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EAN : 9782021418958
352 pages
Seuil (11/04/2019)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Mai 2017, entre l'élection présidentielle et les législatives, une sociologue et un photographe se mettent en route, sac au dos, pour un voyage le long de la ligne B du RER, de Roissy à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Ils reviennent sur les pas de François Maspero et Anaïk Frantz qui, trente ans plus tôt, alors que la France découvrait le " mal des banlieues ", allaient voir la " vraie vie " autour de la capitale. Ce livre est le récit de leur traversée de territoires inj... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Que suis-je venue faire ici à quelques stations de métro de chez moi?» Excellente question que je me suis posé bien avant elle à la page 218: "Que diable allait-elle faire dans ce RER ?" *
Un livre qui fleure bon l'universitaire ce roadbook commence le 16 mai à la fin de la période scolaire. le printemps, novembre et février n'étant pas judicieux, est bien entamé et pas supposé capricieux comme celui de Maspéro et Anaïk Frantz en 1989, puis les vacances scolaires ne sont pas loin. On ne sait pas l'heure de départ mais pour une universitaire sociologue/architecte/écrivaine cela doit être, le temps de tartiner et de petit-déjeuner, vers les 9 h c'est-à-dire après le grand rush de la faune hagarde et ensommeillée des «lève-tôt» banlieusards. Horaire de cadre sup, sans pression. Cool !
Ce n'est pas la grande aventure , style Antoine de Maximy ou à un degré moindre Philippe Gougler ni même une randonnée à la S.Tesson, Lao Tseu à la main sur la
route des migrants! Il y a une préparation à base de données fiables de collègues universitaires ou équivalents et donc déjà un ou des a priori, avec sécurité, sans parler du téléphone GPS et la ligne-Maspéro.
Et ils arrivent à se perdre! Fabuleux. Mata Grosso déconseillé
Et puis comme le monde est petit : qu'est-ce qu'on rencontre comme « connaissances » dans ce petit périmètre de banlieue: historiens sociologues, architectes, chercheurs, étudiants, doctorants, amis politique, écolos, et artistes bref les français lambda de banlieue on reste dans l'air du temps. On a évité les beaufs. Ouf! On y retrouve Lamence Madzou chef de gang coauteur d'un livre avec...M.H. Bacqué, Hadama Traoré un «Noir révolutionnaire ex délinquant de banlieue » mais démocrate et aussi (encore) écrivain et chose curieuse M.H. Bacqué sort « ravigotée » de ses entretiens alors que les autres l'avaient plutôt déprimé.
Et puis des connaissances (historiens ...artistes) recommandées par des connaissances (historiens ...artistes) ainsi que des inconnus rencontrés dans les rues, des français bon teint ou immigrés première génération bien intégrés classe moyenne donc plutôt cultivés surtout si engagés politiquement associations, mandat d'élu, ministère de culte, artiste de gauche et autres ce qui facilite les échanges et analyses politico-économico-urbanistico-artistico-sociales.
L'échantillon humain est trop, trop calibré pas assez parlant on aurait aimé voir ceux des territoires interdits, les caïds, les vrais pas les petites vedettes locales, et leurs premiers cercles, les livreurs de pizza, les vendeurs de clopes à la sauvette, travailleurs au black, chômeurs, ceux qui ne votent pas, qui ne savent pas ce qu'est une démocratie ou qui font partie une religion dont les lois priment sur tout autre chose, ceux qui ne parlent pas français, les illégaux, les drogués bref la faune d'en bas, des profondeurs oui mais bon ça c'est de l'investigation journalistique, pas du travail de sociologue(?) et c'est risqué.
On note chez l'échantillon choisi une nostalgie certaine d'une époque qui était dure mais ou le travail existait, certaines valeurs respectées et une certaine incompréhension du comportement des jeunes. Par contre pas de remontées des autres
Pour le détail, quoique... Photos noir et blanc? En fait se sont de photos grisâtres pas de blanc, pas de noir, floues, écrasées par un gros grain, dégueulasses. Quant aux sujets: sans intérêt. Il aurait été préférable à la place de signaler les trajets par des cartes. On a essayé de suivre leur périple sur une carte google: bernique! Il faut reconnaître que le André n'était pas bien «chaud»
Une(s) interrogation(s) permanente(s) pendant ce livre. de quoi parle-t-on? Comment en parle-t-on? Que veut-on nous montrer ? Pourquoi ?
