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Karitas tome 2 sur 2
EAN : 9782847202120
636 pages
Gaïa (02/11/2011)
4.26/5   153 notes
Résumé :
Envers et contre tous, en dépit des convenances, des amours et des enfants, Karitas peint, constamment, obsessionnellement. Femme libre dans une Islande encore corsetée, elle voyage de Paris à New York, avec pour seul bagage ses tubes et ses pinceaux. Parfois sa vie de bohème l’étourdit, l’inspiration fuit, sa famille lui pèse et Karitas vacille. Toujours, elle repart, suivant un seul guide : l’art.
Que lire après Karitas, tome 2 : Chaos sur la toile (L'art de la vie)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Habitée par la peinture, Karitas a eu la chance de pouvoir étudier aux Beaux-Arts à Copenhague. Mais l'art ne lui permettant pas de subvenir à ses besoins, elle sale le hareng en attendant la gloire. C'est là qu'elle rencontre Sigmar, le plus bel homme du pays qui l'épouse et lui fait quatre enfants. Bien que son époux soit très tolérant et admiratif de son talent, Karitas ne peut plus se donner entièrement à la peinture, freinée dans son élan par les grossesses et les soins que réclament ses enfants. Après la perte d'un nourrisson, la naissance de jumeaux à peine viables et en l'absence de Sigmar parti en mer pendant des mois, l'artiste perd pied et sombre peu à peu dans la folie. Appelée à la rescousse, sa soeur Bjarghildur prend les choses en main. Elle récupère la petite Halldora et expédie Karitas et ses deux fils dans la campagne d'Öraefi. Là-bas, Karitas se refait une santé et reprend goût à la vie. C'est donc sur la côte sud-est que Sigmar revient la chercher après avoir fait fortune, mais surtout après treize ans d'absence.
Ce deuxième tome débute des années plus tard. Karitas a quitté Öraefi mais n'a pas suivi Sigmar, incapable de lui pardonner sa trop longue défection. Elle vit à Eyrarbakki où elle enseigne l'art et peint tout son soûl. le contact avec sa fille n'a jamais pu être renoué et ses fils, désormais, des hommes, sont indépendants. C'est le moment où jamais pour celle qui aborde la cinquantaine, d'aller tenter sa chance à Paris, ville d'art par excellence. Pourtant, la famille n'a pas fini de la vampiriser. Son fils, Sumarlidi, abandonné par sa compagne, lui confie, contre son gré, la petite Silfa. Grand-mère mais toujours aussi volontaire, Karitas quitte l'Islande pour la France où elle espère bien percer malgré cette nouvelle charge.


