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3,92

sur 191 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lisa Balavoine est de mes écrivaines préférées, je l'adore même. Depuis son premier roman, Éparse, son deuxième roman, un roman jeunesse « Un garçon c'est presque rien » et revoilà Lisa Balavoine avec son style si reconnaissable, en listes et fragments, racontant l'histoire d'une mère vue par sa fille, une mère qui élève seule sa fille, et qui l'aime si fort qu'elle ne se rend pas compte des difficultés que cette enfant, puis ado, a de s'adapter aux passions de sa mère, ses amours, ses déménagements, le manque d'argent, la folie douce, et elles dansent sur des chansons des années 70, 80, qu'on connaît si bien dans un décor qu'on connait bien, avec les objets quotidiens comme la pomme rouge boite à glaçons, les cigarettes Dunhill, la balance Terraillon à la cuisine, le papier peint à gros motifs, souvent les grosses fleurs orange et marron, les Françoise Sagan, le parfum Femme de Rochas, Veronique Sanson, l'intégrale Michel Berger, Eurythmics, China Girl de Bowie…. La mère danse dans le salon, cigarette à la main, dans ses rêves et ses chagrins. Sa fille l'admire, l'aime. Mais pour vivre, la jeune fille doit s'en aller. Vivre sa vie à elle, et non la vie de sa mère. C'est difficile.

Et dans la deuxième partie du livre, la narratrice, Lisa -car il est écrit « roman » mais comme dans Eparse, c'est je crois bien de l'autofiction, avec beaucoup de souvenirs que je partage aussi de cette époque- Lisa, donc, elle aussi mariée et divorcée, va rencontrer avec sa fille à elle, adolescente, des écueils, et la laisse partir, parce qu'elle l'aime.

C'est un roman qui touche au coeur, un roman où on se reconnait, soi, une histoire dite avec des mots si simples, pour raconter l'amour maternel, et l'amour filial. Une ode aux mères et aux filles, une ode à la maternité.

Je ne peux que recommander la lecture de ce magnifique roman qu'on ne peut pas lâcher avant la fin, tant cette histoire est émouvante, tant ce style est d'une perfection rare.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Ce livre, lu dès sa sortie, m'a bouleversée à un tel point que j'ai sans cesse repoussé le moment d'en parler, de poser mes mots sur l'émotion ressentie tout au long de sa lecture.
C'est l 'histoire d'un amour, un amour inconditionnel qu'une enfant éprouve pour sa mère mais que celle-ci, personnage complexe et fantasque ne parviens pas à exprimer. J'ai eu mal, très mal pour la petite Lisa qui admire cette femme belle et élégante devenue mère trop jeune peut-être et qui rêvait d'autre choses et l'a embarquée avec elle dans un tourbillon, déménageant sans cesse et jouissant de la vie. ("Je change souvent d'école. Je ne me fais pas d'amis. Je n'ai que toi."). Une mère-copine qui exprime son amour en gâtant sa fille avec de nombreux cadeaux mais qui ne lui offre pas le plus important : du temps, de l'attention. Et qui, surtout, ne semble pas s'en rendre compte. La petite Lisa, elle, désire juste "une vie normale".
On se demande souvent qui est la mère et qui est la fille tant celle-ci à un comportement infantile, irresponsable et est totalement dépassée.
Une fille qui, devenue adolescente, n'a d'autre choix que de partir, pour son propre salut, pour se libérer de cette emprise qu'à sa mère sur elle, pour ne pas se laisser entrainer dans cette spirale destructrice.
Et qui, quand elle devient mère à son tour, veut être à l'opposé de sa mère, "une mère parfaite" et qui se retrouve confrontée au mal être de sa fille et se demande ce qu'elle a raté.
A travers le regard de Lisa, j'ai eu mal aussi pour cette femme instable, mélancolique, psychologiquement fragile, qui a vécu une vie en décalage avec des rêves trop grands, toujours insatisfaite, toujours ailleurs et profondément malheureuse.
Un livre qui questionne sur la transmission. reproduit-on les mêmes erreurs alors qu'on essaie absolument de faire le contraire? Est-ce une fatalité? La souffrance se transmet-elle inconsciemment? Qu'est-ce qu'être mère? Comment écrire notre propre histoire ? La relation fille-mère est -elle un miroir? En tant que fille, est-on un reflet de sa mère?
Les mots de Lisa sont justes, émouvants, sensibles et elle écrit et dévoile ses sentiments avec une grande sincérité qui ne peut pas laisser insensible. Écrire devient salutaire pour se libérer d'un sentiment de culpabilité : a-t'elle été une bonne fille? A-t'elle abandonné sa mère?
Et là le titre prend tout son sens.
Un livre magnifique qui m'a touchée en plein coeur.
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Par où commencer ? Par dire l'immense coup au coeur que ce livre a provoqué, par dire aussi que ce texte sur l'amour infini et les déchirures, sur les regrets et le pardon est très beau.

