La colline

Merci à SimPlement et à l'auteure ,L.A. Bailey , de m'avoir permis la lecture de ce bon polar.
Le capitaine de police Lukas Drakovic enquête suite à la découverte de jeunes filles assassinées sauvagement et abandonnées sur des terrains vagues .Elles viennent de la colline ,une zone coincée près du périphérique où sévissent le trafic de crack ,la prostitution ,la misère et la violence. Aidé par une blogueuse active qui dénonce la précarité et l'inaction des autorités ,Lukas va s'employer à mettre sous les verrous ce tueur en série. Un bon polar terriblement d'actualité et une auteure à suivre.

Je connaissais déjà l'auteure à travers les enquêtes d'Hugo Delatour, un personnage auquel je me suis attachée, un personnage qu'on ne retrouve pas dans ce livre. Ce n'est jamais évident pour un auteur de changer son héros récurrent. Moments de doute. Est-ce que les lecteurs vont aimer ?
Laurianne a franchi le pas et elle a bien fait ! Lukas n'est pas Hugo, mais il est attachant lui aussi. Et puis j'aime beaucoup sa façon d'écrire, fluide et vraie, alors je me suis lancée sans appréhension dans cette lecture.
Lukas Drakovic est capitaine de police. Un homme au passé tourmenté, on apprendra un peu plus loin dans le livre ce qui le hante. Divorcé, il vit avec un chaton. Il est le chef d'une équipe composée de Leah Simmons et Rocco Napoli. Un nouveau venu intègre cette équipe soudée, Léon Georges, rapidement surnommé Mister G.
Leah, qui vit seule, et Rocco, marié avec un enfant, ont beaucoup de respect pour Lukas, qui est parfois un peu limite avec la procédure. Mais il a beaucoup de réussites et c'est un home intègre.
Nous sommes dans le nord de Paris, de nos jours. le corps d'une femme, défigurée et violée, a été découvert dans un terrain vague. Lukas et son équipe sont sur l'affaire. Ils découvrent très vite que la victime, prostituée et droguée, vient d'un endroit nommé La Colline. Un endroit misérable où vivent, ou plutôt survivent, SDF, junkies et autres abandonnées de la société.
Mais pour Lukas, peu importe le « statut » de la victime. Tout ce qu'il veut c'est trouver le meurtrier et l'empêcher de recommencer. Personne ne devrait subir ce qu'elle a subi. Les filles se droguent, oui, pour oublier leur misère, elles se vendent pour s'acheter leur drogue, qui leur permet « d'aller mieux ». …alors les dealers sévissent et s'en donnent à coeur joie. Et ce sont eux qui ont les meilleurs avocats, comme cette Anna DeVille, froide et méprisante...
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Laurianne a réussi son pari. Lukas s'avère être aussi attachant qu'Hugo. Il a un côté fort, mais aussi des faiblesses. Il est très humain. L'enquête s'avère beaucoup plus compliquée qu'il n'y paraît. Et l'auteure s'amuse à nous balader, nous fournit une piste, puis une autre. Vraie ? Fausse ? Allez savoir ! Mais n'est-ce pas tout ce qu'on aime ?
Le côté relationnel n'est pas oublié, les personnages secondaires ne sont pas négligés sans pour autant que ça empiète sur cette enquête. le rythme s'accélère au fur et à mesure de la lecture et on a du mal à lâcher Hugo.
Le milieu dans lequel se déroule cette histoire nous pousse à réfléchir. Comment rester insensible à cette détresse ? On sent que cela touche beaucoup Laurianne, qui a su faire ressortir cette détresse avec des mots qui frappent et nous interpellent.
Je vous souhaite une bonne lecture.

La colline du crack, un fait réel : La colline du crack est le nom donné à un campement de trafic de stupéfiants situé près de la porte de la Chapelle dans le nord de Paris, pendant la crise du crack à Paris. Il s'agit d'un terrain vague devenu le point de rendez-vous des dealers et des consommateurs de cette drogue hautement addictive. Des centaines de toxicomanes y squattent nuit et jour, et il s'y tient un marché de la drogue au vu de tous.

