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Critique de Souri7


Tout le monde connaît au moins dans les grandes lignes l'intrigue d'Orgueil et Préjugés. Nombreux récits dérivés ont été écrits mettant en scène les personnages de ce roman dans différentes situations comme un meurtre (La mort s'invite à Pemberley de P.D. James), l'attaque de zombies sanguinaires comme Orgueils et préjugés et zombies de Seth Grahame-Smith. Ne parlons pas non plus des reprises proposant de revenir sur l'oeuvre via un autre point de vue où là, le choix est vaste comme "Cher Mr Darcy et le journal de Mr Darcy d'Amanda Grange) ou encore, des récits mettant en avant des personnages secondaires comme Charlotte Collins ou Caroline Bingley de Jennifer Becton)... le choix est vaste et le lecteur peut aisément trouver chaussure à son pied dans cette pléthore de livres.🙂

Jo Baker dans Une saison à Longbourn fait preuve ici d'une originalité et d'un nouvel axe pouvant déplaire aux fans de Jane Asuten et de son roman. Les Bennet sont ici présentés non pas de manière bienveillante mais au travers des yeux, des commentaires des domestiques. Et là, croyez-moi, le côté enchanteur, romantique et parfait incarné par les demoiselles Bennett en ressort avec quelques égratignures et le récit perd son côté bucolique.😄


Dans ce récit, nous découvrons les coulisses de la maison Benett via les personnages des domestiques avec Mr et Mrs Hill au service de la famille depuis des années, des deux servantes (Sarah et Polly) et du nouveau majordome arrivé depuis peu : James. Ce petit monde se lève avant la petite famille pour allumer les feux, remplir les réservoirs d'eau, faire le ménage, la lessive, les repas afin qu'une fois les Bennett levés, ils n'aient plus qu'à s'asseoir et séduire les jeunes gens du coin sans penser à tout le travail de préparation engendré en amont.😅

Le côté sociétal de ce roman est superbement bien pensé. Utiliser l'oeuvre de Jane Austen comme base afin de relater les conditions de vie des domestiques est ingénieux. Nous découvrons ainsi, l'existence d'une sorte de sous-famille à la famille (les domestiques représentant les personnes pour qui ils travaillent sans pour autant être des leurs ne seraient-ce qu'en tant qu'être humain pensant à part entière). Ainsi, cela se traduit par des décisions quant au déplacement des domestiques sans leur demander leur avis, de leur identité (Polly portant le même prénom à la naissance que Mary Bennett se voit affublé d'un autre prénom), les conditions salariales voire esclavagiste puisqu'ils ne sont payés qu'une fois par semestre donc totalement dépendant de la famille jusqu'au jour de paie. Nous découvrons également le comportement que certains "riches" se permettent avec leurs domestiques.

Le côté historique est aussi un des points forts du récit : Nous découvrons les guerres napoléoniennes au travers d'une sorte de retour en arrière sur le vécu de James lors de son engagement dans l'armée. Les horreurs commises des deux côtés ainsi que les répercussions sur l'esprit des jeunes hommes revenus en Angleterre.

Le seul bémol dans ce livre est à mon sens la romance entre Sarah et James, notamment les retrouvailles. J'ai eu énormément de mal en pensant à l'époque à imaginer une jeune femme sur les routes, marchant pour retrouver l'homme de sa vie. 😐 C'est vraiment le seul moment où je n'ai plus été conquise par l'histoire qui l'a passait en mode guimauve version "facile".


Globalement, un excellent roman. Les fans de l'oeuvre de Jane Austen pourront y trouver de quoi rire par moment, de quoi déchanter concernant le côté féérique de l'histoire. D'autres lecteurs trouveront agréable de découvrir un aspect moins reluisant de la société de l'époque tout en ayant comme base le roman Orgueil et préjugés. 😉

Personnellement, j'ai aimé les petites touches scandaleuses insérées dans le roman notamment concernant Mr Bennett, Mr Hill et le côté paresseuses renvoyées par l'auteur des soeurs Bennett passant leur temps à cancaner, minauder, se faire des robes sans se demander comment le repas arrive sur la table, combien de temps une reprise sur une robe nécessite... et osant par-dessus se plaindre et dire aux domestiques qu'elles ont de la chance. 🙄
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