C'est l'histoire d'une petite fille et de sa mère, de leur relation : l'enfant voue une admiration totale pour sa mère mais cette dernière est en proie à un mal être profond et glisse de plus en plus. Alors la petite fille répare, panse, trouve des excuses avant de partir, un jour, pour ne pas sombrer aussi. Et puis elle a des enfants à son tour et se trouve en butte à des soucis, alors qu'elle avait tout fait pour ne pas être la mère que sa mère fût. Est-ce le moment de pardonner ? Est-ce trop tard ?

J'ai lu ce récit intime d'une traite, étant souvent traversée de frissons tant l'émotion m'étreignait. Que vous soyez fille ou non, mère ou pas, je le conseille.
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Je referme, émue, la dernière page de ce roman bouleversant. Lisa Balavoine y raconte sa mère, une femme fantasque, une mère-enfant malheureuse et maladroite, à la dérive. le récit est construit en trois parties dans lesquelles l'auteure raconte d'abord son enfance aux côtés de sa mère fragile à qui elle a servi de béquille : « La vie a ceci de surprenant qu'elle nous apprend à composer avec ce qui nous manque. J'ai une mère, mais je fais souvent comme si je n'en avais pas ». Puis elle évoque sa propre vie de femme et de mère, marquée par cette figure maternelle dont elle cherche vainement à se détacher, analysant leur relation troublante avec la métaphore de la tortue qui traverse tout le roman : « Un jour je comprendrai ce qui nous a séparées. Chacune enfermée dans sa coquille. Deux carapaces qui se cognent et nous empêchent de nous rapprocher ». Enfin c'est le long travail de deuil, difficile et douloureux, nécessaire pour se reconstruire.
J'ai été happée par l'écriture fragmentaire, simple et puissante de Lisa Balavoine, que je découvrais et qui m'a rappelé celle de Brigitte Giraud. Un vrai coup de coeur ! Je vais m'empresser de lire ses deux autres romans.
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L'autrice nous livre un récit émouvant dans lequel elle nous partage son enfance à coups de souvenirs qui remontent à la surface. Elle se rappelle cette mère défaillante, la honte grandissante... Cette mère dépressive, à l'humeur changeante, incapable de lui donner l'amour qu'elle attend. Elle interroge cette relation sur laquelle elle s'est construite, nous livre ses blessures, ses failles et ses souffrances et tout ce qui a participé à cette distance qui s'est creusée au fil du temps. Une mère étouffante qu'elle souhaite ensuite tenir éloignée de sa vie de maman, angoissant de reproduire ce schéma avec sa propre fille. Et puis, une fois que ce modèle sur lequel elle a tant cherché à s'appuyer, n'est plus, que reste-t-il ? Est-on prisonnier de notre enfance ? Peut-on guérir ou du moins apprendre à composer avec ce passé ? Ce livre m'a bouleversée, j'aurais aimé relever chaque phrase tant la plume délicate et juste de l'autrice retranscrivent si bien le deuil de cet amour maternel, le traumatisme d'une enfance et la peur de transmettre. C'est un texte intime dans lequel l'autrice cherche pardon et réconciliation et exprime, malgré tout, beaucoup de lumière et d'amour.
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La narratrice se débat avec cette question essentielle : comment être simultanément fille d'une femme et mère d'une autre ? Comment se libérer d'une mère envahissante qui nous avale par ses excès sans la trahir ? Son originalité émerveille la petite fille qu'elle était et dégoûte la femme qu'elle devient. La rupture nécessaire de l'adolescence finit de faire sombrer une mère codépendante et de culpabiliser la fille qui ne peut pourtant pas faire autrement.