Quel bonheur de retrouver l'impétueuse Karitas pour la deuxième partie de sa vie. Après une jeunesse mouvementée, une vie d'épouse et de mère, la voici grand-mère et toujours peintre. Les deux composantes de vie, la famille et l'art, continue à se mêler, se combattre, et même si le second sort toujours vainqueur, elle ne peut pas entièrement se débarrasser du poids de la première. Ses frères qui la soutiennent, sa soeur qui la jalouse, sa fille qui l'ignore, ses fils qui la sollicitent, son mari qui veut reprendre la vie commune...Karitas lutte pour encore et toujours devenir peintre. Non pas pour la gloire et l'argent mais pour obtenir une certaine forme de reconnaissance. Mais la route sera longue, de Paris à New-York pour devenir enfin une artiste plasticienne admirée et dont les oeuvres s'arrachent. Pourtant, quand elle rentre au pays, elle redevient la petite Karitas, une artiste bohème, incapable de faire tourner une maison, d'élever correctement des enfants, de tenir son rôle d'épouse. le poids d'une société qui veut encore voir ses femmes derrière les fourneaux continuent de peser malgré les revendications de la jeune génération qui bat le pavé pour réclamer autonomie et égalité.
Toujours aussi agréable et riche en émotions, ce second volume tire peut-être un peu en longueur. Les situations s'éternisent quand on voudrait enfin voir le talent de Karitas reconnu à sa juste valeur. Ce petit bémol n'enlève rien à la maîtrise de Kristin Marja BALDURSDOTTIR qui sait si bien nous faire entrer dans l'univers chaotique de l'artiste. A côté du travail de création et de l'émancipation de Karitas, c'est toute l'évolution de la société islandaise qui se dessine et l'amélioration du statut de la femme. Karitas, entre ombres et lumières, extases artistiques et drames familiaux, s'acheminent vers la vieillesse, peut-être la sérénité, au pays des fjords et des glaciers, de l'hiver et du soleil de minuit, avec pour fil conducteur la passion de l'art et l'amour de la liberté.
Une belle conclusion pour cette saga coup de coeur.
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Beaucoup de plaisir à retrouver Karitas (voir «Karitas sans titre») femme passionnée, déchirée, qui malgré les embûches, en lutte avec les autres et elle-même, poursuit obstinément son chemin d'artiste.
Chaque étape de sa progression vers une plus grande maturité est une rupture qu'elle vit douloureusement tout en sachant au fond d'elle-même qu'elle est nécessaire si elle veut avancer
Il lui faudra encore bien des expériences en Suède et à Paris avant que ne meure vraiment en elle la jeune fille obéissante, gentille et sage, pour qu'enfin la femme et l'artiste prenne son envol, devienne plus sûre de sa vocation et ce sera New-York avant le retour en Suède lors du décès de sa mère, la seule à l'avoir inconditionnellement soutenue.
Karitas gagne son indépendance tout en restant vulnérable face aux apparitions éloignées de Sigmar, son mari aux beaux yeux verts, qui poursuit sa vie de son côté et face à ses enfants, sa famille qui souvent s'interposent et perturbent son besoin de liberté, de solitude et de paix nécessaire à la gestation de son oeuvre.
Rapports ambigus et conflictuels entre sa vie de femme et sa passion plus forte que tout pour la peinture. 
p 148 J'étais prisonnière de l'enfant, dans une ville où j'étais venue chercher la liberté, me perfectionner dans l'art. Les enfants me suivaient toujours comme une ombre. Jalonnaient mon chemin. Malgré tout je ne les avais jamais choisis.
p 214 ... il (Sigmar) me souleva et me serra fort contre lui pour que nous puissions nous regarder dans les yeux et je pensai en moi-même que si je n'avais pas eu besoin de peindre j'aurais pu regarder dans ces yeux pour l'éternité.

Elle peut être d'une grande violence dans les moments où elle ressent son entourage comme un obstacle à sa vie d'artiste tout en les aimant malgré tout. Pour son équilibre elle a parfois besoin d'eux, quand elle veut être rassurée tout en sachant qu'elle suivra sa voie quel qu'en soit le prix :

p 229 Il (Dengsi son nouvel ami ressurgit des années de jeunesse, devenu violoniste) me dit de ne pas m'inquiéter si je ne pouvais pas peindre : l'art vient par bouffées, il n'y a aucun moyen d'avoir le contrôle sur lui, c'est lui qui a le contrôle sur nous, nous devons nous en accommoder.

Je mets la même note à «Chaos sur la toile» qu'à «Karitas sans titre» (réédité sous le titre «Karitas, l'esquisse d'un rêve») puisqu'ils forment une seule histoire mais je pense que le second volume présente quelques longueurs et j'ai accroché sur certains passages dont la traduction m'a parue approximative ou maladroite. Petites restrictions qui ne m'ont pas empêchée de dévorer ce livre.
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Aussitôt refermé Karitas, tome 1: L'esquisse d'un rêve me voilà replongée dans la lecture de Karitas, tome 2: L'art de de la vie/Chaos sur la toile …

Notre héroïne est à présent au mitan de sa vie et du siècle.
La seconde guerre est fini, l'Islande est indépendante et la présence des soldats américains y est bien réelle.

Karitas a quarante cinq ans, et vit alors à Eyrarbakki sur la côte sud, à quelques kilomètres de la capitale. Là, Karitas refait peu à peu surface sous la houlette des « belles soeurs » Olafia et Sveina, amies bienveillantes qui lui permettent de travailler tout en assumant son art.

Dégagée de ses obligations familiales et domestiques (les enfants ont grandi) , seule et esseulée (Sigmar, son mari de marin devenu capitaine puis armateur est toujours par ondes et par flots), elle se consacre à son art.

