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EAN : 9782902324033
409 pages
Métropolis (17/10/2019)
4.22/5   112 notes
Résumé :
La vie de Laure, vingt-et-un ans, s'écroule lorsqu'elle apprend qu'elle est atteinte d'une tumeur incurable au cerveau. Les médecins sont formels : la jeune femme est condamnée. Mais Laure est une battante, et grâce aux réseaux sociaux, récolte des fonds pour se lancer dans un projet fou : celui de traverser l'Atlantique en solitaire. Très vite, les internautes se prennent de passion pour cette jeune malade que d'aucuns voient comme une héroïne des temps modernes. E... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
4,22

sur 112 notes
Un roman qui dérange tant par sa justesse que sa noirceur.

Les réseaux sociaux sont des lieux de perdissions pour certains. C'est aussi l'occasion pour d'autres d'avancer masquer et du coup de se permettre beaucoup. Beaucoup plus disons de ce qu'ils pourraient faire a visage découvert. J'ai trouvé la justesse dans ce que l'on peut retrouver sur certains sujets sur de nombreux réseaux sociaux. La mise a mort virtuelle (pour l'instant) de personnes exposées ( je pense entre autre à Zineb) . A ces gens qui se font insulter gratuitement pour avoir été d'accord ou non avec d'autres. C'est aussi le lieu d'harcèlement pour les jeunes ou moins jeunes… enfin bref un roman qui reprend ce que l'être humain a de plus noir caché derrière un écran. Je déplore cela et ne le comprends pas. Je pense que ces insultes ces menaces démontrent le manque d'arguments de la personne utilisant ces manières. Et cette façon de faire me fait froid dans le dos, car face a cette vindicte on ne peut se battre que contre des moulins à vent.

J'ai trouvé les personnages très travaillés. Laure qui se plonge a corps perdu dans une aventure qui la fait se sentir vivante. Ce dont elle a besoin avec sa tumeur. Mais également les personnages secondaires. le ton est juste et le côté psychologique très prenant.

Ce que j'ai trouvé d'étrangement bien fait dans ce roman, c'est que le lecteur sait ce qu'il va se passer. Avec logique on sait ( sauf le twist final qui est imprévisible), mais malgré tout on a besoin de savoir. L'écriture de l'auteure est addictive et on lit se roman quasi d'une traite.

J'avoue que c'est le premier roman de Solène Bakowski dans lequel je me plonge, mais la maison d'édition étant gage de qualité je n'ai pas mis longtemps a sauter le pas… et une fois encore ce roman confirme cette qualité. Je peux juste ajouter que ce ne sera pas le dernier roman de cette auteure que je lirais.
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Laure une jeune fille de vingt et un an apprend qu'elle est atteinte d'une tumeur au cerveau incurable. Elle n'en a plus que pour deux ou trois ans. Cherchant un sens à ses derniers jours, elle se lance dans le projet fou de traverser l'Atlantique avec le voilier de son père, jadis grand navigateur.
Elle partage son projet sur les réseaux sociaux et c'est le début d'un succès sans précédent. Des milliers de fans la suivent, l'acclament et l'encouragent. Parce que le futur décès d'une jeune fille touche et bouleverse.

Quand survient un miracle, le château de cartes s'effondre. Un événement va changer la donne de ces milliers de followers qui suivaient Laure. C'est le début de la descente en enfer. Harcèlement, insultes, menaces, Laure va faire les frais des réseaux sociaux déchaînés.

On suit en filigrane le portrait de plusieurs followers. Isabelle, mère d'un enfant malade, Lionel l'amoureux transi de Laure, Micheline, l'analphabète éprise de colère et vengeance, Doris la soeur d'Isabelle, jalouse et mal dans sa peau. Beaucoup de personnages qui à mon sens, n'apportent rien à l'histoire de fond. Ça permet juste de remplir les pages.

