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Critique de kielosa



Le 19 mai 1931 à Shanghai, Cao Zhenwu, officier du Kuomintang de Tchang Kaï-chek (1887-1975) est brutalement abattu à coups de revolver par Ge Yamin, de la Société des Forces unies, qui se suicide aussitôt.

Cette entrée en matière nous conduit directement dans la Chine violente de 20 ans après son installation en république par Sun Yat-sen (1866-1925), un pays ravagé par les luttes entre seigneurs de guerre, le Kuomintang, les communistes de Mao, sans oublier les bandes puissantes de mafieux et, en plus, menacé par les ambitions territoriales japonaises.

Le capitaine Sarly de la section politique de la police de la Concession française de Shanghai est chargé de l'enquête de cet assassinat. Ce policier d'origine corse tombe relativement vite sur le dossier de la séduisante et mystérieuse Teresa Irxmayer, une femme d'affaires d'origine russe de 38 ans spécialisée dans la contrebande d'armes et de munitions.

Si Nankin constituait la capitale administrative de la Chine, Shanghai en formait la capitale commerciale et économique avec son énorme port maritime. Encore aujourd'hui Shanghai est une des plus importantes villes du monde avec ses 28 millions d'habitants et si l'on considère l'agglomération plus de 80 millions, soit la population de l'Allemagne.

Xue Weishi, un jeune reporter eurasien et amant sporadique de Teresa est, à ce dernier titre, arrêté par la police et soumis par l'inspecteur principal Maron de la Concession française à un interrogatoire la tête enfoncée dans un seau en fer-blanc. Comme il ne sait rien du trafic illégal de sa maîtresse, il est relâché mais poursuivi, tout comme Teresa elle-même et ses hommes de main, tels les frères Chen, actifs à Hongkong et jusqu'à Hanoï.

La valeur de l'ouvrage réside évidemment surtout dans la description d'un univers particulier, où se côtoient à côté des autochtones, les officiels des concessions étrangères, des trafiquants en tous genres et des réfugiés politiques comme les Russes blancs et mêmes les premiers Juifs d'Allemagne.

Ce qui ralentit la lecture c'est la multitude des personnages dont les noms chinois sont une épreuve pour notre pauvre mémoire d'Occidentaux. La liste des personnages en fin de volume n'est donc pas un luxe superflu.

Attention mes ami-e-s, il existe deux Xiao Bai : une écrivaine chinoise née en 1982 et auteure de "Si loin et si proche" et un écrivain né en 1968 à Shanghai et l'auteur du roman présenté ici.

Vu le nombre de pages (540) et les noms chinois, il faut au lecteur une certaine dose de patience et de courage, mais comme souvent sa persévérance est largement récompensée.
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