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EAN : 9782366246179
100 pages
Cambourakis (06/10/2021)
3.94/5   9 notes
Résumé :
Dans ce 4e titre de la collection "récits d'objets", Pierric Bailly prend le musée pour objet et, sans jamais y pénétrer, interroge le rôle de ce bâtiment dans la ville pour tous ceux qui évoluent alentour.
Un récit profondément humain, qui donne la voix à des passants anonymes, met en lumière métiers et passe-temps oubliés, en même temps qu'il retrace l'histoire et la géographie d'un ancien quartier industriel reconverti en presqu'île culturelle, et par-del... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Les éditions Cambourakis ont créé une nouvelle collection intitulée « Récits d'objets ». Ils invitent des auteurs à écrire un texte à partir d'un objet du musée des Confluences de Lyon, qui renferment deux millions d'objets qui stimulent l'imaginaire. Invité, Pierric Bailly dont j'avais bien aimé « Le roman de Jim », a décidé en tant que Lyonnais de choisir le musée lui-même comme objet.

Pas facile d'écrire sur un musée, comme objet. Mais Bailly va y relever le défi en laissant libre cours à son esprit, trainant pendant quatre mois, à raison de deux à trois fois par semaine autour de son « objet »pour nous le rendre vivant, en pleine interaction avec son environnement humain et naturel, qui se révèle par ailleurs très animé. Il va y faire le choix de rester en dehors du bâtiment, à tourner autour, à papoter avec les gens qui dansent, qui pêchent, qui travaillent, qui font la manche. A côté de son aventure humaine au quotidien autour de « cet engin futuriste qu'on croirait taillé par Edward aux mains d'argent », il nous décrit sa nature, ses matériaux, sa réalisation, ses occupants permanents,ses nettoyeurs ….Musée d'Histoire naturelle, le bâtiment abrite un paquet de cadavres du passé , son futur étant son enveloppe, «tout se qui passe autour ». Ces jeunes style « techwear », ceux pratiquant des nouvelles techniques de musculation ou danses exotiques …mais aussi les terribles campements de sans-abris et d'immigrés pas très loin….

Partant d'un bâtiment, véritable ovni architectural en béton, acier et verre, posé à la confluence du Rhône et de la Saône, Bailly nous concocte une petite aventure humaine instructive et touchante, reflet de la porosité d'un lieu avec son environnement.
Un texte très court de 73 pages, qui vaut la peine d'être lu.
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Pierric Bailly l'auteur de six livres publiés chez P.O.L, dont L'Homme des bois, récompensé par le Prix Blù Jean-Marc Roberts en 2017 et le Roman de Jim en 2021 est le tout nouveau contributeur de la collection Récits d'objets " initié par le musée des Confluences

Pour ce faire , il a quelque peu joué de la contrainte imposant de choisir un objet dans les collections du musée en optant pour le musée en lui-même : le bâtiment, véritable ovni architectural posé à la confluence du Rhône et de la Saône, suscite le débat parmi les visiteurs et les passants.
En recueillant les interactions de la population avec ce bâtiment, l'auteur nous livre un récit documentaire profondément humain qui interroge la place du musée dans l'espace social et met en lumière mille vies d'invisibles qui circulent, travaillent, flânent ou s'affairent dans un quartier reconverti et chargé d'histoire. UN projet étonnant et ambitieux !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Comme Tracy Chevalier à donné vie à La jeune fille à la perle en faisant un roman, Pierric Bailly s'appuie ici sur le Musée des Confluences de Lyon pour en faire le récit. Dernière parution de la collection Récits d'objets qui, depuis 2014, propose à des romanciers de choisir un objet parmi ceux que compte le musée pour en faire oeuvre de fiction, A la pointe dénote. Renversant la consigne donnée, Pierric Bailly écrit sur le musée, sans jamais entrer à l'intérieur, se contentant d'errer, pendant de longs mois, juste devant, sur cette esplanade ouverte à tous les vents. Il revient sur des épisodes de son enfance, parcourant peu à peu tous les souvenirs personnels que lui évoque le musée, similaire à ces maisons sur pilotis qu'il a connu dans le Jura. C'est aussi l'histoire populaire de Lyon qui transparaît grâce aux rencontres que l'auteur fait aux abords du musée – on retrouve notamment l'histoire d'Aurélien Giraud, petit prodige du skate français.