Un regard universitaire, une objectivation sociologique scientifique ou un Urban Writing, littérature de narration, l'inabordable des territoires interdits, milieu en reconversion, en ouverture sur l'extérieur du fait de l'aéroport, le Grand Paris, la fin d'une époque (heureuse) communiste, la fin des grandes cultures et le début de la vivrière bio de proximité, l'immigration africaine et asiatique en renouvellement de celle européenne et maghrébine, la non assimilation et la création de communautarisme avenir des banlieues, du pays, les plans d'urbanisme et les constructions de cité d'architectes aux idées sociales lumineuses mais très mal comprises surtout par les occupants, des constructeurs complètement ignorés ?
On parle bien de tout ça mais où est le fil conducteur?
M.H. Bacqué est restée confortablement dans son pré carré avec les siens, l'entre-soi intellectuel! J'ai du mal à comprendre cet essayisme social mais il n'est pas complètement inintéressant bien que les documentaires sur ce sujet foisonnent et donc pourquoi encore un livre, nécessité alimentaire?

* Presque du Molière
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Il y a une vingtaine d'années, j'avais lu, et beaucoup apprécié « Les passagers du Roissy Express », de François Maspero et Anaik Frantz qui donnait à voir les abords du RER B sous un angle observateur et voyageur.
En 2013, j'avais eu le plaisir de le savoir retrouver au hasard d'un feuilleton de France Culture (que je vous recommande vivement - il est toujours en ligne)
Bref quand j'ai découvert que Marie Hélène Bacque avait choisi de reproduire cette expérience, j'ai sauté sur son livre.
Accompagnée d'Andre Mérian, un photographe marseillais, cette architecte sociologue annonçait vouloir refaire ce voyage dans des conditions similaires à celle de François Maspero : passer trois semaines à explorer les abords des stations d'un RER B, loger dans des hôtels près des stations, autant que possible, dans des hôtels indépendants, et rencontrer des habitants.
Mais, si le voyage originel correspondait bien à ces consignes, avec un minimum d'en nuits passées dans chaque hôtel, en s'arrêtant et explorant les abords de chaque station, et en n'utilisant qu'en des transports publics, le voyage de 2017 s'est peu à peu servi des hôtels comme d'un point d'ancrage pour rayonner, aller au-delà des zones desservies par le RER B, pour servir le propos de l'auteur ...
Propos très biaisé (beaucoup trop même) par le « c'était mieux avant » quand il y avait des ouvriers, quand les municipalités étaient communistes, quand il n'y avait pas de bobos, quand il y avait de la vie dans les quartiers.
Dans cet opus, l'auteur a également interviewé beaucoup de ses amis ou connaissances et a beaucoup moins rencontré d'habitants (parfois habitant le sud quartiers traversés, mais bien plus souvent les ayant quitté) que cela avait été le cas dans le voyage de Maspero, ce qui a bien évidemment renforcé les biais que je viens de citer.
Par ailleurs, et c'était aussi un défaut de l'ouvrage originel, c'est surtout la banlieue nord qui a intéressé les auteurs, le sud n'étant survolé que dans le dernier quart de l'ouvrage dans une vision centrée sur la campagne des élections législatives de 2017, et sur la (honnie) gentrification des (rares) lieux anciennement ouvriers de cette banlieue sud.
Bref, j'ai été assez déçue à la lecture de cet ouvrage qui ne m'a pas appris grand chose de neuf sur les villes qui bordent le RER B.
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Belle mise à jour des Passagers du Roissy-Express de F. Maspéro et A. Frantz. Comme dans les Passagers, le dialogue entre l'écrivain et la photographe (même si ici les genre sont inversés), donne sa dimension réflexive à la percée: où il est autant question de la banlieue que du regard qu'on porte sur elle. Celui de M.-H. Bacqué est peut-être moins poétique, plus analytique, que celui de Maspéro, mais la découpe, dans ce tissu complexe, changeant, fragile, est toujours aussi délicate et empathique, respectant les distances, les ombres et les silences, sans cacher les aspérités, sans rien aseptiser. Science humaine.

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Quelle déception ! Il y a trente ans, j'avais lu avec intérêt "Les passagers du Roissy-Express" de François Maspéro et Anaïk Frantz que j'ai ressorti de ma bibliothèque.
Retour à Roissy de Marie -Hèlène Bacqué ne tient pas ses promesses. le livre est moche, la mise en page désastreuse, le papier ne permet pas de voir les photos correctement (elles sont grisouillantes).
