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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le féminisme fait-il fausse-route ? C'est en tout cas le constat d'Elisabeth Badinter. A force de mettre en lumière les Femmes, la cause féministe en a fait des victimes des Hommes. Une victimisation sans nom qui oublie totalement qu'une Femme est libre des ses choix, libre de dire "oui" ou "non". On est plus du tout sur la même mouvance égalitaire mais celle qui oppose les hommes aux femmes. Pour faire évoluer la société, les féministes devraient plutôt prôner: Femme, lève-toi et marche! Sois fière d'être toi-même car tu portes le monde.
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Elisabeth Badinter a beaucoup écrit pour déconstruire les stéréotypes hommes-femmes, hérités de siècles de domination masculine justifiée par certaines religions, cultures et pouvoirs politiques. Dans son livre, L'amour en plus, elle mettait à mal la notion d'"instinct maternel", non sans raison. Fausse route, paru en 2003, rejoint l'actualité avec les mouvements "Me Too", "Balance ton porc" et la nouvelle législation en cours pour "protéger" les femmes des pratiques sexistes masculines. L'analyse d'Elisabeth Badinter pointe la complexité de régir les relations hommes-femmes, entre ultra-féminisme - qui sépare les hommes et les femmes - et retour au naturel (instinct maternel, régression dans les droits des femmes - port du voile, soumission... - dans une société qui prône l'égalité hommes-femmes, retour d'archaïsmes...). Sa vision fait la part des choses entre idéologie féministe et réalité des rapports hommes-femmes. Mais sa conclusion est pessimiste quant à la progression de la cause des femmes.
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Venant d'achever la lecture de "La violence des femmes " de Christophe Regina (paru en 2011 plus axé sur la violence en général que sur la violence entre les sexes, voir article dédié ici), je me suis procuré "Fausse route" (2003) auquel il faisait référence. J'avais entendu parler de ce livre il y a quelques années, suspecté d'être à la solde du patriarcat (le nom de son autrice n'ayant probablement pas joué en sa faveur), et j'ai donc décidé de me faire ma propre opinion.
Il faut convenir que le début est un peu déroutant : l'accumulation des statistiques et la réfutation de leur véracité portent à se demander de quel côté penche l'autrice. En fait (et ce n'est pas un tic de langage), Élisabeth Badinter est du côté bon sens. Elle alerte sur des excès d'un féminisme américain et français. Elle dénonce le différentialisme sexuel et la victimisation systématique comme une vision régressive plutôt que méliorative de la cause des femmes. le propos de la femme de lettres et d'affaires remet en place certaines dérives qui à son sens, amènent à faire « fausse route ».
lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/06/20/elizabeth-badinter-fausse-route/
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Fausse route est un court essai, qui date déjà de 2003 et qui s'attachait à expliquer en quoi le féminisme s'égarait à cette époque.

Si l'auteure, femme de Robert Badinter étant elle-même féministe, prône bien sûr l'indépendance de la femme rendue possible notamment par le travail, le droit à l'avortement, une égalité stricte au niveau des rémunérations, elle donne aussi quelques éléments de réflexion sur des pensées qui nuisent aux hommes et, par ce qu'elle appelle un effet de ricochet, également aux femmes.

Ainsi, Badinter explique que la victimisation générale, posé comme ultime argument et démontant tout sur son passage (on peut difficilement opposer un argument à la souffrance), amène une régression par laquelle la femme est placée justement en état de régression. La femme est forcément victime face à la domination masculine et n'est donc considérée que comme un enfant sans défense, enfant qui devrait être protégé justement par les féministes. Elle s'interroge parallèlement sur le fait que les exploits sportifs, tels que ceux de Ellen MacArthur, la navigatrice qui a battu des records, ne sont pas mis en avant. La victimisation et le procès du sexe masculin éclipsant, selon l'auteure, tous ces exploits et réussites propres aux femmes.
Badinter met également en avant la difficulté de légiférer parfois sur des douleurs dites subjectives par rapport aux douleurs objectives.
Est remis en cause également le concept de domination masculine face au fait qu'il y a plusieurs types d'hommes et plusieurs types de femmes.
La banalisation de la sexualité, son omniprésence dans la société reviendrait aussi à réduire la femme en un objet de consommation et aurait ouvert la boite de pandore, où la femme, souvent, perdrait finalement au change.

