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EAN : 9782738135346
221 pages
Odile Jacob (04/01/2017)
3.73/5   80 notes
Résumé :
Un pas en avant, deux pas en arrière. Constat peu glorieux ? Fausse route d’Élisabeth Badinter dresse un état des lieux des luttes féministes. Rappelant que la différence des sexes est un fait qui ne doit pas prédestiner aux rôles et aux fonctions, Élisabeth Badinter pointe, dénonce parfois, les contradictions d’un féminisme "obsédé par la problématique identitaire". Et l’auteur de poser la question : quels sont les réels progrès réalisés depuis quinze ans ?
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Le féminisme fait-il fausse-route ? C'est en tout cas le constat d'Elisabeth Badinter. A force de mettre en lumière les Femmes, la cause féministe en a fait des victimes des Hommes. Une victimisation sans nom qui oublie totalement qu'une Femme est libre des ses choix, libre de dire "oui" ou "non". On est plus du tout sur la même mouvance égalitaire mais celle qui oppose les hommes aux femmes. Pour faire évoluer la société, les féministes devraient plutôt prôner: Femme, lève-toi et marche! Sois fière d'être toi-même car tu portes le monde.
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Carré et limpide, un essai qui interroge sur l'apparition d'un catéchisme victimaire dans les milieux militants où le ressentiment prend le pas sur la réflexion et qui aboutit à dresser de nouveaux murs là où on avait commencé à abattre les anciens...
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Cet ouvrage est le troisième livre de Badinter que je lisais, et comme à chaque fois je me suis trouvé une très forte affinité de pensée avec l'auteur. J'ai apprécié comme toujours la simplicité et la clarté de son écriture, comme la lucidité de son raisonnement et la précision de son argumentation. Cet essai, qui dénonce les excès d'une certaine forme de féminisme, se dévore comme un roman et permet de remettre beaucoup de questionnements en perspective. En tant que femme, j'ai trouvé cette lecture très salutaire et en tant que lectrice je l'ai trouvée passionnante.
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Elisabeth Badinter a beaucoup écrit pour déconstruire les stéréotypes hommes-femmes, hérités de siècles de domination masculine justifiée par certaines religions, cultures et pouvoirs politiques. Dans son livre, L'amour en plus, elle mettait à mal la notion d'"instinct maternel", non sans raison. Fausse route, paru en 2003, rejoint l'actualité avec les mouvements "Me Too", "Balance ton porc" et la nouvelle législation en cours pour "protéger" les femmes des pratiques sexistes masculines. L'analyse d'Elisabeth Badinter pointe la complexité de régir les relations hommes-femmes, entre ultra-féminisme - qui sépare les hommes et les femmes - et retour au naturel (instinct maternel, régression dans les droits des femmes - port du voile, soumission... - dans une société qui prône l'égalité hommes-femmes, retour d'archaïsmes...). Sa vision fait la part des choses entre idéologie féministe et réalité des rapports hommes-femmes. Mais sa conclusion est pessimiste quant à la progression de la cause des femmes.
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Fausse route est un court essai, qui date déjà de 2003 et qui s'attachait à expliquer en quoi le féminisme s'égarait à cette époque.

Si l'auteure, femme de Robert Badinter étant elle-même féministe, prône bien sûr l'indépendance de la femme rendue possible notamment par le travail, le droit à l'avortement, une égalité stricte au niveau des rémunérations, elle donne aussi quelques éléments de réflexion sur des pensées qui nuisent aux hommes et, par ce qu'elle appelle un effet de ricochet, également aux femmes.

Ainsi, Badinter explique que la victimisation générale, posé comme ultime argument et démontant tout sur son passage (on peut difficilement opposer un argument à la souffrance), amène une régression par laquelle la femme est placée justement en état de régression. La femme est forcément victime face à la domination masculine et n'est donc considérée que comme un enfant sans défense, enfant qui devrait être protégé justement par les féministes. Elle s'interroge parallèlement sur le fait que les exploits sportifs, tels que ceux de Ellen MacArthur, la navigatrice qui a battu des records, ne sont pas mis en avant. La victimisation et le procès du sexe masculin éclipsant, selon l'auteure, tous ces exploits et réussites propres aux femmes.
Badinter met également en avant la difficulté de légiférer parfois sur des douleurs dites subjectives par rapport aux douleurs objectives.
Est remis en cause également le concept de domination masculine face au fait qu'il y a plusieurs types d'hommes et plusieurs types de femmes.
La banalisation de la sexualité, son omniprésence dans la société reviendrait aussi à réduire la femme en un objet de consommation et aurait ouvert la boite de pandore, où la femme, souvent, perdrait finalement au change.