On compare souvent Solene Bakowski à Amélie Antoine. Ce roman peut pour certains thèmes comme le harcèlement rappeler Raisons obscures d'Amélie Antoine. Mais non, je ne partage pas cet avis. Ce roman m'a profondément ennuyée. J'ai trouvé l'histoire lisse, creuse, froide, et sans grand intérêt. J'ai d'ailleurs bâclé la troisième partie tant je n'en pouvais plus. Quel ennui. Il ne se passe pas grand chose dans ce roman. Et quand des thèmes intéressants sont abordés, ils sont tellement transparents et insipides sans travail émotionnel ni psychologique que je n'ai ressenti aucun attrait ni attachement pour Laure. Raisons obscures par sa construction et son caractère immersif c'est un grand oui, un immense coup de coeur. Mais Miracle, non, je ne partage pas l'encensement. Solene Bakowski maîtrise certes l'art de la narration mais sa plume comme dans chacun de ses romans me paraît froide, déshumanisée et trop détachée. Une auteure qui visiblement ne me parle pas. Ça arrive.
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Impossible de lire un roman de Solène Bakowski sans penser au moins un peu à son amie Amélie Antoine.
Les deux anciennes reines de l'auto-édition ont en effet partagé leur talent respectif avec les romans Sans Elle / Avec Elle.
Elles ont toutes les deux désormais trouvé un éditeur de renom.
Dans Sans Elle, Amélie Antoine a modifié la fin initiale de son roman pour délivrer une fin Bakowskienne.
Comprenez noire, désespérée et tragique.
Cette année les deux compères publient exactement le même jour ( le 17/10/2019 ) leur nouvelle offrande : Un livre pour les jeunes enfants cette fois pour la Lilloise ( Ernest et moi ) et Miracle donc pour l'auteure parisienne.
Miracle qui dans sa construction et son aspect glaçant n'a pas été sans me rappeler Raisons obscures, et je peux difficilement faire un plus beau compliment.

Composé de deux parties principales, la première regorge d'espoir.
"Vous n'imaginez pas le bonheur que Laure emporte dans son sillage."
Raconte un quotidien qui n'a rien de banal mais qui est bien plus doux que des histoires macabres de sacs, de disparition d'enfant ou de soeurs ennemies.
Ce qui peut donc paraître étrange chez une auteure qui ne jure habituellement que par le malaise et la perdition des âmes.
Bon, on n'est pas non plus dans le monde des Bisounours puisque tout commence avec une des pires nouvelles que peux recevoir une jeune femme de vingt-et-un ans.
"Une tumeur. Inopérable. Trop grosse, trop loin, trop risqué."
D'abord anéantie, Laure Laan, fille d'un célèbre navigateur disparu en mer, va prendre la décision de reconstruire le voilier de son père.
Elle a toujours été passionnée par l'eau, les vagues, le surf, et décide d'accomplir cet exploit en solitaire.
"L'océan a toujours été son élément".
Elle qui est plutôt solitaire, qui a de grandes difficultés à l'oral ( "Elle n'aime pas s'exprimer, les mots ne viennent pas naturellement, elle se tétanise dès que l'attention se rive sur elle." ) va oser diffuser une vidéo sur internet dans laquelle elle évoque à la fois sa maladie, les jours qui lui sont comptés, et son rêve d'accomplir ce dernier voyage.
Parce qu'elle a besoin d'aide financière pour remettre le bateau en état et qu'elle ne risque rien en prenant cette initiative, même si elle n'en n'attend pas grand chose.
Mais la vidéo devient virale.
Les gestes de soutien et d'encouragement, qu'ils soient financiers ou de simples mots bienveillants, font le tour de la blogosphère. Le monde entier la soutient.
Voyant un bon filon à exploiter, un assureur prendra à sa charge les réparations du Laurelle et s'assurera une monstrueuse publicité en soutenant cette cause.
Parce que la timide et complexée Laura, qui n'en n'a plus que pour deux ans à vivre, devient sans le vouloir une icône, un symbole d'espérance, elle incarne la lutte contre le cancer par son courage et sa volonté.
"Donner de l'espoir aux gens l'électrise."
Elle suscite l'admiration de tous, en particulier du jeune Lucas, atteint de leucémie. Ou de sa mère Isabelle qui voit son fils s'épanouir de nouveau, excité par cette aventure. Ou encore de Lionel, jeune homme des plus serviables, infirmier dans le même hôpital pédiatrique, qui semble ne vivre que pour redonner un peu le sourire à tous ces enfants malades, voire condamnés.
"Elle irait même jusqu'à penser que sa tumeur est une seconde chance."
Laure se découvre une vocation, aussi courte soit-elle sa vie va enfin avoir un sens.
"La jeune femme existe enfin, pour elle-même et par elle-même."
Son nombre d'amis sur facebook ne cesse de croître, son nombre d'abonnés sur Instagram ou Twitter est exponentiel.
Ce sont les réseaux sociaux qui sont à l'origine de sa notoriété, qui vont lui permettre de réaliser son rêve, qui la rapprochent de toutes ces personnes qu'elle n'a jamais rencontrées et pour lesquelles elle pourrait soulever des montagnes. Elle réalisera des miracles pour redonner espoir à tous ces malades, pour qu'eux aussi voient s'accomplir leurs rêves.
Les réseaux sociaux sont souvent critiqués, on en oublie les amitiés qui s'y créent, l'engouement qui peut y être suscité, les liens qu'ils permettent de maintenir, la générosité et l'entraide qu'ils suscitent.
"Ils disent qu'elle a changé leur existence. Ils disent que sans elle, sans son message, sans son courage, ils n'auraient pas su où puiser le leur."