Le texte est confus, désespérant. Notre sociologue ne regarde pas le monde, elle en reste à son nombril et aux regrets de sa jeunesse communiste. Pour 23 euros (plus cher que parking Péguy, en couleurs à 22 euros), mon choix est vite fait. Pas de carte non plus des lieux visités, juste une misérable liste des stations desservies par la ligne du RER B. A éviter
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pour le moment, il se laisse imprégner, c’est trop tôt pour échanger. Et il doit penser en noir et blanc, ce n’est pas facile. C’est très différent de son travail habituel. Il voudrait retourner aux 3000 pour photographier cette tour. Cette photo, il la lui faut, vraiment. “Cette photo, il me la faut”: une phrase entendue plusieurs fois en trois jours. “Il me la faut”? J’y entends une prise de possession. En pensant à Raymond Depardon écrivant au sujet du désert, je lui oppose que la banlieue est un endroit qui se mérite, pas un endroit qui se prend. Il y a eu tellement d’images volées, détournées, utilisées, manipulées. Et d’ailleurs, je n’étais pas à l’aise quand il tournait autour de nous pendant cette discussion avec les jeunes à la chicha, et je ne suis pas sûre qu’on puisse publier les photographies: ils sont mineurs. André n’est pas d’accord et je sens bien que je l’énerve. Avant de partir, l’éditeur nous a précisé qu’il nous faudrait faire remplir un formulaire aux personnes photographiées avant publication; le droit à l’image est devenu draconien. Mais nous n’avons pas pris le formulaire avec nous. Comment conclure une rencontre improvisée par un formulaire? Il faudra prendre les adresses, écrire ou revoir les gens pour leur demander leur autorisation. Moi, ça ne me déplaît pas. Ils pourront ainsi avoir leur photo et décider; ce sera une occasion de les revoir, peut-être de se raconter plus. André objecte: “Et la liberté de l’artiste? Je ne suis pas un journaliste, c’est une œuvre d’art. Il faut aussi défendre le droit de dénoncer!” Oui, mais il y a des contextes où le témoignage, la prise de photos peuvent être vécus comme une prise de pouvoir, comme du vol. Ne pas se laisser déposséder de son image, de celle de son quartier, c’est aussi défendre son existence. Et moi, vais-je faire relire mon manuscrit aux personnes que nous rencontrons? Je dois bien dire que je n’y avais pas pensé.
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Le soir, en reprenant mes notes, je repense à cette phrase définitive de François à ce point du voyage : "Et enfin il n'y eut plus d'agriculture du tout." A Roissy, village global enfermé entre nœud routier et aéroport, on ne peut que confirmer ce constat, mais l'agriculture n'a peut-être pas dit son dernier mot dans cette plaine de France. Elle n'a pas fini ses reconversions et son entreprise de séduction de nouveaux publics, consommateurs, jardiniers, agriculteurs. Rien d'inéluctable ni de continu dans ce que l'on appelle le progrès, c'est peut-être ce que depuis trente ans nous avons appris.
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Revoilà le confort aseptisé et impersonnel des hôtels modernes: chambre blanche, télévision en hauteur face au lit. Du septième étage, on découvre une vue plongeante sur la banlieue et sur le périphérique et le serpent lumineux des voitures qui filent: un spectacle silencieux, vu d’en-haut, comme souvent les urbanistes voient la ville. Je pourrais rester des heures à me laisser emporter par cette ligne vivante qui marque la césure entre Paris et sa banlieue. Nous nous rapprochons dangereusement de la capitale et il faudrait faire attention à ne pas se faire happer.
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L'éclatement des paysages nous en a fait oublier la proximité. L'usager des transports en commun perçoit les morceaux de puzzle dans une sorte de linéarité ordonnée par les lignes de bus, mais quand le piéton reprend son autonomie, la géographie reprend aussi ses droits.
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Il ne s’attendait pas non plus à ce paysage. Il avait dans la tête des images de barres, de tours, des autoroutes, de la densité. Et finalement, c’est assez vert, il y a des espaces de détente, des parcs, s’étonne-t-il. Il attendait quelque chose de chaotique et on passe de cités HLM à des pavillons, un paysage assez ordinaire en fait. Il fait beau, c’est le printemps, il y a des fleurs.
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Vidéo de Marie-Hélène Bacqué
- "Banlieues populaires. Territoires, sociétés, politiques", Marie-Hélène Bacqué - Henri Rey, et Emmanuel Bellanger (dirigé par), Éditions de L'aube. https://www.librest.com/tous-les-livres/banlieues-populaires--territoires-societes-politiques-9782815923040.html
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