Zoé est hôtesse dans différents salons... et on ne peut pas dire que ce travail l'intéresse vraiment ! Se faire tripoter au salon de l'automobile ou se déguiser en gruyère pour la foire des fromages, très peu pour elle! Il faut dire que cette belle jeune femme trépidante, vive et enjouée, rêve d'autre chose: trouver le prince charmant. Certes, il y a bien un homme dans sa vie mais celui-ci est loin de ce qu'elle imaginait. Au chômage, ce dernier passe ses journées affalé dans le canapé, traite Zoé avec mépris et ... dort avec ses chaussettes ! Un jour, elle aperçoit derrière un rideau un jeune homme qui la regarde. Prétextant une soudaine envie de faire pipi, elle monte chez lui. Lui, c'est Thomas Rocher, un célèbre écrivain dont la réputation n'est plus à faire... sauf pour Zoé qui n'a jamais entendu parlé de lui et encore moins lu une de ses oeuvres. D'abord terriblement paniqué par cette rencontre si soudaine, puis finalement tombé sous son charme, il ne refusera pas la proposition de Zoé de se revoir. Commence entre eux alors une véritable vie de couple puisque la jeune femme vient s'installer chez le romancier. Grâce à cet amour, il reprend goût à l'écriture. Mais, voilà que Zoé commence à se demander pourquoi Thomas ne veut jamais sortir, vit reclus les rideaux tirés et n'a pas d'amis. Bien décidée à éclaircir la situation, elle ira de surprises en surprises...
Malgré un début qui laisserait une impression de déjà-vu, de superficiel ou de caricatural, on est très vite emballé par l'histoire de Zoé, une héroïne très attachante, un peu naïve, fleur-bleue comme on les aime. le scénario, étoffé au fil des pages, tient largement la route pour aboutir sur un final inattendu et surprenant. le jeu des personnages, l'humour, le rythme soutenu et crescendo font de cet album une sorte de huis-clos sentimental très prenant.
Graphiquement, le dessin, tout en simplicité et charmant mais aux visages expressifs, retient vite notre attention. de plus, les couleurs pétillantes ajoutent de la vie.
C'est frais, pétillant et léger...
Cadavre exquis... mortel !
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Que la critique et les lecteurs aient couvert Pénélope Bagieu d'éloges pour la publication de Cadavre exquis me laisse pantoise...
Je résume l'histoire : Zoé, 22 ans, a un job pourri : hôtesse d'accueil dans des salons (ce qui est considéré par Pénélope Bagieu - je le tire d'une interview - comme le pire boulot qu'elle ait jamais fait ; elle a bien de la chance... Bref.). Elle vit aussi avec un mufle et, par conséquent, sa vie ne la satisfait pas (normal). Jusqu'à ce qu'elle rencontre par hasard un écrivain qui vit reclus, obsédé par ses succès passés, chez lequel elle emménage rapidement. Ils s'aiment (?), elle arrête son job d'hôtesse, il recommence à écrire. Ledit écrivain se fait passer pour mort depuis des années : il s'agit là d'une stratégie qu'il a concoctée avec son éditrice et ex-femme et que, soit-dit en passant, je considère comme une situation hautement réaliste et probable (mais oui, mais oui). L'écrivain s'avère finalement être lui aussi un mufle (elle choisit bien ses mecs, dites-donc), Zoé et l'ex-femme se vengeront donc de cet affreux en lui volant son dernier manuscrit (c'est censé être un super coup de théâtre). Et tomberont amoureuses l'une de l'autre par la même occasion (eh oui, je révèle tout). Voilà, voilà...