Mais alors, où est Solène Bakowski ?
L'auteure qui dérange en nous parlant de personnes différentes, un peu folles, manipulatrices, dévastées, qui mettent des trucs ignobles dans des sacs ?
Oui, ça parle de tumeur au cerveau et d'enfants qui ont le cancer, ce ne sont pas les sujets les plus joyeux qui soient mais derrière cette gravité on découvre une facette résolument optimiste de la Parisienne.
Comme si dans les pires moments qui soient il existait toujours un verre à moitié plein.
Il ne faut pas abandonner ses rêves mais les réaliser par tous les moyens tant qu'il en est encore temps.
Il n'est jamais trop tard pour donner un sens à sa vie.
Eh ben, nous voilà donc avec un livre de développement personnel ?
Laurent Gounelle, sortez de ce corps ! Rendez moi Solène !

Solène Bakowski n'est jamais partie bien loin.
Comme dans Raisons obscures, il faudra attendre néanmoins la seconde partie pour qu'intervienne l'innommable.
Pour que l'on soit parfois obligé de reposer le livre et de respirer un grand coup.
Plus atroce que le cancer.
Le revers de la médaille de la célébrité.
L'autre facette des réseaux sociaux.
L'ignominie, la lâcheté, les obsessions purement humaines dont on avait déjà eu un aperçu mais qui prennent tout leur envol.
"Une course au commentaire le plus dégueulasse, à la vanne la plus trash."
L'histoire suit un ordre chronologique, de la date où est diagnostiquée la tumeur, le 09 août 2019, jusqu'à un drame qui a lieu exactement un an plus tard et qui est relaté dans le prologue.
Par bien des aspects les deux parties sont les reflets l'une de l'autre. Mais l'auteure nous emmène ensuite de l'autre côté du miroir.
Les mêmes éléments sont repris mais cette fois c'est la face cachée qui nous est dévoilée.
Pendant deux cent pages Solène Bakowski fait pousser des fleurs aux couleurs de l'arc-en-ciel, nous berce d'espoirs et d'illusions sur ce que le monde peut avoir de merveilleux, sur la bonté désintéressée des êtres humains.
Pour mieux piétiner encore chaque pétale, pour mieux nous enlever nos illusions, jusqu'à ce qu'il ne reste que des ruines fumantes.
Comme si chaque être, chaque évènement, ou l'océan lui-même avaient leur part d'ombre, de pourriture, et voulaient prendre leur revanche.
Comme si l'altruisme n'existait pas.
Que tout devait se payer au prix fort, y compris les miracles.
"Ca existe les erreurs. Ou les miracles. Il faut croire aux miracles."

