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EAN : 9791027804900
278 pages
Le Castor Astral éditeur (18/08/2017)
3.98/5   28 notes
Résumé :
Né d'une mère batteuse punk dans un groupe de filles, Benjamin Granger souffre d'hyperacousie extrême : il ne supporte aucun son... Réduit à vivre avec un casque anti- bruit, il est élevé par une communauté de bienveillants Pieds-Nickelés : le père Germain, alcoolique et toxicomane, Isidore, poète sans papier, et les membres du groupe comme autant de tantes délurées. Que réserve l'avenir au petit Benjamin ? Entre humour, folie et fantaisie, Gazoline Tango est la chr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Benjamin Granger souffre d'hyperacousie extrême : le moindre son l'indispose, même celui de sa respiration. Sa mère ne l'a pas souhaité, et du coup, ne l'a pas élevé. C'est des parrain et marraine à portée de main qui s'occuperont de lui ainsi qu'un prête alcoolo et une vieille dame faisant pousser des bonnes herbes dans son jardin, à la cité des peintres. Franck Balandier raconte la vie de ce drôle de garçon grandissant mais aussi de la sphère étrange qui l'entoure.
Gazoline tango se découpe en dix parties (dix partitions) alternant Benjamin et un narrateur extérieur omniscient. C'est un Benjamin de quelques jours, dix ans, vingt puis la trentaine qu'on découvre. Sa vie est très originale, son extrême sensibilité auditive l'oblige à porter un casque pour atténuer ses sons insupportables. Pourtant, quelques-uns sont agréables comme les chansons de son parrain, Isidore. Il en sort un roman agréable, avec beaucoup d'humour, parfois noir…de plus en plus noir en avançant. Un peu irritée par les jeux de mots sur sa surdité, l'amour ou le destin mais Gazoline tango est un roman plein de nostalgie sur un passé qui disparait.
Merci à Masse critique et aux éditions du Castor Astral pour cette découverte originale.
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Voici un roman dont je dévoilerai peu de choses, il faut le découvrir, l'auteur raconte l'histoire de Benjamin Granger, de sa naissance jusqu'à la trentaine , il souffre d'hyperacousie et ne supporte aucun son, réduit à grandir avec un casque rouge "antibruit "sur les oreilles, il réinvente difficilement le monde qui l'entoure. Sa mére, à qui il manque quelque peu l'instinct maternel est batteuse dans un groupe de filles punk......
Il grandit à la cité des peintres, passe des tas d'examens médicaux , qui ne servent pas à grand -chose....
C'est une chronique du monde ancien,. La banlieue abandonnée , abonnée à la précarité ,oú les rues n'avaient de couleurs que les peintres qui les désignaient .....Tout était moche!
"L'herbe qui faisait rire aidait à tenir debout", rue Van Gogh pour le shit, Matisse pour les autoradios volés, Gauguin pour le centre paroissial.....Rue Cezanne trainait une promesse de soleil ..

Mais la banlieue abandonnée n'est jamais triste avec ses personnages hors normes : le Pére Germain accro "à l'herbe qui faisait rire " dans son église désertée, quasi vide, Isidore l'Africain,, poéte et amoureux des Fables de la Fontaine, les histoires de mémé Lucienne , née au siécle d'avant , conteuse , qui cultivait du cannabis dans son jardin au passé trouble, , Yolande, la représentante des causes perdues, Tarzan' le maître nageur, et la jolie sourde- muette , Noémie.....
Un roman pétri d'humour et de dérision drôle et tendre, décalé et léger, quoique....
On sent que l'auteur a beaucoup de sensibilité , à fleur de peau, il a conservé son âme d'enfant , narre des anecdotes et des parcours de vie où malgré la pauvreté , la poésie se rêvait à chaque coin de rue, oú chacun se tenait la main, par humanité et solidarité , pas toujours sur le bon chemin , mais personne ne jugeait .....
Tout un monde nostalgique avant la destruction des tours........il ne restait plus beaucoup de temps." La première tour de la rue Matisse se dérobait, nous n'étions déjà plus que le commencement de plus rien !Elle ne nous accordait que le panache de son monde écroulé ...Las, "Le ciel s'étalait , quelque chose de vaguement bleu pour faire avaler la pilule à tous les habitants ".
Un ouvrage humaniste à l'apparence légère qui fait réfléchir sans donner de leçons !
Emprunté par hasard à la Médiathéque .
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Franck Balandier, fait partie des auteurs que je retrouve avec plaisir.
Sa palette est vaste et ce roman va emmener ses lecteurs dans un monde particulier, hors-normes.
En effet le narrateur est un bébé qui va nous faire vivre sa vie de la première minute de sa naissance jusqu'à l'âge de l'envol.

