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Critique de Tastevin


Madame Bahloul a raison de dire "mon islam". Pour avoir lu le coran dans 3 traductions différentes (Arkoun, Malek Chebel, plus la version officielle en ligne) je puis affirmer qu'elle choisit dans ce texte dit "incréé" ce qui lui convient pour développer son argumentaire.
Le but de Madame Bahloul qui se dit "imame" consiste à prouver au lecteur que l'islam profond et originel n'a rien à voir avec l'islam rigoriste, normatif et formaliste qui tend à se diffuser à travers le monde notamment par la voix de la société des frères musulmans . Elle oppose à la vision de ces derniers la vision ésotériques et mystique du soufisme.
Il est exact que le coran comporte plus de versets à contenus spirituels que normatifs. Mais de là à affirmer que l'enseignement de Mahomet ne conduit pas à une société patriarcale me semble prendre des libertés avec la réalité. Que cet homme dit "le Prophète" ait eu à coeur d'imposer dans une société rude, violente et parfois cruelle plus d'humanité dans le traitement des filles et des épouses est indiscutable. Il en demeure pas moins, que le coran réaffirme à maintes reprises la prééminence de l'homme sur la femme autant dans le droit civil (les successions, la répudiation) que pénal (les témoignages). Et même sur le plan spirituel et mystique, il est fait mention des houris du paradis pour les hommes mais rien ou presque rien pour les femmes!
La troisième partie intitulée " pour un islam spirituel" se révèle très décevante. C'est une longue analyse sémantique et syntaxique sur des termes arabes employés dans le Coran ainsi que la reprise de la philosophie de Ibn Arabi penseur andalou du XIII° siècles. Madame Bahloul aborde l'opposition entre la transcendance et l'immanence de façon confuse et ennuyeuse loin de la rigueur exigée par la philosophie moderne comme celle d'un Luc Ferry , d'un Comte-Sponville ou d'un Michel Serre. Si vous souhaitez lire des ouvrages de spiritualité rédigés par des femmes, penchez vous plutôt sur les écrits de Thérèse d'Avila, Thérèse de Lisieux, Simone Weil (à ne pas confondre avec Simone Veil la femme politique) , Édith Stein, Cristina Campo, Maria zambrano et même -bien qu'elle soit controversée- Marthe Robin.
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