Véritable Pénélope attendant son Ulysse, Solène Bakowski défait la tapisserie qu'elle a tissée, et c'est tout particulièrement vrai pour les réseaux sociaux.
Qui peuvent être formidables par bien des aspects comme ils peuvent être des outils de destruction massive.
"Laminée puis sauvée par les réseaux sociaux."
Elle évoque par exemple cette mode consistant à faire le buzz avec des vidéos d'accidents quand les gens préfèrent filmer une scène choquante plutôt que d'intervenir pour tenter de sauver une vie.
De nombreux extraits de dialogues entre internautes parsèment le livre de façon tout à fait crédible, et il est amusant de reconnaître les pseudonymes de certains des protagonistes principaux du roman quand ils interviennent ainsi sur la toile.
"D'ailleurs ce n'est que du virtuel, c'est impalpable, abstrait, du vent, des données, ça ne compte pas."
Bien sûr que si, ça compte.
L'anonymat permet d'être acerbe, méchant, insultant ou menaçant en toute impunité.
La critique est facile. Influencer d'autres personnes avides de répandre les pires horreurs l'est tout autant.
Ce n'est un secret pour personne, écraser gratuitement autrui permet de se sentir exister, de se donner de l'importance, d'avoir du pouvoir.
Peu importe les conséquences.
Et ça ne se limite pas aux ragots des collèges ou des lycées.
"Nos enfants ne sont pas armés contre les dingues qui sévissent sur internet."

Je n'ai qu'un léger reproche à formuler.
Un rebondissement totalement inattendu arrive dans les dernières pages du roman, donnant à celui-ci des allures plus marquées de véritable thriller, mais ce que le lecteur gagne en surprise, le roman jusqu'alors parfait le perd en intensité et en crédibilité. A mon sens il n'y avait nul besoin de cet artifice pour permettre au livre de conserver toute sa puissance, tout son impact. Mais chaque lecteur se fera sa propre opinion.

Avec ce roman la plume de Solène Bakowski a gagné en fluidité tout en gardant une certaine magie dans l'écriture, avec de-ci de-là des phrases vraiment somptueuses.
Elle qui n'était pas toujours à l'aise dans la construction de ses histoires est parvenue à un résultat implacable, avec les deux principales parties qui se reflètent à tous points de vue.
Le bien, le mal.
L'espoir puis l'angoisse.
La lumière terrassée par les ténèbres.

Alors n'hésitez pas davantage, #Embarquez avec Solène Bakowski à bord du Miracle.
Et ne croyez pas un instant qu'elle s'est assagie.
Après le calme viendront la tempête, les noeuds dans l'estomac, les nausées et les vertiges.
Bon voyage !


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C'est un Miracle !
Je ne me suis pas noyé.
Moi qui n'ai pas le pied marin, qui suis même aquaphobe, Solène Bakowski m'a embarqué sur un voilier pour me faire vivre une histoire de fou...
D'abord, il faut que je vous dise, cette romancière à l'art de m'entraîner dans des récits hallucinants qui ne me laissent pas indifférent.
Je n'avais rien prévu.
Ni gilet de sauvetage, ni cours de natation (Je nage comme une paire de tenailles), de plongée  et encore moins de navigation, autant vous dire si j'étais prêt à défier les océans.
Mais ce Miracle, n'est pas qu'une histoire d'eau, je rassure les lecteurs qui préfèrent le plancher des vaches.
Je vous explique.
Laure, 21 ans, apprend qu'une tumeur au cerveau ne lui laisse que peu de temps à vivre.
Abasourdie par la nouvelle (qui ne le serait pas), elle se lance un défi.
Redonner vie au bateau de son père, un célèbre navigateur, et rejoindre le port de New-York.
Il faut d'abord trouver les fonds pour remettre le voilier en état et pour ça, autant utiliser des moyens modernes, quoi de mieux qu'une cagnotte lancée via les réseaux sociaux.
C'est bien les réseaux sociaux, non ?
On s'y fait plein d'amis, on y reçoit plein d'encouragement, plein d'amour...
Mais... toute médaille à son revers.
Et quand se produit un Miracle, tout bascule.
Quand un conte de fées se transforme en thriller diabolique.
Un nouveau tour de force pour Solène Bakowski et ça ce n'est pas un Miracle, ça s'appelle le talent.
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Les petits miracles de la vie, parfois il faut en payer le prix.