Enfin, les rapports hommes femmes seraient fortement corrélés à la classe sociale et à la génération. Dans cet essai, il y a aussi une dénonciation du relativisme culturel qui remettrait en cause les droits des femmes. Pour Badinter « Aucune religion, aucune culture ne peut avoir le dernier mot sur l'égalité des sexes ». Très important pour l'auteure également, l'instinct maternel devrait plutôt être rebaptisé « amour maternel ».

C'est un essai qui donne quelques éléments de réflexion sur le féminisme, certains toujours actuels tandis que d'autres, non. Il demeure intéressant pour celles et ceux qui s'interrogeraient sur ce qui peut desservir le féminisme.
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Dans Fausse Route, c'est un bilan lucide et sévère de 60 ans de féminisme et de combats pour le droit des femmes que propose Elisabeth Badinter.
L'intellectuelle, qui ne cache pas son admiration pour Simone de Beauvoir et son combat d'avant-garde pour l' émancipation féminine (Le Deuxième Sexe, en 1949), brosse un tableau sombre de la condition des femmes au début du XXIe siècle.
Malgré la fin du patriarcat et l'éclatement des archétypes – quoique cela soit à relativiser – la route pour l'égalité des femmes semble avoir fait fausse route. Elisabeth Badinter trace les contours de ce qu'est aujourd'hui la condition des femmes : des courants féministes engagés (soulignons que ce livre a été écrit avant l'apparition des Femen), un nouvel ordre moral en train de s'imposer, la vision manichéenne des relations hommes/femmes de certaines intellectuelles, la domination masculine (incontestable lorsqu'il est question de pouvoir politique et économique) et son corollaire la violence masculine, la victimisation générale de la société (conceptualisée par Pascal Bruckner), le questionnement sur la sexualité et sur ses nouveaux modèles ou la crise économique touchant plus les femmes que les hommes.
Au final, la lutte pour l'égalité homme et femme reste semée d'embûches, malgré la vitalité de certains courants féministes. Outre le fait que certains hommes aimeraient faire payer aux femmes la fin de leur imperium, de nouvelles normes semblent s'abattre sur la condition féminine : la tentation du séparatisme, la victimisation, l'inégalité domestique, économique et politique, la maternité et l'allaitement devenus des pièges, le corps marchandisé et instrumentalisé ("corps-objet ou sexe-machine"), le concept de sexualité "innocente" des femmes contre une sexualité masculine "forcément brutale" des hommes, le rejet de l'égalité hommes-femmes dans certains quartiers avec le voile islamique et les violences faites "aux soeurs et aux cousines" (l'essai date de 2003 et rien ne s'est arrangé depuis).
Le tableau général d'Elisabeth Badinter est sévère et contribue à alimenter le débat sur la condition féminine. La philosophe s'attaque en fin de volume au relativisme sexuel et prône moins la parité générale que la réconciliation pour le partage : "Hommes et femmes ne constituent pas deux blocs séparés. D'une part, on ne vote pas en fonction de son sexe, mais de ses intérêts et de son idéologie. D'autre part, il y a moins de différence entre un homme et une femme de même statut social et culturel, qu'entre deux hommes et deux femmes de milieux différents. Contrairement à ce qu'on a voulu faire croire, la différence sexuelle est peu de chose au regard de la différence sociale et la mère chômeuse avec deux enfants n'a pas la même priorité que la mère énarque ou chef d'entreprise."
Lien : http://www.bla-bla-blog.com/..
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Attention où vous mettez les pieds nous prévient Elisabeth Badinter. Ne faites pas n’importe quoi du féminisme ou vous perdrez tout. Et comment ne pas la comprendre et la suivre quand on constate les délires de ces dernières années. Et j𠆚i bien aimé le passage sur Edwige Antier. Je ne divulgache rien. Lisez vous verrez.
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Elisabeth Badinter pose de bonnes questions et c'est déjà beaucoup.
Des questions qui, si on tire dessus comme on déviderait une pelote en tirant sur le bout de la ficelle, amènent naturellement aux questionnements les plus profonds sur la nature humaine.
Je rejoins parfaitement la philosophe lorsqu'elle revendique l'équité entre les femmes et les hommes.
En revanche, je n'ai encore trouvé aucun auteur qui prenne en compte les différences d'injonctions physiologiques qui distinguent les hommes des femmes et qui sont, j'en suis persuadé, à l'origine des problèmes.
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