Très vite rattrapée par les mouvements du monde et les cycles de la vie, elle entame une nouvelle saison en femme libre: celle de la renaissance, découvrant Paris et parcourant l'Europe.
Renaissance maternelle avec sa petite- fille Silfa qu'elle prend en charge.
Renaissance sentimentale avec le violoniste Dengsi, son ami mi-amant, et sa voisine Elena, une artiste portugaise...et bien d'autres encore.
Renaissance artistique et créatrice enfin avec la vie et l' exposition parisienne puis new-yorkaise.

Puis vient le temps de la peine et du chagrin, celui des deuils et des séparations.

De retour au pays, elle s'installe à Reykjavik où elle bénéficie du soutien de sa famille, notamment de son petit frère, Petur, qui lui prête un logement. Elle s'entoure alors de ses vielles amies, Karlina et Pia, perdues de vue et retrouvées, de sa belle soeur Herma à qui elle donne les rênes de la maisonnée.
Cette communauté de femmes jouera alors le rôle de tampon et de filtre aux échos et aux bruits de la vie extérieure, protégeant ainsi Karitas qui, à l'abri de son atelier aménagé ( sa chasse gardée), continue de créer.

Suivront le temps de l'acceptation, avec son voyage à Rome, « paradis des artistes » et la rencontre avec le petit-fils italien de Sigmar, Giovanni et enfin le temps de l'apaisement et de la trêve.

Au crépuscule de sa vie, artiste de renommée internationale, elle délaisse l'art abstrait et conceptuel pour enfin peindre les paysages, libérée et apaisée du chaos des émotions, elle redécouvre la beauté de la nature et la puissance des éléments.

Elle capitule devant Sigmar, son époux légitime, assagi, toujours amoureux passionné et respectueux de son art.
Sigmar, l'homme de sa vie reste toujours l'ancre de son embarcation, son premier modèle, son premier et dernier homme nu. Et elle, la «  féroce guerrière scandinave » accepte la réconciliation avec son terrible viking.
Par contre, elle refuse enfin à sa soeur aîné, la jalouse Bjarghildur, toutes concessions, et celle-ci prend la figure d'un troll malveillant.

Vous aurez compris que j'ai adoré ce second volet, Karitas, tome 2: L'art de de la vie/Chaos sur la toile.

Kristina Marja Baldursdottir nous a dépeint une héroïne scintillante et nous a déroulé ses toiles, elle a su dessiné une figure stellaire dans un roman océan.
L'écriture de sa trajectoire, des huiles sur toile aux aquarelles, des compositions à son ultime installation sur laquelle Karitas ne s'exprimera pas, laissant les critiques d'art à leur travail, témoigne du cheminement et de la vivacité des émotions de l'artiste.

Karitas ou le magnifique portrait d'une femme qui traverse le siècle,
du temps révolu de l'express côtier à la route circulaire pour entreprendre le tour de l'île.
Karitas, ou les visages de femmes libres .
Karitas une inoubliable saga islandaise.

Un superbe final, une offrande au père.
Retour au point de départ, la boucle est bouclée
Eau, lumière, couleurs.
Etoile et toiles.

Merc iKristina Marja Baldursdottir pour cet extraordinaire et prodigieux voyage.
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Rentrer dans la tête de l'artiste..
(Ce livre a été aussi édité sous le titre "Chaos sur la toile")

Dès la dernière page tournée de "Karistas, l'esquive d'une rêve", je me suis empressée de retrouver les pas de cette artiste peintre islandaise, charismatique et talentueuse.

Si le premier livre construit sa vie de femme et d'épouse dans une Islande en mutation entre les deux guerres mondiales, le second livre nous entraine dans les pas de l'artiste Avant gardiste.
Dans les années 50, controversée dans une société encore traditionnelle, il lui faudra couper les amarres, quitter famille et patrie pour Paris et New York, et faire vivre et nourrir sa nécessité absolue de créer, au sein des courants artistiques mondiaux.

Cacophonie de l'esprit qui nourrit la création.
Folie et chaos des pensées et des rêves cauchemardesques, canalisés par la maitrise artistique et l'oeuvre exutoire réalisée.
Le dilemme est sans fin, entre nécessité absolue d'indépendance et culpabilité envers sa famille et son entourage. Refuser le conformisme, la vieillesse qui guette, faire sortir l'oeuvre des tripes et suivre sa voie sans faillir.

