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Critique de frconstant


« Avec elle » et « Sans elle », deux faces d'une même histoire de famille … à ceci près que ‘Si le lacet n'avait pas été renoué…' que se serait-il passé ?
Pari un peu fou ? Défi lancé entre copines ? Jeux d'atelier d'écriture ? Idée de marketing d'un éditeur ? Allez savoir le moteur réel de ce coup double tenté - et réussi - par Solène BAKOWSKI qui signe « Avec elle » et Amélie ANTOINE à qui on doit « Sans elle ».
La règle du jeu est simple : une même famille ordinaire qui évolue au quotidien comme tant d'autres. Les jours s'enchaînent, la banalité des actions qu'impose l'existence ne soulève aucune question relative à ce qui aurait pu se passer si, en lieu et place de la décision intuitive prise, son contraire avait été retenu.
Ayant, il y a peu, apprécié le livre « Une bonne intention » de Solène BAKOWSKI, j'ai retenu, au recto, « Avec elle » et j'ai envoyé au verso le « Sans elle » de sa complice en écriture Amélie ANTOINE. Que se serait-il passé dans ma tête si, auparavant, j'avais plutôt fini de lire un livre de cette dernière ? Aurais-je mieux, moins bien apprécié ces romans ? Allez savoir !
Le recto n'étant jamais que le verso de ce dernier, il me fallait commencer par un des deux. J'ai choisi ‘avec' … tout en me disant que c'est comme avec les jours, il y en a avec et d'autres sans. Et les jours sans, il faut faire avec !
Me voici donc à l'entame d'une histoire banale. Patricia et Thierry, mariés, ont deux enfants, Jessica et Coline. Particularité, elles sont jumelles. L'une est donc l'autre mais doit s'en défendre si elle veut exister. Et si, l'autre s'éloigne, se dérobe, esquive et vit sa vie, l'une n'existe plus.
Solène BAKOWSKI va nous balader, depuis la petite enfance des jumelles jusqu'à leur majorité, oscillant entre la délicieuse odeur de la tarte aux pommes de Mammy et la répugnance d'une pomme pourrie, ramassée puis jetée avec dégoût. La vie se forgera sur le mensonge, l'amour, la haine, la complicité et la manipulation, le secret à garder et la trahison, l'engagement ferme à modifier la trace, la non-tenue de ce dernier. Bref, cette histoire de vie, de mort est celle décrite à travers le prisme d'une gémellité qui insiste davantage sur les tensions, les affrontements, les inter-dits entre les deux soeurs que sur leur ressemblance, les affinités ou la pensée unique souvent décrites comme les caractéristiques définissant des jumeaux. le thème est intéressant et l'auteure le décline aux différents âges des deux soeurs ce qui offre une fresque, un peu caricaturale à mes yeux, de la vie des jeunes à notre époque.
L'écriture de Solène BAKOWSKI est simple, détaillée. Ce qui, de prime abord, facilite le travail de compréhension du lecteur. Mais, à force de tant détailler chaque étape de vie, chaque point de vue de l'une puis de l'autre (à moins que ce ne soit l'inverse), il y a une certaine lourdeur qui s'installe dans le récit qui, sans être un thriller, pouvait au moins revendiquer d'être haletant. Mais on finit par se dire qu'on sait ce qu'on va lire, qu'on a compris, que ces tensions ont déjà été maintes fois proposées au lecteur… bref, que l'histoire n'avance pas, pas beaucoup, pas assez ! Si la psychologie des personnages paraît juste, les mises en tension bien observées, bien décrites, le rythme du récit ne tient pas - ou pas assez – en haleine. Dommage.
Reste une histoire à découvrir, ne fusse que pour s'interroger sur la gémellité, cet état de jumeaux que, par ailleurs, nous portons tous pour une part en nous, partageant notre vie avec celui qui agit et celui qui pense. L'acteur et le penseur, au plus profond de nous-mêmes s'attirent, se distancient, fondent leur vérité sur l'autre, tendent d'y échapper et donneraient leur vie pour que l'autre subsiste. Et puis, de surcroît, ce livre interroge la vie, le lecteur sur bien des aspects de notre époque : la fidélité, l'éducation, les drogues, la liberté, le poids du mensonge … A lire, donc, à réfléchir !
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