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Je remercie Les Blablas de Tachan pour la lecture commune de cette intégrale regroupant les deux tomes du diptyque Oraisons de Samantha Bailly. Si l'ouvrage n'est pas exempt de petits défauts, je l'ai trouvé globalement immersif, rythmé et bien écrit.

J'ai d'ailleurs tout de suite été happée par le style de l'autrice qui se révèle vif et rythmé à l'image d'une intrigue menée tambour battant. D'un chapitre à l'autre, il se passe toujours quelque chose qui vous donne envie de tourner les pages et de suivre les différents personnages, notamment deux soeurs séparées par la vie, mais unies par le destin, dans leur quête qu'elle soit d'identité, de vérité, de justice ou de liberté. Dans cet univers sombre et mystérieux à la fois, les secrets, les complots, les mensonges et les faux-semblants sont érigés en art de vivre. C'est simple, on a l'impression que rien n'est ce qu'il paraît et que beaucoup cachent des choses plus ou moins avouables, plus ou moins ignobles et plus ou moins cruelles. Même les héros doivent parfois consentir à mentir, à dissimuler et à trahir pour rétablir un certain équilibre et une justice longtemps dénigrée si ce n'est bafouée.

Pour ma part, j'ai adoré cette aura de mystère et de mensonge qui imprègne le roman et qui entoure une religion, l'Astracisme. À travers cette religion qui ne souffre ni le doute ni la contestation, et encore moins les autres cultes, l'autrice condamne les extrémismes sans pour autant faire l'amalgame entre croyants et fanatiques. J'ai pris plaisir à découvrir, au fil des pages et des interludes reprenant certains extraits de documents divers et variés, la mythologie autour de ce culte. À cet égard, l'oraison, cérémonie mêlant hommage classique au défunt à un acte quasi mystique, du moins en apparence, m'a beaucoup intéressée. Lors de cette cérémonie, les oraisonniers et oraisonnières s'assurent que l'âme du défunt rejoigne son astre d'attribution afin de commencer une nouvelle vie. Mais au gré des découvertes, on comprend que la situation n'est pas ce qu'elle semble être, et que derrière le cérémonial religieux, se cache une vérité bien plus sombre et mercantile. Une réalité qui ne manque pas d'un certain cynisme et qui prouve que le malheur des uns peut faire le bonheur des autres et ceci de bien des façons.

Je n'en dirai pas plus si ce n'est que l'autrice a effectué un travail remarquable autour de ce culte, de son haut représentant et de toutes les dérives qu'une foi aveugle peut entraîner. Au-delà de l'extrémisme religieux bien présent, mais jamais pesant, le roman peut s'appuyer sur un univers particulièrement riche et complexe que l'on sent pensé dans les moindres détails. Alors si en début de roman, on peut avoir le sentiment d'une avalanche de détails et d'informations à retenir, tout s'imbrique rapidement pour former une trame narrative captivante qui tient en haleine les lecteurs, et qui leur donne envie de suivre les protagonistes dans leurs nombreuses et parfois dramatiques péripéties.

Pour ma part, il m'a fallu un peu de temps avant de m'attacher aux personnages, et notamment à Noony qui, par rapport à sa petite soeur Aileen, m'a semblé manquer de profondeur, même si l'autrice étoffe un peu son rôle dans le deuxième tome. J'ai néanmoins compati à son sort, cette oraisonnière voyant sa vie voler en éclats à l'aune de certaines révélations et de décisions motivées par son sens de la justice. Comment trouver sa place quand tout ce en quoi vous avez toujours cru n'était que mensonges et complots ? de fil en aiguille, la jeune femme va troquer son habit d'oraisonnière soumise et malléable contre celui d'une femme déterminée à oeuvrer pour le bien et le salut d'un peuple injustement condamné.

Ce basculement entre une foi aveugle et intolérante et des convictions justes et humaines m'a plu, d'autant qu'il se fait en compagnie d'un duo uni et atypique dont je vous laisserai le plaisir de découvrir la force et la nature des liens. Noony et Alexian vont mettre un peu de temps à s'apprivoiser, la jeune femme étant lasse des secrets de son compagnon de voyage, qui lui regrette une alliée un peu trop naïve, mais ils vont finir par nouer une forme de compréhension, d'amitié et de complicité, avant de développer des sentiments plus tendres…

L'aura d'amour dramatique et impossible entourant les deux personnages, résultat de la cruauté du père de la jeune fille, se révèle intéressante, mais l'autrice a fini par me lasser en insistant bien trop sur ce point à mon goût, ajoutant des redondances et des drames amoureux bien inutiles. Cela est d'autant plus dommage qu'à l'inverse, elle laisse des événements et des relations s'étioler sans être vraiment exploités, et des personnages secondaires de côté quand l'on sentait chez eux un véritable potentiel. J'ai ainsi eu le sentiment d'histoires avortées et/ou sans réelle conclusion, ce qui s'est révélé extrêmement frustrant. Néanmoins, certains personnages secondaires comme Laï-Mune, une femme badass à la forte personnalité, sortent du lot et arrivent à se démarquer assez pour frapper le coeur des lecteurs. J'ai adoré son caractère, son histoire personnelle et sa relation avec sa moitié et Némésis, une relation à la vie à la mort, aussi glaçante que dramatique.

Mais c'est peut-être Aileen qui m'a le plus touchée dans cette aventure. D'abord un peu creux, son rôle s'épaissit et s'étoffe au fil des pages, l'autrice faisant traverser la jeune femme par des épreuves difficiles et ignobles : trahison de la pire espère, morts de ceux qu'elles aiment, violence, sang, déchirures physiques et mentales… Mais loin de la détruire, ces épreuves ont fait d'elle une personne différente, une personne forte et déterminée à faire ce qu'elle doit pour défendre ses idéaux et, d'une certaine manière, rendre un dernier hommage aux morts qu'elle pleure et porte encore au fond de son coeur. Je n'ai pas forcément compris et approuvé tous les choix scénaristiques de l'autrice, dont un événement qui, en plus d'être un stéréotype bien trop présent en fantasy à mon goût, n'apporte pas grand-chose à l'intrigue, mais j'ai apprécié la manière dont elle a géré l'évolution de son héroïne.

De la même manière, la fin, mêlant changement, réalisme et pragmatisme me semble aussi pertinente que bien amenée. Car si la vérité est importante et primordiale et que les injustices doivent être réparées, un gouvernant ne peut pas tout bouleverser sans prendre en considération les réactions violentes que cela peut entraîner. Révolutionner oui, mettre à feu et un sang un pays, non…. du moins, pas quand l'objectif final est la paix, le respect et la tolérance entre les peuples.

En conclusion, avec Oraisons, Samantha Bailly a créé avec minutie et un sens du détail incroyable un univers riche, complet, sombre et violent où tout n'est que trahisons, complots, mensonges et faux-semblants. Entre quêtes de justice, de liberté et de vérité, les personnages vont être poussés dans leurs retranchements, devoir faire des sacrifices, prendre des décisions parfois difficiles et jouer avec la frontière entre le bien et le mal… Très accessible, immersif, riche en actions et en péripéties, voici un roman de fantasy à conseiller à ceux qui aimeraient se lancer dans le genre et/ou qui souhaiteraient découvrir une histoire rythmée, captivante et auréolée d'une bonne dose de mystères et de secrets.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Oraisons !
Un mot qui résonne à mes oreilles, telles les cloches sonnant le glas. Un mot qui dans mon esprit installe cette pensée : comme Bossuet, l'auteur a-t-elle voulu faire l'apologie de la mort ?

L'originalité de ce roman, c'est la trame qui mêle à la fois fantasy et intrigues façon thriller, mais pas uniquement ! Oraisons, c'est un monde, une histoire travaillée dans laquelle on va de révélations en rebondissements.

L'univers est un monde a mi-chemin entre le médiéval et l'ère victorienne, les mentalités sont clairement archaïques, mais quelques inventions montrent un certain progrès. On entre sans aucune difficulté dans un univers d'une richesse et d'une profondeur assez incroyables, les spécificités de chaque peuple, chaque caste, ou population étant évoquées.
C'est dense, incroyablement intéressant et, comble du bonheur, jamais pesant.
On engrange une multitude de petites informations au fur et à mesure de la progression de l'intrigue, qui nous permettent d'avoir une vue plus globale sur le conflit en cours, l'univers, ou la personnalité des protagonistes.
Le lecteur débarque dans un monde où il existe des tensions entre trois royaumes. On suit plusieurs points de vue qui nous en apprennent beaucoup sur les différents pays de cet univers riche et complexe, mis en place par Samantha Bailly, mais également sur la religion en place, l'Oraison... L'ambiance se rapproche d' »A la Croisée des Mondes », on y retrouve un peu le même concept de « contes de fées pour les grands » et, le même type d'ambiance magique, même si l'univers est ici plus sombre. Un univers où la magie est très présente, mêlant chamanisme et rites religieux traditionnels ; elle se manifeste par l'utilisation d'objets magiques plutôt que par des sorts ou des invocations, tout en gardant une part de mystère...
Les héroïnes sont les filles d'une famille riche et puissante chargée des Oraisons, cérémonies funéraires extrêmement importantes culturellement et économiquement. Un postulat de départ qui peut paraître rebutant, mais qui n'occupe qu'une place secondaire dans le roman, une sorte d'arrière plan flouté. A partir de la mort de l'une d'elles, ses soeurs vont tout faire pour élucider son meurtre, découvrant petit à petit l'envers du décor de leur vie bien rangée...
Oraisons, c'est aussi une construction très minutieuse ; chaque chapitre s'ouvre sur un extrait de texte : oeuvre d'un scientifique, d'un dirigeant, d'un artiste, ou journal intime de l'un des personnages, qui éclaire systématiquement un pan de l'intrigue abordé dans le chapitre en cours. Ainsi, le lecteur est comme enveloppé dans un cocon d'informations, disséminées peu à peu, qui lui donne l'agréable impression d'avoir une vision exhaustive de l'univers, tout en sentant qu'il ne fait que toucher du doigt un tout beaucoup plus vaste et plus complexe qu'il n'y paraît. le contexte est énorme, bien pensé, et extrêmement bien amené.
On entre dans l'histoire par une succession de scènes, découpées en chapitres assez courts, qui rendent dès le départ une impression d'intrigue complexe, de rapidité d'action, mais aussi d'une lente et précise mise en place. Pourtant, certains détails arrivent un peu trop rapidement ou facilement, et on a parfois l'impression que le suspens n'est plus au rendez-vous. Tous les thèmes sont traités avec finesse, mais le thème de la mort est particulièrement bien loti, bien qu'il soit très loin d'être au centre des préoccupations.
L'originalité du roman est de mêler fantasy et enquête policière ce qui donne un rythme enlevé au roman. L'auteur sait également préserver une part de secret jusqu'aux dernières pages alors qu'on s'imaginait que tous les points avaient été réglés et donc parvient a surprendre son lectorat. Malgré quelques tâtonnements stylistiques et scénaristiques Oraisons nous offre des thèmes intelligemment traités, une richesse des personnages ainsi qu'une intrigue complexe.
La plume de Samantha Bailly est déjà très assurée pour un premier roman : c'est fluide, entraînant, des chapitres plutôt courts rendant la lecture aisée et les pages se tournent toutes seules.

Oraisons est un coup d'essai qui se révèle un coup de maître et qui permet de découvrir une auteure à l'imagination débordante, qui a fait siens les codes de la fantasy mais qui ne s'est pas arrêté à la facilité.
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Ce livre, je l'ai depuis le salon du livre de Paris 2013. Donc, un peu plus d'un an. Je dois bien avouer que quand j'ai vu la couverture affichée, j'ai complètement flashé dessus. Elle est sobre, élégante et dégage quelque chose d'intrigant. Et l'artefact prend tout son sens lors de la lecture. Je pense que cette intégrale et l'histoire qu'elle renferme, auraient pu être un gros coup de coeur, si la taille de la police n'était pas aussi petite. Car oui, j'ai adoré cette lecture, oui cette chronique sera positive, et oui, la taille de la police m'a gâché un peu la lecture. Mais j'y reviendrai plus tard.

En Helderion, la mort peut rapporter gros à certains. Mais lorsque cette dernière s'abat sur la famille la plus « huppée », les événements s'enchaînent, les trahisons avec, et les secrets (parfois inavouables) éclatent. Lorsque la plus jeune de la famille des Manérian est retrouvée assassinée dans une ruelle sordide, la famille éclate en mille morceaux.

Le roman est coupé en deux parties, je dirais.

La première concerne la première des filles de la famille Manérian : Noony, une oraisonnière. Sa vie est consacrée au temple et aux oraisons qu'elle fait sur les morts. C'est à dire qu'à chaque mort, une initiation (je ne trouve pas le mot que je veux...) est faite pour que l'esprit de la personne décédée aille en paix. Mais au fur et à mesure que l'on avance dans ce roman, la jeune fille se rendra vite compte que quelque chose de grave se trame, ce qui remettra en doute ses projets et ses décisions. J'ai beaucoup aimé ce personnage, parce qu'on le voit grandir petit à petit. D'une jeune fille qui suit les directives de son père à la lettre, on la retrouve complètement reine de ses choix et de ses actes. Elle devient de plus en plus forte, et malgré tous les malheurs qui se passent autour d'elle, elle garde la tête haute dans toutes circonstances. À chaque fin de chapitre, j'avais hâte que le suivant arrive pour voir ce qu'elle ferait.

La seconde partie, est plus centrée sur sa jeune soeur, Aileen. Elle, est plu guerrière que Noony, plus décidée à venger la mort de leur soeur, même s'il faut tuer. J'ai beaucoup aimé aussi ce personnage, même si Noony m'a plus touchée par son côté douceur. Aileen est forte dès le début et n'hésite pas à contester les ordres de son père, ce que ce dernier n'accepte pas du tout. Malgré le fait qu'elle prenne un certain grade tout le long du récit, elle reste humble et forte dans ses convictions. Elle ne profite pas de son statut pour asseoir une certaine autorité, bien au contraire. Et je crois que c'est exactement ça qui m'a plu chez elle : elle reste fidèle à elle-même.

Une chose que j'ai beaucoup aimé dans le livre, c'est que l'auteure intègre entre chaque chapitre un interlude, nous permettant de suivre d'autres personnages sur à peine deux pages. Cependant, ces passages sont très bien dosés à tel point qu'on en arrive à s'attacher un tant soit peu à eux. Un autre gros point positif, ce sont les petits textes qui se trouvent à chaque début de chapitre. C'est à ce moment-là qu'on se rend compte que l'auteure maîtrise parfaitement son sujet, et que l'univers est très complet. J'en suis totalement admirative. Mais en plus de voir que le sujet est maîtrisé, il nous permet à nous, lecteurs, d'en apprendre plus en quelques lignes seulement.

Donc comme je le disais plus haut, le seul point négatif qui m'a fait tiquer et pas profiter pleinement de ma lecture, c'est la taille de la police qui est vraiment trop petite. Au bout de seulement 20 pages, j'avais les yeux rouges, et j'étais fatiguée. Ce qui est vraiment dommage, parce que le pire dans tout ça, c'est que l'univers me plaisait tant, que j'aurais aimé pouvoir dévorer ce livre comme il se le devait et je suis sûre que sans ça, ce livre serait un coup de coeur. Mais bon, malgré cette police trop petite, je recommande ce livre qui a été une vraie belle découverte pour moi !


Et la fin... Waouh, je ne pensais pas que je l'aimerais autant. J'avais peur que tout aille trop vite, que l'auteure choisisse une fin facile. Mais non, j'ai pleuré et j'ai détesté l'auteure au même moment. C'était tellement soudain que je ne m'y attendais vraiment pas. Et lorsque j'ai fini le livre, ma réaction a été : « Quoi, déjà ? Non mais c'est pas possible, j'en veux plus ! » du coup, je suis frustrée parce que je sais qu'il n'y aura pas de suite et que malgré tout, la fin se suffit à elle-même.

En résumé, un univers parfaitement maîtrisé, des personnages attachants, attendrissants, forts, humbles et qui restent naturels. Des complots, des vérités qui blessent, des retournements de situation qui nous font ouvrir grand les yeux et la bouche. Une plume vraiment très agréable qui pousse à continuer notre lecture sans s'arrêter. Des interludes qui nous permettent de connaître et de suivre les personnages secondaires. En bref, un univers que je conseille pour ceux qui aiment la fantasy. Dommage toutefois que la police soit aussi petite.

Justine P.

« le mutisme et le silence sont deux mots aux significations très différentes. le silence ouvre le passage à la révélation tandis que le mutisme le coupe. le silence enveloppe les grands événements, le mutisme les cache. L'un marque le progrès, l'autre une régression. »

« Ce serait pourtant mentir que dire que je me suis remise. Je repense tellement à ce jour-là, et j'ai encore l'impression que c'était hier. Il y a des souvenirs qui ne vous abandonnent jamais, qui vous poursuivent malgré vous. Quand j'étais jeune, j'avais des larmes sans chagrin. À présent, j'ai un chagrin sans larmes. »
Lien : http://lireunepassion.blogsp..
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Attention coup de coeur !

Je l'ai terminé il y a quelques jours (mardi) et j'ai beaucoup de mal à me détacher de cette histoire et j'ai eu beaucoup de mal à quitter les personnages et refermer la dernière page.

Cette intégrale est un beau pavé de 716 pages, regroupant le diptyque de Samantha Bailly. Pour tout vous dire, plus de 700 pages d'un grand format, faut que ça soit entrainant et intéressant pour que je ne décroche pas au bout de 150/200 pages. Et donc vous comprendrez qu'ici c'est mission réussie puisque je l'ai dévoré en 8 jours !

Le lecteur découvre un monde complètement différent, 3 royaumes, Hélderion, Thyrane et les Terres Impies. Il découvre rapidement que Thyrane est occupé par Hélderion, et que cela se passe plus ou moins bien, enfin, plutôt moins bien. Car des clans se sont créés, composés de Thyranniens qui ne veulent pas se soumettre à l'autorité de l'Astracan ni à sa religion. Ces clans sèment régulièrement la terreur sur Thyrane, attaquent régulièrement les Veilleurs (des Hélderionnois qui protègent les villes principales) et les jeunes gens d'Hélderion qu'on envoie en pension sur ce continent.

Le lecteur débarque donc dans un monde où il existe des tensions entre les peuples. Et découvre par la suite tout l'univers riche et complexe mis en place par Samantha Bailly. On suit plusieurs points de vue et on apprend beaucoup de choses sur Heldérion, l'Astracan, la religion en place, l'Oraison, Thyrane, les Terres Impies, les Signes, l'union …
Pour tout découvrir, on suit principalement Aileen Manérian, pensionnaire à qui ont apprend à faire des belles révérences et à faire de beaux sourires parce qu'on l'élève en future femme de la bonne société, mais on sent rapidement qu'elle n'aime pas vraiment tout ça. Elle garde le dessus à l'annonce de la mort de sa soeur, car dès lors, elle décide qu'elle ne peut que chercher à la venger. Aileen va donc prendre certaines décisions qui auront toutes de lourdes conséquences. Elle est combattive, parfois impulsive, forte et fragile à la fois, elle est loin d'être naïve ou niaise. Elle découvrira la vérité sur la mort de sa soeur et verra son monde changer et elle avec. Tout comme Noony sa grande soeur, qu'on va suivre également. Noony a été choisi pour plus tard succéder à son père, le dirigeant de la corporation des marchands d'étoiles, les oraisonniers et donc elle vit uniquement pour l'Oraison. Avec elle, on va découvrir ce qu'est vraiment la religion de l'Astracan, on va en découvrir plus sur l'Oraison, le rite, les croyances, on va découvrir le monde tel qu'il est vraiment. Noony est de prime abord froide et conditionnée, mais vite on comprend que ce n'est qu'une apparence. Elle est intelligente, réfléchie, elle se pose les bonnes questions et ne se laisse pas aveugler par sa foi. Elle a des fêlures mais garde toujours son humanité. J'ai beaucoup aimé Aileen mais je crois bien que ma préférée est Noony. On s'attache néanmoins beaucoup à ses deux soeurs. Leurs vies sont détaillées, leur fêlures, leur passé, leur actions, leurs sentiments, leurs rencontres, leurs questionnements, etc.

Le lecteur va aussi apprendre à connaitre plein de personnages secondaires, les membres de la famille Manérian et leurs proches, des membres des clans thyranniens, un veilleur Orius, l'Ioden, l'Astracan et sa femme, des habitants des terres impies… Il y a beaucoup, en Hélderion, de corporations allant de la protection (guerriers de l'aurore) aux divertisseurs (assurant le divertissement lors des cérémonies) en passant bien sur par les oraisonniers, les guérisseurs, les historiens et autres artistes de Volplume. C'est assez fastueux, on imagine Hélderion comme un royaume lumineux, prospère, paisible. Tout le contraire de Thyrane, qui a été dévasté par les armées des guerrières de l'aurore, et qu'on imagine froid, sombre, dangereux. Les Terres Impies nous apparait comme mystérieuses, dangereuses, hostiles. Mais les apparences sont bien souvent trompeuses.

J'ai beaucoup aimé les différences entre les peuples, leurs spécificités, leurs croyances. L'univers imaginé par Samantha Bailly est dense, détaillé (les us et coutumes, les villes, les différentes corporations, les créatures, les oppositions de point de vue) et superbement bien construit.
Chaque chapitre commence par un extrait, cela peut être un extrait de journal intime, de livres d'histoire, de guide rédigé par les dirigeants des corporations, de poème, … Puis chaque fin de chapitre permet un interlude, durant lequel on découvre d'autres personnages et ce qu'ils font ou ce qu'il se trame pendant l'action du chapitre. Ainsi on a plusieurs sources d'informations, plusieurs points de vue, ce qui permet la découverte du monde créé par Samantha Bailly, de l'action et des rebondissements / intrigues. Les chapitres sont plutôt courts ce qui permet de donner du rythme au récit. Un découpage en 4 parties par livre qui permettent d'avancer dans l'action et les intrigues de chaque protagoniste.

L'originalité de ce roman est la trame qui mène à la fois fantasy et intrigues façon polar (un meurtre, une enquête, un châtiment) mais pas uniquement ! Oraisons, c'est un monde, une histoire travaillée, dans laquelle on va de révélations en rebondissements. La plume de Samantha Bailly est déjà très assurée pour un premier roman, c'est fluide, entrainant, la lecture est aisée et les pages se tournent toutes seules. On a envie de découvrir les tenants et les aboutissants, ce que vont apprendre chacune de leur côté Noony et Aileen. Samantha Bailly nous plonge dans un univers riche, un monde détaillé, une fantasy avec les codes certes mais avec plein de choses en plus, des complots, une enquête policière, des intrigues politique sous fond de religion et de pouvoir, avec les thèmes suivants : trahison, amour, amour impossible, amitié, … Des atmosphères très différentes se dégagent de ces pages, mensonges, vergences et guerre, mêlé d'espoir et de changements. Un hymne à la tolérance, à la liberté et à l'ouverture d'esprit. Noony et Aileen seront actrices du changement et non les petits moutons qui suivent bêtement le troupeau, différentes de ce qu'on attendait d'elles.

Au départ, j'ai eu peur en voyant que les héros principaux, les soeurs Manérian et certains des personnages qui les accompagnent sont de jeunes gens (entre 16 et 20 ans), j'avoue j'avais peur que l'histoire tourne en mélodrame de sentiments amoureux, que ça manque de cohérence. Et même si on a dans les thèmes abordés l'amour, l'amitié, on ne tombe jamais dans ce côté que j'appréhendais. Au contraire, ces héroïnes mettent de la fraicheur dans un monde d'adultes noir et sinistre parfois. Et on oublie vite leur âge car les événements de toute façon, les font murir très vite et elles réagissent en cohérence avec leur fonction, sentiments, valeurs. Très appréciable aussi, dans ce récit, les images féminines sont mises en valeur, la mère Soliane des soeurs Manérian, Cataline, Nwinver, etc. A certaines choses, à la façon de les expliquer, on reconnait la plume d'une femme et ce changement fait du bien (après avoir lu quasiment que de la fantasy écrite par des hommes). Attention, les personnages masculins ne sont pas en reste pour autant ! J'ai beaucoup aimé aussi les liens entre les hommes et la nature, les créatures, … Je n'en dis pas plus sur les personnages volontairement afin que vous gardiez la découverte.

Dans le premier livre, on sent peut être encore quelques tâtonnements dans le style, mais c'est assez rare quand même, enfin, j'ai surtout tiqué lors de deux ou trois "coïncidences bien heureuses", où des choses / questions se dénouent assez vite. Mais uniquement dans le premier livre, et puis quand on voit la richesse de ce qui attend le lecteur ensuite, ce qu'il reste à apprendre et à élucider, c'est vraiment un détail mineur !

Vers la fin de la lecture, j'ai commencé à avoir comme un regret "j'adore ce que je lis mais je ne suis pas vraiment touchée émotionnellement" et là… c'est le drame ! Juste quand cette pensée m'a effleurée, j'ai eu la montée de stress à la tournure des événements, et la fin… J'en suis encore tout émotionnée. J'ai refermé le livre en n'ayant plus qu'un seul mot : "waouh".

J'ai découvert une auteure qui écrit très bien, à l'imagination débordante, qui a fait siens les codes de la fantasy mais qui ne s'est pas arrêté à la facilité. Certains trouveront peut-être que des événements sont de trop mais moi je pense qu'on ne réussit son pari en écriture que quand on fait réagir le lecteur, qu'on malmène ses héros, qu'on leur fait des vies ni toute blanche, ni toute noire, j'adore quand un auteur prend des risques !

Je vous conseille cette auteure et cette magnifique histoire.
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Ce livre reposait dans ma PAL pratiquement depuis sa sortie... La raison pour laquelle il n'en est pas sorti avant est complètement absurde: il prenait trop de place dans un sac à main. Voilà l'un de mes problèmes de lectrice récurrent ou du moins il l'était avant que j'achète ma liseuse et que je me lance davantage dans la lecture numérique. Donc bon, il a stagné un moment, mais j'ai fini par l'en sortir et ainsi découvrir cet univers inattendu.

C'est le premier roman que je lis de cet auteur et je dois dire que ce voyage m'a beaucoup plu. Son style est accrocheur, rythmé et fluide, de quoi nous faire dévorer les pages de ce roman tout de même bien imposant. Qu'en est-il de l'histoire en elle-même? Je l'ai beaucoup appréciée. Une bonne partie du livre je l'ai même adorée, le problème c'est que certains événements se terminent vraiment trop facilement et donne un côté "jeunesse" au roman auquel j'ai moins adhéré. C'est le cas aussi de la fin qui m'a franchement déçue, je m'attendais vraiment à autre chose.

Les personnages par contre sont attachants et passionnants à suivre. J'ai beaucoup aimé découvrir leurs histoires, suivre leurs parcours, les voir évoluer. Si certaines réactions m'ont donné envie parfois de les secouer, globalement ils sont développés de façon très intéressante. L'univers dans lequel ils évoluent est très original et se laisse découvrir au fil des pages. J'ai adoré la mythologie présentée ici et les idées sont excellentes, je trouve juste dommage les quelques raccourcis qui ont été pris et le manque de développement de certaines scènes.

En bref, ce roman fut une superbe découverte malgré les quelques facilités qui m'ont un peu déçue. Je serais bien restée plus longtemps avec ces personnages et cet univers.
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Un auteur chaperonné par Bragelonne, on se dit que cela doit valoir le coup.
Et puis on redescend vite sur terre. J'ai acheté trois livres de cette auteure de trois univers différents afin de bien m'imprégner de son écriture.
C'est un style simple, bien fait mais sans réel caractère.
Pour Oraisons, la lecture s'est avéré laborieuse du fait de la simplicité de l'écriture et du manque d'intérêt du devenir des personnages. Un peu trop naïf à mon sens. Des situations un peu trop téléphonées font qu'on sait d'avance ce qu'il va se passer. Que je déteste cela.
Cela peut plaire à ceux qui ne veulent pas trop se prendre la tête. Pour ma part, j'ai besoin de plus que cela.
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Heldérion, royaume raffiné s'il en est, a conquis les terres de Thyrane, et lorgne désormais sur celles de Rouge-Terre, ou Terres Impies. Car Heldérion se targue d'une chose : posséder la vérité quant aux croyances, et à la religion. Quiconque s'en éloigne est donc un hérétique. Simple, non ? C'est dans ce contexte qu'Aileen et Noony Manérian vont se retrouver sur les routes de ce charmant royaume, l'une à la recherche du meurtrier de sa soeur, l'autre en partance pour le front d'une guerre qui la répugne.

Oraisons, roman de fantasy, propose un système de magie est à la fois intéressant et original, mêlant chamanisme et rites religieux traditionnels, tout en gardant une part de mystère (tant aux yeux du lecteur qu'à ceux des personnages) : c'est ce qui fait tout le charme et la densité de l'intrigue, d'ailleurs. le rituel de l'oraison, au centre de l'histoire, confine au rite mystique et magique, et se pare de bien des mystères, jusqu'à la toute fin.
Toute cette question du rite mortuaire cache, on s'en doutait, celle de la mort. Qu'y a-t-il après ? C'est vraiment l'aspect central du récit, et le thème est très bien traité. D'une part parce que l'auteur confronte trois points de vue (celui des Heldérionnois, celui des Thyraniens et celui des Rouge-Terriens, forcément différents), d'autre part parce que les décès et cet après deviennent l'enjeu de la guerre qui se dessine. de cet aspect fondamental découlent d'autres thèmes : la religion (évidemment), le racisme, la peur de l'étranger, et l'amour. Impossible, souvent ; difficile, parfois. Tous les thèmes sont traités avec finesse, mais ce dernier est particulièrement bien loti, bien qu'il soit très loin d'être au centre des préoccupations. Pas de grande quête pour retrouver un Amour en danger, donc, et c'est parfait !
Le roman propose des personnages variés, et tout en nuances. Beaucoup sont catégoriques, tous évoluent. Les deux soeurs, Aileen et Noony, sont dessinées dès le départ comme des antithèses. Noony, digne héritière, fait ce qu'on attend d'elle. Aileen, de son côté, pensionnaire, est formée pour être une grande dame, et on sent dès le départ que cela ne lui convient pas. Pourtant, toutes deux se lancent à l'aventure, et toutes deux vont évoluer non pas à l'inverse, mais sur des chemins parallèles. Les relations nouées sont complexes, détaillées, et tissent un écheveau complexe.

Oraisons, c'est aussi une construction très minutieuse ; chaque chapitre s'ouvre sur un extrait de texte : oeuvre d'un scientifique, d'un dirigeant, d'un artiste, ou journal intime de l'un des personnages, qui éclaire systématiquement un pan de l'intrigue abordé dans le chapitre en cours. Ainsi, le lecteur est comme enveloppé dans un cocon d'informations, disséminées peu à peu, qui lui donne l'agréable impression d'avoir une vision exhaustive de l'univers, tout en sentant qu'il ne fait que toucher du doigt un tout beaucoup plus vaste et plus complexe qu'il n'y paraît. le contexte est énorme, bien pensé, et extrêmement bien amené. On entre sans aucune difficulté dans un univers d'une richesse et d'une profondeur assez incroyables, les spécificités de chaque peuple, chaque caste, ou population étant évoquées. C'est dense, incroyablement intéressant et, comble du bonheur, jamais pesant. On engrange une foultitude de petites informations au fur et à mesure de la progression de l'intrigue, qui nous permettent d'avoir une vue plus globale sur le conflit en cours, l'univers, ou la personnalité des protagonistes.

On entre dans l'histoire par une succession de scènes, découpées en chapitres assez courts, qui rendent dès le départ une impression d'intrigue complexe, de rapidité d'action, mais aussi d'une lente et précise mise en place. Pourtant, certains détails arrivent un peu trop rapidement ou facilement, et on a parfois l'impression que le suspens n'est plus au rendez-vous.
C'est là qu'arrive le second tome, puisqu'Oraisons est la publication d'un diptyque réuni en intégrale. Si La Langue du silence balbutiait encore un peu, La Chute des étoiles se révèle dans toute sa splendeur. le style s'affine, s'affirme, et on plonge dans ce que l'on sentait être, dès le premier tome, un roman grandiose. Les situations s'enveniment, les personnages achèvent de se révéler, la tension monte.
L'autre originalité du roman (après un système de magie atypique), c'est de mêler fantasy et enquête policière (celle d'Aileen sur la mort de sa soeur, celle de Noony sur la politique et l'histoire) ; la trame politique se mêle à la trame policière, et cela donne un rythme assez enlevé, d'autant que Samantha Bailly n'abat pas ses cartes trop tôt, et sait conserver une part de secret jusqu'aux dernières pages, et parvient à surprendre son lecteur, alors qu'on s'imaginait que tous les points avaient été réglés. Si, jusqu'à la fin, il y a quelques facilités, on les oublie rapidement en raison de l'incroyable densité et la richesse du roman.

Alors Oraisons, c'est un vrai coup de coeur, pour un univers, une intrigue, des personnages. Les quelques tâtonnements stylistiques et scénaristiques du diptyque sont amplement compensés par la complexité de l'intrigue et de l'univers mis en place, par la richesse des personnages, et les thèmes intelligemment traités. Oraisons était, paraît-il, un coup d'essai, et c'est un coup de maître. Voilà une fresque grandiose, qui marque durablement, et dont vous tournerez la dernière page avec émotion.
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J'ai trouvé qu »Oraisons était plutôt un bon roman de fantasy dans lequel on alterne plusieurs points de vues. On y retrouve un univers plutôt bien décrit et riche en détails. On suit surtout comme personnages féminins deux soeurs, Noony et Aileen. Mais de temps en temps, les points de vue des autres personnages viennent compléter le tableau.

C'est un univers plutôt riche que l'on a et on a notamment la description de toute une religion qui repose sur la croyance qu'à sa mort, on va rejoindre son astre de naissance grâce à une cérémonie qui s'appelle l'oraison. On s'embarque dans des intrigues politiques et de guerre de religions. Il y a finalement plus de deux camps et chacun défend ses intérêts. J'ai mis un peu de temps avant de vraiment saisir tous les rouages de la politique, mais on finit par bien s'y faire.

D'un autre côté tout ce qui était intrigue principale m'a beaucoup intéressée, d'un autre, j'ai eu du mal avec les relations entre les personnages et notamment les relations amoureuses. Je n'ai pas réussi à y croire, les coeurs changeant un peu trop souvent à mon goût et surtout j'ai eu du mal à croire aux histoires d'amour et à m'attacher aux deux soeurs, en particulier pour l'une des deux mais je n'en dis pas plus pour ne pas vous influencer. Ce sont pourtant toutes deux des personnages féminins forts vraiment intéressants mais le feeling n'est malheureusement pas passé plus que ça. J'avoue avoir aussi du mal avec les choix que font les personnages principaux.

Autre bémol, la fin m'a paru un peu rapide par rapport à tout ce qu'il se passe avant. J'ai aussi noté que les personnages n'avaient pas une espérance de vie très élevée dans ce roman!

C'est un roman que j'aurais voulu adorer. Il a beaucoup de qualité mais parfois, il y a des liens qui ne se tissent tout simplement pas avec les personnages et ça a été le cas pour Oraisons.
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Mon avis : Enfin un livre de Samantha Bailly que je sors de ma PAL (je dois tous les avoir à part le petit dernier) ! Et croyez-moi je comprends l'engouement après cette oeuvre magistrale. L'imagination et la réflexion sur la nature humaine sont extrêmement abouties. Merci encore Hélène de m'avoir délicatement posé ce livre dans les mains, moi qui partais plus vers du contemporain...vers lequel je vais me tourner en toute confiance.