Enfin, les rapports hommes femmes seraient fortement corrélés à la classe sociale et à la génération. Dans cet essai, il y a aussi une dénonciation du relativisme culturel qui remettrait en cause les droits des femmes. Pour Badinter « Aucune religion, aucune culture ne peut avoir le dernier mot sur l'égalité des sexes ». Très important pour l'auteure également, l'instinct maternel devrait plutôt être rebaptisé « amour maternel ».

C'est un essai qui donne quelques éléments de réflexion sur le féminisme, certains toujours actuels tandis que d'autres, non. Il demeure intéressant pour celles et ceux qui s'interrogeraient sur ce qui peut desservir le féminisme.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Le port du foulard imposé par les courants fondamentalistes signifie qu'une femme doit cacher ses cheveux pour ne pas être objet de désir. Il est le signal pour tous les hommes qui ne sont pas de sa famille qu'elle est inabordable et intouchable. Sans lui, non seulement elle est provocante, mais elle endosse la responsabilité de cette provocation et de ses suites. D'emblée, la femme est coupable de susciter des désirs impurs alors que l'homme est innocenté de les éprouver. Son corps n'a pas la même valeur que celui de l'homme. Il est une menace qu'il faut dissimuler pour le désexualiser et le rendre inoffensif. Le foulard des jeunes lycéennes françaises et la burka des Afghanes ont la même signification symbolique : cachez ce corps que je ne saurais voir sous peine que j'en fasse ma chose. Seule différence : le degré de fondamentalisme qui n'est évidemment pas le même d'une société à l'autre.
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Le relativisme culturel venait de faire son entrée en force sur la scène politique et l'égalité des sexes allait en faire les frais. La première offensive eut lieu à l'occasion du rapprochement des familles des travailleurs immigrés venus d'Afrique. Le droit à la polygamie et à l'excision des petites filles fut doctement discuté. Emportées par la haine de soi et l'aveuglement, de nombreuses voix s'élevèrent pour qu'on respecte scrupuleusement les coutumes étrangères. De jeunes Africaines eurent beau supplier qu'on leur applique la loi française, les belles âmes relativistes firent mine de ne pas entendre. Pendant des années, non seulement on s'épargna d'enseigner la loi de la République aux nouveaux arrivants, mais on ferma les yeux devant des pratiques absolument contraires à la loi. Les représentants de l'Etat et ses institutions, terrorisés à l'idée d'être taxés d'intolérance, s'agenouillèrent devant les différences quoi qu'il en coûtât à leurs victimes. Il fallut beaucoup de courage et de convictions aux féministes telles Benoîte Groult et quelques autres, ainsi qu'aux tribunaux, pour continuer à lutter contre l'intolérable tolérance.
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En vérité, le relativisme sexuel comme principe politique est un leurre. Hommes et femmes ne constituent pas deux blocs séparés. D'une part, on ne vote pas en fonction de son sexe, mais de ses intérêts et de son idéologie. D'autre part, il y a bien moins de différences entre entre un homme et une femme de même statut social et culturel qu'entre deux hommes ou deux femmes de milieux différents. Contrairement à ce qu'on a voulu faire croire, la différence sexuelle est peu de choses au regard de la différence sociale et la mère chômeuse avec deux enfants n'a pas les mêmes priorités que la mère énarque ou chef d 'entreprise.
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Les plus grands progrès accomplis ces dernières décennies l'ont tous été grâce à l'audacieuse déconstruction du concept de nature. Non pour la nier, comme on l'a souvent dit, mais pour la remettre à sa juste place. On a ainsi offert à chacun une liberté sans précédent par rapport aux rôles traditionnels qui définissaient le genre. C'est cette philosophie-là, culturaliste et universaliste, qui a changé la condition féminine et levé l'opprobre sur l'homosexualité. On a alors appris que le sexe, le genre et la sexualité ne prédéterminent pas un destin.
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Or, pour la majorité des femmes, il ne peut y avoir d'amélioration de leur condition que par une conquête de l'égalité qui ne mette pas en péril leurs relations avec les hommes. Même si elles savent bien que l'on n'arrache pas au maître ses privilèges sans résistance ni grincements de dents, elles connaissent aussi la vérité du propos de Margaret Mead: quand un sexe souffre,l'autre souffre aussi. Bien que les unes trouvent les progrès trop lents et les autres le partage de leurs dépouilles trop rapide, la plupart des femmes et des hommes ont envie de vivre ensemble et de mieux vivre. C'est dire si le féminisme radical a peu de chance d'être entendu.
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