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EAN : 9782253936329
544 pages
Le Livre de Poche (12/04/2023)
3.62/5   13 notes
Résumé :
Bienvenue, cher visiteur, dans une nation fière et chargée d'Histoire. Quand vous reposerez ce guide, regardez autour de vous. Une nation n'est pas une terre. Une nation, ce sont ses habitants.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le premier livre d'un jeune écrivain américain, composé de treize nouvelles. Des nouvelles dont on pourrait dire qu'elles flirtent avec l'anticipation. Dans un monde qui est très proche du nôtre, qui est le nôtre, on réalise que ce n'est plus tout à fait le monde que nous connaissons. Par exemple, dans la première nouvelle, Mots de combat, nous découvrons progressivement que les gens sont incités à se suicider lorsqu'ils atteignent 70 ans. Ce fonctionnement est présenté comme un progrès, avec un discours rationnel et logique, et ceux qui refusent de s'y soumettre, sont culpabilisés, ostracisés, mis à l'écart de la communauté.

Ce premier récit illustre très bien l'approche de l'auteur. Il met sur la table un certain nombre de sujets, qui sont en débat actuellement, comme dans cette nouvelle, le débat autour de l'euthanasie, d'une fin de vie digne, d'un acharnement à maintenir en vie des personnes très dégradées physiquement et mentalement. Et du coût financier pour la collectivité pour maintenir en vie des personnes qui ne sont plus « utiles » à la société. Matthew Baker pose une « solution » extrême, mais pas invraisemblable, et ce faisant, démonte les rouages d'un mécanisme social, qui pousse les individus à se plier aux normes du groupe. Des normes qui semblent logiques, cohérentes, bénéfiques. Mais qui peuvent s'avérer inhumaines, cruelles.

L'auteur montre très bien comme un discours, préformaté, repris à l'identique, est intériorisé par les individus, qui ont la sensation d'une certaine manière de détenir la vérité, la seule possible, et qui rejettent voire persécutent ceux qui refusent de se soumettre, qui veulent choisir leur propre voie. Et les normes de presque toutes ces nouvelles portent sur des modes de vie, des comportements, des choix, qui sont de l'ordre de l'intime, de ce qui en principe devrait être le plus personnel, le plus caractéristique d'une personne. Dans le monde décrit dans le livre, très proche du notre, il n'y pas de liberté réelle de choix, le « bon choix » étant fortement fléché, et ceux qui refusent de s'y soumettre et de faire comme si c'était le leur, le font à leurs risques et périls. Il n'y a pas de débat possible, pas de pluralité de modes de vie, d'opinions. Parce que d'une certaine manière, ce serait remettre en cause les choix du groupe. Qui relèvent d'une sorte de morale qui ne dit pas son nom, d'un politiquement correct, qu'il devient impossible de transgresser, qui peut aboutir à instaurer une sorte d'intégrisme. Qui passe beaucoup par un discours, par une manière d'utiliser le langage, qui façonne, qui formate, qui interdit un véritable dialogue et réflexion. Les fameux éléments de langage tellement utilisés actuellement.

C'est vraiment excellent, très fort, et questionne intelligemment les orientations prises par nos société. Tout en dessinant quelques portraits tout en finesse, sans oublier un humour subtile présent du bout en bout.

Une belle découverte.
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Un recueil de nouvelles vraiment excellent, toutes étant frappées d'un sceau unique à la saveur particulière, et d'une originalité qui trouve sa place dans le croisement entre le meilleur d'un Rick Moody et les visions d'un Craig Davidson. le tout saupoudré d'une violence contenue, retenue, presque inaccessible au lecteur, tellement diffuse qu'il semble qu'elle peut surgir à tout moment - même s'il n'en est rien, ce qui ajoute une touche de Brian Evenson à l'ensemble, même si la voix de Matthew Baker lui reste propre, évidemment.
Je suis plus qu'impatient de découvrir les autres textes de l'auteur.

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Un livre dérangeant quant à son contenu, qui représente une vision dystopique de nos comportements sociétaux, et qui me laisse un goût amer dans la bouche. Certes, je suis loin d'en apprécier le style d'écriture de ce roman mais les treize nouvelles ne peuvent que faire réfléchir sur nos comportements sociaux à venir. Une extrapolation futuriste, une vision chimérique : bref une destination finale et fatale, dont nul ne peut prétendre la connaître mais uniquement la subodorer. Une analyse de « Matthew Baker » qu'il faut assimiler afin de se pénétrer de chacune de ses nouvelles, dotée d'une critique acidulée des habitants des États-Unis, qui peut et doit être transposée dans tous les pays.