Ces quelques quatre-vingt pages sur le Musée des Confluences sont un joli prétexte à une promenade atypique dans la capitale des Gaules, vue ici à travers un prisme que bien peu de touristes ont eu l'occasion d'expérimenter. C'est une ville d'entraide et de solidarité qui se dessine, à travers l'association Graille, que Pierric Bailly rejoint quelques temps et qui propose des repas chauds aux sans-abris à partir de produits jetés par les supermarchés. C'est aussi une ville de passionnés éclectiques, qui recherchent l'abri du musée pour s'adonner à leurs activités diverses : danse, arts martiaux, skate, roller mais aussi duels au sabre-laser comme dans Star Wars.

L'auteur semble un peu fou dans cette recherche sans queue ni tête qu'il mène aux abords de cette grosse grenouille perchée entre Rhône et Saône. Son auto-dérision nous le rend incroyablement sympathique et ses confidences dévoilent la part d'humanité qu'il dissimule habituellement dans ses romans. Ici, il imagine les histoires des personnes qu'il croise et n'a pas eu l'occasion d'aborder, comme on pourrait le faire des inconnus qu'on croise dans les transports. Qu'est-ce qui fait que ces gens sont venus là, devant ce musée, pour faire ça ? C'est l'humanité dans sa petitesse et sa diversité, c'est riche et émouvant.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Petit livre inattendu et surprenant. D'aucuns pourraient imaginer le récit de déambulations à l'intérieur du Musée des Confluences, puisque que c'est de lui qu'il s'agit. Que nenni ! Pierric Bailly est resté à l'extérieur de l'édifice pour observer les mouvements des gens qui passent, comme sur la place où chacun vient, chacun va. Preuve qu'un musée est vivant et le raconter en est tout un art.

Paru dans la collection « Récits d'objets » l'auteur a choisi de parler d'un bâtiment, d'une architecture, quelque chose qui est « à la pointe » qui ouvre les chemins, les voies, à la confluence entre Saône et Loire. Et si le lecteur est intrigué par ce qui se cache – tout en s'exposant – sous les parois de verre, il le sera tout autant par cet espace social qui circule sur cette presqu'île qui héberge depuis 2014 d'innombrables collections dont celle d'anthropologie et de civilisations.

Errant pendant quatre mois, interrogeant les badauds sur le musée, Pierric Bailly va se retrouver au carrefour de femmes et d'hommes, représentant en quelque sorte toute la diversité humaine : visiteurs, sportifs – dont le prodige de skate Aurélien Giraud – des jeunes, des vieux, des amoureux, des blessés de la vie qui trouvent un peu de réconfort autour de l'association Graille qui offre des repas pour les plus démunis. A toute heure du jour et de la nuit, chaque regard peut se porter vers un autre et ce petit livre propose un extrait de cette richesse. En prime, il attise la curiosité et donne envie de porter quelques pas au coeur de ses convergences.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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« le bâtiment est cerné d'une vaste surface en béton brut. Je le contourne par la gauche et emprunte un escalier pour aller me réfugier sous son abdomen surélevé, à l'abri au sec.

C'est peu dire que la masse est imposante. Soutenue par une dizaine de poteaux compacts, dont aucun n'est vraiment d'aplomb. C'est ce qui frappe en premier : l'absence quasi totale d'angles droits. Tout est un peu de traviole. Même une simple rampe d'escalier est une ligne brisée. »

Ce drôle de bâtiment, c'est le musée des Confluences à Lyon. Depuis son ouverture en 2014, la collection Récits d'objets propose à des écrivains de choisir un objet du musée et de créer de la fiction autour de celui-ci.

Le choix de Pierric Bailly est très original puisqu'il choisit d'écrire sur le musée lui-même où il refuse de rentrer. Ce qui intéresse l'auteur, c'est ce qui se déroule autour du bâtiment. « Je me sens mieux à tourner autour, à papoter avec les gens qui passent, qui dansent, qui pêchent, qui travaillent, qui font la manche. » L'auteur l'avoue, les musées l'intimident comme les bibliothèques.