Ce polar est inspiré sur des faits réels. Une réflexion très humaniste sur La Colline du crack. A lire de toute urgence…

L'intrigue : le capitaine Drakovic découvre la nouvelle recrue de la DRPJ sur une scène de crime. La victime est probablement d'origine caribéenne mais elle n'a aucun papier sur elle. le médecin légiste (le charognard) donne ses premières observations. Lukas Drakovic note des traces sur les doigts, celles des consommateurs de crack.

De retour à la brigade, Léon Georges, le petit nouveau, fait la connaissance du lieutenant Leah Simmons et du lieutenant Rocco Napoli qui surnomme cette nouvelle recrue Mister G.

C'est le commandant Bichat, une petite femme stricte, qui dirige cette équipe et elle exige une résolution rapide de cette affaire. Les indices sont peu nombreux mais l'état de la victime va conduire la police sur la colline du crack, un endroit tristement célèbre.

Rencontres : Sur la colline, le capitaine Drakovic rencontre Gémima et lui montre la photo de la victime. C'est Kensia, Kensia Désinor dont la tante possède une boutique de produits d'Haïti. Kensia est venue en France après le tremblement de terre qui a ravagé Haïti en 2010. Sa tante voulait lui donner une chance de reconstruire une vie…

Anna DeVille, avocate aussi jolie que provocatrice croise la vie de Drakovic. Mais elle défend ceux que la police voudrait voir enfermés à tout jamais. Il ne répond pas à ses « invitations ». Anna est une jeune femme douée, mère célibataire et n'a qu'une amie dont elle ne se sépare pas : Émilie.

Et puis Lukas va trouver Estelle, une blogueuse activiste connue sur la colline pour son blog : « Journal intime de la Colline ». Estelle veut rendre une humanité à ces oubliés, les migrants de la Colline. Grace à elle, Lukas est accepté dans ce lieu où les flics sont malvenus. Et puis il y a aussi Isaac qui deviendra un allié très précieux.

Une nouvelle victime et un jeu malsain : Encore un terrain vague, une jeune femme âgée d'une vingtaine d'années : les similitudes avec la première victime sont frappantes.

Lukas fait appel à son ex-femme, le docteur Marston, experte en criminologie. La thèse d'un tueur en série n'est pas écartée malgré la filière de la drogue et de la prostitution. Saura-t-il écouter sa mise en garde ?

Lukas reçoit une lettre étrange : mauvaise blague ? le doute s'installe dans l'équipe sur le rôle de la police dans tous ces meurtres. L'enquête est comme un puzzle dont les pièces s'assemblent avec peine.

Entre polar et sentiments : Entre le flic au passé torturé et la belle avocate, les liens se tissent, non sans rebondissements insolites. Les personnages sont bien construits, Estelle et Gémima sont attachantes et vous ne pourrez pas ignorer la condition des migrants ni la pauvreté dans un milieu dominé par la drogue. Un cycle infernal.

« Si l'écriture a un but, celui de l'auteur est de retranscrire une vision du monde pour interpeller son lecteur et le faire réfléchir. »

