Un roman d'une grande intensité.
En fait, il s'agit d'un roman éthologique, assez violent et fortement teinté de sexe, mais au naturel.
Il décrit un groupe d'étudiants et de membres du personnel de l'université, participants volontaires, largués sur une île tropicale.
Mais il y a un piège : le scientifique primatologue à l'origine du projet vole tous leurs vêtements avant de disparaître. Caché loin avec sa lunette, il veut les voir agir comme des primates.
Bloqués sur cette île isolée et déserte, occupée par des chimpanzés sauvages. Très vite, ils se retrouvent dépouillés de tout ce qui caractérise la civilisation jusqu'à ce que, comme les grands singes autour d'eux, ils ne disposent que de leur instinct pour les guider.
On s'y met à nu, à tous les sens du terme, révélant et laissant vivre ses pulsions primales.
S'y expriment alors les instincts primitifs, la peur, la sexualité, débridée jusqu'aux viols, la jalousie, les clans.
Et c'est aussi un roman dans le roman : la suite du bouquin est constituée par l'enquête de l'auteur chargé d'enquêter auprès des survivants pour écrire leur vécu des faits à partir des documents et dessins retrouvés.
Mais morts il y a eu.
Et tous (sauf peut-être Ysan) se liguent pour couvrir la vérité. Et il se heurte à l'omerta. C'est la solidarité des survivants, tous d'accord pour se protéger des conséquences judiciaires de leurs exactions.
Une seconde lecture un an plus tard m'est apparue différente. La première partie (le récit d'Ysan) est fluide et plaisante.
L'extrême violence ne m'avait pas autant choqué à la première lecture, ni les orgies de sexe, de viols parfois collectifs, de rivalités masculines mais surtout féminines, jusqu'à l'appel au meurtre et son exécution.
Robin Baker (1944) est un romancier et écrivain scientifique.