèle, ce fut une incroyable expérience… Et pour nous aussi, lecteurs, qui n'avons pas pu nous empêcher de nous attacher à cette anti-héroïne peu commune ! Je me suis laissé amadouer et porter par son quotidien atypique… Ses petits rituels, je les aimais… Notamment celui consistant à nourrir le rat de la MJC avec une barre énergisante ! Ce petit rat avait intérêt à venir dîner à dix-huit heures et à essuyer ses pattes sur la serpillière, sinon, il se faisait réprimander, le pauvre ! Les scènes avec le rongeur m'ont beaucoup plu. C'est tout à fait le genre d'humour décalé que j'aime savourer. L'ambiance de cet ouvrage est vraiment fraîche ! C'est un plaisir de tourner les pages ! Très vite, les petites manies de Britt-Marie et ses réactions qui m'agaçaient ont fini par m'amuser. Finalement, elle est vraiment touchante… On aime la voir s'épanouir, douter, s'ouvrir aux autres et avancer. D'ailleurs, au fil de l'aventure, on en vient à lui souhaiter le meilleur.

On pourrait reprocher le fait que l'intrigue est majoritairement cousue de fil blanc… Hormis la fin que je n'ai pas vu venir, le reste de l'histoire était attendue et déjà vue, surtout si on a lu « Vieux, râleur et suicidaire ». En effet, on retrouve l'idée de vieux râleur solitaire dont le quotidien va changer grâce à la rencontre d'un groupe de personnes, notamment des enfants. Ce sont surtout eux, ces jeunes qui disent ce qu'ils pensent et qui expriment à merveille leur affection, que le personnage principal va évoluer. de plus, l'ouvrage appartenant au genre feel-good, on s'attend à ce que la conclusion soit plutôt bonne… Je n'ai donc pas eu peur pour l'héroïne dont le destin était quasiment tout tracé. Cela dit, même si je me doutais de la trame scénaristique, j'ai quand même savouré ma lecture ! Pourtant, j'avais peur que le football prenne trop de place dans le récit… N'aimant pas spécialement ce sport, je craignais que l'on tourne trop autour de ce sujet. Heureusement, Fredrik Backman a bien su doser la chose et a mis en avant de belles valeurs. Ainsi, c'était un roman parfait pour ma fin de semaine ! Merci encore à Babelio et aux éditions Mazarine pour cette masse critique. En lisant les derniers chapitres, je me suis vraiment dit que c'est le genre de livre sympathique, qui donne le sourire et qui détend.

On a tous une Britt-Marie dans son entourage… Mais je suis certaine que, derrière sa carapace, notre Britt-Marie est une personne avec des valeurs et de belles qualités. Il suffit juste d'apprendre un peu à la connaître ou qu'elle trouve enfin chaussure à son pied… Avec ou sans crampons de football !
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          364
Décidément les personnages psychorigides passifs-agressifs voir asociaux sont les chouchous de Frédéric Bachmann. Ou bien espère-t-il qu'on y retrouve notre collègue de travail, voisin, ou une (petite part) de nous-même ? Sont-ils censés nous faire grincer des dents ? Nous questionner sur l'ordre (forcément) incohérent de notre monde ? Ou bien nous permettre d'évoluer dans un cheminement de développement personnel que la littérature nous offrirait en sus ?

Mystère, car je ne suis pas dans la tête de cet auteur suédois qui m'avait profondément touchée avec le charme fou de Owe dans son Vieux, râleur et suicidaire la vie selon Owe, son premier roman. Hélas, la magie entre Britt-marie et moi n'a jamais opéré .

« Dans la vie c'est celui qui se moque de tout qui s'en sort le mieux » peut-on lire, et il est certain que Britt-Marie en est loin très loin. Il faut dire que la forme d'autisme sociale dont elle relève, et qui peut parfois nous faire un peu sourire (entre l'employée du pôle-chômage et elle, par exemple) met en place des situations ubuesques au cours desquelles je me suis d'ailleurs demandé si elle n'est pas en réalité simple d'esprit, tant ses réactions sont lourdes, pathétiques. J'ai eu du mal à les imaginer les trouvant pour certaines tirées par les cheveux et redondantes.

Là où Owe était touchant de sincérité par sa situation, les phases du récit vécues par cette femme récemment abandonnée ne connaissant rien à la vie à part quelques produits ménagers fétiches n'ont pas pu se dessiner dans mon esprit. La faute à l'écriture probablement, aux personnages mal suggérés, peut-être. Ici encore cet auteur suédois à succès a voulu nous faire réfléchir sur le sens de la vie, sur l'amour, sur la solidarité et la liberté sans nous prendre la tête. Il aurait pu pour ce faire appuyer là où ça fait mal avec off mais de manière plus légère, subtile.