Le roman est divisé en trois parties dépeignant chacune leur tour un pan de cette histoire d'amour-haine. La narratrice s'adresse directement à cette mère qui est partout et pour qui elle écrit. Elle tente de combler la tristesse inexpliquée de la mère et d'ignorer la folie qui vient. Devenue mère à son tour comme pour se venger des manquements de son enfance et s'affranchir de sa naissance, elle construit sa vie aux antipodes de celle de sa mère, et se retrouve pourtant aux prises avec une adolescente malheureuse dans laquelle elle se reconnaît et pour qui elle ne peut rien. A la mort de sa mère, la narratrice doit replonger dans un passé qu'elle a appris a oublié pour faire la paix avec celle qui n'est plus, qu'elle aime toujours de cet amour puéril indicible, qu'elle souhaite distancer tout en ne pouvant s'envisager sans d'elle, en acceptant de n'avoir jamais plus de réponse.

Ce comportement régressif, qui est sûrement une étape obligatoire de ce qu'on appelle communément le deuil, chacun ayant été dans cette situation s'y reconnaitra. L'autrice saute de souvenir en souvenir, pour tenter de ne pas oublier autant que pour garder la disparue encore un peu près d'elle. Répondant par ce roman à la demande de sa mère qui lui a fait part de son envie qu'elle écrive sur elle, la narratrice n'hésite pas à « inventer le réel » pour donner du sens à ce qui, malgré toutes ses tentatives, n'en a parfois simplement pas. L'absurdité de la mort de celle qui fait sens tente d'être justifiée par les lectures de ceux qui sont passés par là (Joan Didion, Roland Barthes, Clémentine Autain, Annie Ernaux) mais aussi par des quêtes vaines de réponse dans des photos sépia ou dans de vieux journaux intimes. A la tristesse inexpliquée de la mère répond des interrogations sur la transmission intergénérationnelle du mal-être : ma fille est-elle malheureuse car sa grand-mère l'était, et n'a jamais mis de mots sur son état ?

Ce roman est une lettre ouverte, une thérapie partagée à qui saura lire entre ses lignes l'urgence irrationnelle de conserver un peu du défunt parmi les vivants. C'est, malgré tout, une histoire qui finit bien. En donnant une forme, en justifiant par l'écrit l'existence de celle qui n'est plus, et la sienne d'un même coup, la narratrice se libère du poids de la morte qui ne la hante plus, mais la seconde et la précède d'un pas.
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Dans ce roman autobiographique, Lisa Balavoine se remémore la vie avec sa mère, récemment décédée, et tisse naturellement des liens avec la mère qu'elle est elle-même devenue. Elle raconte le deuil avec deux approches antagonistes, comme si elle était la première sur terre à expérimenter le décès de sa génitrice, tout en s'appuyant sur les textes et oeuvres phares, qui ont déjà exploré l'angoisse de la perte (« Journal du deuil » de Rolland Barthes, « Que faites-vous de vos morts » de Sophie Calle…). Par ce double mouvement, « Ceux qui s'aiment se laissent partir » est un texte aussi intime qu'universel, animé par des questions nécessaires : comment sommes-nous constitués et comment constituons-nous les autres ? Quelle est notre identité, que transmettons-nous ? Sommes-nous condamnés à reproduire les mêmes erreurs, de génération en génération, à porter le poids des mêmes traumatismes, ou sommes-nous maîtres de nos propres histoires ?

C'est un roman composé de fragments, non par effet de style, mais parce que la mémoire de ceux qu'on a aimés est nativement fragmentée, sans que l'on puisse déterminer pourquoi tels souvenirs, heureux ou malheureux, ont supplanté les autres. Malgré ces fragments, il n'y a ici nul égarement, « Ceux qui s'aiment se laissent partir » est un texte vif, qui, sans opter pour l'économie de mots – il comporte beaucoup de très belles tournures étoffées –, sait ne conserver que l'essentiel. Chaque phrase sonne juste. Il n'y a aucune maladresse, que des failles et des fissures.
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Encore une découverte avec ce titre. Et quelle découverte ! Un coup de coeur pour moi.
Lisa Balavoine nous relate dans ce roman sa relation avec sa mère, relation fusionnelle, chaotique, toxique. Elle écrit, y crit, son amour pour cette mère fantasque, instable, qui l'élève seule. Difficile de grandir, de se construire auprès d'une telle mère qui l'aime trop, mal.
La plume, finement ciselée, fluide, sert superbement ce récit fait d'instantanés, de fragments, de souvenirs du quotidien. C'est un récit fort, pudique, bouleversant, déchirant, magnifique.
Je ressors de cette lecture profondément touchée avec l'envie de découvrir le premier texte de l'auteure Épɑɾse.
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Coup de coeur.