Pendant quatre mois, Pierric Bailly sillonne les alentours du musée, questionne les personnes croisées sur leur impression à propos de l'architecture du musée. Ce dernier ressemble tour à tour à une grenouille, un vaisseau spatial ou un tamanoir. Sur l'esplanade de béton brut se croisent des skateurs, des danseurs, des sportifs, des promeneurs, des pêcheurs (le musée est à la confluence du Rhône et de la Saône), des SDF. Ce lieu m'a fait penser à l'esplanade qui s'étend au pied du centre Pompidou où gravitent également des foules très diverses.

Ses errances autour du musée sont aussi l'occasion pour Pierric Bailly d'évoquer l'histoire du quartier Confluence qui est passé de quartier malfamé à quartier moderne et donc cher, de la construction difficile du musée, de faire des rapprochements entre son enfance dans le Jura et sa nouvelle vie lyonnaise, d'inventer les vies des personnes croisées qu'il n'ose pas aborder.

En moins de quatre-vingt pages, Pierric Bailly réussit à rendre l'atmosphère, la vie qui entoure le musée des Confluences. La réflexion de l'auteur, son humanité, la diversité des thèmes abordés, valent que l'on se penche sur ce texte, accessible même si l'on ne connaît pas Lyon.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je ne parlais pas un mot de français. Je parlais le bosniaque la langue de mes parents, et l’italien, car je suis né en Italie, où mes parents se sont réfugiés au début de la guerre d’ex-Yougoslavie. Mais je n’ai pas pour autant la nationalité italienne, car en Italie le droit du sang prime sur le droit du sol. Et je ne suis pas bosniaque non plus car en Bosnie c’est le droit du sol qui prévaut. Je suis donc italien pour les Bosniaques et bosniaque pour les Italiens.En France où je vis depuis plus de vingt ans, je suis considéré comme apatride, comme si j’étais né sur un bateau en pleine mer.
( Ceux sont les mots d’un jeune Sdf qui dort sur l’Esplanade du musée des Confluences à Lyon)
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– Le futur, on pourrait dire qu’il est là, devant nous. Le futur c’est l’enveloppe. C’est tout ce qui se passe autour. Les skateurs, les danseurs, les enfants qui se baignent dans les bassins en été. Les shootings de mode et les cours de sport un peu bizarres. Ça me semble une bonne manière de justifier l’aspect du bâtiment. C’est vrai qu’il ne dit rien de ce qu’on trouve à l’intérieur. Il en serait alors un contrepoint, ou un complément. À la fin de mes visites, j’aime bien demander aux gens ce qu’ils en pensent, ce qu’il leur inspire. Il y a parfois des interprétations étonnantes. À vous, qu’est-ce qu’il vous évoque ? »
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Je n’ai rien contre les musées, hein, mais je dois bien avouer qu’en général, je me souviens plus du musée en lui-même que de ce qui y est exposé. Je me souviens plus de l’ambiance que dégagent les lieux, de l’espace, de la lumière, de la taille des pièces. Je me souviens du bâtiment et de la vue qu’il propose, je me souviens même du restaurant, de la boutique souvenirs, des toilettes. Comme dans une église, les deux ou trois peintures, je ne les vois pas, même les vitraux, je m’en fous. Comme à l’école, aussi. Il y a ceux qui sont intéressés par le contenu des cours, et ceux qui sont intéressés par les copains, la vie dans l’établissement. Moi, je préfère la vie.
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Quand j’explique autour de moi le principe de la collection Récits d’objets, on me demande très vite : « Et alors, t’as choisi quoi ? » Quand je réponds le musée, certains s’offusquent : « Ah ouais, carrément. » Comme si je me prenais pour Jules César ou je ne sais qui.
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« Et alors t’as choisi quoi ? » Quand je réponds le musée certains s’offusquent : « ah ouais carrément. » Comme si je me prenais pour Jules César ou je ne sais qui.
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