Benjamin Donald Granger nait sans avoir été désiré d'une mère rockeuse n'ayant pas vraiment l'instinct maternel, trop occupée à vivre sa vie d'adolescente attardée et de père inconnu. Mais sa mère l'appelle Benjamin, car en le voyant elle peut attribuer sa naissance à l'un de ses amants de passage.
Ce bébé est hyperacousique avec ce que cela comprend d'adaptation au monde qui nous entoure. Sa différence il l'affichera en portant un casque antibruit sur les oreilles.
Qu'importe ce n'est qu'une facétie du destin parmi tout ce qu'il doit endurer.
Il sort de la maternité pour vivre dans une cité, "la cité des peintres" et la couleur n'est pas que dans les noms évoqués.

C'est un monde que les habitants de cette cité : un prêtre pas comme les autres, une grand-mère toujours là prête à aider, un poète africain qui lui fera découvrir La Fontaine…Car dans cette cité tout le monde est là pour l'autre, chacun a son quelque chose à offrir. Benjamin de moqueries en systèmes d'va nous promener dans sa vie.

C'est un homme en marche qui a fait sienne cette maxime "Quand on pense négativement on voit des problèmes partout, quand on pense positivement on voit des solutions partout."Le sait-il qu'il a intégré dans son être cette façon d'avancer ?

Mais un jour il y aura Noémie, jolie sourde-muette...

Surtout Benjamin est persuadé que sa vie s'arrêtera le 11 juillet 2016 à l'âge de 33 ans.

Si vous voulez savoir, si cette prédiction est exacte, promenez-vous dans ses pas et regardez la vie à travers son regard. Sa poèsie, sa gouaille vous enchanteront.
L'auteur nous embarque dans une histoire foisonnante de vies, d'anecdotes drôles et graves à la fois, qui en dit long sur la vie en lisière.
Il y a même une intrigue pour les amateurs de mystères et de jolies révélations.

Benjamin est un personnage haut en couleurs et tendresse tel Momo dans "La vie devant soi" de Romain Gary/ Emile Ajar.
Tout est là, le regard, le parler, cette façon de vagabonder dans la vie, une belle imagination rythmée par la musique de JS Bach, qui n'est pas le seul à maîtriser l'art de la fugue.

Franck Balandier a du talent, si vous ne les avez pas lus je vous recommande : le silence des rails, le corps parfait des araignées et celui-ci, cela vous donnera une idée de son registre littéraire, de plus c'est un spécialiste d'Apollinaire.

Je crois que le fil conducteur de son oeuvre est la tendresse.

Pour illustrer mon propos je terminerais par cette citation de Jens Christian Grondahl : « Il lui avait fallu longtemps avant de comprendre que l'ironie n'était pas une réserve, mais une extension de sa tendresse, l'expression pudique de celle-ci ».
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 15 août 2017.
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Au début, un nourrisson voit le jour. Il s'appelle Benjamin, et s'il pouvait, il se boucherait les oreilles illico. Sorti d'un ventre qui ne voulait pas de lui mais qui atténuait le bruit furieux de la double pédale grosse-caisse, il se retrouve livré à un monde effroyablement bruyant.


Catapulté dans la cité des peintres, il vit avec sa mère, batteuse dans un groupe de filles punk, et pas franchement habitée par l'instinct maternel.

Benjamin grandira là, comme une fleur des champs qu'un peintre aurait posée sur le béton, une petite tache de couleur dans la grisaille apparente des tours de banlieue.

Un casque sur les oreilles pour le protéger des bruits, il poussera, le nez au vent, entouré par des habitants qui savent bien que la vie n'est pas toujours tendre. Et pourtant, de tendresse, cette histoire en déborde. La tendresse qui ne dit pas son nom, qui ne fait pas dans la sensiblerie, qui est même rude, parfois.

