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EAN : 9782818052396
256 pages
P.O.L. (04/03/2021)
4.11/5   615 notes
Résumé :
À vingt-cinq ans, après une séparation non souhaitée et un séjour en prison, Aymeric, le narrateur, essaie de reprendre contact avec le monde extérieur. À l'occasion d'un concert, il retrouve Florence avec qui il a travaillé quelques années plus tôt. Florence est plus âgée, elle a maintenant quarante ans.

Elle est enceinte de six mois et célibataire.
Jim va naître. Aymeric assiste à la naissance de l'enfant, et durant les premières années de sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (106) Voir plus Ajouter une critique
4,11

sur 615 notes
"Je lui parlais, je lui chantais La Jument de Michao et son petit poulain....j'entends le loup, le renard et la belette, j'entends le loup et le renard chanter…", Aymeric chante pour un gamin pas encore né , celui de sa compagne. Il a vingt cinq ans , elle en a quarante. Ils se connaissaient déjà avant. Sept ans après, ils se recroisent à sa sortie de taule. Elle est enceinte de six mois d'un autre. L'idée que les gens puissent croire qu'il est le futur père excite ce gamin un peu perdu dans le tourbillon de la vie, "Je me sentais adulte. Ce n'était même pas une histoire de maturité mais vraiment d'image sociale. Comme un enfant qui joue à la poupée et qui croit à son personnage.....J'avais joué les petits couples rangés à quinze ans. Les voyous à vingt-cinq. Et maintenant, les futurs pères de famille." Ce qui commence comme un jeu va devenir du sérieux , du très sérieux pour Aymeric. La gêne, l'indifférence des débuts qui vont suivre la naissance va peu à peu laisser la place à la tendresse, et il va définitivement finir par être fou du môme. Une évolution affective exprimée avec un naturel émouvant, accompagnée de nombreux détails ( attitudes de ses propres parents, de la meilleure amie de sa compagne....) de fond. Il est sincère et réaliste dans ses sentiments, assume ses erreurs de comportement avec le gamin tout en conservant un regard ironique sur lui-même. Tout ca baigne et nous ne sommes qu'à un tiers du livre, et nous savons tous que rien ne baigne éternellement dans la vie, donc le grain de sable dans l'engrenage ne va pas tarder, et d'autres vont le suivre......et ca va être dur pour Aymeric, "Depuis sa naissance je ne vivais qu'à travers ce gamin qui n'était pas le mien, je lui avais tout cédé, ce môme avait tout écrasé, il avait annulé chez moi toute ambition professionnelle, il était devenu plus important que tout ce que j'avais connu jusqu'alors, il avait rendu tout le reste sans intérêt ."

Un roman poignant sur l'amour filial et la paternité raconté avec intelligence et beaucoup d'émotion et de finesse. Il paraît qu' à l'émission le Masque et la Plume ils étaient à l'unanimité sur la qualité de ce roman, et bien je les rejoins. Si le sujet vous plaît n'hésitez pas, perso je l'ai lu d'une traite. Et bien sûr merci, merci Christophe pour toutes ces découvertes, où je te suis sans hésiter !


"Je ne croyais pas assez à mon personnage. Je n'étais pas assez investi dans mon rôle. Comme si je n'avais pas les épaules pour l'incarner pleinement. Comme si je n'étais pas tout à fait la bonne personne, ou pas tout à fait à la bonne place."
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Le narrateur de ce roman, nommé très tardivement nous raconte sa rencontre avec Florence. Avec quinze ans d'écart, du haut de ses vingt-six ans, le jeune homme commence une relation avec Flo enceinte de six mois d'un homme marié qui disparaît à l'annonce de sa grossesse.

Quand j'ai ouvert les premières pages j'ai senti assez vite que je n'allais pas m'en faire un ami...
Un style d'abord très viril et très « jeune » avec lequel je ne suis pas familière. le langage du narrateur manque à mon sens de délicatesse. Voyez donc ce langage très poétique (heureusement dosé...) : baise, nique, bite de trottoir, merdouille de parfum,...

Aymeric a aussi une approche spéciale de l'éducation qu'il donne à Jim (du moins, dans mon monde à moi). le passage du crapaud fumeur m'a beaucoup déplu. Raconter à un mini môme cette légende où l'on s'amuse à faire gonfler un crapaud en lui mettant une cigarette en bouche est assez pitoyable et choquant.

On va suivre ici la double relation du narrateur avec Flo, les balbutiements durant sa grossesse jusqu'aux années avec Jim. Son attachement progressif avec le petit garçon alors qu'il n'en est pas le père biologique.
Arrive alors le fameux père plusieurs années plus tard. Celui-ci trouve tellement facilement sa place dans ce duo que ça m'a semblé très peu crédible.
Beaucoup d'anecdotes parsèment ce texte qui à mon sens n'apportent que peu d'intérêt à cette double histoire d'amour. Ça manque à mon sens d'amour ce texte, de profondeur, d'ancrage émotionnel.

J'ai lu ce livre sans parvenir, à regret, à le terminer. Je me rongeais les ongles tant tout m'a agacée dans ce texte. Je n'aime pas les histoires qui passent des lignes et des lignes sur les contours plutôt que s'attarder sur l'essence même de l'histoire. C'est trop hermétique, insipide. Ce roman aurait pu parler d'amour avec des codes plus évidents. le crier, le pleurer, le secouer, le faire vivre cet amour. La vie passée de l'un de l'autre, la météo, la serveuse toquée, les matchs de foot, bref tout ça pour moi c'est du toc. Et je n'y ai retrouvé aucun plaisir lecture.

Ceci est un avis très personnel écrit avec ma sensibilité. Mes comparses de lecture (nous étions quatre à lire ensemble ce livre) ont eu un avis totalement contraire au mien. Ce qui nous prouve que chaque livre mérite sa chance et d'être aimé ou pas.
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Après un séjour en prison, le narrateur, âgé de vingt-cinq ans, renoue avec Florence, quarante ans, alors qu'elle est enceinte et célibataire. le narrateur élèvera l'enfant, Jim, comme son fils. ● Ce roman a un ton très particulier, une sorte de prose apparemment relâchée, un style qui ne veut pas se constituer en tant que tel, une écriture qui ne fait pas attention à elle-même, qui n'aurait pas dû me plaire. Pourtant, j'ai été conquis. ● C'est que l'histoire, à la fois émouvante et passionnante, se développe peu à peu, sans aucun temps mort ; on a toujours envie de connaître la suite. Plus que d'événements, c'est une histoire de sentiments et de mensonges, habilement racontée, pleine d'humanité. le narrateur est avant tout sincère, il ne cherche pas à enjoliver ce qu'il raconte, à provoquer des effets faciles, à faire dans le pathos, ce qui aurait pu être le cas. ● La dimension sociale n'est pas oubliée, avec les CDD qu'on enchaîne et l'évolution de la ruralité, mais elle fait aussi l'objet d'un traitement en sourdine, sans discours grandiloquent, ce qui est à la fois plus efficace et beaucoup plus plaisant à lire. ● le personnage du narrateur, tout en fragilité contenue, en désir de bien faire, mêlant subtilité et maladresse, est extraordinaire. ● Un roman magnifique, plein de délicatesse, que je recommande.
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« C'est elle qui est partie mais c'est lui qui me manque
Ce tout petit garçon qui n'était pas de moi
Mais qui avait su lier mon âme saltimbanque
Avec sa tête dans mon cou, avec son rire dans sa gorge
Ne plus l'avoir contre ma joue, ça me rend malheureux »

Cette chanson des années 70 pourrait constitue la bande-son du Roman de Jim, même si d'autres sonorités retentissent au cours des pages.

Quand il a fait pour Florence une place dans sa vie, malgré leur différence d'âge, et malgré tout ce qui les séparait, il a accueilli comme un cadeau ce ventre rond, cet enfant futur, l'oeuvre d'un autre. Et quand le petit est né, tout s'est naturellement enchaîné et c'est un immense amour qui les a reliés, ces deux-là. Sans question, sans explication, remise à toujours plus tard. Jusqu'au jour où le géniteur réapparaît dans le décor…

Si la gare Part-Dieu occupe pour un temps la scène, c'est la montagne et la nature qui dominent dans le décor. Une vie rurale qui exerce irrémédiablement son emprise, au point d'y revenir de plus en plus souvent.

Le narrateur est un type simple, rien de remarquable, quelques erreurs de jeunesse, aucune certitude et aucune forfanterie, mais une seule obsession, ce petit garçon qui grandit près de lui. Et c'est extrêmement touchant.

L'écriture est comme le personnage, simple, et sans fioriture. Elle dit les sentiments, elle dit le quotidien, et elle dit le manque. Et derrière les sentiments, c'est toute la question de l paternité, de sa genèse et de sa fragilité.


Très belle découverte.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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En découvrant la critique de notre amie Kittiwake , je me suis exclamé "Mince , je ne peux plus citer Serge Lama , elle m'a piqué mon idée ! " Bon , aprés , force est de reconnaître qu'elle y avait pensé bien avant moi , alors ...
Ce roman , signalé par mon libraire préféré parmi les dernières sorties " en poche " m'a séduit au point que je l'ai lu d'une traite et que je viens de le proposer à mon épouse , certain qu'elle l'appréciera également .
Allez ne trainons pas , le début est assez classique dans l'annonce d'une romance .Il a 25 ans , il sort de prison et veut retrouver le goût de la vie qui l'a déserté.Youpi , il rencontre Laurence , 40 ans . 15 ans d'écart .Bon , il y a quelques années , ça aurait alimenté les discussions du " "Café du commerce ". Bon , heureusement , aujourd'hui ....même s'il resterait bien des progrés à faire. Alors , Tout baigne ? Ben , ça devrait mais il y a un autre problème ...Florence est enceinte ...et pas d'Aymeric .Je vous laisse imaginer les discussions dans les années 50 ..Je connais..Oui , mais on est en 2023 et Aymeric est épris de Florence et va accepter , là aussi , de prendre " en charge "ce petit bonhomme qui n'était pas de lui mais qui le deviendra peu à peu " , jusqu'à une entente fusionnelle .
Bon , alors tout va bien ? Pas vraiment lorsque le père biologique ...Dès lors , la belle romance perdurera - t - elle?
Sachez que j'ai été vraiment ému dans la mesure où certains souvenirs , lointains mais encore bien présents ont envahi ma mémoire et ...bon , c'est un autre probléme mais je voudrais dire que , pour une fois , j'ai trouvé une histoire dont l'approche a été remarquable , sans pathos mais empreinte de sincérité et de vérité .
J'ai adoré le style mêlant tous les genres de " style indirect " créant une distanciation du plus bel effet .Quant au vocabulaire , pour familier qu'il puisse paraître dans certains cas , il me semble particulièrement bien coller à la situation d'énonciation et ne m'a nullement gêné , jamais choqué mais je comprends tout à fait certaines réticences ;
en conclusion , j'ai encore fait " bonne pioche " grâce à Nicolas , mon libraire que je ne remercierai jamais assez pour ses " bons tuyaux " .
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critiques presse (6)
LaTribuneDeGeneve
03 juillet 2021
Avec «Le roman de Jim», l’auteur français sculpte des existences cabossées par une paternité mal agencée.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LaCroix
07 juin 2021
Ce roman de Pierric Bailly, dans la France des intérimaires, évoque avec une grande beauté une forme d’attachement, hors des liens du sang.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeMonde
25 mai 2021
L’auteur jurassien, d’abord chroniqueur de la jeunesse rurale, s’intéresse désormais à la paternité – il a deux filles, qui sont une part importante de sa vie. « Le Roman de Jim » en témoigne.
Lire la critique sur le site : LeMonde
SudOuestPresse
26 mars 2021
Le nouveau livre de l'écrivain de 38 ans est bouleversant.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LeFigaro
18 mars 2021
Un roman poignant sur les liens du sang et de la paternité.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesInrocks
16 mars 2021
Aimer pour toujours un fils qui n’est pas le sien : avec "Le Roman de Jim", Pierric Bailly dévoile avec finesse la complexité des émotions où nous entraîne la vie.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
« La vie c’est pas un talk-show »
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la vie c'est pas un talk show
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En psycho on devait être trois mecs pour deux cents filles. Je me souviens d’une soirée où j’ai dit à un type que je faisais psycho, il en est resté bouche bée pendant plus de dix secondes, estomaqué par ma réponse. Puis il a fini par s’exclamer : mais oui, t’as tout compris, toi, oh, le petit malin, en plus ça marche à ce que je vois, bien joué mon gars. Là, il regardait en direction de Jenny, et quand je lui ai annoncé qu’on se connaissait d’avant, qu’on ne s’était pas rencontrés sur les bancs de la fac mais au collège, il a repris sa tête de poisson crevé. Il venait de trouver la seule raison pour un mec d’aller en fac de psycho, et finalement non, ce n’était même pas pour ça que j’y étais.
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C’est toujours facile de s’emballer quand on est extérieur, on ne vit pas les choses, on n’est pas vraiment concerné, on ne souffre pas de la même manière, et puis on n’aura pas à assumer les conséquences de nos réactions et de nos actes, alors on adopte une position radicale, on joue les durs, et on ferait mieux de se taire, car on est souvent de mauvais conseil.
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(…) il me regarde fixement et s’exclame : c’est fou comme il te ressemble, ton fils. Mais ce n’était pas si bête comme remarque. Jim avait beau ne pas être mon fils de sang, je lui avais forcément transmis des attitudes, des traits de caractère, le genre de choses qu’on donne sans s’en rendre compte et sans le vouloir, et puis qu’on finit par avoir du mal à tolérer chez eux, c’est ça le pire. Il y a toujours un moment où on leur en veut d’être ces miroirs miniatures sur pattes. Mais on leur en veut aussi de ne pas nous ressembler totalement, de ne pas être des clones parfaits, d’avoir en plus de ça leur putain de personnalité à eux.
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