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Elisabeth Gille (Traducteur)
EAN : 9782070382682
448 pages
Gallimard (11/05/1990)
3.85/5   91 notes
Résumé :
Le lendemain de Pearl Harbor, les Japonais s'emparent de Shanghai. Dans la panique qui suit la canonnade, Jim, onze ans, est séparé de ses parents. Il est recueilli, peut-être pour des raisons ambiguës, par deux marins américains, puis arrêté avec eux et enfermé dans un camp, à Longhua. Délaissé par ses compatriotes, il est bientôt fasciné par l'occupant japonais et ne comprend pas pourquoi il se retrouve sur les routes pour une marche forcée vers le stade de Nantao... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Roman autobiographique, Empire du soleil, plonge le lecteur dans la ville de Sanghai, aux heures de l'occupation nippone, durant la guerre Sino-Japonaise qui s'inscrit dans le second conflit mondial.

Le roman s'ouvre à la veille de l'attaque surprise de Pearl Harbor, dans cette ville particulièrement marquée par son passé colonial, où les occidentaux vivent, privilégiés et coupés du monde, répartis entre la concession française et la colonie internationale, dans une ville irriguée par le flux incessant des pousse-pousse, des péditaxis, des soldats désoeuvrés de l'armée fantoche chinoise, des véhicules blindés des troupes d'occupations, des paysans affamés réduits à la mendicité, des coolies surchargés de ballots en tous genres. Jim, est un enfant de 11 ans, britannique par ses parents mais natif de cette ville surpeuplée et dangereuse pour les petits occidentaux, qui a toujours vécu dans une atmosphère de conflit armé, passionné par l'aviation de guerre, et qui porte une admiration juvénile pour le stoïcisme et la bravoure des troupes japonaises. Mais lorsque le pays du soleil levant déclare la guerre aux alliés en bombardant les troupes américaines basées dans le pacifique et, dans le port de Sanghai, la marine britannique, son destin bascule, et pour cet enfant qui joue à la guerre, le monde adulte rentre en collision avec tout ce monde onirique pour le vieillir prématurément. Séparé de ses parents dans la confusion et le chaos de cette mégalopole grouillante et menaçante, gardé dans un hôpital, puis dans deux camps de détentions successifs, où sévissent dysenterie, typhoïde, béribéri, malaria et autres fièvres malignes, malnutrition et calamité du même tonneau, Jim saura faire preuve d'un courage, d'un instinct de survie et d'une débrouillardise remarquable. Environné de partout d'un climat hostile, rejeté par les adultes lorsqu'ils ne cherchent pas tout simplement à s'en faire un factotum facilement corvéable, Jim est doué de ressources intérieures étonnantes, qui lui permettent en général de mieux s'adapter aux conditions inhumaines que les adultes, en restant toujours comme en partie étranger, suspendu entre l'enfance et la maturité, entre la naïveté, le rêve et les aspirations de son âge et l'impérieuse nécessité qui commande à cet être sans appui la ruse et l'intelligence pour sa survie.

Le roman ménage des éclaircies de poésie dans un maelström de dureté et de privation. Avec l'ironie discrète d'un narrateur omniscient, J.G. Ballard, sait rendre particulièrement attachant son personnage, mélange d'ingénuité et de roublardise, pour faire de ce roman un grand moment de la littérature de guerre.
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Au lendemain de l'attaque de Pearl Harbor, les japonnais durcissent leur occupation de la Chine (ayant débutée en 1937) et parquent les populations européennes dans des camps de prisonniers.
Né à Shangai, Ballard a vécu dans l'un de ces camps, de 1942 jusqu'au la fin de la guerre, expérience traumatisante dont il tirera son chef d'oeuvre non fictionnel, Empire du Soleil.
Jeune adolescent séparé de ses parents, "Jim" va faire preuve d'une grande débrouillardise pour survivre dans cet environnement insalubre où sévissent les maladies, la malnutrition et les mauvais traitements.
Ce qui frappe le plus à la lecture, c'est que le jeune homme s'est parfaitement adapté à sa nouvelle condition et semble même l'apprécier à certains moments. Les soldats japonnais font son admiration alors qu'il nourrit un profond mépris pour ses compatriotes britanniques, campés comme des personnages peureux, égoïstes et dénués de toute solidarité. Les alliances qui se créent dans le camp sont toujours intéressées et peuvent se défaire aussi rapidement qu'elles se sont tissées. du reste, les événements sont décrits avec une certaine froideur, Jim est témoin de plusieurs morts violentes sans que cela ne semble le choquer plus que ça.
S'il est non fictionnel, Empire du Soleil est un récit biographique, plus qu'autobiographique. le garçon dont Ballard nous raconte les aventures est en effet un jeune homme interné au même camp que lui, Ballard n'ayant pas été séparé de ses parents. Mais on peut supposer que ces derniers ne lui ont pas été d'un grand secours quand on voit la place réservée aux adultes, et notamment aux hommes, dans le bouquin.