Court mais d'une intensité sans nom, ce roman m'a subjuguée. Chaque mot résonne avec puissance, chaque phrase vient nous chercher plus profondément. Avec une plume intime et poétique, Lisa Balavoine vient toucher l'inavouable. C'est un récit sublime, nécessaire et poignant sur le poids de l'héritage, la transmission et les schémas familiaux.

Le style m'a fait penser à celui de Philippe Besson, très personnel. En moins de 200 pages, tout est dit.
À lire absolument.
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« Je suis dans le vrai temps où elle ne sera plus jamais. », une femme, Annie Ernaux.

Dans un récit autofictif en trois parties Lisa Balavoine raconte une histoire d'amour incommensurable et complexe entre une mère et sa fille.
Tandis que la petite fille aspire à une vie normale, sa mère tumultueuse, fantasque, brûle ses ailes au nom de la liberté et perd pied : l'alcool, la dépression aura raison d'elle. Cette femme reste mystérieuse et donc inquiétante pour sa fille qui, malgré tout, sera inexorablement attirée tel un aimant.

« Parce que je ne vois que toi en fermant les yeux. Parce que je me délecte de ta voix et de ton rire lumineux. Parce que j'attends les samedis matin où j'écoute Émilie Jolie dans le salon pendant que tu fumes sur le balcon. Parce que je ne sais pas où tes yeux se perdent lorsqu'ils regardent le ciel. Parce que je garde l'odeur de ta peau inscrite dans la mémoire de mon coeur. Parce que j'ai peur qu'il t'arrive quelque chose. Parce que j'ai raison d'avoir peur».

La dérive de la mère entraine progressivement celle de sa fille. Ce lien qui mêle rejet, incompréhension, honte, colère, désarroi, adoration, fascination, fusion et sincérité va déstabiliser la narratrice. Sa mère n'a pas de filtre, elle est seule, désespérée et entraîne dans sa détresse sa fille, sa seule interlocutrice, dans un tourbillon infernal. Cette femme glisse, perd pied et la petite Lisa perçoit toutes ses blessures sans pouvoir les panser.
« Vivre avec toi, c'est vivre à cent à l'heure, c'est un tourbillon. »
« Tu préfères croire que ta vie n'a pas commencé et tu attends, impatiente, qu'il se passe quelque chose. »
« Je change souvent d'école. Je ne me fais pas d'amis. Je n'ai que toi. »
« Tout semble passer plus lentement alors que toi et moi ne vivons qu'un brouillon d'existence dans des appartements où nous nous installons jamais. »

Adolescente, Lisa va devoir fuir, s'échapper de l'emprise maternelle destructrice pour exister.
« Ma liberté devient un gouffre, je me sens appelée par le vide, le vide que notre vie trace autour de moi. »

Lisa va devenir à son tour mère et malgré sa volonté d'atteindre la perfection en instaurant la stabilité qu'elle n'a jamais eu, en allant jusqu'à s'oublier, elle va rapidement se rendre compte qu'elle ne pourra pas empêcher la mal être de sa fille.
Ce texte met ainsi en relief le questionnement de la reproduction des schémas, de la fatalité, de la transmission de la mélancolie, et même de la mémoire : jusqu'à quel point reconstitue-t-on nos souvenirs ?
« J'aimerais comprendre pourquoi, de tout ce que nous avons vécu, je ne parviens pas à me délester du pire. »

Ce texte intimiste est l'histoire d'une réconciliation. Lisa va se libérer de sa culpabilité car « ceux qui s'aiment se laissent partir ». Elle parvient à déplacer sa colère et pardonne.
J'ai été bouleversée par les mots de Lisa Balavoine. Ce texte court est chargé en émotion et les thèmes abordés ne peuvent que me percuter tant ils font écho en moi.
C'est à lire !!

« La photographie est abîmée, elle a subi de mauvais traitements, elle est pliée, tordue, marquée par endroits. Cette image meurtrie et apaisée, c'est toi, ma mère. C'est toi toute entière. Une femme en bleu, les yeux clos et les rêves silencieux.
Je ne te réveille pas, je te laisse partir. »

Lien : https://blogdelecturelepetit..
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