Cet exercice est très bien construit puisque l'intrigue nous montre la vie de l'autre coté, là où ne voulons pas voir. Les minorités sont souvent montrées comme l'origine de nos nombreux problèmes de société et pourtant… Posez-vous la question, à qui profitent ces crimes ? le lecteur voyage entre les différents protagonistes. L'auteur change notre angle de vue et nous plonge dans la psychologie des différents personnages avec une plume subtile et fluide. le suspens est maintenu jusqu'au bout. Un polar à découvrir
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Je me suis plongée dans ce nouveau roman de LA Bailey (Laurianne Bailey) avec un immense plaisir. La Colline a tous les ingrédients pour être un best-seller ! Et comme à chaque fois que j'ai aimé, j'ai beaucoup de mal à trier mes idées et ne rien oublier…
La plume de l'auteure est toujours aussi délicieuse, agréable, fluide et travaillée. le texte est rythmé par des petites phrases, presque des maximes, des constats. Cela donne à réfléchir. On sent que l'auteure y a mis toutes ses tripes… et c'est une réussite !
Fidèle à son côté humaniste, l'auteure développe intelligemment et émotionnellement ses personnages et ils prennent rapidement beaucoup de place dans l'histoire. Chacun a son importance et un rôle à jouer. Même les plus secondaires sont essentiels. Ils sont très attachants, vrais et jamais de simples caricatures. Lukas Drakovic est un mystère. Il devient le pilier de l'histoire, la pierre angulaire. Autour de lui gravite tout un univers : des collègues fidèles mais droits, des âmes perdues qui lui accordent leur confiance comme une dernière chance pour s'en sortir, un meurtrier qui semble être étroitement lié à lui… Les relations entre les personnages sonnent juste et vrai.
Le scénario est angoissant à cause de l'horreur qu'il met sur le devant de la scène. La colline devient un personnage à part entière. La noirceur est suggérée, le lecteur est ménagé mais cela n'empêche pas de se projeter dans l'horreur. Des crimes perpétrés dans un lieu dérangeant que l'on préfère ignorer. Les meurtres s'enchaînent, le profil du meurtrier s'esquisse et pourtant, il reste inaccessible. Les doutes et les fausses pistes nous perdent dans un sacré labyrinthe. le milieu décrit dans ce roman nous donne à réfléchir. Ce genre d'endroit existe, avec la pauvreté, la détresse, la débauche, la dépendance, l'horreur qui s'y loge… et tout cela laisse pourtant trop indifférent. C'est dérangeant car nous sommes mis face à notre conscience. Pourtant, on ne peut pas tous être des héros ou des saints.
LA Bailey développe d'autres aspects terrifiants car le mal gangrène tous les milieux y compris les plus hautes sphères. Qui est coupable ? Qui est responsable ? Quand on remue les bas-fonds, tout est éclaboussé. J'ai bien aimé cet aspect du roman. Plusieurs mondes qui s'opposent et sont liés à la fois.
Bref, les romans de LA Bailey sont des coups de coeur à chaque fois et le seul reproche que je pouvais faire, c'est qu'ils étaient trop courts. Avec la colline, on a de quoi satisfaire toute notre gourmandise de lecture ! J'étais déjà fan, mais alors, là… je me suis pris une belle claque ! Je suis absolument conquise !
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J'adore, j'adore, j'adore. C'est fou comme cette lecture m'a enthousiasmée. Au point que j'ai lu le roman en une journée. Que dis-je? Je l'ai dévoré. Pourtant, il fait plus de quatre cents pages. C'est une autre face de l'auteure que l'on découvre. Et cela laisse rêveur. Songeur, devrais-je dire.

Des meutres violents de prostituées. Des viols de ces pauvres filles. Nombre de ces femmes viennent de la colline du crack. Une véritable cour des misères et de l'horreur. S'agit-il de plusieurs tueurs ou d'un tueur en série? Pourquoi ces femmes? Quels sont les secrets de ces crimes? C'est ce que le capitaine Lukas Drakovic et son équipe vont essayer de découvrir. Il n'est pas facile de défaire un noeud de serpents. Cela peut être dangereux, voire mortel. Lukas et ses équipiers devront déjouer les pièges, décortiquer les énigmes et garder la tête froide.

Au fil de ses romans, L.A Bailey se bonifie. Elle est comme le bon vin. Nous ressentons la qualité de ses recherches, jusque dans les détails (l'emploi du créole, par exemple). Ce thriller se déroule tambour battant. Il démarre sur les chapeaux de roue. Et le rythme ne ralentit pas une seule fois. Au contraire. Au fil des pages, le suspens reste soutenu jusqu'à la dernière ligne. Et ce n'est pas pour déplaire au lecteur. Nous découvrons une facette tendre de l'enquêteur grognon et cela ne fait que le rendre plus fort, plus humain et plus efficace. C'est le meilleur roman de l'auteure qui n'a rien à envier aux reines du thriller et du roman policier.