Empire du soleil est également une clé pour comprendre l'univers ballardien, sa détestation des anglais et de la société de consommation. Lui qui a vécu en se nourrissant d'une patate douce par jour pendant 3 ans était logiquement ulcéré par les centres commerciaux, leur abondance de victuailles et de biens inutiles. Il ne pouvait comprendre la vie pavillonnaire inspirée du modèle US, où la préoccupation principales des habitants et d'acquérir la dernière machine à laver. Il prédisait une révolte des banlieues face à la vacuité culturelle de ce mode de vie (millenium people ; que notre règne arrive). On retrouve également une sorte de fascination pour la crasse et les bas instincts de l'homme en situation de précarité (IGH, l'île de béton) comme si ce n'est qu'une fois dépouillé de tous ses attributs sociaux que l'être humain peut retrouver la pleine jouissance de sa nature.
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L'empire du Soleil est une belle fresque d'un bout de deuxième guerre mondiale vu à travers les yeux d'un enfant dans la partie extrême-orientale de ce conflit. Ce héros est l'auteur J.G. Ballard et l'auteur est ce héros rêveur à la vie doucereuse et privilégiée dans le Shanghai des concessions internationales. L'attaque de Pearl Harbor et l'entrée du Japon le sépareront de ses parents, le confronteront à la dureté de l'internement dans un camp japonais, des contingences de la survie et de l'égoïsme qu'elle impose. Seul, porté par le désir de revoir ses géniteurs, il louvoiera entre les clans, la promiscuité, les maladies, la mort, la faim, les privations, les vexations, les punitions… sachant se rendre toujours indispensable, il trouvera son chemin vers l'avenir d'un adolescent trop vite confronté à la laideur du monde adulte. La lecture est fluide, le style du traducteur agréable. Je ne regrette pas de m'être laissé tenter par cet ouvrage qui trainait sur un coin d'étagère ami. Spielberg a fait un film de cette histoire.
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Jim est un petit garçon britannique de onze ans qui vit a Shanghaï avec ses parents juste avant la seconde guerre mondiale. Quand les japonais attaquent la ville, dans la cohue, il est séparé de ses parents et va devoir apprendre à survivre en attendant la fin de la guerre...
Ce roman est très fortement inspiré de ce qu'a vécu l'auteur à cette époque. Ecrivain de science fiction célèbre, il livre ici un roman document assez étrange. Au delà des pérégrinations de ce petit garçon qui tente tant bien que mal de survivre, on ressent un malaise tout au long de la lecture: Jim subit la guerre bien sur mais dans un certain sens, on a l'impression qu'il est relativement à l'aise dans ce milieu, dans cette violence et qu'il se sent vraiment à sa place dans le camp de Longhua où il a passé plusieurs années comme prisonnier. L'abondance de descriptions, parfois assez complaisantes associée à l'aisance de Jim dans ce milieu ont généré un malaise pendant la lecture que je n'ai pas réussi à surmonter..
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J.G Ballard est davantage connu pour ses romans de science-fiction, mais ce livre là est une autobiographie ou pour être plus juste, un roman à très forte teneur autobiographique. C'est un livre fort, à l'image de ce qu'a pu vivre l'auteur durant une partie de son enfance.
C'est à travers les yeux d'enfant de Jim que l'on découvre la guerre lors du conflit Sino-Japonais que l'auteur a, comme l'enfant de ce livre, passé en grande partie dans un camp d'internement. Pourtant bien que raconté par l'enfant, ce n'est pas un regard enfantin qui est porté sur ce conflit et sur cette vie dans le camp. C'est au contraire une écriture froide qui parle de la misère, de la faim, de l'opportunisme des hommes.
Ce livre a été adapté par Spielberg au cinéma.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il avait eu besoin, pour l'aider à survivre à la guerre, de cet aviateur, de ce jumeau imaginaire qu'il s'était inventé, réplique de lui-même qu'il regardait à travers les fils barbelés. Si le Japonais était mort, une partie de lui-même était morte aussi. Il n'avait pas réussi à saisir cette vérité que des millions de Japonais connaissaient depuis la naissance : que, de toute façon, mort ou vivant, cela revenait au même et que croire autrement était s'illusionner.
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Les premières vagues d'attaquants avaient balayé l'aérodrome. Les appareils, qui se détachaient très nettement sur les immeubles de la Concession française, volaient à présent en direction de Shanghai, prêts à mitrailler les docks et la base d'hydravions de Nantao. Mais autour du camp les batteries antiaériennes tiraient toujours en l'air. Des obus traceurs brodaient leurs tapisseries dans le ciel, des fils de phosphore se tricotaient et se retricotaient. Au centre de tout cela, la grande pagode de Longhua surgissait de la fumée qui montait des hangars en flammes et ses canons crachaient un plafond continu de DCA.
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En cette fin d'après-midi, cette couche de poussière dont les jambes et les bras de Jim étaient enduits devint incandescente.
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Jim avait décidé que les Chinois appréciaient le spectacle de la mort parce qu'il leur rappelait la précarité de leur propre existence. S'ils aimaient être cruels ,c'était pour la même raison, afin de se remémorer à quel point il était vain de penser que le monde pût être autre chose
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Videos de James Graham Ballard (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Graham Ballard
Loin du récit survivaliste ou de la robinsonnade, “Sécheresse” de J. G. Ballard décrit un monde post-apocalyptique peuplé de personnages apathiques devant l'urgence climatique. Un roman d'une troublante actualité.
#sciencefiction #postapocalyptic #cultureprime _____________
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