Alors, que je trouve le scénario, qui se veut une histoire dans la veine réaliste, très improbable, je pense que vous l'aviez déjà compris. J'ajoute à cela l'aspect très caricatural des situations et des personnages : Zoé, par exemple, est la parfaite jeune fille superficielle et inculte (mais qui va découvrir Belle du Seigneur et se mettre à à adorer la littérature, comme c'est beau). Et, comme chez Pénélope Bagieu, les gens qui ne lisent pas sont aussi forcément très mal élevés, Zoé, quand elle va chez les toilettes de quelqu'un qu'elle ne connaît absolument pas, laisse la porte ouverte (mais oui, parce que c'est évidement comme ça que ça se passe chez les prolétaires, c'est bien connu).Rien que cette scène m'a donné très envie de jeter le bouquin par la fenêtre (comme il se trouve qu'il appartient à la bibliothèque, je me suis retenue. Et puis j'aurais pu assommer un passant). le personnage masculin est tout aussi caricatural. Bref, l'ensemble est, à mon humble avis, et, à vrai dire, contre l'avis de tous - les amis auteurs de BD de Pénélope Bagieu, les critiques les plus respectés, plein, plein de lecteurs - d'une grande médiocrité. Simpliste. Idiot. Etc, etc. J'ai en revanche assez aimé le dessin stylisé, qui, sans se montrer d'une grand originalité, est agréable, d'autant que la colorisation est très réussie. Pénélope Bagieu est à la base une illustratrice (et auteure d'un blog que je trouve également médiocre, mais qui remporte beaucoup de succès) qui a un peu trop l'habitude de s'adresser à un public du style "lectrices de Elle" et, dans Cadavre exquis, ça se sent. Trop. Beaucoup trop.
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Crise existentielle à 22 ans pour Zoë. Une histoire barrée aux dialogues et à l’ambiance savoureuse.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
-Est-ce que je peux vous renseigner ?
- Bah, euh...naaan ! j'regarde...c'est bon...euh... en fait je sais pas. Je suis jamais rentrée dans une librairie, voilà, ça vous va ? C'est la honte hein ?
- Bon, bon attendez....pas d'affolement. On va commencer par le commencement. Vous avez bien eu la curiosité de rentrer jeter un coup d'oeil, non ? C'est l'essentiel ! Alors, dites-moi...En général, vous aimez quoi, comme films par exemple ? Les comédies ? Les films d'aventures ? Les trillers ?...Les films cochons ?
- Euh...Chai pas euh... J'aime bien...Han, chai pas moi, euh...baaah......Les histoires d'amour ?...
- mmm d'aaaaccord...Alors dans ce caaaas...On pourrait commencer par...par, paaar...Ah. Par çA.
(il luiprésente "Belle du Seigneur")
Vous m'en direz des nouvelles !
- Tain le PAVE !
- Bah ! Si ça vous tombe des mains, vous pouvez toujours vous en servir pour faire démarrer un barbecue.
- Vous écrivez des livres, c'est ça ?
- Oui, c'est ça , oui...
- He beh ! J'savais même pas que c'était un vrai métier, dites donc !
- Je trouve que je mérite mieux! Un mec classe, qui m'offre des beaux trucs, qui me traite comme une princesse...
- Genre qui m'écrive des poèmes, par exemple, tu vois!
- Potiche d'accueil avec un mec chômeur qui dort en chaussettes, c'est pas ça ma vie.
« Potiche d’accueil avec un mec chômeur qui dort en chaussettes, c’est pas ça ma vie. »
- Et vous, c'est quoi votre métier ?
- Mais alors, c'était VRAI ! Vous ne savez pas qui je suis ? ! Ha ha ha ha ha ha ha...
hou hou hou...
Oh, disons que je suis un petit auteur...
Un p'tit auteur qui a reçu le prix des lectrices de ELLE, mais n'en parlons plus, hin hin hin...
- Vous écrivez des livres, c'est ça ?
- Oui, c'est ça, oui.
- Eh beh ! J'savais même pas que c'était un vrai métier, dites donc !
Et alors, c'est quel genre ? Policier ? Fantastique ?
- Euh... non...
Oh mais c'est une classification assez puérile, ça ! Disons que, bien qu'on ne puisse évidemment pas coller d'étiquette à mon oeuvre, je m'efforce de me faire l'observateur de mes semblables... un peu comme Balzac en son temps...
... Un genre de fables contemporaines, comme l'écrivent souvent les journalistes à propos de mes romans !
- Ah ouais, OK, une fable. Truc pour les enfants, quoi.
Portraits croisés : Pénélope Bagieu en Regan