Je trouve que nos corps en disent parfois beaucoup plus sur nous que nos paroles.
On se convainc comme on peut qu'on n'a pas foiré sa vie, qu'on a encore le contrôle. En plissant bien les yeux, on parvient même à y croire.
Je l'ai compris aujourd'hui : les seules prisons qui nous retiennent sont celles que l'on se fabrique.
Le jour finit toujours par se lever. La pire des nuits aura irrémédiablement un terme. Il y a toujours une lueur, aussi infime soit-elle. Et il faut s'y accrocher. La poursuivre, coûte que coûte, malgré la douleur, la peine, les regrets, les mensonges et toutes les ténèbres qui nous dansent autour.
Il y a toujours une chance. Quelque chose à faire. Il suffit de tendre la main, enfin. Faire face. Ne plus fermer les yeux.
Je m'en rends compte maintenant, les seuls moments qui comptent sont ceux passés avec les gens qu'on aime. Nous ne sommes rien d'autre que le somme de nos souvenirs.
C’est partout le même refrain, à travers tout le pays. On préfère s’imaginer un passé glorieux peuplé d’intrépides aventuriers, où tout est conquête, plutôt que d’accepter la triste vérité . Car nos aïeuls n’avaient pas la tronche de John Wayne , ils ressemblaient à des assassins génocidaires....Notre belle nation s’est construite sur les cadavres de millions d’innocents.
Il y a un truc que répétait souvent mon grand-père. Il disait : « Faut prendre ce qu'il y a de bon. Au pire, il y aura toujours les étoiles devant. »
Dans les tréfonds de l'âme humaine, il n'y a pas de monstre ni de démon aux dents aiguisées, il n'y a que des blessures qui ne cicatrisent jamais, des oreilles qui se bouchent parce qu'elles ont trop entendu crier, des souvenirs qui vous dévorent et vous rendent fou.
La peur est une maladie. La pire qui existe. Elle ne se soigne pas. Ne disparaît jamais vraiment. Elle reste là, tapie en nous , attendant de trouver un nouveau moyen de ressurgir.
Peut-être est-ce ça, la fin ? Un kaléidoscope confus d’instants volés, un patchwork désordonné de visages, de sensations, d’instants futiles, oubliés…