Pour Benjamin, la musique c'est du bruit, il ne la supporte pas, mais il apprendra à aimer Bach sur l'harmonium d'un curé destroy, dans une église que plus personne ne fréquente. Il écoutera les histoires d'un autre temps d'une grand-mère qui habite la dernière bicoque du quartier, au bord de la voie ferrée. Il trouvera du réconfort auprès d'une presque maman, bonne comme le pain, et découvrira la poésie de la Fontaine avec un Africain qui endort les enfants… Et puis il y aura l'eau de la piscine, le retour dans le monde ouaté où les bruits n'atteignent plus ses oreilles et un jour, devenu un peu plus grand, il y aura l'amour de Noémie, la belle sourde-muette, exactement ce qu'il fallait à Benjamin pour découvrir en paix les premiers émois du corps.

En attendant de mourir, comme le Christ, le jour de ses trente-trois ans – il en est persuadé- Benjamin nous emmène dans un monde de démunis aux mains tendues les uns vers les autres. Personne ne reste sur le carreau dans la cité des peintres, personne n'est rien, chacun est riche d'un éclat dans le regard, de rêves et de mots qui sonnent si juste que l'on se surprend à s'essuyer le coin de l'oeil en souriant.

Comme moi, vous écraserez peut-être une larme quand la tour tombera, parce qu'il y a eu tant de vies à l'intérieur, tant de petites gens qui regardent s'effondrer leur maison, qu'il est impossible de ne pas être là, près d'eux, leur tenant la main en silence, comme ils le font. Dignement.

Lorsque j'ai lu les épreuves de ce roman, il m'a fallu en dire quelques mots, tout de suite, parce que j'ai été bouleversée par l'histoire et le style.

L'histoire, je viens de vous en livrer quelques bribes, le style, parlons-en :

Il est extrêmement périlleux d'emprunter la voix d'un enfant. Il est encore plus compliqué de faire évoluer la voix de cet enfant au fil des années, jusqu'à l'amener à l'âge adulte. Ce genre d'exercice de haute voltige demande que l'auteur ait conservé l'enfant en lui, qu'il ne l'ait pas oublié et qu'il restitue ainsi, sans forcer le trait, avec la douce gravité dont sont capables les mômes, une vie pas joyeuse mais jamais triste.

C'est ici la deuxième performance de l'auteur : traiter la gravité légèrement, ne pas lui donner d'importance. Même pas mal !

Je vais donc terminer sur les quelques mots que m'évoque ce roman infiniment puissant :

Il y a des tours qui grattent les nuages dans la cité des peintres.

À l'intérieur, c'est la vie qui grouille, des petites vies de petites gens, des « pas

dommages », des vies de rien.

Une mère keupon et ses copines.

Un prêtre addict aux paradis artificiels.

Un africain poète qui endort les bébés tristes.

Une mémé dans les orties, arôme naturel THC.

Et tous les autres…

Et Benjamin, sorti d'un ventre punk's not dead avec plein de bruit dedans et dehors.

Alors se boucher les oreilles et traverser l'enfance, grandir, choper toute la tendresse de ceux qui aiment sans le dire, vivre en sourdine, échapper au remue-ménage de Gazoline Tango et tomber en amour pour la belle sourde-muette, quelle aubaine !

Je confirme ce que je pressentais en cours de lecture, la littérature n'est pas morte !

Jetez-vous dès sa sortie sur ce roman qui va faire du bruit, c'est une certitude !

Lien : https://latoileciree.wordpre..
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RECOMMANDE PAR LE RESEAU CULTURE-CHRONIQUE

Le plaisir d'écrire. le plaisir d'écrire, on en parle souvent mais on le voit rarement.
Dans Gazoline Tango, la joie fait tressauter les mots. On sent que Franck Balandier a passé un excellent moment à écrire son roman. L'humour survole les pages, la personnalité de l'auteur se dégage entre les lignes et en prime, l'âme du poète est nichée dans chaque phrase. J'en prends une au hasard :