Solène Bakowski excelle dans l'art de raconter des histoires du quotidien, emplies de protagonistes comme vous et moi. Sauf que la noirceur n'est jamais loin, insidieuse.

Quand la vie fait des cadeaux, c'est rarement gratuitement. Il faut savoir mener sa barque, à travers les vents contraires, pour avancer.

A propos de navigation, Laure, du haut de ses vingt-et-un ans, va en faire son but ultime. Pour donner un sens à sa vie qui est en train de s'éteindre. Immensité de la mer, à l'image d'une existence où chercher son but à atteindre n'est pas chose aisée.

Laure est une jeune femme de notre temps, elle va naviguer aussi à travers les réseau sociaux. Au risque de s'y noyer bien plus profondément que dans l'Atlantique. Quand on s'y plonge, mieux vaut être solidement amarré pour faire face aux avaries provoquées par d'autres.

Miracle est un récit de la quête de soi, et une immersion dans un pan de la vie d'une jeune femme à la dérive. Et pourtant, elle se bat pour se maintenir à flot à coups de bonnes ondes.

Le positif fait-il le poids face à la noirceur du monde ? A t-il un sens ?

Le roman débute presque comme un feelgood, avec un destin devenu extraordinaire pour une personne pourtant ordinaire. Mais la mélancolie est là. Quant à la houle…

Même si les deux histoires sont très différentes, pour plusieurs raisons ce livre m'a fait penser à « Quand on a que l'humour » d'Amélie Antoine (rebaptisé « Les silences » lors de sa sortie en poche). Une même sensibilité, de mêmes personnages confrontés à un destin inattendu. Ça ne surprendra personne, tant la connivence des deux auteures est connue et saute au yeux. Miracle est aussi lumineux, mais bien plus noir.

Solène Bakowski sait à merveille déclencher les émotions, faire frissonner le lecteur avec l'immense palette de sensations qu'on peut ressentir. Tout cela sonne si vrai…

L'écrivaine avait déjà marqué les esprits par le passé, mais j'ai eu l'impression de la voir passer un cap avec ce roman. Une maturité d'écriture, une plénitude dans la charge émotionnelle sans surjouer, le tout mis au service d'un récit tout en sensibilité. Belle, dure, émouvante, attristante. Comme la vie.

Jusqu'à présent ses romans étaient courts, elle a pris davantage d'espace cette fois-ci. Des chapitres brefs, mais sur plus de 400 pages. Une intrigue qui démarre doucement, pour poser les jalons et permettre au lecteur de s'attacher aux personnages. Et on s'y attache vraiment, beaucoup… C'est normal, ils ont une âme.

Oui, le pouvoir et la menace des réseaux sociaux est le rouage de ce récit. Mais son coeur est composé des personnages. Facebook et Twitter peuvent tuer métaphoriquement ou pousser aux pires extrémités. Mais ils ne sont que des outils qui, placés entre de mauvaises mains stimulées par l'anonymat, sont un véritable danger. A l'image de notre société et de ses dérives profondément malsaines.

La construction de l'intrigue, moderne, renforce la puissance du propos. Des propos, devrais-je dire, parce qu'on y parle aussi de maladie, de mal-être, et de tant d'autres « petits » sujets de la vie. Dans un roman noir qui s'avère plus tortueux qu'il n'y paraît au départ.

