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EAN : 9782021418958
352 pages
Seuil (11/04/2019)
2.83/5   6 notes
Résumé :
Mai 2017, entre l'élection présidentielle et les législatives, une sociologue et un photographe se mettent en route, sac au dos, pour un voyage le long de la ligne B du RER, de Roissy à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Ils reviennent sur les pas de François Maspero et Anaïk Frantz qui, trente ans plus tôt, alors que la France découvrait le " mal des banlieues ", allaient voir la " vraie vie " autour de la capitale. Ce livre est le récit de leur traversée de territoires inj... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il y a une vingtaine d'années, j'avais lu, et beaucoup apprécié « Les passagers du Roissy Express », de François Maspero et Anaik Frantz qui donnait à voir les abords du RER B sous un angle observateur et voyageur.
En 2013, j'avais eu le plaisir de le savoir retrouver au hasard d'un feuilleton de France Culture (que je vous recommande vivement - il est toujours en ligne)
Bref quand j'ai découvert que Marie Hélène Bacque avait choisi de reproduire cette expérience, j'ai sauté sur son livre.
Accompagnée d'Andre Mérian, un photographe marseillais, cette architecte sociologue annonçait vouloir refaire ce voyage dans des conditions similaires à celle de François Maspero : passer trois semaines à explorer les abords des stations d'un RER B, loger dans des hôtels près des stations, autant que possible, dans des hôtels indépendants, et rencontrer des habitants.
Mais, si le voyage originel correspondait bien à ces consignes, avec un minimum d'en nuits passées dans chaque hôtel, en s'arrêtant et explorant les abords de chaque station, et en n'utilisant qu'en des transports publics, le voyage de 2017 s'est peu à peu servi des hôtels comme d'un point d'ancrage pour rayonner, aller au-delà des zones desservies par le RER B, pour servir le propos de l'auteur ...
Propos très biaisé (beaucoup trop même) par le « c'était mieux avant » quand il y avait des ouvriers, quand les municipalités étaient communistes, quand il n'y avait pas de bobos, quand il y avait de la vie dans les quartiers.
Dans cet opus, l'auteur a également interviewé beaucoup de ses amis ou connaissances et a beaucoup moins rencontré d'habitants (parfois habitant le sud quartiers traversés, mais bien plus souvent les ayant quitté) que cela avait été le cas dans le voyage de Maspero, ce qui a bien évidemment renforcé les biais que je viens de citer.
Par ailleurs, et c'était aussi un défaut de l'ouvrage originel, c'est surtout la banlieue nord qui a intéressé les auteurs, le sud n'étant survolé que dans le dernier quart de l'ouvrage dans une vision centrée sur la campagne des élections législatives de 2017, et sur la (honnie) gentrification des (rares) lieux anciennement ouvriers de cette banlieue sud.
Bref, j'ai été assez déçue à la lecture de cet ouvrage qui ne m'a pas appris grand chose de neuf sur les villes qui bordent le RER B.
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Belle mise à jour des Passagers du Roissy-Express de F. Maspéro et A. Frantz. Comme dans les Passagers, le dialogue entre l'écrivain et la photographe (même si ici les genre sont inversés), donne sa dimension réflexive à la percée: où il est autant question de la banlieue que du regard qu'on porte sur elle. Celui de M.-H. Bacqué est peut-être moins poétique, plus analytique, que celui de Maspéro, mais la découpe, dans ce tissu complexe, changeant, fragile, est toujours aussi délicate et empathique, respectant les distances, les ombres et les silences, sans cacher les aspérités, sans rien aseptiser. Science humaine.

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Quelle déception ! Il y a trente ans, j'avais lu avec intérêt "Les passagers du Roissy-Express" de François Maspéro et Anaïk Frantz que j'ai ressorti de ma bibliothèque.
Retour à Roissy de Marie -Hèlène Bacqué ne tient pas ses promesses. le livre est moche, la mise en page désastreuse, le papier ne permet pas de voir les photos correctement (elles sont grisouillantes).