Un petit aperçu de certaines nouvelles, qui accrochent le lecteur enfin, au moins pour moi...

La suggestion fortement incitative de choisir sa mort à partir de soixante-dix ans, l'éthique considère qu'il fallait échapper à une vie remplie de douleur croissante dans un corps qui se détériorait. En culpabilisant la personne, en lui faisant comprendre qu'elle allait consommer des ressources au détriment de la jeune génération.

Également, la libération d'un criminel condamné à perpétuité, qui voit sa peine modifiée, par la décision d'une procédure de Justice, en effaçant sa mémoire. Cette sanction, l'effacement ciblé, une façon très efficace d'empêcher les criminels de recommencer. En effet le gouvernement considère moins onéreux l'application de cette peine, qu'offrir le gite et le couvert pendant des dizaines d'années. Car isoler les détenus n'a pas montré son efficacité, compte tenu du taux de récidive élevé montrant son inefficacité.

Enfin, que se passe-t-il avec la naissance des bébés, dans un monde de treize milliards d'habitants, ceux-ci meurent sans problème de paramètres vitaux, comme une vie sans âme ? Une causalité entre le nombre des naissances et des humains qui mouraient semblait d'une parfaite égalité ! Mais génère pour les parturientes, un profond désarroi, ainsi qu'une totale inquiétude ; vivra-t-il ou non ?

Ainsi différents sujets abordés, dans la main experte de « Matthew Baker », apporte un regard noir sur le devenir de notre planète, où devrait régner l'absolutisme, voire la dictature de l'asservissement des humains par le maître mot de toujours : l'Argent ! Une dystopie qui d'une voix prophétique sonne le glas de l'American way of life, et l'avenir de nos prochaines générations.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Deux oncles qui tentent de protéger leur nièce (Emma) d'un harceleur scolaire.

Un oncle (Orson, 73 ans) qui tente d'échapper à un rite (qui veut qu'on meure avant soixante-dix ans …)

Un jeune homme (Mason) qui veut se débarrasser de son enveloppe charnelle, qu'il a toujours détestée (comme tous les corps humains d'ailleurs …) et subir une opération qui libérera son esprit, dans le but de devenir une sorte d'intelligence – non artificielle – « haut de gamme » …

Washington (Wash) ne sait plus rien de son passé lorsqu'il rentre auprès de sa femme et de ses enfants. En prison on efface ta mémoire (entièrement ou partiellement) selon le niveau de gravité de tes actes …

Un monde où la gente masculine (bien trop violente pour la société) n'existe plus. Sauf en « reproductions artificielles », créées dans des ménageries (où les femmes peuvent encore se rendre …)

Bon, il y en a treize : je ne vais donc pas toutes vous les résumer ! Alors à vous, lecteurs, de découvrir ces treize nouvelles (aussi « atypiques » que fort joliment rédigées ! …) Et tant pis (ou tant mieux !) si certaines vous semblent carrément déroutantes ou un brin anxiogènes.
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Hello! Voici un recueil de nouvelles que je vous recommande : "Pourquoi l'Amérique" de Matthew Baker, paru au Livre de Poche.

J'ai trouvé ces nouvelles parfois dérangeantes et souvent interpellantes... L'auteur aborde la fin de vie, l'empreinte carbone, le féminisme, la justice et bien d'autres thèmes avec un regard particulier et assez dur.

Un ratio de biens matériels par individu, une ville qui fait sécession, les événements de la vie sponsorisés par des marques, des bébés qui ne sont que des corps vides... autant d'histoires qui se situent à la frontière entre le surnaturel et la science-fiction.

On découvre des modèles de sociétés alternatives, qui pourraient très bien être la nôtre poussée à l'excès. Baker dénonce les dérives d'un extrémisme de la pensée et nous dépeint un monde d'où la solitude et l'ostracisme n'ont pas disparu alors même qu'il semble à la pointe de la technologie et de la rationalité.

Un humour décalé et du second degré viennent alléger la lecture de ces nouvelles qui valent vraiment le détour. Même si je n'ai pas encore décidé si il s'agissait de nouvelles de science-fiction ou d'anticipation... Et vous, votre avis?
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