Tan, un jeune indien qui a fait toutes ses études à New York et projetait de devenir écrivain apprend la mort de son père. C'est l'occasion pour lui de retourner dans son pays et de revoir sa famille qu'il n'a plus vue depuis de nombreuses années. C'est l'occasion aussi de retrouver ses souvenirs d'enfance et particulièrement ceux qu'il a gardé de son père. La première partie du livre s'ouvre sur ces souvenirs, quand Tan était un petit garçon et que, comme ses frères et soeurs, il aimait tant se réfugier dans la pièce de son père pendant son absence :
La chambre des parfums. "C'étaient des odeurs viriles. Eaux de Cologne corporelles et after shaves variés englobaient les meilleurs produits mondiaux fidèlement importés par Mark & Spencer". Son père était un Shikari : un grand chasseur : sans cesse en train d'arpenter les forêts, les terrains broussailleux en quête de gibier. pendant ce temps-là, sa mère priait devant l'autel familial. Comme la plupart des jeunes gens de son milieu, Tan va partir faire ses études à l'étranger, il va sans s'en rendre vraiment compte s'éloigner peu à peu de sa culture. mais il n'oubliera jamais ses racines.
le récit s'ouvre sur les souvenirs de Tan, de la vie de sa famille à Raïpour dans les années cinquante, mais cette partie occupe moins de la moitié du livre. On le suit ensuite à New York, sa vie d'étudiant, sa rencontre avec Serita avec qui il vivra une dizaine d'années. On le voit changer, essayer d'adopter le style de vie occidental sans toutefois pouvoir s'intégrer complétement : aux Etats Unis, il sera toujours perçu comme "l'indien", un immigrant. Et à son retour dans son pays, il s'apercevra qu'il s'est trop éloigné de sa culture pour se sentir vraiment à l'aise parmi ses compatriotes.
La Chambre des parfums n'est pas vraiment un roman sur l'Inde. Ecrit par un indien émigré aux Etats Unis, c'est plutôt un récit sur l'opposition monde traditionnel/monde moderne, Inde rurale des années cinquante et Amérique hippie marquée par la guerre du Viet Nam. C'est dire si le fossé est large....et pourquoi Tan est tiraillé entre ces deux cultures.
J'ai bien aimé toute la partie qui concerne l'Inde, l'enfance de Tan, de ses frères et soeurs, la description qu'il fait de son père et qui montre bien l'admiration et le respect qu'il avait pour lui. C'est probablement à cause de son père qu'il est parti aux Etats Unis ; en effet c'est lui qui décidait de mettre ses enfants dans des écoles anglaises dès leur plus jeune âge. Sa mère, est plus effacée - comme toutes les épouses indiennes de cette époque - plus tournée vers les traditions et la religion, alors que son père, lui, est profondément athée. La partie du livre qui se déroule à New York m'a profondément ennuyée : les virées entre copains, la rencontre et les rapports de Tan avec Serita, une indienne qui avait coupé toute relation avec son pays d'origine et dont elle ne voulait plus du tout entendre parler, et que soit dit en passant, j'ai trouvé particulièrement antipathique.
Même si j'ai appris pas mal de choses sur la culture indienne, que j'ai beaucoup aimé le personnage du Shikari et l'importance que l'auteur donne à ses racines, c'est l'ennui qui a prévalu dans cette lecture
Note : 5/10
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