Dans ce roman, nous découvrons Pyxis, qui est une entreprise spécialisée dans l'édition de mangas et de jeux vidéo, qui est également connue pour embaucher régulièrement des stagiaires pour une durée de six mois. Différents stagiaires arrivent tour à tour. Il y a Ophélie, stagiaire communication, Arthur, stagiaire contrôleur de gestion, Enissa, stagiaire marketing, Alix, stagiaire éditoriale, Vincent, stagiaire RH et Hugues, stagiaire graphiste. Ils viennent tous de lieux différents et n'ont à priori pas de moins commun, mis à part le fait de se retrouver chez Pyxis.
Ophélie est rennaise, et elle a quitté son petit ami, Quentin, et son logement pour venir faire son stage. Arthur, qui vit dans une famille aisée, n'a pas forcément envie de suivre le chemin qu'on a tracé pour lui. Enissa est une jeune femme qui n'hésite pas à jouer de ses charmes. Vincent, dragueur, n'est pas très sûr de lui. Hugues est, comme le décrivent les autres stagiaires, un hipster. Et, enfin, Alix est une jeune femme un peu ronde, fan de mangas et de l'univers fantasy.
Nous suivons ces différents personnages durant leur stage, au travers des regards d'Arthur et d'Ophélie. J'étais un peu déçue de ne pas avoir les autres points de vue, mais je m'y suis rapidement faite. J'ai bien aimé connaître un peu plus ces deux personnages, en apprendre plus sur eux.
J'avais déjà lu
Ce qui nous lie de
Samantha Bailly, et je n'avais pas aimé autant que je l'espérais. Avec
Les stagiaires, on peut dire que je n'ai pas été déçue ! J'ai bien aimé que l'auteure décide de parler des stages, et de tout ce que cela peut cacher. L'exploitation, les promesses d'embauche qui ne sont que du vent, le travail acharné des stagiaires pour tenter d'obtenir un CDD,
les stagiaires qui se cumulent dans une entreprise, la rémunération misérable, la considération qui n'en est pas une, etc. Bien sûr,
Samantha Bailly ne dénigre pas tous les stages, et ce n'est pas ce que je fais non plus. Elle met juste en avant les points négatifs qui, malheureusement, existent dans de nombreuses boîtes.
Les stages, je les connais. J'ai fait quatre ans d'études dans le commerce et, étant dans une filière professionnelle, j'ai eu de nombreux stages. Quelques temps après, j'ai connu des galères en contrat de professionnalisation puis en contrat d'apprentissage. Je suis également passée par un stage en alternance de quelques mois, dans le cadre d'une formation de CAP Librairie Papeterie Presse. Ce stage a été une très bonne expérience et s'est très bien passé. Seulement, je ne touchais rien d'autres que mes indemnités chômage auxquelles j'avais droit (lorsqu'elles se sont arrêtées, j'ai touché un peu d'argent de la Région, mais pas grand chose). Comme je devais faire des déplacements dans une autre région, et me loger, pour assister aux cours (une à trois semaines par mois), ça aurait été très compliqué financièrement si je n'avais pas été logée chez mes parents lorsque j'étais en entreprise.
Actuellement, je suis en service civique. C'est un peu différent des stages, mais il faut reconnaître que sur certains points, ça s'en approche (au moins sur l'aspect financier de la chose) : cela n'ouvre pas droit à des allocations chômage, l'indemnité reste faible (mais je le savais, et je n'ai pas fait ça pour l'argent). C'est néanmoins une très bonne expérience, et je recommencerais sans hésitation si c'était à refaire.
Mais dans la vie, tout n'est pas rose, et sûrement pas en stage. Je remercie
Samantha Bailly pour sa vision si vraie des choses. Un passage, page 269, m'a d'ailleurs beaucoup marquée : "Le chômage sans indemnités, ça craint. Je crois que c'est ça le pire, après un stage : avoir bossé avec acharnement durant des mois, mais n'avoir droit à rien par Pôle Emploi. Je passe mes journées ici, à chercher des offres, à rédiger des lettres de motivation sans... motivation, justement."
Je me suis plutôt bien reconnue dans ce passage (même si ma motivation pour ma recherche d'emploi est là, enfin, ça dépend des jours). C'était à peu près ce que je ressentais en juillet 2014, après mon stage. Et c'est ce que je ressens aujourd'hui, alors que la fin de mon service civique approche.
Au-delà de cet aspect, j'ai trouvé les personnages attachants (même si j'en ai détesté certains), l'intrigue assez captivante (j'aimais beaucoup suivre leurs échanges sur Communicator), et le style de l'auteure très agréable.
Je remercie Samantha d'avoir écrit ce livre. En espérant que cela contribue, un jour, à prendre conscience de la véritable situation des stagiaires.
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