Le bureau des poids et des mesures

Marcel Gramme est ingénieur au Bureau des poids et des mesures. Chaque jour, il mesure sans relâche tout ce qui peut l'être. Avec son fils, il décide d'inventer des instruments pour mesurer et quantifier les sentiments: l'amour, le bonheur, la peur, etc... L'histoire, très originale, met en scène une belle relation père-fils et, non sans humour, délivre un joli message.

Peut-on tout mesurer, tout contrôler?
Marcel Gramme, ingénieur du Bureau des poids et mesures, se dit que si l'on sait tout peser, tout quantifier, nous pourrons avoir une parfaite maîtrise des choses.
Pas faux en soi.

C'est un contrôle au millimètre près de la connaissance pour subvenir aux besoins du citoyen.

Seulement, un jour, Marcel Gramme se rendit compte qu'une chose échappait à sa science, quelque chose dont il n'avait pas encore mesuré la complexité.
Son petit garçon revient de l'école triste et contrarié, une dispute entre copains.
Quelle réponse apporter?

Brillant et ingénieux, Marcel Gramme met aussitôt en route le Gigaouinbels pour mesurer l'importance des chagrins, le Kilojtème pour les sentiments d'amour, un compas et une nouvelle mesure en Déci, Centi, Milli Youpi pour la Joie, pour une réponse appropriée
.
Mais la science de Marcel Gramme est-elle fiable?
Les sentiments se montrent complexes, ambiguës, nous le savons, nous les éprouvons au quotidien et vice versa. Cela devient bientôt la pagaille.
Marcel a t-il prévu un service après-vente?
L'ingénieur et son petit garçon décidèrent qu'il fallait laisser les sentiments tranquille.

Nous, lecteurs,comprenons que le sort s'en remet au jugement des hommes.
Le décalage d'humour pince sans rire est très plaisant.
La démarche se vend comme une réclame des années 60 promettant de faciliter la vie et régler les soucis ménagers.
Cela colle parfaitement à l'illustration sérigraphié aux tons délavés qui font penser à de vieilles affiches publicitaires.
Cet univers de "Geo Trouvetou" aux inventions farfelus n'est pas sans rappeler celui de Jacques Tati (nous le citons souvent, cela reste une référence d'humour) avec son adulte à l'attitude bonhomme, ses architectures modernes et ses gadgets qui révolutionne le foyer.

Un bon moment de lecture.
Un chouette travail d'illustration un peu dans la même démarche que l'illustrateur Thomas Baas.

L'histoire de ce père et de ce fils qui se lancent dans une entreprise périlleuse "quantifier l'inquantifiable" est originale et très inventive.
J'ai aimé les inventions de termes pour arriver à évaluer la force d'un sentiment et les questions que se posent les deux protagonistes: la joie=la taille du sourire...
Le graphisme très rétro qui fait penser au design d'anciens manuels ou de lithographies scolaires.
Les couleurs pleine de peps qui mettent bien en valeur la joie que mettent nos deux personnages à cette entreprise.
La réflexion qu'entraîne l'histoire sur la nécessité de tout quantifier, quel est l'intérêt d'évaluer constamment, les problèmes que posent une telle transparence.

Je me suis beaucoup amusée à la lecture de ce grand album. Notons d'ailleurs que le format de 36 cm de haut est merveilleusement adapté à cette histoire et permet de voir de nombreuses appareils de mesures étalés sur les pages en pleine action ou non.

Les noms de ces appareils inventés mélangent les sons et donnent des formulations rigolotes que l'on retient facilement. Ainsi le « pleuromesureur » permet de constater les niveaux de chagrin et le « spectromiamomètre » pour la gourmandise. On se régale de voir ces inventeurs fous essayer de mesurer les émotions même si la fin permet de constater qu'il vaut mieux que cela reste un mystère…

Du côté des dessins, Vincent Mahé propose une ambiance rétro avec des aplats de tons pastels et des lignes claires qui donnent l'impression de pochoirs ou de gravure par la superposition des couches.

Une fois de plus une jolie proposition découverte dans le cadre du Prix des Incorruptibles
Lien : http://boumabib.fr/2017/08/2..

Cet album, tout en nuances, ne dénonce pas les travers de notre société mais les souligné avec humour et légèreté.

Le narrateur est un petit garçon dont le papa se passionne pour tout ce qui est mesurable :

"Mon père s'appelle Marcel Gramme. Il est ingénieur au Bureau des poids et des mesures. Chaque jour, il vérifie qu'un gramme pèse bien un gramme, qu'un mètre mesure bien un mètre. "

Mesurer, c'est loin d'être inutile. Se mettre d'accord sur la valeur d'une monnaie, cela facilite les échanges commerciaux. Pouvoir comparer de manière objective des quantités ou des poids peut être nécessaire pour fluidifier les échanges. le bien-être du groupe s'en trouve renforcé.
Lien : http://www.nathalie-palayret..