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EAN : 9782021426304
432 pages
Seuil (18/03/2021)
3.92/5   12 notes
Résumé :
Que devient la « politique » lorsque des paysannes et des écologistes disséminent des graines de plantes résistantes aux herbicides dans les monocultures d'OGM pour en saboter les rendements ? Lorsque des naturalistes en lutte invitent un couple de balbuzards pêcheurs à protéger un fleuve menacé par un énième projet inutile et imposé ? Lorsque des villageois kirghizes échappent à la mainmise de l'État sur leurs moyens de subsistance en greffant en secret une forêt f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
En 2016, en Argentine, pour lutter contre les épandages de pesticides sur les champs de soja transgéniques près de leurs maisons, les habitants confectionnent des bombes à graines d'amarante, d'une variété mutante qui résiste au Rondup, provoquant une baisse immédiate de rendement de 70%. Les champs sont rendus aux semences paysannes et aux méthodes traditionnelles, « à même d'assurer l'autonomie alimentaire ». Avec le réchauffement climatique, des icebergs gigantesques menacent les plateformes de forage offshore, algues et méduses prolifèrent et bouchent les entrées d'eau des centrales nucléaires, des fourmis, résistantes aux insecticides mangent les composants des ordinateurs. « Notre planète n'est pas un substrat minéral sur lequel le théâtre de nos vies se déroulerait, mais bien le théâtre lui-même, oeuvre multimillénaire d'actions conjointes bricolées d'une infinité de communautés d'êtres vivants. »
(...)
Léna Balaud et Antoine Chopot déploient leur raisonnement avec une grande minutie, prenant le temps d'explorer toute la complexité des champs abordés, afin de tracer leur propre cheminement. Un essai extrêmement nourrissant, riche en pertinence, qui mérite qu'on prenne le temps de l'assimiler et d'y revenir souvent, et que quiconque s'intéresse à l'écologie devrait étudier de près. Essentiel !

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Très actuel, ce livre préconise un changement de paradigme pour éviter de foncer droit dans le mur, comme le capitalocène nous y entraîne.
A l'aide de nombreuses sources et d'exemples concrets, l'autrice et l'auteur nous demandent de tenir compte des non-humains avec lesquels nous pouvons nous allier ou du moins compléter leurs actions sans les entraver et sans anthropomorphisme.
La renouée du Japon est une plante qui s'épanouit dans les milieux toxiques et nous indique par là même la pollution du sol, l'amarante permet aux lanceurs et lanceuses de bombes graines de lutter contre l'extension des champs d'OGM, le fleuve Loire et ses habitants ailés "se défendent" contre de grands travaux inutiles et imposés et le bocage beauceron devra être réparé en l'ensauvageant.
L'observation de la nature, à l'image des peuples autochtones, doit aider à sa reconstruction. Nous devrons agir à côté d'elle, en prendre soin ainsi que de nous-mêmes sans risques et sans empiéter sur les milieux autres si nous voulons nous en sortir.
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Je découvre une nouvelle discipline : la philosophie de l'écologie politique. Je suis conquis d'emblée. Enfin des idées, des expériences, des actes propres à nous sortir de l'ornière du péril climatique, creusée par une minorité des habitants de la planète. Les auteurs pensent, ils racontent aussi les multiples résistances à l'inéluctable, comme ces mères argentines qui occupent trois ans un terrain et dégoûtent Monsanto et un immense projet de production de maïs transgénique.
Il y aussi cette plante sauvage qui mute et résiste aux herbicides et devient une bombe politique, amenant à reprendre la culture de maïs à la mode d'antan. le combat est aussi juridique, parfois de longue haleine, contre un pont ou une bretelle d'autoroute en zones agricoles. Il y a encore la proposition d'un nouveau courant, le "communisme interspécifique", porteur de mondes compossibles, qui coexistent simultanément sans s'exclure mutuellement. Il montrent les vertus de l'alliance végétal/humain, humain/animal.
Proches de l'actualité, les deux chercheurs épinglent, assez impuissants, l'émergence d'un capitalisme de confinement au devoir d'assurer la relance de l'économie.
Mais ce que j'apprécie surtout c'est la certitude décrétée du potentiel révolutionnaire de l'écologie. Et la révolution viendra de la population et non du monde politique, trop timoré. Il s'agit d' atteindre une masse critique de citoyens que d'aucuns chiffrent à 25% pour qu'un basculement ait lieu.