Nombre de pages sont à la première personne (et c' est une nouveauté entre les deux livres), car qui peut le mieux parler de ses ressentis que l'artiste elle-même?
Il est parfois difficile de suivre sa logique. On sent poindre la folie. La douleur et le bonheur de la création sont présents à chaque page, et l'explication narrative en est passionnante, presque plus accessible que la confrontation avec l'Art abstrait dans un musée.

Le destin de Karitas est également forgé par l'omniprésence de sa famille, tribu attentive, envahissante, exasperante, intolérante mais toujours présente pour le meilleur et le pire. Les personnages de femmes sont particulièrement bien construits. La condition de la Femme est traitée avec un humour féroce et satyrique.
Et c'est un plaisir de mieux comprendre le fonctionnement de la société islandaise, à la fois abrupte et chaleureuse.

Je referme ces deux livres à regret pour ces beaux moments de lecture dépaysante
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Dans le tome 1 de 545 pages, Karitas la narratrice parlait de son enfance en Islande, de sa vie avec Sigmar son mari toujours en mer, de ses enfants, jusqu'au retour de son mari après treize ans d'absence.
Dans ce deuxième tome, elle quitte mari et enfants pour se consacrer à la peinture. Elle raconte sa vie à Paris, à New York, son voyage à Rome, ses expositions, ses retours en Islande, ses relations toujours mouvementées avec sa famille , ses amis.
Chaque chapitre présente en deux pages une description d'une oeuvre de l'artiste et sa situation à l'époque, avant que Karitas ne raconte sa vie dans une écriture fluide.
J'ai trouvé ce second tome de 665 pages trop long , souvent ennuyeux avec ses répétions, ses descriptions de Karitas et son mari trop mielleuses, toutes les qualités pour les uns et tous les défauts pour d'autres!
Ce livre m'a toutefois donné envie de connaître un peu mieux l'Islande, ses beaux paysages, ses coutumes et de manger de l'aiglefin!
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critiques presse (1)
Actualitte
07 décembre 2011
Une harmonie parfaite. Un chef d'œuvre pour qui elle aura consacré toute une vie. Maintenant tout s'apaise. Une impression de pureté illumine les dernières pages: « l'œuvre blanche ».
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Elle se délectait de parler islandais, s'appliquait soigneusement à chaque mot avec une expression de satisfaction sur le visage et les bonnes choses coulaient à flots dans la cuisine comme les mots de sa bouche, biscuits de flocons d'avoine, petits pains enroulés à la farine, le tout fait maison, mouton fumé froid, pâté, fromage de tête, poisson séché, fromage de petit-lait sans oublier le café. En fait on peut difficilement appeler ça une ferme, dit-elle tout à son occupation, je n'ai pas une seule bête sinon le chat et quelques poules, mais j'ai un carré de pommes de terre et un potager, pêche la truite dans les lacs ici au-dessus, achète de la viande d'agneau de l'été au fermier de la propriété voisine, fait du boudin de sang et de la saucisse de foie que je mets à conserver dans le petit-lait, la nourriture sure islandaise est la meilleure chose que j'aie ici, puis je sale la viande dans un tonneau, je me fais souvent du mouton salé le dimanche, ça me rappelle l'Eisbein, le jarret de porc allemand à l'os, et puis je me procure quelque fois du poisson frais, du fromage blanc liquide et de la crème fraîche à Borganes, j'y suis allée pour la dernière fois maintenant avant Noël, mais en règle générale je ne bois pas de lait aussi ça n'a pas d'importance de ne pas avoir de vaches. En dehors de ça je descends jusqu'à Reykjavik en voiture au printemps et à l'automne, vais à la banque et achète livres et denrées alimentaires. J'ai lu toutes les sagas islandaises depuis que je suis venue ici et presque tous les romans des écrivains contemporains, de fait j'ai une fort bonne bibliothèque comme vous voyez, ce qui me manque le plus peut-être est de n'avoir personne pour parler de ces histoires. Et puis j'ai un peu étudié les plantes et les oiseaux ici, je tiens de bons rapports sur ces derniers. Le rare phalarope à bec large était là-haut sur un lac l'été dernier, c'est mon favori.
