J'ai tellement été émue par le film « Je ne suis pas votre nègre » dont le texte original est de
James Baldwin, que cette lecture s'imposait.
Raoul Peck a signé un documentaire remarquable sur la violence raciale aux États-Unis, diffusé mardi 25 avril 2017 sur Arte, en attendant une sortie en salle. le texte de
James Baldwin, lu par Samuel Jackson en anglais, par
Joey Starr en français, est la colonne vertébrale du film, pendant que ses interventions dans des débats télévisés ou universitaires donnent la mesure d'un homme et d'un orateur hors du commun.
C'est sur cette base que je suis allée fouiner à la bibliothèque car je n'avais jamais lu aucun écrit de l'auteur noir américain,
James Baldwin.
Et je suis tombée sur "
Jimmy's Blues", recueil de dix-neuf poèmes publié pour la première fois en 1983. Il s'agit d'une édition Bilingue Français/anglais dont la traduction conjointe est de Philippe Wehle et
Hubert Nyssen. Bien que l'on considère facilement le poète Baldwin, "
Jimmy's Blues" est son unique recueil de poésie et il n'a jamais atteint la popularité de ses romans et de ses livres de non-fiction.
Il faut dire qu'il raconte le blues et qu'il y a quelque chose de mélancolique, une aigreur très difficile à traduire en français. D'ailleurs, il scande « mon odyssée est décevante » dans son poème anniversaire. On voit que ces poèmes ne sont pas toujours engagés comme je m'y attendais.
Ce que j'ai apprécié c'est que
James Baldwin offre ces poèmes, comme un cadeau, avec des sous-titres pour certains d'entre eux, qui indique entre parenthèse à qui ils sont destinés. Je retiens particulièrement la dédicace à
Simone Signoret « Une femme comme un paysage » (pour
Simone Signoret). Il résonne comme un écho avec la France car, alors qu'il est né en 1924 à Harlem,
James Baldwin a quitté les États-Unis pour vivre à Paris dans ses jeunes années et cela semble l'avoir marqué.