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Critique de LEFRANCOIS


Accusé de corrompre la jeunesse, en réalité Socrate veut leur apprendre la vraie vie, c'est-à-dire à penser librement, en dehors de toute contrainte religieuse ou de leur environnement social. Cette suite de conférences retranscrit un questionnement sur la jeunesse, ce que veut dire être jeune aujourd'hui. Entre vivre le présent immédiat et la construction d'une carrière, d'un avenir, s'ouvre le gouffre béant du capitalisme qui incite à consommer et à désorganiser l'ordre symbolique de la société. D'un côté une consommation égoïste centrée sur l'individu, de l'autre une symbolique égalitaire à construire et qui s'éloigne toujours plus. La deuxième conférence (sur le devenir contemporain des garçons) est plus complexe, du moins dans son explication. Avec la suppression de l'initiation (religion, armée, symbole du père tout puissant), le garçon devient un éternel adolescent. L'impératif : soit plein de désirs mais sans aucune idée... Pour les filles, les explications sont plus convaincantes : symboliquement Domestique, séductrice, amoureuse ou Sainte, la femme est toujours entre deux statuts. C'est une "passante". Avec la modernité la fille devient femme très tôt, sans rupture, et donc elle accède au statut de femme "visible", alors que dans les sociétés traditionnelles la femme est invisible, objet d'échange contre dot, vache ou argent. Son statut ambigu la rejette dans un rôle second, dépendant, quasi esclave de son image symbolique (corruptrice ou divine, sainte ou putain). Dans la vie moderne son individualité reconnue met en cause la notion du mâle symbolique dominant (père, mari, maître, dieu...). Si dans le futur la femme devient la nouvelle forme de l'individualité dominante, alors les hommes deviennent inutiles, voire gênants. Les fils ne sauront comment devenir des hommes, et les filles n'auront plus qu'à dominer la société; la place nouvelle des femmes doit être pensée d'un nouveau point de vue symbolique à construire. Mais (selon moi) peut-être que cet avenir peut aussi se construire plus équitablement à deux, deux égalités, deux volontés, deux respects mutuels... Utopie ?
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