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Critique de MrLambda


Ce dernier opus de la trilogie se prépare clairement aux prochains tomes, ce tome ne conclut pas la trilogie. C'est le plus court des 3 tomes avec seulement 550 pages (eh oui seulement). On retrouve pas mal de propos philosophiques très bien intégrés au récit, surtout sur le libre arbitre. Pour résumer en gros ce tome, tous les personnages convergent vers Shimeh, la sainte cité ( Jérusalem, Deus Vult quoi..). Au final, on se retrouve avec 300 pages de développement des personnages, 150 de machinations et 100 de combats. Je ne pense pas qu'il y ai de longueurs mais on n'est pas dans un tome combat non-stop comme dans le deuxième tome (ce qui est un peu dommage).

Le livre est vraiment pas mal, on reste dans de la Dark Fantasy, les 100 dernières pages sont vraiment explosives. Les personnages jouent tous sur un échiquier géant, avec tous des buts bien différents et dont pour certains on ne sait toujours rien ( Kellhus principalement). L'histoire elle-même suit la montée de la grande croisade entre des nations en guerre dans le contexte de la montée au pouvoir d'une ancienne force du mal à laquelle la plupart du monde ne croit même plus. Derrière et dans cette toile de fond sont tissées les histoires des trois personnages principaux (Achaimian, Kellhus et Cnaiur) alors qu'ils poursuivent chacun leurs propres objectifs et sont inextricablement liés les uns aux autres. le point culminant de la série pourrait être considéré comme une sorte d'anti-point culminant, car alors que chacun des personnages a, dans un certain sens, trouvé ce qu'ils cherchaient et commencé sur une nouvelle voie et bah il débarque à Shimeh et on ne répond pas à tous les problèmes posés (surtout pour la Consulte).

Malgré ces petits défauts, on reste sur un tome fascinant. Kellhus montre toute l'ambiguïté de l'être humain. Il va prendre le contrôle de la croisade grâce à l'élimination de ses opposants et en se faisant littéralement passer pour le nouveau prophète. On est face à un petit machiavel et pourtant il n'est ni bon, ni mauvais. Il est capable de comprendre les pensées des sentiments des gens par les muscles de leur visage et le ton de leur voix, presque imbattable dans un combat, et absurdement intelligent, capable d'apprendre de nouvelles langues en quelques jours et d'apprendre facilement la sorcellerie. Et il est complètement dépourvu d'émotions. Et pourtant, il ne fait rien de plus que conduire la croisade pour retrouver son père. Il n'a fait qu'utiliser un outil déjà existant.

Et c'est là ou ça devient intéressant, Achamian, lui il a un devoir, celui de protéger le monde de la prochaine apocalypse. Cnaiür, lui il veut redevenir un Scylvendi traditionnel. Et pourtant, il est incapable de contraindre ses pensées à celles d'un Scylvendi traditionnel. Aka et Cnaiür se lient tous deux au contrôle de forces extérieurs: la culture et le devoir. Même Esmenet est contrôlé par son devoir, son sexe (à cause de la culture misogyne) et sa profession. Et Kelhuss, lui il manipule tout ça et même les personnages secondaires, même le décor. Et pourtant..

Kelhuss ou non, les gens de ces livres sont le produit de leur environnement. Il contrôle la façon dont ils perçoivent le monde, ce qu'ils considèrent comme sacré ou profane, ce à quoi ils devraient aspirer et autres, tout comme les vrais humains. Si les personnages de ce livre peuvent être touchés par la manipulation de ces croyances fondamentales, pouvons-nous dire que les gens dans le monde réel ne seraient pas aussi facilement manipulés? Sommes-nous, comme les personnages de ce livre, définis à jamais par ce qui précède, incapables de sortir du cycle de causalité et de devenir des âmes en mouvement? Il n'est pas surprenant que l'auteur de cette série ait presque terminé un doctorat en philosophie, car certaines de ses questions les plus fondamentales sont explorées dans la série.

Je crois qu'il y a aussi des questions sur la rédemption et sur la religion et peut être même l'eugénisme (avec eh oui encore Kelhuss) , de toute façon ce que je viens de faire la ne sert qu'à démontrer la complexité de ce livre. On est vraiment sur un ouvrage philosophique très Dark mais aussi réaliste. Ce n'est pas taillé pour tout le monde et il faut le savoir à l'avance, il y a du discours philosophique. On en apprend aussi sur pas mal de choses, les combats magiques sont mmmh badass mais c'est principalement le côté philo qui m'a marqué. L'écriture peut aussi poser problème. Je conseille si vous appréciez la Dark Fantasy mais si vous avez pas aimé le tome 1, peut être le 2 peut vous plaire mais celui ci certainement pas (pas assez d'action).
M'enfin moi j'ai adoré...
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