Des femmes et des dieux | Kahina Bahloul & Floriane Chinsky & Emmanuelle Seyboldt| 243 pages| Les Arènes (2021)| 4.21/5 (12 notes !).
Ce livre présente le portrait de trois femmes des différentes religions monothéistes, c'est-à-dire une Juive, une Chrétienne et une Musulmane. Leur point commun ? Eh bien ce sont des femmes tout simplement ! Et alors ? Bah c'est pas facile en religion de se faire une place en tant que femme ! Femmes + Religions = Cette histoire. Donc soit pour les nanas soit pour les hommes qui aiment les nanas (donc… presque tous ?). XD.
Le trio va raconter leur premier contact avec la religion, comment cela les a appelés et le sens qu'elles donnent à leur vies.
"Que l'éternel soit avec moi ou pas, je fais le boulot."
Amour pour l'être humain ? Ou peut-être tout simplement, la sécurité du Paradis ?...
Après moi j'aime pas trop les gens qui écrivent sur eux-mêmes, genre les témoignages, je crois que la fiction est infiniment plus puissante, car elle laisse place à l'imagination et tout… Je connais un tas de gens qui ont eu une vie difficile ou des trucs à raconter et qu'ils s'étalent pas personnellement, ou alors en métaphore avec de l'imagination.
« Tiens maman regarde ce sont des femmes qui sont prêtres !! Moi aussi je veux être prêtre ! »
« Papa ! Je veux être moine. »
Ces citation ne sont pas du livre mais un bon point si vous en trouvez l'auteur.
Bonne Lecture ; ) ++
Ce livre a découlé des discussions, pendant une semaine,entre
Floriane Chinsky,rabbin, Kahina Bahloul, imam et fondatrice de la mosquée Fatima à Paris, et Emmanuelle Seyboldt, pasteur et présidente du Conseil national de l'Église protestante unie de France . Elles nous apportent des éclairages théologiques passionnants et accessibles à tous en s'appuyant sur leur histoire, leurs parcours. Elles réfléchissent et racontent les obstacles qu'elles ont surmontés. Et tout cela avec un grand respect, une grande écoute et de l'humour. Une lecture apaisante, pleine d'espoir, riche, profonde, instructive , qui ouvre à la réflexion, une grande aventure humaine
Pendant une semaine entière, trois femmes, une imane, une rabbin et une pasteure ont dialogué autour de leurs vies et de leurs religions.
Elles ont d'abord retracé leur parcours depuis leur enfance jusqu'à leurs responsabilités actuelles. Chacune provient d'une famille où la religion était vécue de façon ouverte, heureuse, voire joyeuse. Lorsqu'elles lisent les textes du Coran et de la Bible, elles le font avec une intelligence et une liberté que leur donne l'étude historico-critique. Elles n'hésitent pas à pointer les incohérences, à corriger les erreurs de lecture, à citer les contextes. Kahina Bahloul montre que « les hommes se sont approprié le discours religieux et l'interprétation des textes » et lit que le statut de Marie dans le Coran est celui d'une prophétesse et d'une enseignante. Emmanuelle Seyboldt n'est pas en reste en relisant le chapitre 11 de la 1ère lettre aux Corinthiens et en mettant en valeur la situation des femmes dans la communauté de Corinthe et la volonté de Paul que le culte puisse accueillir les non-croyants. Elle en conclut que « faire taire les femmes aujourd'hui est exactement le contraire de l'intention de Paul« . Floriane Chinsky se rappelle la première fois qu'on l'a appelée à monter à la Torah et, se basant sur un passage du Talmud, traité Meguila, affirme que « tout le monde est habilité à monter à la Torah [lors du culte à la synagogue] même une femme, même un mineur ».
Ces femmes, libérales dans leur pratique de la religion, abordent sans tabou la question du contrôle du corps de femmes. Elles citent les textes pour monter que Dieu n'a rien à y voir et que c'est le résultat des siècles de domination masculine et du poids du patriarcat. Sur la question de la place des femmes dans leurs religions, elles admettent que la conquête de l'égalité n'est pas gagnée, qu'on « oublie » de lire certains textes en les recontextualisant, qu'il y a la barrière des représentations mentales. Une lecture contemporaine et éclairée des textes a nettement tendance à mettre les femmes en avant. On regrettera l'absence d'une catholique sur cette question !
Il faut encore évoquer leurs discussions sur le sacré, sur la contemporanéité des trois religions, sur le Dieu en qui elles croient, sur la fidélité, l'impureté, le plaisir…
Le chapitre sur l'étude hsitorico-critique des textes recueille leur plein accord : »pour que le texte prenne sens, qu'il soit vivant, il faut qu'il soit expliqué et proclamé » dit Emmanuelle Seyboldt. Floriane Chinsky rappelle qu'il y a deux versions des Dix commandements comme si « le rédacteur tenait à ce que nous gardions l'esprit critique ». On est loin des lectures littérales !.
Ces trois femmes, ministres et théologiennes, posent un regard neuf sur les religions qui, depuis leurs fondations, se sont sclérosées. Leur vision est libérale, certes teintée de féminisme, mais surtout profondément humaniste. Elles ne renient pas leurs différences d'interprétations et de pratiques, adorant un Dieu unique, elles sont presque totalement en accord. Elles prouvent qu'un dialogue inter-religieux détendu et respectueux est possible, et qu'il est d'une grande fécondité.
La lecture de ce livre est plus aisée que ne laissent augurer les thèmes abordés. C'est un livre plein d'espoir, enrichissant et réjouissant.
Que voilà un ouvrage intéressant et réconfortant.
3femmes occupant des postes religieux importants : pasteure, rabbine et imame (mais oui) dialoguent sur les aspects communs ou divergents de leur appartenance spirituelle.
Un chapitre est une journée de discussions, chaque fois sur un thème précis.
Bien sûr on évite les points de dogme où le consensus ne pourrait pas se faire: la personne de Jésus, l' eucharistie etc...mais le regard social et moral "imposé" par ces 3 religions est passé au crible, avec l' appui des textes que ces dames connaissent fort bien-évidemment.
Et on s' aperçoit que tant d' interdits, de frustrations, de malveillance - à l' égard des femmes et de leurs corps souvent- n' ont aucune raison d' être.
J' avais la sensation d' un vieux tableau, crasseux et couvert de repeints, qui retrouvait peu à peu sous leurs doigts experts , ses formes et couleurs d' origine!
"Faisons un r^ve"! Si les acharnés aux idées courtes pouvaient ainsi se mettre autour d' une table et échanger paisiblement, sans chercher à s' insulter ou se convaincre, que le monde aurait fait un pas de géant!!
Merci Mesdames et que votre ouverture d' esprit fasse des émules - catholiques entre autres. A quand une "curée "pour débattre avec vous!
Des échanges que j'ai pris plaisir à lire malgré ma méfiance envers les religions quelles qu'elles soient.
Lu à la suite du livre de Titiou Lecoq, j'y retrouve le même thème de la place des femmes, cette fois au sein des trois religions monothéistes :
Ici aussi les hommes les ont écartées des textes religieux et de l'histoire des religions,
ici aussi les hommes ont interprété et décidé des règles auxquelles elles devraient se soumettre, notamment pour ce qui concerne leurs corps.
Ces trois représentantes de cultes apportent un éclairage documenté, argumenté et très intéressant.
Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell