Un écrivain yougoslave aux commandes d'un roman historique sino-japonais;
deux parties: une fable polymorphe suivie d'un méta-glossaire, séparés par ce que l'auteur nomme « interface », où il s'exprime sur ce qui a précédé cette écriture, et de la création en général…
Bref, une vraie curiosité…
Complet, érudit, beau, surprenant, habile, accessible, évident.
Inconnu, malgré une sortie Gallimard et en poche Motifs… Encore un…
« Le Livre de la Canne à Sucre » anthologie de la culture Capverdienne, par un auteur chilien ou suédois, reste à écrire. Je veux bien aider.
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Curieux, original et intrigant.
Ce curieux livre est divisé en deux parties d'inégales longueurs, aux titres éponymes et identiques, et séparées d'une interface, peut-être parce que l'auteur n'a pas su ou voulu choisir entre préface et postface (voir, justement, l'interface à ce sujet). Ou peut-être pas. le fait est que cette interface, que l'on supposerait (ou souhaiterait) a priori éclairante nous égare un peu plus, probablement à dessein, ou non. La première partie est un récit à l'intersection de la fiction historique, de la légende et du conte "philosophique" (initiatique serait -- peut-être -- plus approprié). La lecture en a été distrayante et agréable, peut-être un peu superficielle en ce qui me concerne. Arrivent alors l'interface et la seconde partie (un glossaire érudit, mais qui n'est pas une annexe et constitue bien une partie du livre), qui vont nous faire reconsidérer le premier récit, et nous poser des questions sur la réalité des personnages (historiques ou non) et de leurs relations (ont-ils bien vécu aux mêmes époques, se sont-ils vraiment rencontrés ?). L'auteur explique entre les lignes que ces questions n'ont guère d'importance, puisque l'ensemble est cohérent et nous apporte une vision riche et fort intéressante des rapports sociaux, des relations entre savoirs et mystique au Japon et en Chine à une époque indéterminée mais qui correspond peu ou prou à la seconde moitié du Moyen-Âge occidental. le bambou est à la fois un fil rouge et une métaphore de l'ensemble, par ses nombreuses variétés, ses multiples propriétés et la quête sans fin que représente son étude.
Finalement, un voyage peut-être un peu exigeant, dans lequel le cheminement, comme souvent, est plus important que la destination, une curiosité méconnue qui vaut largement le détour.
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