Sans famille chez Dynamite, orpheline chez Delcourt, à défaut de s'accorder sur le titre, les éditeurs ont au moins compris qu'Aura était seule. C'est d'ailleurs tout ce qu'on peut capter de cet album au scénar pas clair. Comme Aura, l'histoire sait à peine d'où elle vient et n'a aucune idée d'où elle va. Baldazzini jette en vrac des idées et des bouts de récit épars avec pour résultat une BD nébuleuse dans ce qu'elle cherche à raconter.
SDF, Aura trouve refuge auprès de travailleurs du sexe gays et transgenres. Pourquoi ? Parce que les personnes transgenres sont une des marottes de Baldazzini. Sinon cette spécificité des personnages, qui pourrait nourrir le récit, n'est pas exploitée et Aura pourrait aussi bien se trouver parmi des hétéros, des lesbiennes, de chastes nonnes ou dans un club de bridge plein de nonagénaires, ce serait pareil. Aura, peut-être elle est enceinte, parce qu'elle en manifeste un certain nombre de symptômes (vertiges, nausées), peut-être pas, parce que vu le final où elle libère un flot de diarrhée dans le caniveau, son état de santé pourrait tout aussi bien s'expliquer par une gastro. Quant aux thèmes psychologiques et sociaux (solitude, mal-être, famille biologique ou d'adoption, fétichisme, violences sexuelles, travailleurs et travailleuses du sexe) censés constituer le coeur de l'ouvrage, ils ne sont qu'évoqués vite fait, à peine esquissés et jamais creusés.
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