Raté ! Peut-être le contexte « footbalistique » ou bien des personnages auxquels je n'ai pas cru en raison d'une écriture maladroite et répétitive ont-ils saupoudré l'ensemble d'un goût insipide. Il m'a été impossible de rendre crédible à mon imagination cette Britt-Marie tant on l'a affublée de difficultés psychologiques. Son obsession de la saleté peut me toucher mais elle est expliquée d'une manière si express que cela a manqué un peu de fond de jeu ne sachant pas vraiment ce qui relève de la névrose, de la psychose, du retard mental. Je sais… j'analyse toujours trop.


Là où on était pétri d'humour avec Owe, le récit de cette maniaque en manque cruellement. Je n'ai apprécié l'intrigue qu'au moment où un personnage inattendu est réapparu. Lui seul m'a fait sourire, car les traits décrits étaient cohérents, pour moi. Il me semble également que je me lasse des éternels disparus-décédés « cachés » au fond des placards et qui expliquent (presque) tout.

Enfin, cette forme de solidarité qui pointe à chaque coin de rue autour de deux bières et 3 pizzas, j'y crois à moitié…

Allez, en cadeau… voici un extrait : page 101 : « Avec ce genre de personnes, il est difficile de déterminer si elles sont toujours les meilleures parce qu'elles aiment jouer ou si elles aiment ça parce qu'elles sont les meilleures ».
Commenter  J’apprécie          312
Britt-Marie résout tout à grand coups de Faxin et de Bicarbonate de soude. Britt-Marie n'a pas de préjugés, elle fait la conversation à un rongeur. Britt-Marie ne juge personne. Ne vous avisez pas de l'appeler Britt, n'est-ce pas. Seule sa soeur en avait le droit.

Britt-Marie n'a pas été choyée par la vie, elle s'est rattrapée en s'occupant des autres, de Kent en particulier.

Britt-Marie a harcelé la demoiselle de Pôle Emploi. Il lui fallait absolument un emploi pas tant pour l'argent que pour avoir quelque chose à faire, ne pas périr seule dans son appartement. Elle a une obsession : ne pas déranger les voisins par l'odeur de sa décomposition, si elle devait trépasser brutalement. Ce ne serait pas correct. Un emploi donc... c'est sur sa liste.

J'ai été très intriguée par Britt-Marie, ses listes, sa façon de fonctionner, irritée parfois. L'auteur réussit son pari : donner l'envie de savoir comment cette "vieille geignarde", comme l'appelle certains, va évoluer dans un monde où il n'y a plus qu'une règle : la débrouille face à la crise.

Crise économique oblige, les commerces se sont concentrés en un seul. "Quelqu'un" s'occupe de tout et les enfants du quartier se regroupent autour d'un ballon de football et un rêve, participer à LA coupe.

Le football pour combattre la morosité d'un village traversé par une route que seuls les camions empruntent. Deux directions : celle de l'appartement de Britt-Marie et celle de Paris.

Je remercie Babelio et les Editions Mazarine pour la tendre découverte de ce roman. L'auteur nous offre un beau portrait de femme, une histoire pleine d'émotions. Découvrir à 63 ans que l'on n'a vécu que pour autrui et pourquoi.

Sauter le pas ou ne frapper à aucune porte ? comme le lui demande Vega, quel sera son choix ? Tous les personnages sont attachants de Karl à Bank, Sami, Sven ou Quelqu'un, secrets, écorchés, surtout les enfants Vega, Omar, Paddan, mais tous sont capables d'aimer Britt-Marie comme elle est. De lui apprendre qui elle est !

Un roman qui se lit tantôt la ride du Lion froissée, tantôt les zygomatiques en position haute et la tendresse au coeur !

Découvrir cette femme qui n'a pas travaillé en dehors de son foyer pendant plus de trente ans, qui fait des listes pour ne rien oublier, agaçante, incapable d'un comportement social "normal", s'imposer à tous comme la gardienne de la MJC et le coach de l'équipe de football local ! Comme un membre à part entière de cette drôle de communauté de Borg est un régal !






Commenter  J’apprécie          300
Traumatisée par des parents indifférents et un drame dans son enfance, écrasée par un mari égocentrique (‘'Tout le monde aime Kent, la première fois. Il faut des décennies pour remarquer ses mauvais côtés''), Britt-Marie ne vit que pour les autres et en fonction du qu'en-dira-t-on ; de plus, elle est bourrée de tocs, ce qui n'arrange rien quant à son insertion sociale ! On pourrait détester ce personnage, mais elle a une telle soif de trouver sa place dans la société, elle y met tant de bonne volonté maladroite qu'on s'attache très vite à elle ; ‘'Elle n'avait jamais demandé plus, car elle souhaitait peu de choses. D'ailleurs, elle espérait parfois qu'un jour elle souhaiterait quelque chose pour de vrai, au point d'en avoir mal au ventre. Ce désir lui donnait le sentiment d'être vivante. Mais en général, cela lui passait.''

