La première fois que je vis Renoir peindre, c'était à Berneval-sur-mer, près de ce château de Normandie où M. Paul Berard lui donnait, chaque saison, l'hospitalité. Il faisait posé les enfants de pêcheurs, en plein air : de ces blondins, à la peau rose, mais halée, qui ont l'air de Norvégiens.
En comparaison, les honoraires de Renoir comme portraitiste demeurent nettement plus modestes. Au professeur Sbryenski qui lui demande en juin 1882 combien il fait payer ses portraits d'enfants. Renoir répond que son prix de base est de 500 francs mais demeure négociable.
Hegel, dira, certes, que l'essor du portrait annonce la mort de la peinture, mais la critiques réagissent assez bien au foisonnement de portrait que connaît le Salon sous le Second Empire et la Troisième République. Si les portraits n'occupent pas les trois quarts du livret comme le prétend Zola, ils comptent néanmoins au Palais de l'Industrie. En conséquence, la deuxième section des comptes rendus du Salon leur échoit, et les caricaturistes s'en donnent à cœur joie.
Renoir privilégie un mode de composition qui emprunte au portrait conventionnel, mais également à la photographie, notamment aux populaires carte de visite - ces cartes commerciales et bon marché en vogue à Paris dans les années 1860 et qui influenceront son évolution comme portraitiste durant toute la décennie.