Entre Max et Bobby existe désormais la pire des trahisons pour deux potes d'enfance. Max le séducteur inégalable, éternel célibataire tombeur de midinettes ou de quadras fraîchement divorcées, avait-il besoin d'agrafer à son palmarès la femme de son meilleur pote ? Bobby écume de rage. Bobby va se perdre dans la forêt pour digérer. Bobby va dormir chez sa mamie Jeannette qui s'envoie des Nicaragouaille (autre appellation du Canada Dry), angoissée à l'idée que son stock puisse s'épuiser. Puis Bobby finit par rentrer chez lui. Et là il demande à son infidèle Julie des nouvelles de leurs enfants.
Quels enfants ? Mais voyons Bobby, nous n'avons pas d'enfants.....
De cette situation étonnante, on se demande comment l'auteur va faire pour s'en sortir. Et c'est un peu ça, à vrai dire, qui m'a tenu. Et il s'en sort bigrement bien le malicieux auteur, à jouer en loucedé avec le lecteur de détricotages, de switchs narratifs, d'aveux inaudibles, de flous toxicomaniaques. J'ai trouvé la fin grandiose, à la hauteur d'un « mais bon sang mais c'est bien sûr ».
Étonnant roman malin sur la paternité, à l'écriture facile un peu décevante néanmoins, même si sa limpidité a le mérite de n'ajouter aucune complication à l'imbroglio narratif.
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