Elle a la soixantaine : ‘'Quelques années s'étaient changées en plusieurs années qui s'étaient accumulées en toutes ces années. Et un beau matin, on se réveillait avec une plus grande part de vie derrière soi que devant soi, sans savoir comment c'était arrivé''. Trompée par son mari, elle le quitte et trouve un job improbable dans un bourg en train de mourir, frappé de plein fouet par la crise économique : misère, fermeture des commerces et administrations, chômage de masse, alcoolisme, débrouille et vols, etc… Borg est le prototype des agglomérations en déshérence, un monde si étranger à Britt-Marie, bourgeoise coincée, qu'on ne voit pas comment ça pourrait durer, d’autant plus que la dernière et unique passion des habitants est le football, sport qu’elle abhorre et auquel elle ne connaît rien ! Mais voilà…

J'avais adoré le premier roman de Fredrik Backman, ‘'Vieux, râleur et suicidaire''. J'ai retrouvé avec délices cette écriture mêlant humour et émotion. Je me suis attachée à cette galerie de personnages plus ou moins déjantés, mais, pour la plupart, avec le cœur sur la main et qui font du mieux qu’ils peuvent avec les mauvaises cartes que le destin leur a données.
Faites connaissance avec Britt-Marie ; vous ne le regretterez pas...
Commenter  J’apprécie          292
 « Fourchettes. Couteaux. Cuillères. Dans cet ordre. »
C'est l'histoire de Britt-Marie. Attention, hein, Pas seulement Britt... Il n'y a que sa soeur qui avait le droit de l'appeler comme ça... Britt-Marie y tient. Britt-Marie a des principes. Britt-Marie vit de principes... On ne pose pas un verre sur une table sans un sous verre, Les gens convenables dînent à 18h00. Etc... Britt-Marie n'a aucun préjugé, Britt-Marie ne juge personne... Mais, en voilà des manières !... Est-ce trop exigé d'être civilisé ?...Ses voisins l'appellent la vieille geignarde. Son Mari ne l'aime pas, il aime le foot et aussi dire aux gens ce que lui ont coûté ses achats. Britt-Marie, elle, aime s'occuper des plantes du balcon, faire des listes et nettoyer les choses avec du bicarbonate.
Alors à 63 ans, quand elle décide de s'en aller, son monde bascule. Elle part... Et découvre...
« Les villages le long des routes, les rats, les hommes qui n'enlèvent pas leur casquettes en entrant. Les premiers rencards des garçons et les maillots aux murs des pizzerias.... le Faxin et les stores en bambou, les bouteilles de bières emballées dans de la cellophane et les meubles Ikea. Les pistolets et les suppléments mots croisés. Les policiers et les entrepreneurs. L'imbécile sous la lumière des phares de camion. Les portières bleues et les matches de football historiques. Les tulipes mauves, le whisky, les cigarettes et les mères disparues. La grippe. Les canettes de soda. 1-0 contre l'équipe de la ville. Une fillette qui arrête le ballon avec son visage. L'univers. »
Elle va s'accrocher à ses principes, bien sûr, mais chapitre après chapitre, jour après jour, Britt-Marie va changer le monde autour d'elle et le monde va changer Britt-Marie.
Un peu moins de 400 pages d'une intrigue assez prévisible, mais l'intérêt n'est pas là.
Aux premières pages, je n'imaginais pas passer des heures en compagnie d'une personne aussi irritante... Quand, ils la voient débarquer dans leur village, les enfants la détestent spontanément... et Britt-Marie ne supporte pas leurs manières, leur saleté...Leurs mondes respectifs sont trop éloignés. Mais doucement, la magie opère...Fredrik Backman parvient à faire d'un personnage agaçant une femme touchante. Pari gagné, on ne peut s'empêcher de quitter Britt-Marie à regret.
Un roman feel good qui, s'il ne restera pas dans les mémoires, en dit plus qu'il n'en a l'air...
Merci Babelio et Les Editions Mazarine, je quitte Britt-Marie avec un sourire bienveillant :-)
Commenter  J’apprécie          232




Lecteurs (251) Voir plus



Quiz Voir plus

Coupe du monde de rugby : une bd à gagner !

Quel célèbre écrivain a écrit un livre intitulé Rugby Blues ?

Patrick Modiano
Denis Tillinac
Mathias Enard
Philippe Djian

10 questions
861 lecteurs ont répondu
Thèmes : rugby , sport , Coupe du mondeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..