Dès les premières informations parues sur Facebook, j'ai eu très envie de lire ce roman. J'étais intriguée ; sitôt reçu, je l'ai attaqué. Les premiers paragraphes m'ont déroutée pour ne pas dire déçue. Je venais d'avaler quelques pages et faisais face au déballage d'une intimité dont je ne voyais ni la finalité, ni l'intérêt, une impression d'élucubrations narcissiques pour lesquelles je ne pensais pas tenir la distance. Mais, comme il est très rare que je ne persiste pas dans mes lectures, j'ai persévéré – ce devait être plus que cela, je le sentais - , et puis j'ai tourné les pages, de plus en plus vite, happée par ces mots qui m'ont percutée. J'ai ressenti une émotion intense, l'envie d'en savoir davantage. Les mots ont résonnés, ils sont ceux d'une femme, des femmes, des segments de vie, des choix, des erreurs, des paris à tenir, une vie qui s'écoule, avec ses doutes, ses joies, ses ratés. La mise à nue est intense, osée, riche, elle côtoie nos propres fêlures, flirte avec nos histoires, les mecs, les enfants, miroirs de nos failles, le sexe, les sentiments, la solitude, le temps qui passe. Nos rides, nos lubies, nos envies. C'est elle, c'est vous, c'est moi. On sourit, on pleurerait presque.
« Je me sens parfois aussi excitante qu'une entreprise en dépôt de bilan »
Il y a ce que nous sommes, ce que l'on attendait, ce que l'on espérait, et puis il y a le vrai, ce que avec quoi on compose. On s'adapte. On fait ce qu'on peut.
« … Je fais ce que je peux avec mes erreurs à réparer. Je fais ce que je peux avec mes peurs à affronter. Je fais ce que je peux avec mes liens à renouer. Je fais ce que je peux avec mes décisions à prendre. Je fais ce que je peux avec mes vides à remplir. Je fais ce que je peux avec mes pleins à vider. Je fais ce que je peux. »
Le ton est donné. A charge.
Lisa Balavoine se livre sans concession, lie les souvenirs, les histoires, ses impressions, épingle ses désirs, accroche ses loupés. Il y a son couple, son ex, son mec, ses enfants qui grandissent, son travail, la musique, sa mère, une vie, une construction. Une reconstruction.
« Apres une énième conversation téléphonique ressemblant à toutes les précédentes, j ai dit à ma mère que, dans l'éventualité de son décès, je ne pouvais pas lui assurer que je serais triste »
Le style est brut, franc, sans fioriture, alternant confidences, autodérision et humour.
« Rupturlute (n.f.) rupture brutale, à s'en ôter les mots de la bouche. Exemple : Ce mec m'a encore fait le coup de la rupturlute. Franchement c est dur a avaler. »
Pour résumer, ce livre est un coup de coeur.
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