Merci aux éditions du Seuil d'avoir lancé cette formidable collection Anthropocène dans laquelle j'ai déjà lu L'âge des low tech. J'englobe dans un même éloge une collection semblable chez Actes Sud - Domaine du possible - qui a édité un ouvrage très enthousiasmant, lu pareillement avec grand intérêt : "Et si... on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons?"


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Un si joli titre pour rien. les auteurs glissent sans arrêt du vivant à l'inerte ou à la Terre, rendant leur travail difficile à lire et leur réflexion trop difficiles à suivre. Ils peuvent convoquer, dans une même phrase, ici les “rapaces nocturnes” et là “des océans”, dans un même paragraphes parler des liens “inter-spécifiques” pour les résumer à la “planète”. Leur titre et leur démonstration cherchent à nous faire comprendre que nous ne sommes pas seuls car le vivant travaille aussi mais, très paradoxalement, ils nous proposent alors de recoller l'homme à la nature, cette “altérité à laquelle nous appartenons”. Comment ne voient-ils pas que nature et vivant sont deux choses différentes (le soleil est par exemple de la nature). Peut-être ont-ils eu peur de pousser leur réflexion jusqu'au bout. Si on suit leur description des choses en évitant leur confusion des choses, comprendre que nous ne sommes pas seuls revient à comprendre que le vivant est une civilisation inter-spécifique, luttant pour son propre développement contre l'inerte ou la pensée mécaniste ou industrielle. La logique ne serait donc pas de nous recoller à la nature mais de décoller le vivant de celle-ci et de le placer de nous. Les auteurs n'explorent pas cela. Trop confus.
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Livre hyper complet et transversal dans son analyse de la crise écologique à laquelle nous faisons et allons encore faire face dans les années qui approchent. L'écologie politique, les stratégies de lutte ainsi que les concepts évoqués, bien que particulièrement compliqués, théoriques et abstraits, sont particulièrement compréhensibles et donnent espoir qu'un autre monde soit possible.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Allons-nous demander à l'État de nous réserver une place dans des canots de sauvetage trop peu nombreux, pour continuer quelque temps à faire partie de celles et ceux qu’il protège du désastre écologique et sanitaire, de celles et ceux qu’il maintient à flot, quel qu'en soit le prix pour le tissu des vivants ? C'est-à-dire : est-ce que nous considérons avoir mérité de faire partie de celles et ceux qui-vive de l'appropriation des autres ? Ou allons nous retrouver la mémoire des pratiques de l’égalité et d'un monde sans terres volées, et nous allier enfin avec toutes les “natures du capital“qui résistent à leur appropriation ? 
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Pour sortir de l’âge du capital, il ne s'agira pas de se débarrasser des seuls partisans de l'économie fossile, en prenant le pouvoir à leur place sur la base du même monde, et sur la base des mêmes infrastructures mais avec d'autres sources d’énergie “propres“. Il s'agira de démanteler l'agencement écopolitique d'humains et de non-humains qui entretient cet état du monde inhabitable.
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La combinaison de l'urgence climatique, du biocide en cours et de la montée en puissance des inégalités, associé à la destruction de la paysannerie et à un accès à la terre compliqué à l'extrême pas une administration noyautée par une FNSEA toute puissante : tout cela rend incontournable la création d’un mouvement d'autonomie écologique populaire. 
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Le ravage radical de la vie sur Terre n'est pas un accident imprévisible dans le cours tranquille du progrès des “civilisations modernes“ : il en est l'aboutissement logique. Il est le produit direct d'un complexe colonial, étatique, militaire, marchant et industriel, en constante expansion depuis cinq siècles et atteignant des niveaux d'inégalités et des pillages inconnus de toutes les formations sociales passées.
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L'État entrave sciemment la possibilité d'organiser en commun les différentes dimensions de l'habiter par les activités humaines et non humaines qui se rencontrent à chaque endroit du bocage libéré, parce que cela menace son existence, ses fondements et prouve l'inutilité de son réseau de pouvoir.
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Video de Lena Balaud (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lena Balaud
Bifurcations et redirections écologiques Avec Léna Balaud, philosophe et ingénieur agronome, Diego Landivar, économiste, Yann Moulier-Boutang, philosophe et économiste.
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