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Le Prince du Néant tome 3 sur 3

Jacques Collin (Traducteur)
EAN : 9782266197588
736 pages
Pocket (01/07/2010)
3.88/5   41 notes
Résumé :
Anasûrimbor Kellhus, le guerrier prophète, est admiré et craint de tous car ses pouvoirs sont les seuls à rivaliser avec ceux de la Consulte, la créature des sorciers. Achamian demeure son proche conseiller même si Esmenet, son amour de toujours, a finalement épousé le prophète. Le destin de Kellhus est sur le point de s'accomplir, au coeur de la Guerre Sainte. Parviendra-t-il enfin à atteindre la ville de Shimeh et à rejoindre son père ? La Seconde Apocalypse laiss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Sans atteindre le niveau des deux précédents volumes, « Le chant des sorciers » met un terme à une trilogie de fantasy tristement méconnue en dépit de sa qualité. Terminés les balbutiements du début : le lecteur est désormais totalement à l'aise avec les spécificités de l'univers d'Eärwa et la complexité du jeu politique qui est en train de se jouer au delà de la guerre sainte (c'est à peine si on a besoin de consulter l'imposant glossaire proposé en fin de volume !). L'échiquier et toutes ses pièces sont désormais en place pour le grand final (attention, petits spoilers dans la phrase qui suit) : Kellhus est enfin parvenu à prendre le contrôle de la Guerre sainte et se lance à son tour à la conquête de Shimeh, tandis que la Consulte fait planer une menace de plus en plus grande sur le monde. Si on retrouve dans ce troisième tome la plupart des qualités qui faisaient le charme des précédents volumes, force est d'admettre que « Le chant des sorciers » nous laisse avec un léger goût d'inachevé. Alors que l'auteur prenait jusqu'à présent son temps, quitte à se permettre quelques longueurs par moment, on est surpris ici de le voir mettre les bouchées doubles pour bien clôturer son récit, quitte à frustrer quelque peu le lecteur. Certains événements attendus avec impatience depuis le commencement du récit sont ainsi abordés très (trop) rapidement comme l'arrivée de la croisade à Shimeh (la ville sainte qui est tout de même au cœur de toute cette croisade), ou encore de la confrontation entre Cnaïur, Kellhus et le père de celui-ci.

Que tout le monde se rassure, si le final n'est peut-être pas l'apogée que l'on espérait, l'ensemble reste tout de même de très bonne facture. R. Scott Bakker excelle encore une fois à nous plonger aussi bien au cœur des batailles les plus épiques qu'à nous exposer les conflits intérieurs de ses personnages qui ont parcouru bien du chemin depuis le début de cette aventure. Difficile de ne pas être sensible à la culpabilité d'Esmenet, tiraillée entre deux amours, ou bouleversé par la vision de deux des protagonistes complètement submergés, Cnaïur par la folie, et Drusas Achamian, par ses cauchemars. « Elle voyait tout cela clairement maintenant. Les cités abandonnées. Les temples en flammes. Les rangées de cadavres qui bordaient les routes des esclaves vers la Golgotterath. Elle suivit les Erratiques nonhumains alors qu'ils battaient la campagne à la recherche des survivants. Elle vit les srancs extirper les mort-nés pour les brûler sur des bûchers. Elle observa tout cela de loin, près de deux mille ans trop tard. Elle n'avait jamais rien lu d'aussi noir, d'aussi désespérant ni d'aussi glorieux.Voilà, se répétait-elle encore et encore, ce que sont ses nuits. » Difficile de rendre compte par de simples extraits de la qualité de la prose de l'auteur mais n'en doutez pas, R. Scott Bakker possède une plume capable de convoquer des images d'une rare puissance. Ses réflexions sur la politique, la religion, ou encore l'histoire sont également très pertinentes.

Trilogie de fantasy sombre et complexe, « Le Prince du néant » est le genre de récit qui marque durablement le cœur et l'esprit du lecteur. C'est très noir, très complexe mais aussi formidablement épique et tragique. Bref, si vous n'êtes pas rebutés par les univers foisonnants et les personnages torturés, l’œuvre devrait sacrément vous plaire !
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Ce dernier opus de la trilogie se prépare clairement aux prochains tomes, ce tome ne conclut pas la trilogie. C'est le plus court des 3 tomes avec seulement 550 pages (eh oui seulement). On retrouve pas mal de propos philosophiques très bien intégrés au récit, surtout sur le libre arbitre. Pour résumer en gros ce tome, tous les personnages convergent vers Shimeh, la sainte cité ( Jérusalem, Deus Vult quoi..). Au final, on se retrouve avec 300 pages de développement des personnages, 150 de machinations et 100 de combats. Je ne pense pas qu'il y ai de longueurs mais on n'est pas dans un tome combat non-stop comme dans le deuxième tome (ce qui est un peu dommage).

Le livre est vraiment pas mal, on reste dans de la Dark Fantasy, les 100 dernières pages sont vraiment explosives. Les personnages jouent tous sur un échiquier géant, avec tous des buts bien différents et dont pour certains on ne sait toujours rien ( Kellhus principalement). L'histoire elle-même suit la montée de la grande croisade entre des nations en guerre dans le contexte de la montée au pouvoir d'une ancienne force du mal à laquelle la plupart du monde ne croit même plus. Derrière et dans cette toile de fond sont tissées les histoires des trois personnages principaux (Achaimian, Kellhus et Cnaiur) alors qu'ils poursuivent chacun leurs propres objectifs et sont inextricablement liés les uns aux autres. le point culminant de la série pourrait être considéré comme une sorte d'anti-point culminant, car alors que chacun des personnages a, dans un certain sens, trouvé ce qu'ils cherchaient et commencé sur une nouvelle voie et bah il débarque à Shimeh et on ne répond pas à tous les problèmes posés (surtout pour la Consulte).

