Pour
Arto Paasilinna, les suicides sont "petits" et "entre amis". Chez
Olivier Adam, ils déciment vos proches et vous détruisent au passage.
'
Falaises' me semble être un des romans les plus sombres de l'auteur. On assiste encore une fois à la dégringolade d'une famille : absence d'une mère (malade, disparue, décédée), dépression, autodestruction (alcoolisme, anorexie, suicide), paternité chaotique. En toile de fond : adolescence dans les 80's et littoral breton. Ceci asséné avec un style cru où la vie, la mort, le sexe sont désespérés et violents.
Thibault Balahy et
Loïc Dauvillier revisitent joliment ce texte, l'allégeant sans occulter pour autant la gravité de ses thématiques.
La couverture de l'album donne le ton : les couleurs se déclinent en camaïeux de bleu et de brun, le trait est fin, les visages doux et harmonieux.
Les passages dramatiques sont exprimés avec délicatesse, on est loin de l'artillerie lourde d'Adam.
Bien que des petits textes se glissent entre les planches, l'enchaînement des événements risque de paraître parfois obscur et dérouter ceux qui ne connaissent pas la version originale ? Faiblesse et force - qui ont inspiré une longue préface d'
Olivier Adam - de cet album plus subtil, moins explicite et âpre que le roman. Et cette finesse n'émousse pas l'émotion, au contraire.
Excellente play list : The Smiths (What Difference does it make),
The Clash (London Calling)...