Un recueil d'articles scientifiques qui malgré les années demeurent pour l'essentiel justes, intéressants et même indispensables pour tout qui veut connaître au mieux et soigner au mieux les « addictions ». Quelles qu'elles soient. Avec ici une volonté de trouver une forme de commun.s à toutes. Bien sûr, depuis le début de ce siècle, il y a eu des confirmations quant aux hypothèses, des développements et des connaissances accrues, notamment concernant les aspects génétiques, les aspects neurologiques. La forme est donc celle d'une suite d'articles scientifiques, sans artifices, « scientifiquement »corrects, si j'ose lapalicer (lapalisser? La Palice... lapalissade...Hum. Soit.). Et avec des bibliographies et sources très pointues.
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Des troubles de la personnalité sont fréquemment rapportés dans conduites addictives.
La grand variabilité des résultats publiés s'explique en partie par l'hétérogénéité des instruments d'évaluation et par celle des classifications mêmes des troubles de la personnalité. Par ailleurs, de nombreuses caractéristiques psychologiques sont secondaires aux addictions. Le moment de l'évaluation psychologique dans l'histoire du comportement addictif est une préoccupation relativement récente des auteurs. Les études prospectives ressentent encore l'exception.Les modèles à cinq ou à sept facteurs de la personnalité paraissent avoir un intérêt pour identifier les caractéristiques psychologiques fréquemment relevées lors de ces troubles addictifs. L'anxiété, la dépendance affective, la quête d'approbation, caractérisent certains patients addictifs Ces caractéristiques marquent l'existence d'une vulnérabilité psychologique particulière et, surtout, relèvent vraisemblablement de stratégies thérapeutiques particulières.
Il est probable que les comportements liés une impulsivité excessive soient la clé du développement des troubles de la personnalité antisociale. Comme de nombreux travaux l'ont montré, le trouble de la personnalité antisociale est très souvent associé aux troubles liés à l'utilisation de substances. Le modèle d'abus de drogues chez les enfants hyperactifs correspond à celui trouvé dans la littérature concernant les troubles antisociaux. Cette donnée est un argument indirect tendant à montrer qu'il n'y a pas de schéma particulier d'abus de drogues dans le groupe des enfants atteints de THDA. Dans l'ensemble, ils abusent apparemment de tout ce qui est en vogue. A l'époque de notre suivi, c'était la marijuana qui faisait le plus l'objet d'abus dans la communauté, et les probants se conforment au schéma général.
Même si notre pays revendique certaines nuances auxquelles il tient d'ailleurs beaucoup, "l'exception française" en matière de chômage, d'urbanisation, d'industrialisation, est très loin de rendre compte de l'ampleur du phénomène benzodiazépines. En réalité, les Français ne diffèrent pas fondamentalement de leurs voisins et des habitants des autres pays industrialisés. Pas suffisamment en tout cas pour rendre compte d'écarts allant du simple au quintuple (proportion France-Grande-Bretagne). C'est donc essentiellement du côté de l'organisation sanitaire et notamment de la source des prescriptions qu'il faut se tourner si l'on veut trouver une raison à ce comportement de consommation spécifiquement français (et belge francophone).
L'intrication fréquente de la dépression et de la conduite de dépendance, le caractère souvent secondaire de la dépression incitent à proposer des prises en charge simultanées et intégrées des deux troubles. Aucun traitement spécifique d'un trouble dépressif chez un alcoolique ne saurait ainsi être entre^ris sans que soit prise en charge simultanément de la dépendance alcoolique. Le premier temps de l'évaluation et du traitement de la dépression chez l'alcoolique consiste le plus souvent à proposer et obtenir un sevrage d'alcool complet (Adès, 1986, 1989). La persistance de l'intoxication alcoolique pérennise en effet la dépression et rend illusoire et dangereuse la prescription de chimiothérapies antidépressives. L'effet dépressogène de l'alcool et l'impossibilité d'atteindre chez l'alcoolique non sevré des posologies efficaces d'antidépresseurs justifient cette attitude. une période minimale de deux semaines de sevrage est donc habituellement reconnue comme nécessaire avant d'entreprendre un traitement chimiothérapique de la dépression (Brown et coll., 1995).
Tout ce qui est possible d'affirmer, c'est que les médecins français semblent éprouver les plus grandes difficultés à répondre de manière négative à une demande pressante de leurs patients.[...] Il semble également que les médecins ne réalisent pas la lourdeur de leur acte puisque selon l'étude précitée, la décision d'engager une thérapeutique très longue (dizaines d'années) semble être le plus souvent prise en quelques instants. De même, l'importance des contre-indications ne semble pas être bien connue des médecins (apnées du sommeil, conduite automobile, risques de fractures chez les personnes âgées, difficultés mnésiques, risque d dépendance, etc.) qui continuent à considérer ces molécules comme parfaitement anodines, contrairement au grand public qui utilise les BZD comme les molécules de choix pour effectuer des tentatives de suicide, ce qui laisse supposer qu'elles sont généralement considérées comme toxiques, dans la grande tradition et continuité des barbituriques.
Quelle attitude adopter face aux relations conflictuelles de son enfant ?