Miracle a le potentiel pour toucher le plus grand nombre, quels que soient les goûts littéraires. Parce qu'il est bouleversant de vérité et formidablement bien mené. de l'émotion à l'état pur, lumineux à en être ébloui, noir à en être aveuglé. le livre de la maturité pour Solène Bakowski.
Lien : https://gruznamur.com/2019/1..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
lle va mourir. Et, au seuil de la mort, sa solitude lui explose à la figure. Personne ne la prendra par la main pour lui montrer le chemin, il est des routes qui s’arpentent en solitaire, on est toujours seul quand on meurt.
– …Soit je vous laisse leur expliquer, avec vos propres mots…
Elle va mourir, et pourtant quand elle regarde son gros orteil prit dans la lanière de ses claquettes, le bracelet aux couleurs fanées sur son poignet, les pointes fourchues de ses cheveux sur ses épaules, son décolleté lâche sur ses seins menus, la boucle de sa ceinture fine, le trou effrangé dans son vieux jeans, elle ne voit aucun indice de la tumeur qui est en train de lui grignoter le cerveau. A part ces fichues migraines qui cognent les parois de son crâne, sa vision qui se brouille de temps en temps, ces nausées qui l’assaillent et l’équilibre qu’elle perd parfois, rien n’indique qu’elle n’a plus beaucoup de temps à vivre.
Elle gratte machinalement l’arrière de sa nuque, là où piquent les cheveux qui commencent à repousser après la tonte partielle de la biopsie. Son palais est plus sec que la mer Morte.
– …Prenez votre temps, Laure, rien ne presse, ce bureau est à vous aussi longtemps que vous en éprouverez le besoin.
Elle a vraiment soif cette plante.
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Le lendemain, dès l’aube, elle surfe. Le reste de la journée, elle ramasse des coquillages. Le surlendemain, elle accueille ses nouveaux stagiaires pour la semaine, leur montre les rudiments, et continue à ramasser ses coquillages. Idem le jour suivant, surf, élèves, cours, flots, vagues, embruns, vent dans ses cheveux, la sidération comme un couvercle sur ce décor. Et des coquillages. Beaucoup de coquillages.
Quand le nombre de sept-cent-trente est atteint, elle les verse dans un grand bocal transparent. Les trois-cent-soixante-cinq suivants, elle les peint en rouge. C’est du rab, pense-t-elle en les transvasant dans le bocal. La troisième année.
Elle en retire ensuite trois, trois petites coquilles qui tiennent dans sa paume, et elle les met dans un autre bocal, vide celui-là. Ding. Ding. Ding. Trois jours ont passé depuis l’annonce.
Le bocal des terminés. Le bocal des à venir.
Septe-cent-trente jours, et trois-cent-soixante-cinq supplémentaires. Pour la troisième année dont, peut-être, l’existence lui fera l’aumône.
Ding. Ding. Ding.
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La vie passe vite, c'est fou, on est fort et puis, la seconde suivante, on est vieux et fragile.
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Tout le monde la regarde. Comme toujours. Les bonnes femmes, c'est de la jalousie. Les hommes, c'est du désir. Ce n'est pas qu'elle soit très jolie, c'est qu'elle s'assume; Et ça, ça les rend dingues.
page 136.
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Il y a eu des hypothèses, des suppositions, des fantasmes : l’imagination avait effectué le travail que la réalité n’avait pu prendre en charge.
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Vidéo de Solène Bakowski
Une femme se rend aux obsèques de celui qu'elle aimait. Un homme disparu de sa vie depuis un an, dont elle découvre la famille et une mystérieuse compagne bien plus âgée qu'elle. Finalement, on ne connaît jamais vraiment un être, même s'il partage notre vie…
Sur le thème de la destinée, de l'enfance, des secrets et des vies cachées, Solène Bakowski tricote un joli texte à l'intrigue bien menée, aux personnages forts et à la psychologie complexe. Un roman profondément humain et sensible que l'on a du mal à lâcher.
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