Le ciel d'Afrique porte en lui la beauté absolue de feux jamais éteints -

Benjamin est un enfant non désiré. Sa mère est musicienne, batteuse dans un groupe de hard rock. Un groupe composé uniquement de filles. À la fin des concerts, la chanteuse interprète « Gazoline Tango » leur morceau fétiche et elle offre sa petite culotte au public.
Durant les neuf mois qu'il est resté à l'abri au creux de sa mère, Benjamin a développé une intolérance anormale ; le bruit l'indispose. Venu au monde, le bruit l'empêche de respirer. Il devient tout bleu, il frôle la syncope. Benjamin ne peut pas évoluer normalement dans la vie, l'intolérance est trop forte. Il lui faudra des années pour apprivoiser sa propre respiration. Il porte un casque et les bruits lui parviennent étouffés. le temps est un allié précieux, petit à petit Benjamin s'accoutume aux bruits du quotidien mais toujours avec un casque.
Rester longtemps sans respirer, ça devient vite une habitude. Benjamin en abuse, surtout sous l'eau. Il aime s'asseoir en lotus, dans le lit d'une rivière ou au fond d'une piscine. Il coupe sa respiration et se remplit de l'ivresse des profondeurs. Il n'y a qu'au fond de l'eau qu'il se sent réellement bien.

Franck Balandier a enrobé tous ses personnages d'une touche singulière. Chaque rôle est essentiel. Isidore, le père Germain, Lucienne, Yolande. Ils remplacent la maman démissionnaire. Ils apportent à Benjamin, la tendresse mais aussi l'éducation car Il ne peut pas aller à l'école. Tout ce petit monde habite « la cité des peintres ». Des tours en fin de vie, des tours occupées par cette horde douce et sauvage, cette horde qui aime son quartier défavorisé.
Gazoline Tango, c'est comme une bobine qui se déroule. L'écriture de Franck Balandier est moelleuse et profonde. Sourire, douceur, intensité, arrêt sur phrase. C'est particulièrement agréable à lire. Puis, c'est bourré d'émotion et l'auteur diffuse des messages en continu. Des messages pleins de finesse. On rit, on fume des bananes et on écoute Jean Sébastien Bach.
L'auteur dit : « C'est un roman sur le silence et le bruit »
L'auteur dit : « Laissez-vous faire »
C'est exactement ça, l'histoire nous prend par la main et il faut se laisser faire. Lire Gazoline Tango, c'est tenir 400 grammes de plaisir entre ses mains.

Annick FERRANT
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
A la cité des peintres, l'herbe qui fait rire aidait à tenir debout jusqu'aux lendemains qui persistaient à ne pas chanter. Non seulement elle déclenchait le rire de manière inopinée, mais elle possédait également le pouvoir de rendre beau ce qui ne l'était pas.
Pour simplifier, à la cité des peintre, tout était moche. Même les gens étaient moches. Les couleurs n'étaient pas des couleurs mais des nuances de gris. Les rues n'avaient de couleurs que le nom de peintres qui les désignait. Cézanne, donc. Mais aussi Van Gogh, Matisse, Gauguin...
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" C'était un petit bout de femme rabougri, la trentaine déjà fanée, de ces fleurs qu'on oublie d'arroser et qu'on laisse mourir au bord d'un balcon en plein été."
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Combien de temps passé à prier, des prières que l'on croyait inutiles, chacun à sa manière, chacun dans son recueillement, chacun retenant son souffle dans l'attente que quelque chose arrivé? Mais Il n'arrivait rien. Le silence de nos bouches. Nos respirations réunies. À l'unisson. Tout ce vacarme à présent, à l'intérieur de ma tête, qu'il ne fallait pas enrayer. Mais comment? Malgré le casque j'entendais encore..
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Il régnait sur un monde mouillé qui sentait la chaussette et le vieux cul qui se néglige, attentif aux plongeons et aux cris, parcourant inlassablement les bords du bassin, scrutant les abysses, à la recherche d'un noyé improbable, se contentant, dans l'attente de ce jour de gloire (qui venait d'arriver grâce à Benjamin), d'exhiber, à travers son slip de bain "moule-bite", ses parties génitales.
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Même quand nous dormons nous veillons l'un sur l'autre
Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d'un lac
Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours
Un jour après un jour une nuit après nous.
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Videos de Franck Balandier (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Franck Balandier
Petit zoom sur Chuck Berry, l'un des pionniers du rock'n'roll. Ce portrait est à retrouver dans le dernier ouvrage de Franck Balandier, Sing Sing, musiques rebelles sous les verrous, préface Philippe Manoeuvre, au Castor Astral. Au programme, agressions et concerts en prison !
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