Mais ne te sens-tu jamais seule? plaçai-je lorsqu'elle fit une pause.
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Les montagnes à l'ouest s'offrirent à mes yeux lorsque je fus arrivée au sommet de la paroi de rochers et moi qui n'avais jamais été fascinée par les montagnes, je fus émue aux larmes. Elles étaient si paisibles et majestueuses dans le soleil du soir. A l'est je vis le glacier de Langjökull, au sud la barre de haute lande de Skarö, l'immensité me posséda toute entière, je sentais se ramifier en moi ce profond sentiment de liberté qui ne se trouvait nulle part ailleurs que dans ce pays. Et je compris alors la cohérence. Compris pourquoi les Islandaises étaient poussées en avant vers la liberté, je compris pourquoi elles ne laissaient pas la banquise entraver leur route, la terre d'ici les avait dotées de cette liberté à leur naissance. On n'échappe pas à son destin. En montant vers le haut prolongement escarpé de la montagne avec le chat sur mes talons je pensais aux femmes qui devaient cacher leurs cheveux et leur visage pour satisfaire le patriarcat, je me rendis pleinement compte de leur soumission et de leur obéissance. Comment est-il possible de se battre pour la liberté lorsque la liberté n'est pas déjà dans la poitrine?
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L'enfant se réveille en pleine nuit en sanglotant, elle soutient qu'un méchant bonhomme la suivait et voulait la jeter dans un trou.
Je dois poser mes couleurs, me glisser près d'elle sous la couette, la tenir serrée fort contre moi pendant qu'elle se rendort. Le petit corps est rouge de chaleur, nous ne sommes pas encore habituées à la douceur du printemps, aux jours de mai ainsi calmes et chauds, à la moiteur qui recouvre l'atelier jusque tard dans la nuit. J'embrasse ses mains potelées brûlantes, pense au printemps froid chez nous en Islande. Verse des larmes quand je me souviens des lumineuses nuits d'été, de l'immensité, je revois l'océan et les montagnes, les cairns solitaires sur la lande de bruyère, entends le courlis cendré pousser son long sifflement ondulé dans le calme profond, le pluvier dorré lancer son appel mélancolique, la bécassine des marais chevroter dans l'air, je bride des chevaux dans un pré, chevauche à toute allure en remontant le fjord, suis incapable de travailler à cause du mal du pays.
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Les carreaux de faïence noirs et blancs de l'élégante salle de bain de mon frère Olafur me font penser aux jours dans ma vie. Aux jours clairs, quand je peignais du matin au soir, aux jours sombres quand je ne pouvais pas peindre. Il n'y avait pas d'autres jours dans ma vie. Je ne trouvais jamais de bonheur profond ailleurs que dans mes oeuvres, lorsque tout allait bien, lorsque les formes et les couleurs s'unissaient comme un couple amoureux, lorsque l'imagination gouvernait le pinceau, alors ils ne pouvaient pas entrer, le temps et la mort, ces frère et soeur magnifiques.
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Ma petite fille veut habiter chez moi et je veux l'avoir mais ma demeure n'est pas assez décente pour elle selon l'appréciation de ma sœur. Bjarghildur à emmené Silfà de force avec elle hier, c'est la deuxième fois qu'elle me la prend et la troisième fois qu'elle me prend un enfant.
Les femmes artistes n' ont absolument pas le temps de s'occuper d'enfants, ceux-ci ont seulement été un obstacle et un frein à leur art, alors joue cartes sur table, pourquoi veux-tu avoir ta petite fille dans ta maison ?
J'ai simplement beaucoup d'affection pour elle.
Les femmes artistes n'aiment qu'elles mêmes.
J'ai envie de l'élever. Je veux qu'elle reçoive une éducation dans une maison rayonnant de culture où elle sera encouragée à étudier et à se battre, où la peinture, la musique et la littérature tiendront la place d'honneur afin qu'elle devienne une citoyenne du monde indépendante et ne doive jamais s'incliner devant la volonté des hommes ou des femmes qui voudront la soumettre.
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