Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce

Édouard Baer se met seul en scène, il nous livre par écrit le texte de son spectacle.

Fantasque, poète en prose, attendrissant Edouard Baer, j'ai apprécié de le lire avec sa voix qui me soufflait le texte, mais j'en arrive ainsi à la conclusion que j'aurais préféré le voir sur scène, vivant, gesticulant, déclamant, le petit sourire en coin ou les yeux tristes.
Cela m'a manqué dans le récit qui, en outre, n'a pas vraiment de fil conducteur; oui, ce sont bien des élucubrations, charmantes mais désordonnées.

Texte de son spectacle mis par écrit. C'est E. Baer comme on aime : tendre et précis, extravagant et intelligent. Des petites pensées simples qui font leur effet. Et l'épisode avec Napoléon à mourir de rire. Plus qu'une obligation : tenter de voir le spectacle, le livre donne franchement envie.
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Le plaisir du théâtre quand les théâtres sont fermés !
Avec un auteur à la fois fantaisiste et tourmenté, à l'humour de dandy intello débraillé et élégant
qui questionne la légitimité d'être sur scène,
ou même d'être dans la vie et de s'y sentir à sa place.
De beaux textes aussi lorsqu'il consulte les avis de grands hommes, et un passage sur Napoléon à l'absurde hilarant !

Cette pièce tourne autour de l'auteur. Travail peu aisé et Édouard Baer s'en sort mais on pouvait s'attendre à beaucoup mieux. Les citations à répétition coupe le talent de l'écrivain. J'aurais préféré des paraphrases astucieusement placées comme sait le faire Édouard Baer. Bref, sur ma soif.

Un homme surgit sur la scène d'un théâtre, juste avant le début de la représentation. Acteur, il devait jouer au théâtre à côté, mais pris de panique, il s'est enfui et entame la discussion avec le régisseur et le public de la scène concurrente...
On n'est pas trompés par le titre de ce texte, joué en 2019 au théâtre Antoine avant que le virus ne mette un frein à sa carrière. Elucubrations, divagations, cette pièce part dans tous les sens, et on imagine parfaitement Edouard Bear porter ce texte avec sa verve et sa tonalité uniques.
Mais, à titre personnel, je me suis plutôt ennuyé à la lecture froide de ce titre, citant Bukowski, Malraux ou Romain Gary. Je pense que ce texte est fait pour être joué sur scène, mis en vie et en mouvement.
Beaucoup de passages sonnent creux à la lecture et ne rendent évidemment pas hommage au jeu d'acteur.
Une déception pour moi.