Le texte est confus, désespérant. Notre sociologue ne regarde pas le monde, elle en reste à son nombril et aux regrets de sa jeunesse communiste. Pour 23 euros (plus cher que parking Péguy, en couleurs à 22 euros), mon choix est vite fait. Pas de carte non plus des lieux visités, juste une misérable liste des stations desservies par la ligne du RER B. A éviter
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pour le moment, il se laisse imprégner, c’est trop tôt pour échanger. Et il doit penser en noir et blanc, ce n’est pas facile. C’est très différent de son travail habituel. Il voudrait retourner aux 3000 pour photographier cette tour. Cette photo, il la lui faut, vraiment. “Cette photo, il me la faut”: une phrase entendue plusieurs fois en trois jours. “Il me la faut”? J’y entends une prise de possession. En pensant à Raymond Depardon écrivant au sujet du désert, je lui oppose que la banlieue est un endroit qui se mérite, pas un endroit qui se prend. Il y a eu tellement d’images volées, détournées, utilisées, manipulées. Et d’ailleurs, je n’étais pas à l’aise quand il tournait autour de nous pendant cette discussion avec les jeunes à la chicha, et je ne suis pas sûre qu’on puisse publier les photographies: ils sont mineurs. André n’est pas d’accord et je sens bien que je l’énerve. Avant de partir, l’éditeur nous a précisé qu’il nous faudrait faire remplir un formulaire aux personnes photographiées avant publication; le droit à l’image est devenu draconien. Mais nous n’avons pas pris le formulaire avec nous. Comment conclure une rencontre improvisée par un formulaire? Il faudra prendre les adresses, écrire ou revoir les gens pour leur demander leur autorisation. Moi, ça ne me déplaît pas. Ils pourront ainsi avoir leur photo et décider; ce sera une occasion de les revoir, peut-être de se raconter plus. André objecte: “Et la liberté de l’artiste? Je ne suis pas un journaliste, c’est une œuvre d’art. Il faut aussi défendre le droit de dénoncer!” Oui, mais il y a des contextes où le témoignage, la prise de photos peuvent être vécus comme une prise de pouvoir, comme du vol. Ne pas se laisser déposséder de son image, de celle de son quartier, c’est aussi défendre son existence. Et moi, vais-je faire relire mon manuscrit aux personnes que nous rencontrons? Je dois bien dire que je n’y avais pas pensé.
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Le soir, en reprenant mes notes, je repense à cette phrase définitive de François à ce point du voyage : "Et enfin il n'y eut plus d'agriculture du tout." A Roissy, village global enfermé entre nœud routier et aéroport, on ne peut que confirmer ce constat, mais l'agriculture n'a peut-être pas dit son dernier mot dans cette plaine de France. Elle n'a pas fini ses reconversions et son entreprise de séduction de nouveaux publics, consommateurs, jardiniers, agriculteurs. Rien d'inéluctable ni de continu dans ce que l'on appelle le progrès, c'est peut-être ce que depuis trente ans nous avons appris.
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Revoilà le confort aseptisé et impersonnel des hôtels modernes: chambre blanche, télévision en hauteur face au lit. Du septième étage, on découvre une vue plongeante sur la banlieue et sur le périphérique et le serpent lumineux des voitures qui filent: un spectacle silencieux, vu d’en-haut, comme souvent les urbanistes voient la ville. Je pourrais rester des heures à me laisser emporter par cette ligne vivante qui marque la césure entre Paris et sa banlieue. Nous nous rapprochons dangereusement de la capitale et il faudrait faire attention à ne pas se faire happer.
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L'éclatement des paysages nous en a fait oublier la proximité. L'usager des transports en commun perçoit les morceaux de puzzle dans une sorte de linéarité ordonnée par les lignes de bus, mais quand le piéton reprend son autonomie, la géographie reprend aussi ses droits.
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Il ne s’attendait pas non plus à ce paysage. Il avait dans la tête des images de barres, de tours, des autoroutes, de la densité. Et finalement, c’est assez vert, il y a des espaces de détente, des parcs, s’étonne-t-il. Il attendait quelque chose de chaotique et on passe de cités HLM à des pavillons, un paysage assez ordinaire en fait. Il fait beau, c’est le printemps, il y a des fleurs.
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Videos de Marie-Hélène Bacqué (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-Hélène Bacqué
- "Banlieues populaires. Territoires, sociétés, politiques", Marie-Hélène Bacqué - Henri Rey, et Emmanuel Bellanger (dirigé par), Éditions de L'aube. https://www.librest.com/tous-les-livres/banlieues-populaires--territoires-societes-politiques-9782815923040.html
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