J'aimerais dire que les filles Manérian sont les héroïnes de ce roman. C'est le cas mais je n'oublie pas que Mylianne a été tuée dans la fougue de sa jeunesse, toutefois, c'est malheureusement sa mort qui va faire réagir ses soeurs. Les Manérian sont à la tête de la Corporation des Etoiles en cela ils sont responsables des Oraisons et porteurs du culte en Heldérion. Noony a toujours vécu avec ses parents contrairement à Aileen et Mylianne qui sont parties dans une pension en territoire thyranne pour parfaire leur éducation. Noony est en train de devenir Oraisonnière c'est à dire qu'elle accompagne les morts jusqu'à leur nouvelle demeure, l'Astre dont ils sont issus. L'Oraison est toute une cérémonie et la jeune fille excelle dans son art.

Aileen et Mylianne vivent plus à proximité du peuple même si leur pension les protège. Mylianne est amoureuse de Glenn, elle a treize ans et annonce à sa soeur qu'elle va partir le rejoindre. Elle n'arrivera jamais à destination, fauchée par la mort. Une enquête s'ouvre. Si Noony et Soliane, leur mère vivent leur deuil comme elles le peuvent, Aileen a soif de vengeance. Elle accepte de suivre des cours pour devenir Garde de l'Aurore et rencontre les fameux Clans tant redoutés. Dans ce monde d'Ollien, trois terres séparées par des mers se mènent une guerre sans merci et sans que personne ne sache les vraies raisons. Noony comme Aileen, en acceptant d'apprendre ce que d'autres ont vécu, de voyager vont ouvrir leur esprit et leur coeur pour tenter de mettre fin à ces guerres funestes et à un pouvoir aveuglant.

J'ai reposé ce livre il'y'a peu et je suis encore complètement immergée dans ce monde. Comme souvent en Fantasy, les premières pages s'ouvrent sur l'inconnu mais je puis vous assurer que cet inconnu là, vous ne souhaitez pas le laisser plus longtemps sur une étagère. Vous serez comme Noony ou Aileen, vous allez apprendre avec elles ce qui s'est passé en Ollien depuis des siècles. Elles vont aussi vous conter leur propre histoire et ce qu'elles connaissent de l'Oraison. Vous l'aurez sûrement compris, ce culte et cette cérémonie sont au coeur des préoccupations. Donnez-leur la main avec confiance et vous ferez un voyage un peu triste mais magnifique

Sans vous en dévoiler plus, il est question de religion. Un petit peu, plutôt de pouvoir, de mensonges, de cruauté mais aussi de beauté. Personnellement, je ferais bien un voyage dans Rouge-Terre au bord de l'eau ou à Volplume avec les artistes, érudits. Ce livre raconte la vie, celle des héros : Noony, Aileen, Alexian, Lorion, Heptiel, Laï-Mune mais aussi celle que nous traversons tous. Une vie de certitudes qui s'écroule, des deuils, l'amour, l'amitié et la quête de sens ou de vérité. Ces personnages sont à notre image et c'est pourquoi on se reconnaît dans leurs doutes, leurs colères, ce sont des anti-héros pour la plupart et j'ai aimé m'attacher à eux.

Samantha Bailly a aussi su manier l'art du combat, du complot pour une fresque atemporelle qui ne fait que servir son propos : la culture est la clé du vivre ensemble. Mais c'est une initiation qu'il faut accepter de faire sans arrêt.
Lien : http://www.lecturesenb.fr/20..
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Oraisons est l'intégrale d'une saga de fantasy écrite par Samantha Bailly à l'âge de 21 ans. C'était son tout premier roman, elle était très jeune, et j'ai envie de dire que cela se ressent. Non pas à cause de l'univers, somme toute assez classique pour un univers de fantasy. Bien que, s'il semble a priori riche et complexe, j'aurais néanmoins fortement apprécié d'avoir davantage de détails sur les différentes régions, leurs peuples et leurs cultures. Il y a de formidables idées, en particulier en ce qui concerne l'oraison, ou encore la relation entre les liés de Terre-Rouge, mais elles manquent de substance, elles ne sont pas assez creusées à mon goût.

Bref, en dehors de ce petit défaut, l'univers est agréable. En revanche, et c'est plus ennuyeux, je n'ai pas accroché, mais alors pas du tout, aux personnages. Aucune des deux soeurs ne m'a paru particulièrement sympathique, elles sont issues du même moule, construites sur le même modèle, et elles manquent atrocement de crédibilité. Quand l'une d'elles, encore toute jeune fille, décide brusquement et sans le moindre état d'âme, de se prostituer pour obtenir des informations sur le meurtre de sa cadette, et qu'on passe sur ce malheureux événement comme s'il s'agissait d'une course anodine, je suis désolée mais j'ai du mal... Les actions et les décisions s'enchaînent sans qu'on rentre une seule seconde dans leur psyché, et cela finit par nous laisser complètement indifférent.

A côté de ça, ça se lit très bien, la plume de l'auteur est agréable, fluide, pas forcément très recherchée mais ce n'est pas ce que je recherche en particulier. Cependant, moi qui m'attendais à une fresque grandiose et originale, j'avoue que la déconvenue a été rude. Je ne me suis pas sentie concernée par ce qui se passait, je me suis ennuyée, d'autant plus qu'on comprend finalement assez vite où l'auteur veut en venir. Certaines ficelles sont grossières, faciles, il faut bien le dire. Au final, des qualités (l'univers) et des défauts (les personnages), mais surtout un ouvrage qui aurait mérité d'être plus travaillé, plus abouti. Une déception.
Lien : http://aristide-pilgrim.blog..
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