Malgré ces petits défauts, on reste sur un tome fascinant. Kellhus montre toute l'ambiguïté de l'être humain. Il va prendre le contrôle de la croisade grâce à l'élimination de ses opposants et en se faisant littéralement passer pour le nouveau prophète. On est face à un petit machiavel et pourtant il n'est ni bon, ni mauvais. Il est capable de comprendre les pensées des sentiments des gens par les muscles de leur visage et le ton de leur voix, presque imbattable dans un combat, et absurdement intelligent, capable d'apprendre de nouvelles langues en quelques jours et d'apprendre facilement la sorcellerie. Et il est complètement dépourvu d'émotions. Et pourtant, il ne fait rien de plus que conduire la croisade pour retrouver son père. Il n'a fait qu'utiliser un outil déjà existant.

Et c'est là ou ça devient intéressant, Achamian, lui il a un devoir, celui de protéger le monde de la prochaine apocalypse. Cnaiür, lui il veut redevenir un Scylvendi traditionnel. Et pourtant, il est incapable de contraindre ses pensées à celles d'un Scylvendi traditionnel. Aka et Cnaiür se lient tous deux au contrôle de forces extérieurs: la culture et le devoir. Même Esmenet est contrôlé par son devoir, son sexe (à cause de la culture misogyne) et sa profession. Et Kelhuss, lui il manipule tout ça et même les personnages secondaires, même le décor. Et pourtant..

Kelhuss ou non, les gens de ces livres sont le produit de leur environnement. Il contrôle la façon dont ils perçoivent le monde, ce qu'ils considèrent comme sacré ou profane, ce à quoi ils devraient aspirer et autres, tout comme les vrais humains. Si les personnages de ce livre peuvent être touchés par la manipulation de ces croyances fondamentales, pouvons-nous dire que les gens dans le monde réel ne seraient pas aussi facilement manipulés? Sommes-nous, comme les personnages de ce livre, définis à jamais par ce qui précède, incapables de sortir du cycle de causalité et de devenir des âmes en mouvement? Il n'est pas surprenant que l'auteur de cette série ait presque terminé un doctorat en philosophie, car certaines de ses questions les plus fondamentales sont explorées dans la série.

Je crois qu'il y a aussi des questions sur la rédemption et sur la religion et peut être même l'eugénisme (avec eh oui encore Kelhuss) , de toute façon ce que je viens de faire la ne sert qu'à démontrer la complexité de ce livre. On est vraiment sur un ouvrage philosophique très Dark mais aussi réaliste. Ce n'est pas taillé pour tout le monde et il faut le savoir à l'avance, il y a du discours philosophique. On en apprend aussi sur pas mal de choses, les combats magiques sont mmmh badass mais c'est principalement le côté philo qui m'a marqué. L'écriture peut aussi poser problème. Je conseille si vous appréciez la Dark Fantasy mais si vous avez pas aimé le tome 1, peut être le 2 peut vous plaire mais celui ci certainement pas (pas assez d'action).
M'enfin moi j'ai adoré...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ils étaient venus des manoirs au sol paillé de Galéoth où les chiens soupaient avec leur maitre; des forêts-frontières de Thunyérus, immenses et profondes, où les srancs menaient leur sempiternelle guerre sans but; des salles de Ce Tydonn où les thanes aux cheveux longs dénonçaient les races bâtardes; des grands domaines de Conriya où des palatins aux yeux noirs faisaient un trophée de leur passé; et des plaines torrides de la Haute-Ainon où des nobles de caste peints se frayaient par la force un chemin à travers les rues grouillantes. Huit saisons auparavant, le Shriah des Mil Temples avait demandé, et ils étaient venus ... les Hommes de la Dague.
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-Je ne vais pas vous mentir. Les Nansurs ne peuvent se permettre de faire de quartier. Nous mourrons tous ce soir. Je ne sais rien de votre vie après la mort. Je ne sais rien de vos dieux ou de leur appétit de gloire. Mais je sais ceci : dans les jours à venir, des veuves vont me maudire dans leurs lamentations! Des récoltes vont pourrir sur pied! Des pères vont mourir misérables, sachant que leur lignée est éteinte! Cette nuit, je vais inscrire ma marque sur le Nansurium!
Et l'étincelle devint flamme.
-Scylvendi, rugirent-ils. Scylvendi!
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C'était étrange. Elle était là, lovée sur son lit, le parchemin étalé paresseusement devant elle. Mais lorsqu'elle lu l'invocation liminaire, tout autour d'elle disparut. Lire, réalisa-t-elle, replaçait. Cela changeait en vapeur tout ce qui était immédiat, et permettait à ce qui était ancien et lointain d'apparaitre à la vue. Cela changeait le « ici » en « partout ». Cela libérait l'instant de la prison du présent et lui donnait l'aspect de l'éternité.
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Toute femme sait qu’il n’y a que deux sortes  d’hommes : ceux qui ressentent et ceux qui simulent. Souviens-toi toujours, ma chère, que seuls les premiers sont dignes d’amour et les derniers de confiance. C’est la passion qui obscurcit les yeux, pas l’intrigue.
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Comme me l’a dit un jour un meunier, lorsque les engrenages ne se joignent pas, ils deviennent comme des dents. Il en va de même des hommes et de leurs machinations.
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